Interview de M. Jean-François Lamour, ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur RMC le 26 juin 2006, sur la prochaine intervention télévisée du président de la République, l'engouement pour la Coupe du Monde de football 2006 et les accusations de dopage dont fait l'objet une équipe inscrite au Tour de France cycliste 2006.

Prononcé le

Circonstance : Interview de Jacques Chirac, président de la République, sur France 2 le 26 juin 2006, Coupe du Monde de football en allemagne du 9 juin au 9 juillet 2006, Tour de France cycliste 2006 du 1er au 23 juillet 2006.

Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral

Q- Est-il vraiment nécessaire que J. Chirac réaffirme sa confiance en le Premier ministre ?
R- Je pense qu'il est important surtout que le président, et c'est certainement l'objet de cette présence ce soir au journal, fasse un peu son propos en deux étapes ce soir, et puis vous le savez, un moment très important pour lui qui est...
Q- Le 14 juillet....
R- Le 14 juillet. Donc je crois que ce soir, mais je n'ai pas bien sûr le contenu de son intervention, il va rappeler les grandes lignes de l'action du Gouvernement. Il souhaite que ce soit une année utile, nous le souhaitons d'ailleurs au sein du Gouvernement.
Q- Comme si cela n'allait pas de soi.
R- Nous avons vécu, c'est vrai, une période assez difficile évidemment. Donc, il est normal que le président trace à nouveau les grandes priorités de l'action du Gouvernement pour permettre ensuite au président..... ce sera sa cinquième intervention lors de ce quinquennat, le 14 juillet puisse là aussi rappeler qu'elles ont été ses priorités et ce qui a été fait pour la France pendant ces cinq années.
Q- Alors vous le disiez vous avez traversé une période difficile, comment vous un ministre parmi d'autres...
R- On travaille.
Q- Peut-on travailler dans un Gouvernement où le Premier ministre est aussi affaibli ?
R- On travaille. Vous savez que nous avons un programme chargé, qui a été lancé par le Premier ministre sur un certain nombre de grands chantiers. Nous avançons chacun dans nos domaines, nous appliquons effectivement les priorités qui sont celles du Premier ministre, et nous allons sur le terrain en permanence. Je ne vous dis pas que c'est facile tous les jours évidemment, mais nous avançons, il faut que 2006 soit une année utile. Nous avons un bilan à fournir aux Français, alors que nous approchons de grandes échéances électorales.
Q- Alors vous, votre terrain, en ce moment c'est le terrain de foot ?
R- Pas que le foot, pardonnez-moi, regardez, on a vécu un très beau week end et je tiens à saluer...
Q- La victoire au rugby... ?
R- ... nos deux équipes de rugby...
Q- J.-P. Laborde est là, ça ne lui a pas échappé non plus.
R- ...les moins de 21 ans et puis l'équipe qui va dans un an, un peu plus d'un an s'engager dans la Coupe du Monde de rugby, que nous accueillons, celaa été quand même de très beaux succès, Renault, le triathlon, beaucoup de bons résultats ce week-end.
Q- Bon revenons quand même au foot. Finalement est-ce que ce n'est pas beaucoup plus que des parties de ballon qui se jouent en ce moment pour la France en Allemagne ?
R- Vous avez entièrement raison, la Coupe du Monde de football est devenue vraiment un événement. C'est l'événement le plus important en matière de sport, et vous m'entendez parler alors que ma famille est plutôt la famille olympique. Je crois que c'est devenu vraiment un événement planétaire qui capte l'attention, on a qu'à voir d'ailleurs les niveaux d'audience des télévisions pour ce grand rendez-vous et qui dépassent évidemment largement le simple fait du résultat et du jeu pendant 90 minutes.
Q- En 1998, on avait estimé que la victoire de la France avait dopé la croissance, on dit 1 point, 1,5 point, vous attendez quoi là ?
R- Un taux de confiance important également au niveau des Français. Les Français avaient adhéré à ce projet d'équipe de France, étaient fiers de leur équipe, étaient fiers aussi d'avoir organisé la Coupe du Monde. Moi, je ne fais pas de calcul, je crois que c'est assez aléatoire, mais effectivement, un bon parcours de l'équipe de France, c'est une France qui se sent bien, qui estime qu'elle réussit dans un certain nombre de domaines, c'est le domaine économique, c'est le domaine industriel et puis c'est aussi le domaine sportif. Au moins comme cela, grâce à cela, on se rend compte que le sport est devenu un fait social majeur, et c'est important pour un pays.
Q- En gros Domenech et Villepin sont dans le même bateau aujourd'hui ?
R- Non, non, moi, je ne fais pas ce genre de comparaison. Je vois que les médias en sont assez friands, mais je ne fais pas ces comparaisons. Chacun a sa place également, le Premier ministre est chargé de faire tourner la France, la faire avancer. Domenech, ce n'est pas non plus une mission facile, est chargé de coordonner, de mettre de la cohérence dans l'équipe. C'est vrai que c'est une démarche volontariste, qu'il faut trouver des solutions pratiquement en temps réel, il faut aussi mettre de la compatibilité entre des personnalités qui sont fortes, c'est un travail de longue haleine, c'est aussi un travail important pour notre pays.
Q- Parlons un petit peu de cyclisme, ce qui veut dire qu'on va parler de dopage et la presse espagnole hier qui a révélé l'existence d'un vaste réseau dans le cyclisme espagnol...
R- Le réseau a été découvert, il y a quelques semaines...
Q- 58 coureurs seraient concernés, 15 font partie de l'équipe de M. Saiz rebaptisée A. Würth, équipe qui va pouvoir participer au Tour de France, cela vous paraît normal ?
R- C'est l'équipe de Valence ; elle a été écartée par ASO parce que son dirigeant avait été suspendu de toute activité. Maintenant ce qui est très important, c'est quelle décision va prendre l'UCI en fonction de ces nouvelles informations.
Q- Mais vous, qu'est-ce que vous pouvez faire, ministre des Sports français sur un Tour
de France... ?
R- Je me suis rapproché de mon collègue J. Lissavetzky qui est ministre des Sports avec lequel j'entretiens d'excellentes relations pour voir avec lui effectivement si nous pouvions coordonner nos efforts en matière, en particulier de lutte contre le trafic des produits, car ces produits, ne connaissent pas les frontières, il faut maintenant que l'UCI, qui a la possibilité d'interdire à des coureurs de participer à des grandes compétitions, prenne ses responsabilités, et permette ainsi à ASO qui est organisateur du Tour de France, de choisir ses équipes et de choisir ses coureurs, mais je tiens simplement à remarquer qu'à quelques jours du début du Tour de France, tout ça est juridiquement particulièrement dangereux pour ASO. Donc on attend maintenant avec beaucoup d'impatience, la décision de l'UCI.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 26 juin 2006