Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je suis très heureux de vous retrouver avec François Goulard pour cette dernière conférence de presse avant les vacances.
La fin de l'année scolaire est d'abord synonyme de baccalauréat. Nous avons à ce sujet deux motifs de satisfaction.
D'abord, les épreuves se sont très bien déroulées.
Ensuite, les résultats du premier groupe d'épreuves sont globalement très positifs, notamment pour les baccalauréats généraux, où le taux de réussite passe de 68,8 % à 73,9 % !
Quant aux baccalauréats technologiques, le taux de réussite progresse légèrement, de 57,3 à 57,5 %. Les résultats définitifs seront naturellement supérieurs lorsque tous les élèves auront passé le second groupe d'épreuves.
La fin de l'année scolaire marque aussi l'heure des bilans pour notre ministère, un peu plus d'un an après notre prise de fonction.
Quand nous sommes arrivés à la tête de ce ministère, je savais que deux voies d'action étaient possibles.
La première, c'était la voie des grandes réformes, avec quelques grands slogans destinés à alerter l'opinion publique.
Cette méthode avait l'avantage d'interpeller fortement tous les acteurs. Elle aurait été sans doute plus visible, sur le moment du moins.
Mais elle aurait eu aussi l'inconvénient de susciter d'emblée la méfiance, et les crispations.
La seconde voie, c'était d'annoncer toujours plus de moyens pour le système éducatif.
Eh bien, je n'ai choisi ni l'une ni l'autre !
J'ai choisi une autre voie, pragmatique, apparemment plus modeste, mais tout aussi ambitieuse.
Je l'ai voulue très concrète, c'est-à-dire attentive à toutes les mesures utiles , proche du terrain, ouverte au dialogue !
La lumière des médias est nécessaire pour mettre en valeur quelques grandes actions, ou rendre lisible un bilan. C'est le cas aujourd'hui.
Mais la discrétion, le travail au quotidien, le contact avec le terrain , l'observation de ce qui se fait ailleurs en Europe sont des éléments tout aussi essentiels à l'action politique.
Ces principes, je les tiens de mon expérience d'élu local, et ils guident aussi mon action à l'Éducation nationale.
Alors, bien sûr, quand on agit de cette façon, on risque de donner le sentiment que l'action manque de cohérence, ou qu'elle est un peu timide !
Avec François Goulard, nous voudrions aujourd'hui vous montrer que l'action de ce ministère est une action forte, organisée autour de principes tout à fait clairs.
J'aimerais vous montrer aussi que le bilan n'est pas mince, et qu'en un an, l'Éducation nationale a bougé.
Et j'ai bien l'intention, avec François Goulard, de poursuivre cette action, avec détermination !
Vous le savez, notre action s'organise autour de 22 grands chantiers. Vous en trouverez la liste dans le dossier de presse.
Ces chantiers peuvent être regroupés en 6 grands volets, qui dessinent les grandes lignes de force de notre action :
- un meilleur fonctionnement du système éducatif ;
- une attention particulière aux fondamentaux ;
- la promotion de l'égalité des chances ;
- l'orientation et l'insertion professionnelle ;
- le respect des règles ;
- et enfin de nouveaux objectifs pour la recherche.
Je voudrais reprendre avec vous ces six grands volets, pour vous indiquer la direction que nous avons voulu donner, et l'état d'avancement des chantiers.
1. Un meilleur fonctionnement du système éducatif
Je commencerai donc par l'amélioration du fonctionnement de notre système éducatif.
C'est, je crois, une exigence de base du service public : faire en sorte que notre ministère soit bien géré, et que son formidable potentiel humain soit mieux mobilisé.
Je crois que cela vaut à tous les niveaux.
1) D'abord, le système de remplacement des professeurs absents pour une courte durée a été rendu plus efficace.
Un million d'heures de cours en plus ont été assurées cette année grâce au nouveau dispositif, soit deux fois plus que l'année scolaire précédente.
2) Les parents ne sont pas oubliés. La définition de leur rôle et de leur place est en cours.
Un projet de décret a été remis aux fédérations de parents et aux partenaires sociaux, le 14 juin dernier, et le Conseil supérieur de l'éducation sera consulté le 10 juillet.
3) Les enseignants sont aussi concernés par ce premier volet d'action, puisque le chantier de la rénovation de la formation des maîtres est bien avancé.
Il a été d'ores et déjà décidé de renforcer à la prochaine rentrée la formation pratique des professeurs d'école stagiaires.
Dans le second degré, de nombreux candidats reçus au CAPES 2006 pourront se préparer à la bivalence grâce à des mentions complémentaires.
Par ailleurs, l'intégration des IUFM aux universités se prépare dans trois académies.
4) Nous avons amélioré aussi les conditions d'exercice des directeurs d'école, en donnant aux maîtres - qui dirigent une école de quatre classes - une décharge d'une journée par semaine, et à tous les directeurs qui le souhaitent la possibilité d'être aidés par un emploi vie scolaire.
5) Enfin, l'administration centrale a été réorganisée.
Aujourd'hui, notre ministère bénéficie d'une organisation plus claire, avec quatre grands pôles, qui permettront un fonctionnement plus efficace.
Voilà pour le premier volet de notre action.
Toutes ces mesures n'ont qu'un seul but : améliorer le fonctionnement du système éducatif.
Et au final, ce sont les élèves qui en profiteront, avec un meilleur système de remplacement, des directeurs d'école plus disponibles pour leurs missions essentielles, et des maîtres mieux formés !
2. Une attention particulière aux enseignements fondamentaux
J'en viens maintenant au deuxième volet de mon action : l'attention particulière qui est portée aux enseignements fondamentaux.
Ici, nous sommes au coeur de la mission de l'Éducation nationale.
Certains se plaignent de constater que les compétences fondamentales ne sont pas toujours maîtrisées par les élèves, y compris à la fin du secondaire.
Si nous voulons remédier à cette situation, il n'y a pas 36 solutions : il faut renforcer l'apprentissage des savoirs fondamentaux, et mieux vérifier leur acquisition.
6) Ce renforcement passe d'abord par l'application des meilleures méthodes à la base de tout : l'apprentissage de la lecture. C'est le 6e point de notre action.
Je ne reviendrai pas sur la réforme des programmes, ni sur la circulaire sur la lecture, dont vous vous êtes fait largement l'écho. Une plaquette « Apprendre à lire » a été distribuée en grand nombre dans toutes les académies, en vue de son application à la rentrée.
7) Le renforcement des enseignements fondamentaux passe aussi par une définition claire et exhaustive du contenu de base de l'enseignement obligatoire.
C'est bien entendu la fonction du socle commun des connaissances et compétences dont j'ai signé le décret la semaine dernière.
Ce socle s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans le cadre européen, puisque le 21 juin dernier, le Parlement européen a approuvé le principe d'un socle pour l'Europe.
Ce décret signé, il nous importe maintenant de prévoir les suites à lui donner.
8) D'abord, dans l'évaluation des acquis des élèves : à la prochaine rentrée, les élèves de CE1 seront évalués pour la première fois, et les PPRE seront mis en place pour ceux d'entre eux qui sont en déjà en difficulté scolaire ; les PPRE seront aussi généralisés en classe de 6e.
Je souligne qu'il ne s'agit pas d'évaluer pour évaluer, mais pour repérer les élèves qui nécessitent une approche personnalisée.
9) Enfin, toujours en cohérence avec les compétences du socle, nous devons renforcer l'enseignement de la pratique orale des langues vivantes.
Depuis la rentrée 2005, l'enseignement d'une langue vivante a été généralisé en CE2 ; les candidats aux concours de professeur des écoles ont eu, pour la première fois, au concours 2006 une épreuve de langue étrangère ; et enfin les classes de langue de terminales générales ont été allégées.
Vous le voyez, avec le socle commun des connaissances, nous disposons maintenant d'une excellente feuille de route.
Une grande étape a été franchie ! Car grâce au socle, nous savons désormais à quoi tendent tous les enseignements de base. Nous savons quelle est la finalité des programmes.
Nous pouvons donc nous appuyer sur cette base solide, pour envisager la prochaine grande étape : l'adaptation des programmes aux orientations du socle.
Vous le voyez, ce n'est pas une action périphérique que nous avons réalisée. C'est ni plus ni moins que le prélude à une réorganisation profonde des contenus d'enseignement.
3. La promotion de l'égalité des chances
Après l'attention aux fondamentaux, le troisième volet de notre action est la promotion de l'égalité des chances.
10) Cette action, j'ai voulu qu'elle se traduise d'abord par la relance de l'éducation prioritaire, grâce aux 249 réseaux ambitions réussite dotés de nouveaux moyens, et surtout de nouveaux projets.
11) L'égalité des chances, nous avons voulu qu'elle se traduise aussi dans l'accueil des élèves et étudiants handicapés. C'est le 11e point de notre action.
Comme pour l'éducation prioritaire, nous devons « donner plus à ceux qui ont moins », et c'est pourquoi des moyens renforcés ont été dégagés, notamment en auxiliaires de vie scolaire. 800 postes supplémentaires ont été créés à la rentrée 2005.
J'ai voulu que l'égalité des chances aille aussi de pair avec la promotion par le mérite, afin d'aider les élèves défavorisés à accéder aux meilleures filières.
12) Cela passe par une meilleure allocation des bourses au mérite aux collégiens boursiers qui entrent au lycée, soit parce qu'ils ont obtenu une mention bien ou très bien au brevet, soit parce qu'ils se sont distingués dans leurs efforts en classe de troisième. C'est le 12e point de notre action.
Dès la rentrée 2006, le nombre des lycéens boursiers au mérite sera porté à 100 000 , et le montant de la bourse augmenté à 800euros .
13) Par ailleurs, nous devons encourager les élèves des catégories sociales défavorisées à aller plus loin.
C'est le point 13 : l'ouverture sociale des filières d'excellence de notre enseignement supérieur.
Le programme « 100 000 pour 100 000 » va dans ce sens, en établissant un tutorat des élèves de l'éducation prioritaire par des étudiants ou élèves de grandes écoles.
Nous devons aussi permettre aux meilleurs bacheliers d'accéder aux classes préparatoires.
Le principe est simple : faire en sorte qu'il y ait plus d'élèves boursiers dans les classes préparatoires.
Et j'ai demandé aux recteurs d'y veiller particulièrement, en faisant un deuxième « tour d'inscription », après les résultats du bac, pour proposer aux lycéens des quartiers qui ont bien réussi de s'inscrire en classe préparatoire.
Aujourd'hui, tout le monde dit que l'école doit retrouver son rôle de promotion des talents, son rôle d' « ascenseur social ».
Eh bien, je suis convaincu que l'école y parviendra, si elle se donne les moyens de repérer les talents, et de les aider à grimper l'échelle sociale !
14) L'appel à projets pour promouvoir l'égalité des chances à l'université s'inscrit lui aussi dans cette action. François Goulard vous en parlera tout à l'heure.
4. Orientation et insertion professionnelle
L'orientation et l'insertion professionnelle constituent le quatrième grand volet de notre action.
15) D'abord nous devons faire en sorte que les élèves connaissent mieux la diversité des métiers et les voies qui y conduisent.
C'est pourquoi j'ai souhaité proposer à tous les élèves de 3e, dès la prochaine rentrée, l'option de découverte professionnelle.
16) Cette action passe ensuite par la promotion de l'apprentissage junior, c'est-à-dire la possibilité offerte à tout élève d'entrer dans un parcours professionnalisant dès 14 ans. Le décret a été publié dimanche.
Nous avons pour objectif d'accueillir 15 000 apprentis juniors dès la prochaine rentrée.
Je crois que cette mesure répond non seulement à un besoin de notre économie, mais aussi à la vocation de l'Éducation nationale.
Car le but de l'Éducation nationale doit être de permettre à tous les talents de s'épanouir, et de proposer de multiples voies de réussite !
17) J'en viens maintenant à l'orientation . C'est naturellement un sujet étroitement lié au précédent.
Comme vous le savez, c'est un chantier en pleins travaux ! François Goulard vous dira les succès du portail étudiant , qui est une mine d'informations pour l'orientation.
18) Par ailleurs, il faut mieux préparer les étudiants à l'insertion professionnelle.
Il y a d'abord la charte des stages étudiants en entreprise, dont vous parlera aussi François Goulard.
Il y a aussi le débat université-emploi, dont je dirai juste un mot.
Le recteur Hetzel nous a remis un premier bilan d'étape, qui est le fruit du débat national.
Les propositions présentées sont en train d'être soigneusement examinées, et nous sommes résolus à mettre en oeuvre le plus rapidement possible les mesures les plus utiles, après concertation.
Nous rencontrerons à ce sujet la Conférence des présidents d'université et les syndicats étudiants le 18 juillet prochain.
Le Premier ministre a lui aussi réaffirmé sa volonté d'avancer sans tarder notamment dans la constitution d'un service public de l'orientation.
5. Le respect des règles
Je terminerai ce rapide aperçu en insistant sur le 5e volet : le respect des règles.
À vrai dire, j'aurais pu tout aussi bien commencer par ce point !
Car, il est un peu vain, sinon illusoire, de vouloir définir des contenus, des ambitions, si les conditions d'un apprentissage serein ne sont pas réunies.
Et ces conditions, elles tiennent en quelques mots : respect des professeurs, des règles de la vie scolaire, et refus des actes de violence ou d'incivilités.
20) C'est pourquoi j'ai décidé d'instaurer une note de vie scolaire au collège dans toutes les classes, dès cette rentrée . C'est le point 20 de notre action.
21) C'est pourquoi aussi nous avons travaillé avec le ministère de l'intérieur et la Justice à une circulaire sur la violence en milieu scolaire.
Elle sera adressée à tous les établissements à la prochaine rentrée, et leur donnera des outils plus efficaces de lutte, notamment par la coordination des différents services de l'État.
Je le répète, nous devons afficher la plus grande fermeté vis-à-vis des actes de violence qui traumatisent encore trop d'établissements.
Voilà, en quelques mots, les grands axes de notre action, sans oublier le Pacte pour la Recherche, qui est notre dernier grand chantier.
22) François Goulard vous présentera dans quelques instants cette action fondamentale pour l'avenir de notre recherche.
Vous le voyez, notre vision de ce ministère, c'est celle d'une maison où les mesures concrètes passent avant les grands programmes.
Ces chantiers obéissent tous à un principe simple : recentrons le système éducatif sur ses missions essentielles. Voyons ce qui marche, et appliquons-le.
C'est pourquoi d'ailleurs, je m'intéresse aux expériences d'autres pays, notamment européens, comme l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, où je me suis rendu tout récemment pour observer la formation des maîtres, ou encore, bientôt, en Europe du Nord.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd'hui, j'ai essayé de vous montrer que l'Education nationale est en mouvement.
Elle change, en profondeur !
Pour reprendre les grands volets de notre action, je dirais volontiers que l'Éducation nationale, d'ores et déjà, fonctionne mieux qu'il y a un an.
Les enseignements fondamentaux en ressortent renforcés.
L'égalité des chances y est plus grande.
L'orientation et l'insertion professionnelle sont améliorées.
Le respect des règles y retrouve un sens.
Les universités reprennent confiance, grâce à une ambitieuse politique pour la recherche.
Tout n'est pas encore fait, naturellement.
Mais beaucoup l'a été, et j'espère vous en avoir convaincus !
Je vous remercie.
Source http://www.education.gouv.fr, le 5 juillet 2006
Je suis très heureux de vous retrouver avec François Goulard pour cette dernière conférence de presse avant les vacances.
La fin de l'année scolaire est d'abord synonyme de baccalauréat. Nous avons à ce sujet deux motifs de satisfaction.
D'abord, les épreuves se sont très bien déroulées.
Ensuite, les résultats du premier groupe d'épreuves sont globalement très positifs, notamment pour les baccalauréats généraux, où le taux de réussite passe de 68,8 % à 73,9 % !
Quant aux baccalauréats technologiques, le taux de réussite progresse légèrement, de 57,3 à 57,5 %. Les résultats définitifs seront naturellement supérieurs lorsque tous les élèves auront passé le second groupe d'épreuves.
La fin de l'année scolaire marque aussi l'heure des bilans pour notre ministère, un peu plus d'un an après notre prise de fonction.
Quand nous sommes arrivés à la tête de ce ministère, je savais que deux voies d'action étaient possibles.
La première, c'était la voie des grandes réformes, avec quelques grands slogans destinés à alerter l'opinion publique.
Cette méthode avait l'avantage d'interpeller fortement tous les acteurs. Elle aurait été sans doute plus visible, sur le moment du moins.
Mais elle aurait eu aussi l'inconvénient de susciter d'emblée la méfiance, et les crispations.
La seconde voie, c'était d'annoncer toujours plus de moyens pour le système éducatif.
Eh bien, je n'ai choisi ni l'une ni l'autre !
J'ai choisi une autre voie, pragmatique, apparemment plus modeste, mais tout aussi ambitieuse.
Je l'ai voulue très concrète, c'est-à-dire attentive à toutes les mesures utiles , proche du terrain, ouverte au dialogue !
La lumière des médias est nécessaire pour mettre en valeur quelques grandes actions, ou rendre lisible un bilan. C'est le cas aujourd'hui.
Mais la discrétion, le travail au quotidien, le contact avec le terrain , l'observation de ce qui se fait ailleurs en Europe sont des éléments tout aussi essentiels à l'action politique.
Ces principes, je les tiens de mon expérience d'élu local, et ils guident aussi mon action à l'Éducation nationale.
Alors, bien sûr, quand on agit de cette façon, on risque de donner le sentiment que l'action manque de cohérence, ou qu'elle est un peu timide !
Avec François Goulard, nous voudrions aujourd'hui vous montrer que l'action de ce ministère est une action forte, organisée autour de principes tout à fait clairs.
J'aimerais vous montrer aussi que le bilan n'est pas mince, et qu'en un an, l'Éducation nationale a bougé.
Et j'ai bien l'intention, avec François Goulard, de poursuivre cette action, avec détermination !
Vous le savez, notre action s'organise autour de 22 grands chantiers. Vous en trouverez la liste dans le dossier de presse.
Ces chantiers peuvent être regroupés en 6 grands volets, qui dessinent les grandes lignes de force de notre action :
- un meilleur fonctionnement du système éducatif ;
- une attention particulière aux fondamentaux ;
- la promotion de l'égalité des chances ;
- l'orientation et l'insertion professionnelle ;
- le respect des règles ;
- et enfin de nouveaux objectifs pour la recherche.
Je voudrais reprendre avec vous ces six grands volets, pour vous indiquer la direction que nous avons voulu donner, et l'état d'avancement des chantiers.
1. Un meilleur fonctionnement du système éducatif
Je commencerai donc par l'amélioration du fonctionnement de notre système éducatif.
C'est, je crois, une exigence de base du service public : faire en sorte que notre ministère soit bien géré, et que son formidable potentiel humain soit mieux mobilisé.
Je crois que cela vaut à tous les niveaux.
1) D'abord, le système de remplacement des professeurs absents pour une courte durée a été rendu plus efficace.
Un million d'heures de cours en plus ont été assurées cette année grâce au nouveau dispositif, soit deux fois plus que l'année scolaire précédente.
2) Les parents ne sont pas oubliés. La définition de leur rôle et de leur place est en cours.
Un projet de décret a été remis aux fédérations de parents et aux partenaires sociaux, le 14 juin dernier, et le Conseil supérieur de l'éducation sera consulté le 10 juillet.
3) Les enseignants sont aussi concernés par ce premier volet d'action, puisque le chantier de la rénovation de la formation des maîtres est bien avancé.
Il a été d'ores et déjà décidé de renforcer à la prochaine rentrée la formation pratique des professeurs d'école stagiaires.
Dans le second degré, de nombreux candidats reçus au CAPES 2006 pourront se préparer à la bivalence grâce à des mentions complémentaires.
Par ailleurs, l'intégration des IUFM aux universités se prépare dans trois académies.
4) Nous avons amélioré aussi les conditions d'exercice des directeurs d'école, en donnant aux maîtres - qui dirigent une école de quatre classes - une décharge d'une journée par semaine, et à tous les directeurs qui le souhaitent la possibilité d'être aidés par un emploi vie scolaire.
5) Enfin, l'administration centrale a été réorganisée.
Aujourd'hui, notre ministère bénéficie d'une organisation plus claire, avec quatre grands pôles, qui permettront un fonctionnement plus efficace.
Voilà pour le premier volet de notre action.
Toutes ces mesures n'ont qu'un seul but : améliorer le fonctionnement du système éducatif.
Et au final, ce sont les élèves qui en profiteront, avec un meilleur système de remplacement, des directeurs d'école plus disponibles pour leurs missions essentielles, et des maîtres mieux formés !
2. Une attention particulière aux enseignements fondamentaux
J'en viens maintenant au deuxième volet de mon action : l'attention particulière qui est portée aux enseignements fondamentaux.
Ici, nous sommes au coeur de la mission de l'Éducation nationale.
Certains se plaignent de constater que les compétences fondamentales ne sont pas toujours maîtrisées par les élèves, y compris à la fin du secondaire.
Si nous voulons remédier à cette situation, il n'y a pas 36 solutions : il faut renforcer l'apprentissage des savoirs fondamentaux, et mieux vérifier leur acquisition.
6) Ce renforcement passe d'abord par l'application des meilleures méthodes à la base de tout : l'apprentissage de la lecture. C'est le 6e point de notre action.
Je ne reviendrai pas sur la réforme des programmes, ni sur la circulaire sur la lecture, dont vous vous êtes fait largement l'écho. Une plaquette « Apprendre à lire » a été distribuée en grand nombre dans toutes les académies, en vue de son application à la rentrée.
7) Le renforcement des enseignements fondamentaux passe aussi par une définition claire et exhaustive du contenu de base de l'enseignement obligatoire.
C'est bien entendu la fonction du socle commun des connaissances et compétences dont j'ai signé le décret la semaine dernière.
Ce socle s'inscrit d'ailleurs parfaitement dans le cadre européen, puisque le 21 juin dernier, le Parlement européen a approuvé le principe d'un socle pour l'Europe.
Ce décret signé, il nous importe maintenant de prévoir les suites à lui donner.
8) D'abord, dans l'évaluation des acquis des élèves : à la prochaine rentrée, les élèves de CE1 seront évalués pour la première fois, et les PPRE seront mis en place pour ceux d'entre eux qui sont en déjà en difficulté scolaire ; les PPRE seront aussi généralisés en classe de 6e.
Je souligne qu'il ne s'agit pas d'évaluer pour évaluer, mais pour repérer les élèves qui nécessitent une approche personnalisée.
9) Enfin, toujours en cohérence avec les compétences du socle, nous devons renforcer l'enseignement de la pratique orale des langues vivantes.
Depuis la rentrée 2005, l'enseignement d'une langue vivante a été généralisé en CE2 ; les candidats aux concours de professeur des écoles ont eu, pour la première fois, au concours 2006 une épreuve de langue étrangère ; et enfin les classes de langue de terminales générales ont été allégées.
Vous le voyez, avec le socle commun des connaissances, nous disposons maintenant d'une excellente feuille de route.
Une grande étape a été franchie ! Car grâce au socle, nous savons désormais à quoi tendent tous les enseignements de base. Nous savons quelle est la finalité des programmes.
Nous pouvons donc nous appuyer sur cette base solide, pour envisager la prochaine grande étape : l'adaptation des programmes aux orientations du socle.
Vous le voyez, ce n'est pas une action périphérique que nous avons réalisée. C'est ni plus ni moins que le prélude à une réorganisation profonde des contenus d'enseignement.
3. La promotion de l'égalité des chances
Après l'attention aux fondamentaux, le troisième volet de notre action est la promotion de l'égalité des chances.
10) Cette action, j'ai voulu qu'elle se traduise d'abord par la relance de l'éducation prioritaire, grâce aux 249 réseaux ambitions réussite dotés de nouveaux moyens, et surtout de nouveaux projets.
11) L'égalité des chances, nous avons voulu qu'elle se traduise aussi dans l'accueil des élèves et étudiants handicapés. C'est le 11e point de notre action.
Comme pour l'éducation prioritaire, nous devons « donner plus à ceux qui ont moins », et c'est pourquoi des moyens renforcés ont été dégagés, notamment en auxiliaires de vie scolaire. 800 postes supplémentaires ont été créés à la rentrée 2005.
J'ai voulu que l'égalité des chances aille aussi de pair avec la promotion par le mérite, afin d'aider les élèves défavorisés à accéder aux meilleures filières.
12) Cela passe par une meilleure allocation des bourses au mérite aux collégiens boursiers qui entrent au lycée, soit parce qu'ils ont obtenu une mention bien ou très bien au brevet, soit parce qu'ils se sont distingués dans leurs efforts en classe de troisième. C'est le 12e point de notre action.
Dès la rentrée 2006, le nombre des lycéens boursiers au mérite sera porté à 100 000 , et le montant de la bourse augmenté à 800euros .
13) Par ailleurs, nous devons encourager les élèves des catégories sociales défavorisées à aller plus loin.
C'est le point 13 : l'ouverture sociale des filières d'excellence de notre enseignement supérieur.
Le programme « 100 000 pour 100 000 » va dans ce sens, en établissant un tutorat des élèves de l'éducation prioritaire par des étudiants ou élèves de grandes écoles.
Nous devons aussi permettre aux meilleurs bacheliers d'accéder aux classes préparatoires.
Le principe est simple : faire en sorte qu'il y ait plus d'élèves boursiers dans les classes préparatoires.
Et j'ai demandé aux recteurs d'y veiller particulièrement, en faisant un deuxième « tour d'inscription », après les résultats du bac, pour proposer aux lycéens des quartiers qui ont bien réussi de s'inscrire en classe préparatoire.
Aujourd'hui, tout le monde dit que l'école doit retrouver son rôle de promotion des talents, son rôle d' « ascenseur social ».
Eh bien, je suis convaincu que l'école y parviendra, si elle se donne les moyens de repérer les talents, et de les aider à grimper l'échelle sociale !
14) L'appel à projets pour promouvoir l'égalité des chances à l'université s'inscrit lui aussi dans cette action. François Goulard vous en parlera tout à l'heure.
4. Orientation et insertion professionnelle
L'orientation et l'insertion professionnelle constituent le quatrième grand volet de notre action.
15) D'abord nous devons faire en sorte que les élèves connaissent mieux la diversité des métiers et les voies qui y conduisent.
C'est pourquoi j'ai souhaité proposer à tous les élèves de 3e, dès la prochaine rentrée, l'option de découverte professionnelle.
16) Cette action passe ensuite par la promotion de l'apprentissage junior, c'est-à-dire la possibilité offerte à tout élève d'entrer dans un parcours professionnalisant dès 14 ans. Le décret a été publié dimanche.
Nous avons pour objectif d'accueillir 15 000 apprentis juniors dès la prochaine rentrée.
Je crois que cette mesure répond non seulement à un besoin de notre économie, mais aussi à la vocation de l'Éducation nationale.
Car le but de l'Éducation nationale doit être de permettre à tous les talents de s'épanouir, et de proposer de multiples voies de réussite !
17) J'en viens maintenant à l'orientation . C'est naturellement un sujet étroitement lié au précédent.
Comme vous le savez, c'est un chantier en pleins travaux ! François Goulard vous dira les succès du portail étudiant , qui est une mine d'informations pour l'orientation.
18) Par ailleurs, il faut mieux préparer les étudiants à l'insertion professionnelle.
Il y a d'abord la charte des stages étudiants en entreprise, dont vous parlera aussi François Goulard.
Il y a aussi le débat université-emploi, dont je dirai juste un mot.
Le recteur Hetzel nous a remis un premier bilan d'étape, qui est le fruit du débat national.
Les propositions présentées sont en train d'être soigneusement examinées, et nous sommes résolus à mettre en oeuvre le plus rapidement possible les mesures les plus utiles, après concertation.
Nous rencontrerons à ce sujet la Conférence des présidents d'université et les syndicats étudiants le 18 juillet prochain.
Le Premier ministre a lui aussi réaffirmé sa volonté d'avancer sans tarder notamment dans la constitution d'un service public de l'orientation.
5. Le respect des règles
Je terminerai ce rapide aperçu en insistant sur le 5e volet : le respect des règles.
À vrai dire, j'aurais pu tout aussi bien commencer par ce point !
Car, il est un peu vain, sinon illusoire, de vouloir définir des contenus, des ambitions, si les conditions d'un apprentissage serein ne sont pas réunies.
Et ces conditions, elles tiennent en quelques mots : respect des professeurs, des règles de la vie scolaire, et refus des actes de violence ou d'incivilités.
20) C'est pourquoi j'ai décidé d'instaurer une note de vie scolaire au collège dans toutes les classes, dès cette rentrée . C'est le point 20 de notre action.
21) C'est pourquoi aussi nous avons travaillé avec le ministère de l'intérieur et la Justice à une circulaire sur la violence en milieu scolaire.
Elle sera adressée à tous les établissements à la prochaine rentrée, et leur donnera des outils plus efficaces de lutte, notamment par la coordination des différents services de l'État.
Je le répète, nous devons afficher la plus grande fermeté vis-à-vis des actes de violence qui traumatisent encore trop d'établissements.
Voilà, en quelques mots, les grands axes de notre action, sans oublier le Pacte pour la Recherche, qui est notre dernier grand chantier.
22) François Goulard vous présentera dans quelques instants cette action fondamentale pour l'avenir de notre recherche.
Vous le voyez, notre vision de ce ministère, c'est celle d'une maison où les mesures concrètes passent avant les grands programmes.
Ces chantiers obéissent tous à un principe simple : recentrons le système éducatif sur ses missions essentielles. Voyons ce qui marche, et appliquons-le.
C'est pourquoi d'ailleurs, je m'intéresse aux expériences d'autres pays, notamment européens, comme l'Allemagne, l'Angleterre, l'Autriche, où je me suis rendu tout récemment pour observer la formation des maîtres, ou encore, bientôt, en Europe du Nord.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd'hui, j'ai essayé de vous montrer que l'Education nationale est en mouvement.
Elle change, en profondeur !
Pour reprendre les grands volets de notre action, je dirais volontiers que l'Éducation nationale, d'ores et déjà, fonctionne mieux qu'il y a un an.
Les enseignements fondamentaux en ressortent renforcés.
L'égalité des chances y est plus grande.
L'orientation et l'insertion professionnelle sont améliorées.
Le respect des règles y retrouve un sens.
Les universités reprennent confiance, grâce à une ambitieuse politique pour la recherche.
Tout n'est pas encore fait, naturellement.
Mais beaucoup l'a été, et j'espère vous en avoir convaincus !
Je vous remercie.
Source http://www.education.gouv.fr, le 5 juillet 2006