Texte intégral
Q- Bonjour, G. de Robien. Hier, D. de Villepin a présenté des mesures pour ce qui concerne les établissements scolaires difficiles. Mais je voudrais d'abord qu'on revienne sur ce que disait, hier soir, L. Jospin : il n'exclut pas d'être candidat à la présidentielle dans la mesure où ça serait lui le mieux placé pour rassembler les socialistes. Est-ce que ça change la donne pour la présidentielle ?
R- Pour moi, c'est un non événement. D'abord, le seul événement c'est que monsieur Jospin reviendrait sur sa parole. Je trouve que ce n'est pas très bien en politique que de prendre une sorte d'engagement en disant " je me retire, j'ai été battu, je me retire de la vie politique ". Et puis de dire quelques années après : " Eh bien, j'ai envie ou je souhaite ou je suis à la disposition ". Mais, c'est vraiment un non événement que Jospin souhaite devenir président de la République. Il ferait mieux de nous dire, finalement, où il trouve les 104 milliards d'euros de plus de dépenses qui sont contenus dans le projet socialiste pour l'élection présidentielle.
Q- Les socialistes disent 50 milliards en cinq ans, ils ne sont pas tout à fait d'accord avec vos chiffres.
R- Mais même si c'était 50 milliards en cinq ans, ça serait doubler les impôts sur le revenu, ça serait ajouter quatre points ou cinq points de TVA qui détruirait bien sûr la consommation des Français. Donc, tout cela n'est pas très bien pensé, tout cela n'est pas très sérieux. Il faudrait vraiment parler des questions de fond et non pas des questions de personne "je suis candidat, je suis pas candidat, untel est contre untel, etc.". Tout ça n'a aucun intérêt pour les Français. Et savoir comment on trouve 50 ou 104 milliards dans la poche des Français, ça, ça les intéresse tous.
Q- A propos de personne, J. Chirac, lui non plus, n'exclut pas d'être candidat. Au fond, est-ce qu'on va pas vivre un remake de l'élection de 2002 ?
R- Il a dit qu'il donnerait sa réponse au début de l'année prochaine, et ça c'est raisonnable. Plutôt que de parler aujourd'hui des candidatures, on ferait mieux de parler des succès du Gouvernement. Je sais que les Français n'aiment pas beaucoup parler de leurs propres succès parce que les succès du Gouvernement, c'est les succès de la France. Quand le chômage baisse depuis plus d'un an, c'est le succès des entreprises françaises et c'est un bonheur pour les Français d'être moins nombreux au chômage. Quand la croissance revient et perdure, c'est aussi le succès des Français. Quand on construit 420.000 logements par an - quand les socialistes n'en construisaient que 290.000 - c'est le succès de la France et ça crée en plus des emplois. Quand on s'aperçoit que la France est l'un des pays les plus attractifs au monde pour des investissements étrangers qui viennent créer des emplois, c'est un succès des Français. Et donc, je pense qu'on ferait beaucoup mieux de parler de tout ce qui marche en France plutôt que de cultiver la morosité jusqu'à ce qu'un match merveilleux nous rappelle que les Français ça gagne, que la France ça gagne.
Q- A propos de Gouvernement, D. de Villepin, donc, disait hier que des mesures importantes seraient prises en faveur des établissements scolaires en difficulté. C'est d'abord un plan contre la violence à l'école ?
R- C'est d'abord la relance de l'éducation prioritaire, c'est-à-dire qu'on s'aperçoit que dans des zones sensibles, on a moins de chance d'accéder, par exemple, aux études supérieures, que lorsqu'on est dans des collèges ou dans des lycées, disons de quartiers plus bourgeois, disons-le comme ça. Et donc tout ce qui est éducation prioritaire en France avait perdu vraiment de son ressort. Et donc moi j'ai relancé avec le Premier ministre ce qu'on appelle l'éducation prioritaire à travers 249 réseaux " Ambition Réussite ", qui sont 249 collèges, avec les écoles qui sont en amont, et tout cela avec mille professeurs de plus, avec 3.000 assistants pédagogiques qui vont, par exemple, quatre soirs par semaine faire des études accompagnées, suivre les jeunes pour leurs études du soir. Mais aussi avec des moyens médicaux, comme par exemple un infirmier ou une infirmière par établissement, ou d'autres mesures avec les parents de façon à ce que, véritablement, il y ait plus de chance de réussir qu'aujourd'hui dans les zones sensibles.
Q- Vous dites " plus de personnel dans les établissements ". En même temps, on a appris qu'il y aurait 8.500 fonctionnaires de moins à l'Education nationale. Comment vous faites ?
R- Cela veut dire qu'on met les moyens là où il y a des besoins. C'est tout simple, c'est de la bonne gestion, vous voyez. Et lorsqu'on nous dit, et ça c'est vrai, d'après la Cour des Comptes ou d'après les deux inspections générales, qu'il y a par exemple 28 à 30.000 enseignants qui ne sont pas devant des élèves, eh bien moi j'ai envie de les remettre plutôt devant les élèves. Il y en a beaucoup qui sont mis à disposition, c'est parfois justifié, bien sûr, il y en a qui sont en détachement, ça peut être justifié aussi. Il y en a qui sont ailleurs et qui n'enseignent pas. Eh bien moi, j'ai envie de leur demander tout simplement, comme ils le souhaitent la plupart du temps, de revenir enseigner devant les élèves. C'est simple. Alors, sur 28.000, je pense que je vais en trouver quelques milliers.
Q- J. Chirac disait l'autre jour que le problème c'était l'orientation...
R- ... c'est vrai.
Q- ... qu'on envoyait beaucoup d'élèves dans des filières où il n'y a pas de travail. Est-ce que ça, ça va évoluer ?
R- Oui, je vais recevoir tout à l'heure le recteur Redsell (phon) avec F. Goulard, le ministre délégué à la Recherche, et nous allons recueillir tout le travail qu'il a fait depuis quatre ou cinq mois pour savoir comment mieux articuler l'université et le monde de l'entreprise.
Q- L'université ne prépare pas vraiment à l'emploi, c'est ça le problème !
R- Pas toujours et ça dépend des filières. Et puis, même entre l'Education nationale et le monde de l'emploi, il y avait jusqu'à ces dernières années une méconnaissance, disons, une ignorance réciproque. A la rentrée 2006, je mets en place dans tous les collèges de France trois heures de découverte professionnelle par semaine, c'est-à-dire que dans toutes les classes de 3ème, il y aura la possibilité de connaître des métiers, des professionnels qui vont venir ou des élèves qui vont aller sur des chantiers, dans des bureaux, pour connaître les métiers qui existent et pouvoir susciter des vocations. Et, progressivement, le grand service de l'orientation, donc public, le service public de l'orientation, va être mis en place de façon à ce que les jeunes soient mieux orientés, mieux en connaissance de cause et que lorsqu'ils arriveront dans l'enseignement supérieur, eh bien ils sachent les filières et les disciplines où il y a des débouchés professionnels, ou alors ils prennent leurs responsabilités et ils rentrent dans des disciplines où ils apprennent des disciplines - licence, master, doctorat - où il y a moins de chance d'avoir un débouché professionnel.
Q- Mais vous allez les en dissuader ?
R- Et on les mettra devant leurs responsabilités. Il y a déjà un site, vous savez, qui existe justement, faculté par faculté, qui montre justement à quoi servent ou sur quoi débouchent les disciplines qui sont enseignées. Petit à petit, il y aura sur ces sites, pour chacune des facultés, pour chacune des universités, ce que sont devenus les étudiants deux ans, trois ans, ou quatre ans après leur sortie de l'université pour bien montrer qu'il y a des filières où on cherche véritablement des professionnels, des gens qui savent et qui savent faire, et puis il y a des filières où il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'étudiants qui rentrent, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de déceptions à la sortie.
Q- Il y a beaucoup d'émotion en ce moment autour des élèves sans-papiers qui risquent d'être expulsés. Est-ce que le Gouvernement va faire preuve d'indulgence sur ce dossier ?
R- Ce n'est pas une question d'indulgence, d'abord c'est une question de respect de la loi, mais c'est aussi surtout une question de comportement par rapport à l'application de la loi. Et donc il faut à la fois appliquer la loi mais le faire avec beaucoup, beaucoup d'humanité, et je crois que ça, c'est important, pour voir les cas particuliers. Et le ministre de l'Intérieur d'ailleurs a envoyé des instructions aux préfets, je le sais, pour que chaque cas individuel soit bien étudié - ceux qui sont en classe, ceux qui ne sont pas en classe, ceux qui sont en France depuis un certain temps, etc. - de façon à ce qu'il n'y ait, évidemment, aucune décision contraire aux règles élémentaires de l'humanisme qui ne soit prise, donc nous allons veiller tous ensemble à cela.
Q- Ce soir, vous lancez votre club de réflexion.
R- " Société en mouvement. ". Avec un site qui est ouvert, qui s'appelle www.societeenmouvement.org.
Q- On va le noter. Beaucoup à l'UDF disent que c'est un missile anti-F.Bayrou.
R- Non, pas du tout ! C'est vraiment un missile valeur ajoutée à notre famille et à notre sensibilité UDF. D'ailleurs, je vois les premières centaines d'adhésions, nous sommes à 600 adhésions en trois semaines, ce sont des gens qui allaient quitter l'UDF et qui au contraire trouvent dans ce réceptacle de quoi continuer à cultiver les valeurs de l'UDF, à faire des propositions, à parler de citoyenneté et qui ont envie vraiment de réfléchir à l'avenir de la société bien au-delà de l'échéance de 2007.
Q- Mais, pour 2007, vous soutiendrez F. Bayrou ou pas ?
R- Pour 2007...
Q- ... qui est le candidat de votre parti.
R- La candidature de F. Bayrou est légitime, il est président de l'UDF. Il faut à l'UDF un candidat. Je demande simplement, comme J.-L. Bourlange l'a très, très bien dit et répété d'ailleurs dans plusieurs journaux tout à fait récemment : il faut que F. Bayrou dise avec qui il gouvernerait s'il était élu....
Q- ... mais il dit qu'il ne veut pas d'apartheid entre la droite et la gauche, donc il ne choisira pas.
R- Attendez ! L'apartheid, c'est un mot trop grave pour être galvaudé. Moi, je
connais l'Afrique du Sud, ce mot est d'une violence...
Q- ... il a eu tort de l'employer ?
R- C'est son problème, mais je trouve que quand on est candidat à la présidence de la République, il faut faire attention aux mots qu'on emploie parce que " apartheid " c'est tellement... le contenu de ce mot a une telle violence, une telle cruauté. Moi je suis allé plusieurs fois en Afrique du Sud du temps de l'apartheid et aux premières élections libres et où Mandela a été élu, et je vous assure que ce mot-là, je ne l'emploierai jamais à propos de la vie politique française, en tout cas pas dans ces conditions-là.
Q- Merci G. de Robien.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 juin 2006
R- Pour moi, c'est un non événement. D'abord, le seul événement c'est que monsieur Jospin reviendrait sur sa parole. Je trouve que ce n'est pas très bien en politique que de prendre une sorte d'engagement en disant " je me retire, j'ai été battu, je me retire de la vie politique ". Et puis de dire quelques années après : " Eh bien, j'ai envie ou je souhaite ou je suis à la disposition ". Mais, c'est vraiment un non événement que Jospin souhaite devenir président de la République. Il ferait mieux de nous dire, finalement, où il trouve les 104 milliards d'euros de plus de dépenses qui sont contenus dans le projet socialiste pour l'élection présidentielle.
Q- Les socialistes disent 50 milliards en cinq ans, ils ne sont pas tout à fait d'accord avec vos chiffres.
R- Mais même si c'était 50 milliards en cinq ans, ça serait doubler les impôts sur le revenu, ça serait ajouter quatre points ou cinq points de TVA qui détruirait bien sûr la consommation des Français. Donc, tout cela n'est pas très bien pensé, tout cela n'est pas très sérieux. Il faudrait vraiment parler des questions de fond et non pas des questions de personne "je suis candidat, je suis pas candidat, untel est contre untel, etc.". Tout ça n'a aucun intérêt pour les Français. Et savoir comment on trouve 50 ou 104 milliards dans la poche des Français, ça, ça les intéresse tous.
Q- A propos de personne, J. Chirac, lui non plus, n'exclut pas d'être candidat. Au fond, est-ce qu'on va pas vivre un remake de l'élection de 2002 ?
R- Il a dit qu'il donnerait sa réponse au début de l'année prochaine, et ça c'est raisonnable. Plutôt que de parler aujourd'hui des candidatures, on ferait mieux de parler des succès du Gouvernement. Je sais que les Français n'aiment pas beaucoup parler de leurs propres succès parce que les succès du Gouvernement, c'est les succès de la France. Quand le chômage baisse depuis plus d'un an, c'est le succès des entreprises françaises et c'est un bonheur pour les Français d'être moins nombreux au chômage. Quand la croissance revient et perdure, c'est aussi le succès des Français. Quand on construit 420.000 logements par an - quand les socialistes n'en construisaient que 290.000 - c'est le succès de la France et ça crée en plus des emplois. Quand on s'aperçoit que la France est l'un des pays les plus attractifs au monde pour des investissements étrangers qui viennent créer des emplois, c'est un succès des Français. Et donc, je pense qu'on ferait beaucoup mieux de parler de tout ce qui marche en France plutôt que de cultiver la morosité jusqu'à ce qu'un match merveilleux nous rappelle que les Français ça gagne, que la France ça gagne.
Q- A propos de Gouvernement, D. de Villepin, donc, disait hier que des mesures importantes seraient prises en faveur des établissements scolaires en difficulté. C'est d'abord un plan contre la violence à l'école ?
R- C'est d'abord la relance de l'éducation prioritaire, c'est-à-dire qu'on s'aperçoit que dans des zones sensibles, on a moins de chance d'accéder, par exemple, aux études supérieures, que lorsqu'on est dans des collèges ou dans des lycées, disons de quartiers plus bourgeois, disons-le comme ça. Et donc tout ce qui est éducation prioritaire en France avait perdu vraiment de son ressort. Et donc moi j'ai relancé avec le Premier ministre ce qu'on appelle l'éducation prioritaire à travers 249 réseaux " Ambition Réussite ", qui sont 249 collèges, avec les écoles qui sont en amont, et tout cela avec mille professeurs de plus, avec 3.000 assistants pédagogiques qui vont, par exemple, quatre soirs par semaine faire des études accompagnées, suivre les jeunes pour leurs études du soir. Mais aussi avec des moyens médicaux, comme par exemple un infirmier ou une infirmière par établissement, ou d'autres mesures avec les parents de façon à ce que, véritablement, il y ait plus de chance de réussir qu'aujourd'hui dans les zones sensibles.
Q- Vous dites " plus de personnel dans les établissements ". En même temps, on a appris qu'il y aurait 8.500 fonctionnaires de moins à l'Education nationale. Comment vous faites ?
R- Cela veut dire qu'on met les moyens là où il y a des besoins. C'est tout simple, c'est de la bonne gestion, vous voyez. Et lorsqu'on nous dit, et ça c'est vrai, d'après la Cour des Comptes ou d'après les deux inspections générales, qu'il y a par exemple 28 à 30.000 enseignants qui ne sont pas devant des élèves, eh bien moi j'ai envie de les remettre plutôt devant les élèves. Il y en a beaucoup qui sont mis à disposition, c'est parfois justifié, bien sûr, il y en a qui sont en détachement, ça peut être justifié aussi. Il y en a qui sont ailleurs et qui n'enseignent pas. Eh bien moi, j'ai envie de leur demander tout simplement, comme ils le souhaitent la plupart du temps, de revenir enseigner devant les élèves. C'est simple. Alors, sur 28.000, je pense que je vais en trouver quelques milliers.
Q- J. Chirac disait l'autre jour que le problème c'était l'orientation...
R- ... c'est vrai.
Q- ... qu'on envoyait beaucoup d'élèves dans des filières où il n'y a pas de travail. Est-ce que ça, ça va évoluer ?
R- Oui, je vais recevoir tout à l'heure le recteur Redsell (phon) avec F. Goulard, le ministre délégué à la Recherche, et nous allons recueillir tout le travail qu'il a fait depuis quatre ou cinq mois pour savoir comment mieux articuler l'université et le monde de l'entreprise.
Q- L'université ne prépare pas vraiment à l'emploi, c'est ça le problème !
R- Pas toujours et ça dépend des filières. Et puis, même entre l'Education nationale et le monde de l'emploi, il y avait jusqu'à ces dernières années une méconnaissance, disons, une ignorance réciproque. A la rentrée 2006, je mets en place dans tous les collèges de France trois heures de découverte professionnelle par semaine, c'est-à-dire que dans toutes les classes de 3ème, il y aura la possibilité de connaître des métiers, des professionnels qui vont venir ou des élèves qui vont aller sur des chantiers, dans des bureaux, pour connaître les métiers qui existent et pouvoir susciter des vocations. Et, progressivement, le grand service de l'orientation, donc public, le service public de l'orientation, va être mis en place de façon à ce que les jeunes soient mieux orientés, mieux en connaissance de cause et que lorsqu'ils arriveront dans l'enseignement supérieur, eh bien ils sachent les filières et les disciplines où il y a des débouchés professionnels, ou alors ils prennent leurs responsabilités et ils rentrent dans des disciplines où ils apprennent des disciplines - licence, master, doctorat - où il y a moins de chance d'avoir un débouché professionnel.
Q- Mais vous allez les en dissuader ?
R- Et on les mettra devant leurs responsabilités. Il y a déjà un site, vous savez, qui existe justement, faculté par faculté, qui montre justement à quoi servent ou sur quoi débouchent les disciplines qui sont enseignées. Petit à petit, il y aura sur ces sites, pour chacune des facultés, pour chacune des universités, ce que sont devenus les étudiants deux ans, trois ans, ou quatre ans après leur sortie de l'université pour bien montrer qu'il y a des filières où on cherche véritablement des professionnels, des gens qui savent et qui savent faire, et puis il y a des filières où il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'étudiants qui rentrent, et beaucoup, beaucoup, beaucoup de déceptions à la sortie.
Q- Il y a beaucoup d'émotion en ce moment autour des élèves sans-papiers qui risquent d'être expulsés. Est-ce que le Gouvernement va faire preuve d'indulgence sur ce dossier ?
R- Ce n'est pas une question d'indulgence, d'abord c'est une question de respect de la loi, mais c'est aussi surtout une question de comportement par rapport à l'application de la loi. Et donc il faut à la fois appliquer la loi mais le faire avec beaucoup, beaucoup d'humanité, et je crois que ça, c'est important, pour voir les cas particuliers. Et le ministre de l'Intérieur d'ailleurs a envoyé des instructions aux préfets, je le sais, pour que chaque cas individuel soit bien étudié - ceux qui sont en classe, ceux qui ne sont pas en classe, ceux qui sont en France depuis un certain temps, etc. - de façon à ce qu'il n'y ait, évidemment, aucune décision contraire aux règles élémentaires de l'humanisme qui ne soit prise, donc nous allons veiller tous ensemble à cela.
Q- Ce soir, vous lancez votre club de réflexion.
R- " Société en mouvement. ". Avec un site qui est ouvert, qui s'appelle www.societeenmouvement.org.
Q- On va le noter. Beaucoup à l'UDF disent que c'est un missile anti-F.Bayrou.
R- Non, pas du tout ! C'est vraiment un missile valeur ajoutée à notre famille et à notre sensibilité UDF. D'ailleurs, je vois les premières centaines d'adhésions, nous sommes à 600 adhésions en trois semaines, ce sont des gens qui allaient quitter l'UDF et qui au contraire trouvent dans ce réceptacle de quoi continuer à cultiver les valeurs de l'UDF, à faire des propositions, à parler de citoyenneté et qui ont envie vraiment de réfléchir à l'avenir de la société bien au-delà de l'échéance de 2007.
Q- Mais, pour 2007, vous soutiendrez F. Bayrou ou pas ?
R- Pour 2007...
Q- ... qui est le candidat de votre parti.
R- La candidature de F. Bayrou est légitime, il est président de l'UDF. Il faut à l'UDF un candidat. Je demande simplement, comme J.-L. Bourlange l'a très, très bien dit et répété d'ailleurs dans plusieurs journaux tout à fait récemment : il faut que F. Bayrou dise avec qui il gouvernerait s'il était élu....
Q- ... mais il dit qu'il ne veut pas d'apartheid entre la droite et la gauche, donc il ne choisira pas.
R- Attendez ! L'apartheid, c'est un mot trop grave pour être galvaudé. Moi, je
connais l'Afrique du Sud, ce mot est d'une violence...
Q- ... il a eu tort de l'employer ?
R- C'est son problème, mais je trouve que quand on est candidat à la présidence de la République, il faut faire attention aux mots qu'on emploie parce que " apartheid " c'est tellement... le contenu de ce mot a une telle violence, une telle cruauté. Moi je suis allé plusieurs fois en Afrique du Sud du temps de l'apartheid et aux premières élections libres et où Mandela a été élu, et je vous assure que ce mot-là, je ne l'emploierai jamais à propos de la vie politique française, en tout cas pas dans ces conditions-là.
Q- Merci G. de Robien.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 29 juin 2006