Texte intégral
Mes chers amis,
Si vous êtes venus si nombreux ce soir, ce n'est pas pour entendre dire que l'impuissance politique est devenue la règle, ni que la passion des idées était vaine. Non, si vous êtes là, c'est parce qu'il y a un mot qui vous taraude, un mot dont vous refusez d'être dépossédé : le mot "espérance". Ce mot, beaucoup de Français le murmurent à voix basse, comme s'il était devenu déplacé. Et comment pourrait-il en être autrement?
Depuis 25 ans, le chômage de masse s'est infiltré dans toutes les sphères de la société. L'ascenseur social est devenu le descendeur social. Depuis 25 ans, la croissance économique est poussive et le pouvoir d'achat est en berne. Les classes moyennes sont devenues des classes populaires et les classes populaires des catégories frôlant le seuil de pauvreté. Depuis 25 ans, la France se traîne et se cherche.
A qui la faute ?
"A la mondialisation", disent les uns. "A l'Europe", affirment les autres. "Au libéralisme", répètent certains. "Aux immigrés" prétendent d'autres encore. C'est étrange comme on peut être créatifs dès lors qu'il convient de trouver des boucs émissaires...
Et si la faute nous en revenait directement ? Et si c'était nous qui étions responsables des conséquences de ce que nous avons voulu et fait ?
J'accuse la gauche d'avoir nourri et provoqué toutes les principales erreurs économiques et sociales de ces trois dernières décennies ! Et je regrette que la droite ne les aient pas combattu avec plus de fermeté et surtout qu'elle ne les aient pas réparées avec plus de résolution !
J'accuse la gauche française d'être la plus rétrograde et dogmatique d'Europe ! Et je regrette que la droite se soit excusée pendant si longtemps de ne pas être cette gauche !
Je ne réclame pas un droit d'inventaire car je ne veux pas m'exonérer d'une responsabilité collective. J'appelle à un effort commun de lucidité et de vérité. Le redressement de la France exige d'être francs avec nous-mêmes car personne ne viendra faire le travail à notre place. La vérité c'est que la prospérité récompense les peuples qui vont la chercher et non ceux qui la revendiquent sans s'en donner les moyens. La vérité c'est qu'un peuple qui travaille moins crée moins de richesse et de croissance. Moins de travail, c'est davantage de pauvreté. Plus de travail, c'est davantage de protection sociale.
Je suis venu en Indre et Loire pour vous dire que la France est un pays à nul autre pareil qui doit croire en son avenir. Je suis venu vous dire que la rupture est nécessaire et que le changement est possible. Et j'affirme que cette rupture épouse la cause de tout mon combat: celui de la justice.
Je veux parler de la France qui souffre parce que la gauche l'a abandonnée, cette France qui se débat avec le SMIC pour ne pas être rattrapée par le RMI, cette France qui accélère le pas dans la cité pour ne pas être terrorisée par la bande du coin, la France qui économise pour partir quelques jours en été.
Je veux parler pour la France qui travaille dur, la France de ceux qui sont à la peine, qui s'engouffrent dans le métro du matin, qui vont sur les chantiers, qui sont devant leur ordinateur toute la journée.
Je veux parler pour cet agriculteur qui cherche un successeur, cet employé qui cumule deux boulots, cette famille qui se serre la ceinture, ce gamin de la cité qui rêve d'en sortir, ce fonctionnaire qui en fait plus que ses collègues.
Je veux parler pour ce cinquantenaire qui a trop d'expérience pour être embauché et pour ce jeune étudiant qui n'est pas embauché parce qu'il n'a pas d'expérience.
Je veux parler pour tous ces Français qui, au fond d'eux même, ont une ambition plus large que leur réalité quotidienne.
Je suis venu en Indre et Loire pour célébrer une valeur qui est au coeur de toutes les espérances françaises : la valeur du travail. Cette valeur qui émancipe, qui grandit, qui enrichit.
Depuis 25 ans, cette valeur est dénigrée. Depuis 25 ans, on se contente d'accompagner les conséquences du chômage sans chercher à agir sur ses causes.
Les socialistes proposent de continuer. Je propose d'arrêter ! Ils proposent de changer l'indice des prix. Je propose de changer de politique ! Ils proposent de consacrer les valeurs de l'égalitarisme, du nivellement et de l'assistanat. Je propose de construire la France du mérite, de l'effort et de la récompense.
Au nom de la justice sociale, au nom de la dignité de chacun et de la prospérité de tous, je veux donner la priorité au travail parce que c'est le travail qui crée le travail. Comme c'est la richesse qui crée la richesse.
La réhabilitation du travail passe d'abord par une certaine morale. La politique pour les socialistes c'est faire la morale à tout le monde. Moi je veux faire une politique respectueuse de la morale !
Je veux dire à celui qui travaille dur pour gagner sa vie et qui est démoralisé de voir que l'assistance paye mieux que le travail, que je veux construire avec lui une société où il n'y aura plus d'assistance sans contrepartie, où il sera demandé à celui qui vit avec les minima sociaux d'accomplir un travail d'utilité sociale. Car il ne peut y avoir de droits sans la contrepartie de devoirs.
Je veux dire au salarié qui a économisé sou à sou pour acheter la voiture dont il a besoin pour aller travailler et qui est écoeuré de découvrir au petit matin qu'elle a été brûlée par des individus désoeuvrés, que je veux construire avec lui une société où l'on ne cherchera plus des excuses aux délinquants, une société où les victimes seront la priorité de l'action publique.
Je veux dire à l'ouvrier qui se demande ce qu'il va bien pouvoir dire à ses enfants pour les convaincre de travailler à l'école quand il lit dans le journal qu'un adolescent de 14 ans gagne 700 euros par semaine en faisant le guet pour les revendeurs de drogue du quartier, que je veux construire avec lui une société qui pratiquera le principe de la tolérance zéro avec tous les trafiquants.
Je veux dire au petit patron qui paye toutes ses charges et qui n'en peut plus de la concurrence déloyale que je veux construire avec lui une société où il n'y aura plus aucune indulgence pour le travail au noir et pour la contrefaçon.
Je veux dire au patron voyou qui déménage son usine la nuit, ou qui vide la caisse pour n'avoir à payer ni les salaires ni les indemnités de licenciement que pour lui ce sera la tolérance double zéro.
Je veux dire à ce grand patron dont la gestion est un échec et qui négocie une prime d'éviction en forme de parachute en or qu'il est légitime que la réussite paye mais qu'il est scandaleux que l'échec enrichisse et que son parachute en or n'est rien d'autre qu'une forme d'abus de bien social.
La moindre des choses c'est que les dirigeants des grands groupes cotés assument leur rémunération devant leurs salariés, leurs actionnaires, et que, par conséquent leurs rémunérations ne soient pas secrètement fixées dans le huis-clos du conseil d'administration mais publiquement approuvées par l'assemblée générale des actionnaires, et publiées nominativement dans le rapport annuel. Je propose qu'il en soit de même pour toutes les primes exceptionnelles, les parachutes et les retraites chapeau.
Je propose aussi qu'aucun programme de stocks options ne puisse être réservé aux seuls dirigeants mais qu'il soit étendu à tous les salariés de l'entreprise de sorte que chacun soit partie prenante au succès de tous.
Mes chers amis,
Les socialistes proposent la généralisation des 35 heures. Je propose l'augmentation du pouvoir d'achat et je veux, pour cela, que tous ceux, dans le public comme dans le privé, qui veulent travailler plus pour gagner plus puissent le faire.
En 25 ans le pouvoir d'achat des salaires n'a en moyenne presque pas augmenté alors que le niveau de qualification n'a pas cessé de s'élever ! La France qui vit de son travail a subi une chute de son niveau de vie, elle a plus de mal à joindre les deux bouts, plus de mal à remplir le "panier de la ménagère", plus de mal à se loger. Pour habiter un logement de la même surface dans le même quartier les jeunes générations doivent travailler aujourd'hui deux fois plus longtemps que leurs parents pour le louer et trois fois plus pour l'acheter !
Face à cette question du pouvoir d'achat, les socialistes veulent construire le progrès social contre l'économie. Je veux construire le progrès social grâce à l'économie !
Ils disent : augmentons le SMIC, l'entreprise paiera ! Mais si elle ne peut pas payer, elle licenciera ou elle ira produire ailleurs ou elle se rattrapera sur tous les autres salaires.
Ils disent : faisons payer le capital ! Mais si le capital paye trop, il s'en ira. Le programme socialiste créera un vaste mouvement de délocalisation de nos emplois, de nos entreprises, de nos talents.
Je propose l'augmentation des salaires nets et la diminution des charges qui pénalisent le travail. Et pour cela, je veux tout mettre sur la table sans tabou : l'impôt sur le revenu, la taxe professionnelle, la taxe sur les salaires, les charges sociales.
Comment pourrait-on espérer revaloriser le travail si en le surtaxant on pousse les entreprises à l'économiser et à freiner les salaires ? Et comment peut-on sérieusement proclamer qu'on veut donner la priorité à l'emploi si l'on taxe l'entreprise sur le nombre des salariés qu'elle emploie et sur les salaires qu'elle leur verse plutôt que sur ce qu'elle produit et sur ce qu'elle vend ?
Qu'elle logique y a t- il à ce que le consommateur contribue à financer sa sécurité sociale quand il achète un produit français et pas quand il achète un produit étranger ? Comment atténuer cette contradiction qui pousse le salarié en manque de pouvoir d'achat à détruire son emploi et sa protection sociale en achetant les produits bon marché des pays à bas salaires ? Comment financer la protection sociale sans faire fuir ni les capitaux ni le travail ?
Face à toutes ces interrogations, je veux que nous examinions toutes les pistes sans tabous. Je propose que l'option de la TVA sociale soit étudiée sans a priori idéologique.
Certains experts jugent cette initiative inutile... Eh bien je les invite à aller demander à l'industriel, à l'ouvrier du textile, à l'agriculteur s'ils pensent que ce n'est pas une bonne idée de faire contribuer les importations au financement de la protection sociale et d'en exonérer les exportations !
Je ne suis pas un idéologue. Je ne suis l'otage de personne. J'ai une mission de rassemblement. Rassembler les libéraux, les gaullistes, les centristes, les européens, les souverainistes. Je dois assurer la cohérence de l'ensemble.
J'essaie d'être ouvert aux idées nouvelles. Je veux promouvoir des idées justes, pragmatiques, utiles pour le pays, des idées qui donnent une unité à la droite républicaine et un avenir à la France.
Je ne me demande pas tous les matins si je vais faire plaisir aux libéraux, aux souverainistes ou aux centristes... Je parle aux Français, à tous les Français. Je leur parle de ce qui est plus grand que nous : notre pays, notre patrie !
Mes amis,
Pour la France, mon slogan, c'est le "travail gagnant".
Aujourd'hui on décourage le travail supplémentaire, je veux le décupler. Les socialistes veulent partager l'emploi, je veux le libérer et le récompenser !
Je propose que toutes les heures supplémentaires soient totalement exonérées d'impôts et de charges sociales.
Au fonctionnaire auquel on demande plus de productivité pour assainir les finances publiques je propose le partage systématique des gains de productivité et une part de rémunération au mérite.
Au patron de PME qui à la moindre difficulté risque d'être lâché par son banquier ou mis en faillite, je propose comme aux Etats-Unis une politique de discrimination positive en faveur des PME, en leur réservant des parts dans la commande publique.
Au chef d'entreprise qui hésite à embaucher parce qu'il a peur de ne pas pouvoir licencier et qui se perd entre les quelque 36 formules de contrats de travail possibles, je propose un contrat unique à durée indéterminée, plus souple, avec une consolidation des droits du salarié au cours du temps.
Au salarié qui a peur de la précarité, je propose de créer une sécurité sociale professionnelle pour sécuriser l'ensemble de son parcours professionnel plutôt que seulement son emploi du moment. Je lui propose aussi la liberté du choix syndical en mettant fin au monopole de la représentativité fondé sur un critère historique qui n'a plus lieu d'être.
A celui qui veut changer de métier je propose le droit à la formation tout au long de la vie.
A la femme qui a du mal à concilier sa vie familiale et sa vie professionnelle, je propose un investissement massif dans le développement et la diversification des modes de garde, ainsi qu'une journée scolaire qui se termine par des études surveillées qui permettront de ne pas laisser les enfants livrés à eux-mêmes, qui garantiront que les devoirs seront faits, qui offriront aux enseignants qui le souhaiteront la possibilité d'augmenter leur pouvoir d'achat.
Et enfin, parce que le travail d'une vie doit être respecté, je propose que chacun puisse transmettre son patrimoine à ses enfants sans aucun droit de succession.
Les socialistes veulent la réduction du temps de travail pour tous comme projet de société ! Je veux aider chacun à construire son projet de vie grâce au temps choisi !
A celui qui vient d'avoir un enfant et qui a besoin de gagner plus je propose la liberté de travailler plus. A celui qui souhaite avoir davantage de temps je propose la liberté de travailler moins. A celui qui préfère travailler le dimanche je propose la liberté de le faire. Et à celui qui est contre la grève obligatoire imposée par une minorité je propose la démocratie par l'organisation obligatoire d'un vote à bulletin secret dans les 8 jours qui suivront tout déclenchement de mouvement social.
Les socialistes veulent l'assistance pour tous. Je veux que l'on reconnaisse l'utilité sociale
de chacun !
Je propose une aide dans l'éducation des enfants dès le plus jeune âge car c'est là que tout se joue. Je propose que les enfants issus des milieux modestes lorsqu'ils sont doués pour les études bénéficient de bourses plus substantielles et puissent être accueillis dans des internats d'excellence.
Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de 15 élèves dans les collèges et les lycées. Aux familles qui sont tentées de déménager pour pouvoir inscrire leurs enfants dans des établissements scolaires qui obtiennent de meilleurs résultats, je propose d'assouplir la carte scolaire parce que c'est une meilleure façon de lutter contre la ségrégation urbaine que de créer autoritairement des enclaves de pauvres au milieu des enclaves de riches.
A celui qui veut se donner du mal pour sortir de l'assistance, à celui qui veut se donner du mal pour sortir du chômage, je propose qu'on l'aide à trouver un emploi parce que cette aide sera toujours moins coûteuse que le chômage.
Les socialistes lui proposent la survie sociale par l'allocation. Je lui propose la dignité par le travail !
Je lui dis : « Tu veux trouver du travail ? On t'accompagnera, on t'aidera à te former, on t'aidera à solliciter les entreprises". Mais je lui dis aussi : " L'Etat ne peut rien pour toi si tu ne veux rien pour toi ! ». J'affirme que la solidarité sans contreparties est une démission morale! Pour moi, la solidarité c'est respecter en chaque individu, l'homme qu'il est, mais surtout l'homme qu'il pourrait et devrait être.
Vous l'avez compris, la valeur du travail sera au coeur de notre projet. Et je veux vous dire que ce projet ne sera pas enfermé dans des dogmes.
J'affirme que la France a davantage besoin de liberté économique que de socialisme, qu'elle a impérativement besoin de se réformer en profondeur, que la maîtrise de nos dépenses publiques est une nécessité nationale.
Mais, je vous l'ai dit, je ne suis pas un idéologue. Je ne suis ni madame Thatcher ni monsieur Reagan, je suis Nicolas Sarkozy, avec mes propres convictions, mes propres intuitions, mon propre regard sur la France et sur les Français. J'ai toujours été un homme libre. Je le suis et le resterai jusqu'au bout car c'est cette liberté qui me permet de rassembler et de dire aux Français ma part de vérité.
Ma vérité, c'est que le progrès se gagne en se retroussant les manches et non en vivant à crédit sur des droits intangibles.
Ma vérité, c'est que la France a besoin d'être réconciliée avec un libéralisme populaire et non avec un capitalisme sans règles et sans éthique.
Ma vérité, c'est que la nécessaire lutte contre les déficits publics n'a aucune chance d'être remportée si elle constitue l'alpha et l'oméga de toute notre stratégie économique. Cette baisse des déficits doit s'inscrire autour d'un triple objectif : la relance de l'emploi pour résorber le trou de l'UNEDIC, le pouvoir d'achat pour tenir la consommation, la réforme de l'Etat pour accentuer sa productivité et rationaliser son fonctionnement.
Ma vérité, c'est que mon attachement viscéral à l'Europe me porte à réclamer de l'Union européenne une politique monétaire plus réactive et plus ambitieuse pour la croissance et l'emploi. Cette approche n'est pas nouvelle chez moi... Je rappelle, pour les observateurs qui l'auraient oublié, que je fus l'un des principaux artisans de l'assouplissement du pacte de stabilité européen.
Que les choses soient claires : je ne laisserai pas l'UMP s'enferrer dans des dogmes car je refuse de prêter le flanc à tous ceux qui rêvent de nous accoler une étiquette réductrice. Je ne veux pas que nous soyons caricaturés ! Je ne ferai pas le cadeau à la gauche de nous voir incarner le prétendu "camp réactionnaire" contre le prétendu "camp progressiste", le soi-disant camp du "capital" contre le soi-disant camp du "social".
Cela ne correspond ni à ce que nous sommes, ni à ce que nous voulons !
Mes chers amis,
On ne peut susciter un élan de prospérité, lorsque la délinquance et la violence condamnent encore tant de nos concitoyens à la peur et au repli.
Les voyous n'ont aucune complaisance à attendre de nous. Depuis 2002, notre politique aura permis d'épargner un million de victimes.
Mais nous ne sommes qu'à la moitié du chemin.
J'ai présenté ces jours ci une véritable stratégie de prévention vis à vis des mineurs car les actes de vol avec violence sont à 42% de leur fait. Il s'agit de coordonner les acteurs de la prévention afin que chaque dérapage soit repéré, traité, et, si nécessaire, sanctionné immédiatement. Car en la matière, un geste de fermeté vaut souvent mieux qu'un geste de mansuétude.
La jeunesse a besoin d'attention mais aussi de repères. La permissivité, le laxisme, le relativisme constituent une démission coupable à leur égard.
Je ne crains pas d'affirmer que certaines valeurs traditionnelles doivent retrouver droit de cité. Le respect en est une. Quand le maître rentre dans sa classe on se lève. Quand une personne âgée entre dans un bus on lui offre sa place assise. Quand l'hymne national ou tout autre hymne étranger retentit dans un stade on ne siffle pas. Quand on parle de la France on évite de l'injurier et de lui réclamer des comptes à tout bout de champ. C'est une question d'éducation et de respect !
J'entends également proposer que le ton soit durcit vis à vis des délinquants récidivistes car certains d'entre eux ont un casier judiciaire long comme le bras ce qui signifie que les condamnations répétées qu'ils récoltent ne sont pas dissuasives. Il faut mettre en place un ensemble de peines dont la durée augmenterait de manière certaine et prévisible avec le nombre de récidives. Et il faut allonger la durée de prescription pour les crimes, car la durée actuelle de dix ans est trop courte.
Ce n'est pas être inconvenant vis à vis de l'indépendance des juges que de dire que la justice n'est pas toujours assez sévère. J'aimerais qu'elle soit plus ferme vis à vis des coupables et plus attentive vis à vis des victimes.
Sur ce point, je propose de créer un juge pour les victimes, chargé de veiller à la pleine et entière exécution des condamnations.
Il y aussi la question dramatique de la criminalité sexuelle. Il y a quelques semaines, j'étais dans la famille du petit Mathias, ce gosse de 4 ans et demi, violé, noyé, assassiné. Au seuil de la porte de la ferme, le père de Mathias m'a dit : "monsieur Sarkozy, avant que vous ne rentriez chez moi, je vais vous poser une question : c'est le ministre ou c'est l'homme qui rentre ? ". Je suis rentré et j'ai tout eu. La visite de la chambre de Mathias, le vélo de Mathias, la peluche de Mathias. C'était bouleversant.
J'étais rassuré de pouvoir apprendre à ce père qu'on avait l'assassin. Mais je vous livre un aveu : je n'ai pas osé lui dire, je n'ai pas eu la force de lui dire, que l'assassin avait déjà été, à deux reprises, pris dans des affaires, non pas aussi graves, mais dans des affaires de cette nature.
Que pèsent certains débats parfois ahurissants sur les droits de l'homme face à un père ou une mère qui vous demande pourquoi l'Etat a laissé un monstre s'installer, sans contrôle, à côté de leur enfant. Qu'est ce que cela pèse ? Et qu'est ce qu'on dit ?
Des cas comme celui ci il y en a des centaines en France et peut être plus encore. Et nous, nous devisons pour savoir si un homme qui a maltraité, violé, qui a parfois tué, peut sortir de prison, sans qu'à aucun moment l'Etat n'assure sa traçabilité...
Au-delà de ce qui a été fait avec la création du fichier des empreintes génétiques des auteurs d'infractions sexuelles, au- delà du pointage des délinquants sexuels au commissariat ou à la brigade de gendarmerie tous les 6 mois, je pense qu'il faudra mettre en oeuvre trois mesures nouvelles : le pointage mensuel; le contrôle de la réalité du traitement lorsqu'il est prescrit en alternative à la détention (au Canada ce suivi est de 6 heures par semaine); le choix à donner aux criminels sexuels comme cela se pratique dans bon nombre de pays entre la privation de liberté et la neutralisation de la libido.
Mes chers amis,
J'ai cru comprendre que la gauche s'attaquait à notre bilan en matière de sécurité... Avec elle, la délinquance avait progressé de 14.5% en quatre ans : c'est dire combien elle est bien placée pour donner des leçons !
Les socialistes sont loquaces parce qu'ils ont beaucoup à se faire pardonner.
Aujourd'hui, Mme Royal prétend qu'elle veut "l'ordre juste". C'est son slogan de campagne. Croyez-moi, les voyous se fichent des slogans. Ils ne connaissent que les actes, et en matière d'actes, le PS a toujours été mou. Voilà la réalité !
Mous, les socialistes l'ont également été sur la question de l'identité de la France. Pour certains d'entre eux, la patriotisme comme le drapeau tricolore ont toujours été un peu suspects... Il faut dire qu'en 68, le drapeau rouge était en revanche beaucoup plus chic.
La France a des traditions, une culture, un mode de vie, et tout cela doit être respecté. Y renoncer ce serait renoncer à être nous mêmes, ce serait accepter d'être un peuple sans visage !
La question de l'immigration est intimement liée à l'identité de la France car une nation qui ne croit pas en elle-même et qui ne se reconnaît plus, ne peut intégrer ceux qui la rejoignent.
La France n'a pas vocation à être repliée sur elle même ( car la xénophobie et la consanguinité sont les vecteurs du déclin national ! ), mais elle n'a pas non plus les moyens d'accueillir tous ceux qui voient en elle un eldorado.
Voilà pourquoi le nombre des reconduites à la frontière est passé de 10.000 en 2003 à plus de 20.000 en 2005, et qu'il sera de 25.000 en 2006. Voilà aussi pourquoi nous allons passer d'une immigration subie à une immigration choisie.
Parmi les mesures que nous avons récemment décidées, il y a celles qui relèvent du regroupement familial. Chacun sait qu'il y a, en la matière, trop d'abus et de laxisme.
Nous n'autoriserons plus l'accueil d'une famille nombreuse dans un appartement qui n'en est pas un !
Nous n'autoriserons plus une famille à rejoindre un mari qui ne vit pas de son travail mais des allocations !
Ma philosophie est simple : on fait venir sa famille quant on est en mesure, grâce à son activité professionnelle, de pourvoir à ses besoins, de la loger convenablement, de se conformer à des conditions d'intégration comme la connaissance de la langue française et l'acceptation des valeurs républicaines.
Cette lutte sans faille contre l'immigration irrégulière m'autorise à faire du cas par cas là où les conditions de l'intégration apparaissent réunies. Sur le dossier difficile des enfants scolarisés en France dont les parents étrangers sont sans-papiers, j'ai décidé d'agir de façon pragmatique et ciblée. Je refuse la logique de la régularisation massive car elle constituerait un appel d'air. S'il suffisait d'inscrire ses enfants à l'Ecole pour avoir des papiers alors à quoi servent les lois ! L'opposition est mal-placée pour jouer les "saint-bernard" car c'est elle qui est largement responsable de cet imbroglio.
Mais je refuse aussi la logique de l'expulsion aveugle et immédiate. Il y a là des enfants qui ne connaissent rien de leur pays d'origine, des enfants qui parlent français, qui pensent français. Je veux que chaque dossier soit examiné selon des critères précis.
Je suis humain, car c'est dans mon caractère, mais je suis ferme car c'est mon devoir !
Mes chers amis,
Je suis venu en Indre et Loire pour vous dire que le mot "espérance" a encore du sens. Et cette espérance grandira lorsque les Français pourront enfin dire "que puis-je faire ? ", au lieu de se demander "que va-t-il arriver ?".
Chaque jour qui passe nous rapproche d'un grand rendez-vous avec la France. Je sais votre attente, et je connais mon devoir. J'ai un cap. J'avance avec passion mais gravité.
Ensemble, nous allons prendre des risques parce que la situation l'exige et parce que notre pays le mérite. Je ne vous propose pas un chemin facile, mais que voulez-vous, je n'en connais pas d'autre.
J'aime la France. Je veux la servir et la voir reprendre ses rêves en mains. Je veux, avec vous, être digne de ce défi.
Source http://www.u-m-p.org, le 7 juillet 2006
Si vous êtes venus si nombreux ce soir, ce n'est pas pour entendre dire que l'impuissance politique est devenue la règle, ni que la passion des idées était vaine. Non, si vous êtes là, c'est parce qu'il y a un mot qui vous taraude, un mot dont vous refusez d'être dépossédé : le mot "espérance". Ce mot, beaucoup de Français le murmurent à voix basse, comme s'il était devenu déplacé. Et comment pourrait-il en être autrement?
Depuis 25 ans, le chômage de masse s'est infiltré dans toutes les sphères de la société. L'ascenseur social est devenu le descendeur social. Depuis 25 ans, la croissance économique est poussive et le pouvoir d'achat est en berne. Les classes moyennes sont devenues des classes populaires et les classes populaires des catégories frôlant le seuil de pauvreté. Depuis 25 ans, la France se traîne et se cherche.
A qui la faute ?
"A la mondialisation", disent les uns. "A l'Europe", affirment les autres. "Au libéralisme", répètent certains. "Aux immigrés" prétendent d'autres encore. C'est étrange comme on peut être créatifs dès lors qu'il convient de trouver des boucs émissaires...
Et si la faute nous en revenait directement ? Et si c'était nous qui étions responsables des conséquences de ce que nous avons voulu et fait ?
J'accuse la gauche d'avoir nourri et provoqué toutes les principales erreurs économiques et sociales de ces trois dernières décennies ! Et je regrette que la droite ne les aient pas combattu avec plus de fermeté et surtout qu'elle ne les aient pas réparées avec plus de résolution !
J'accuse la gauche française d'être la plus rétrograde et dogmatique d'Europe ! Et je regrette que la droite se soit excusée pendant si longtemps de ne pas être cette gauche !
Je ne réclame pas un droit d'inventaire car je ne veux pas m'exonérer d'une responsabilité collective. J'appelle à un effort commun de lucidité et de vérité. Le redressement de la France exige d'être francs avec nous-mêmes car personne ne viendra faire le travail à notre place. La vérité c'est que la prospérité récompense les peuples qui vont la chercher et non ceux qui la revendiquent sans s'en donner les moyens. La vérité c'est qu'un peuple qui travaille moins crée moins de richesse et de croissance. Moins de travail, c'est davantage de pauvreté. Plus de travail, c'est davantage de protection sociale.
Je suis venu en Indre et Loire pour vous dire que la France est un pays à nul autre pareil qui doit croire en son avenir. Je suis venu vous dire que la rupture est nécessaire et que le changement est possible. Et j'affirme que cette rupture épouse la cause de tout mon combat: celui de la justice.
Je veux parler de la France qui souffre parce que la gauche l'a abandonnée, cette France qui se débat avec le SMIC pour ne pas être rattrapée par le RMI, cette France qui accélère le pas dans la cité pour ne pas être terrorisée par la bande du coin, la France qui économise pour partir quelques jours en été.
Je veux parler pour la France qui travaille dur, la France de ceux qui sont à la peine, qui s'engouffrent dans le métro du matin, qui vont sur les chantiers, qui sont devant leur ordinateur toute la journée.
Je veux parler pour cet agriculteur qui cherche un successeur, cet employé qui cumule deux boulots, cette famille qui se serre la ceinture, ce gamin de la cité qui rêve d'en sortir, ce fonctionnaire qui en fait plus que ses collègues.
Je veux parler pour ce cinquantenaire qui a trop d'expérience pour être embauché et pour ce jeune étudiant qui n'est pas embauché parce qu'il n'a pas d'expérience.
Je veux parler pour tous ces Français qui, au fond d'eux même, ont une ambition plus large que leur réalité quotidienne.
Je suis venu en Indre et Loire pour célébrer une valeur qui est au coeur de toutes les espérances françaises : la valeur du travail. Cette valeur qui émancipe, qui grandit, qui enrichit.
Depuis 25 ans, cette valeur est dénigrée. Depuis 25 ans, on se contente d'accompagner les conséquences du chômage sans chercher à agir sur ses causes.
Les socialistes proposent de continuer. Je propose d'arrêter ! Ils proposent de changer l'indice des prix. Je propose de changer de politique ! Ils proposent de consacrer les valeurs de l'égalitarisme, du nivellement et de l'assistanat. Je propose de construire la France du mérite, de l'effort et de la récompense.
Au nom de la justice sociale, au nom de la dignité de chacun et de la prospérité de tous, je veux donner la priorité au travail parce que c'est le travail qui crée le travail. Comme c'est la richesse qui crée la richesse.
La réhabilitation du travail passe d'abord par une certaine morale. La politique pour les socialistes c'est faire la morale à tout le monde. Moi je veux faire une politique respectueuse de la morale !
Je veux dire à celui qui travaille dur pour gagner sa vie et qui est démoralisé de voir que l'assistance paye mieux que le travail, que je veux construire avec lui une société où il n'y aura plus d'assistance sans contrepartie, où il sera demandé à celui qui vit avec les minima sociaux d'accomplir un travail d'utilité sociale. Car il ne peut y avoir de droits sans la contrepartie de devoirs.
Je veux dire au salarié qui a économisé sou à sou pour acheter la voiture dont il a besoin pour aller travailler et qui est écoeuré de découvrir au petit matin qu'elle a été brûlée par des individus désoeuvrés, que je veux construire avec lui une société où l'on ne cherchera plus des excuses aux délinquants, une société où les victimes seront la priorité de l'action publique.
Je veux dire à l'ouvrier qui se demande ce qu'il va bien pouvoir dire à ses enfants pour les convaincre de travailler à l'école quand il lit dans le journal qu'un adolescent de 14 ans gagne 700 euros par semaine en faisant le guet pour les revendeurs de drogue du quartier, que je veux construire avec lui une société qui pratiquera le principe de la tolérance zéro avec tous les trafiquants.
Je veux dire au petit patron qui paye toutes ses charges et qui n'en peut plus de la concurrence déloyale que je veux construire avec lui une société où il n'y aura plus aucune indulgence pour le travail au noir et pour la contrefaçon.
Je veux dire au patron voyou qui déménage son usine la nuit, ou qui vide la caisse pour n'avoir à payer ni les salaires ni les indemnités de licenciement que pour lui ce sera la tolérance double zéro.
Je veux dire à ce grand patron dont la gestion est un échec et qui négocie une prime d'éviction en forme de parachute en or qu'il est légitime que la réussite paye mais qu'il est scandaleux que l'échec enrichisse et que son parachute en or n'est rien d'autre qu'une forme d'abus de bien social.
La moindre des choses c'est que les dirigeants des grands groupes cotés assument leur rémunération devant leurs salariés, leurs actionnaires, et que, par conséquent leurs rémunérations ne soient pas secrètement fixées dans le huis-clos du conseil d'administration mais publiquement approuvées par l'assemblée générale des actionnaires, et publiées nominativement dans le rapport annuel. Je propose qu'il en soit de même pour toutes les primes exceptionnelles, les parachutes et les retraites chapeau.
Je propose aussi qu'aucun programme de stocks options ne puisse être réservé aux seuls dirigeants mais qu'il soit étendu à tous les salariés de l'entreprise de sorte que chacun soit partie prenante au succès de tous.
Mes chers amis,
Les socialistes proposent la généralisation des 35 heures. Je propose l'augmentation du pouvoir d'achat et je veux, pour cela, que tous ceux, dans le public comme dans le privé, qui veulent travailler plus pour gagner plus puissent le faire.
En 25 ans le pouvoir d'achat des salaires n'a en moyenne presque pas augmenté alors que le niveau de qualification n'a pas cessé de s'élever ! La France qui vit de son travail a subi une chute de son niveau de vie, elle a plus de mal à joindre les deux bouts, plus de mal à remplir le "panier de la ménagère", plus de mal à se loger. Pour habiter un logement de la même surface dans le même quartier les jeunes générations doivent travailler aujourd'hui deux fois plus longtemps que leurs parents pour le louer et trois fois plus pour l'acheter !
Face à cette question du pouvoir d'achat, les socialistes veulent construire le progrès social contre l'économie. Je veux construire le progrès social grâce à l'économie !
Ils disent : augmentons le SMIC, l'entreprise paiera ! Mais si elle ne peut pas payer, elle licenciera ou elle ira produire ailleurs ou elle se rattrapera sur tous les autres salaires.
Ils disent : faisons payer le capital ! Mais si le capital paye trop, il s'en ira. Le programme socialiste créera un vaste mouvement de délocalisation de nos emplois, de nos entreprises, de nos talents.
Je propose l'augmentation des salaires nets et la diminution des charges qui pénalisent le travail. Et pour cela, je veux tout mettre sur la table sans tabou : l'impôt sur le revenu, la taxe professionnelle, la taxe sur les salaires, les charges sociales.
Comment pourrait-on espérer revaloriser le travail si en le surtaxant on pousse les entreprises à l'économiser et à freiner les salaires ? Et comment peut-on sérieusement proclamer qu'on veut donner la priorité à l'emploi si l'on taxe l'entreprise sur le nombre des salariés qu'elle emploie et sur les salaires qu'elle leur verse plutôt que sur ce qu'elle produit et sur ce qu'elle vend ?
Qu'elle logique y a t- il à ce que le consommateur contribue à financer sa sécurité sociale quand il achète un produit français et pas quand il achète un produit étranger ? Comment atténuer cette contradiction qui pousse le salarié en manque de pouvoir d'achat à détruire son emploi et sa protection sociale en achetant les produits bon marché des pays à bas salaires ? Comment financer la protection sociale sans faire fuir ni les capitaux ni le travail ?
Face à toutes ces interrogations, je veux que nous examinions toutes les pistes sans tabous. Je propose que l'option de la TVA sociale soit étudiée sans a priori idéologique.
Certains experts jugent cette initiative inutile... Eh bien je les invite à aller demander à l'industriel, à l'ouvrier du textile, à l'agriculteur s'ils pensent que ce n'est pas une bonne idée de faire contribuer les importations au financement de la protection sociale et d'en exonérer les exportations !
Je ne suis pas un idéologue. Je ne suis l'otage de personne. J'ai une mission de rassemblement. Rassembler les libéraux, les gaullistes, les centristes, les européens, les souverainistes. Je dois assurer la cohérence de l'ensemble.
J'essaie d'être ouvert aux idées nouvelles. Je veux promouvoir des idées justes, pragmatiques, utiles pour le pays, des idées qui donnent une unité à la droite républicaine et un avenir à la France.
Je ne me demande pas tous les matins si je vais faire plaisir aux libéraux, aux souverainistes ou aux centristes... Je parle aux Français, à tous les Français. Je leur parle de ce qui est plus grand que nous : notre pays, notre patrie !
Mes amis,
Pour la France, mon slogan, c'est le "travail gagnant".
Aujourd'hui on décourage le travail supplémentaire, je veux le décupler. Les socialistes veulent partager l'emploi, je veux le libérer et le récompenser !
Je propose que toutes les heures supplémentaires soient totalement exonérées d'impôts et de charges sociales.
Au fonctionnaire auquel on demande plus de productivité pour assainir les finances publiques je propose le partage systématique des gains de productivité et une part de rémunération au mérite.
Au patron de PME qui à la moindre difficulté risque d'être lâché par son banquier ou mis en faillite, je propose comme aux Etats-Unis une politique de discrimination positive en faveur des PME, en leur réservant des parts dans la commande publique.
Au chef d'entreprise qui hésite à embaucher parce qu'il a peur de ne pas pouvoir licencier et qui se perd entre les quelque 36 formules de contrats de travail possibles, je propose un contrat unique à durée indéterminée, plus souple, avec une consolidation des droits du salarié au cours du temps.
Au salarié qui a peur de la précarité, je propose de créer une sécurité sociale professionnelle pour sécuriser l'ensemble de son parcours professionnel plutôt que seulement son emploi du moment. Je lui propose aussi la liberté du choix syndical en mettant fin au monopole de la représentativité fondé sur un critère historique qui n'a plus lieu d'être.
A celui qui veut changer de métier je propose le droit à la formation tout au long de la vie.
A la femme qui a du mal à concilier sa vie familiale et sa vie professionnelle, je propose un investissement massif dans le développement et la diversification des modes de garde, ainsi qu'une journée scolaire qui se termine par des études surveillées qui permettront de ne pas laisser les enfants livrés à eux-mêmes, qui garantiront que les devoirs seront faits, qui offriront aux enseignants qui le souhaiteront la possibilité d'augmenter leur pouvoir d'achat.
Et enfin, parce que le travail d'une vie doit être respecté, je propose que chacun puisse transmettre son patrimoine à ses enfants sans aucun droit de succession.
Les socialistes veulent la réduction du temps de travail pour tous comme projet de société ! Je veux aider chacun à construire son projet de vie grâce au temps choisi !
A celui qui vient d'avoir un enfant et qui a besoin de gagner plus je propose la liberté de travailler plus. A celui qui souhaite avoir davantage de temps je propose la liberté de travailler moins. A celui qui préfère travailler le dimanche je propose la liberté de le faire. Et à celui qui est contre la grève obligatoire imposée par une minorité je propose la démocratie par l'organisation obligatoire d'un vote à bulletin secret dans les 8 jours qui suivront tout déclenchement de mouvement social.
Les socialistes veulent l'assistance pour tous. Je veux que l'on reconnaisse l'utilité sociale
de chacun !
Je propose une aide dans l'éducation des enfants dès le plus jeune âge car c'est là que tout se joue. Je propose que les enfants issus des milieux modestes lorsqu'ils sont doués pour les études bénéficient de bourses plus substantielles et puissent être accueillis dans des internats d'excellence.
Dans les quartiers où s'accumulent tous les problèmes de l'exclusion et du chômage, je propose de créer des classes de 15 élèves dans les collèges et les lycées. Aux familles qui sont tentées de déménager pour pouvoir inscrire leurs enfants dans des établissements scolaires qui obtiennent de meilleurs résultats, je propose d'assouplir la carte scolaire parce que c'est une meilleure façon de lutter contre la ségrégation urbaine que de créer autoritairement des enclaves de pauvres au milieu des enclaves de riches.
A celui qui veut se donner du mal pour sortir de l'assistance, à celui qui veut se donner du mal pour sortir du chômage, je propose qu'on l'aide à trouver un emploi parce que cette aide sera toujours moins coûteuse que le chômage.
Les socialistes lui proposent la survie sociale par l'allocation. Je lui propose la dignité par le travail !
Je lui dis : « Tu veux trouver du travail ? On t'accompagnera, on t'aidera à te former, on t'aidera à solliciter les entreprises". Mais je lui dis aussi : " L'Etat ne peut rien pour toi si tu ne veux rien pour toi ! ». J'affirme que la solidarité sans contreparties est une démission morale! Pour moi, la solidarité c'est respecter en chaque individu, l'homme qu'il est, mais surtout l'homme qu'il pourrait et devrait être.
Vous l'avez compris, la valeur du travail sera au coeur de notre projet. Et je veux vous dire que ce projet ne sera pas enfermé dans des dogmes.
J'affirme que la France a davantage besoin de liberté économique que de socialisme, qu'elle a impérativement besoin de se réformer en profondeur, que la maîtrise de nos dépenses publiques est une nécessité nationale.
Mais, je vous l'ai dit, je ne suis pas un idéologue. Je ne suis ni madame Thatcher ni monsieur Reagan, je suis Nicolas Sarkozy, avec mes propres convictions, mes propres intuitions, mon propre regard sur la France et sur les Français. J'ai toujours été un homme libre. Je le suis et le resterai jusqu'au bout car c'est cette liberté qui me permet de rassembler et de dire aux Français ma part de vérité.
Ma vérité, c'est que le progrès se gagne en se retroussant les manches et non en vivant à crédit sur des droits intangibles.
Ma vérité, c'est que la France a besoin d'être réconciliée avec un libéralisme populaire et non avec un capitalisme sans règles et sans éthique.
Ma vérité, c'est que la nécessaire lutte contre les déficits publics n'a aucune chance d'être remportée si elle constitue l'alpha et l'oméga de toute notre stratégie économique. Cette baisse des déficits doit s'inscrire autour d'un triple objectif : la relance de l'emploi pour résorber le trou de l'UNEDIC, le pouvoir d'achat pour tenir la consommation, la réforme de l'Etat pour accentuer sa productivité et rationaliser son fonctionnement.
Ma vérité, c'est que mon attachement viscéral à l'Europe me porte à réclamer de l'Union européenne une politique monétaire plus réactive et plus ambitieuse pour la croissance et l'emploi. Cette approche n'est pas nouvelle chez moi... Je rappelle, pour les observateurs qui l'auraient oublié, que je fus l'un des principaux artisans de l'assouplissement du pacte de stabilité européen.
Que les choses soient claires : je ne laisserai pas l'UMP s'enferrer dans des dogmes car je refuse de prêter le flanc à tous ceux qui rêvent de nous accoler une étiquette réductrice. Je ne veux pas que nous soyons caricaturés ! Je ne ferai pas le cadeau à la gauche de nous voir incarner le prétendu "camp réactionnaire" contre le prétendu "camp progressiste", le soi-disant camp du "capital" contre le soi-disant camp du "social".
Cela ne correspond ni à ce que nous sommes, ni à ce que nous voulons !
Mes chers amis,
On ne peut susciter un élan de prospérité, lorsque la délinquance et la violence condamnent encore tant de nos concitoyens à la peur et au repli.
Les voyous n'ont aucune complaisance à attendre de nous. Depuis 2002, notre politique aura permis d'épargner un million de victimes.
Mais nous ne sommes qu'à la moitié du chemin.
J'ai présenté ces jours ci une véritable stratégie de prévention vis à vis des mineurs car les actes de vol avec violence sont à 42% de leur fait. Il s'agit de coordonner les acteurs de la prévention afin que chaque dérapage soit repéré, traité, et, si nécessaire, sanctionné immédiatement. Car en la matière, un geste de fermeté vaut souvent mieux qu'un geste de mansuétude.
La jeunesse a besoin d'attention mais aussi de repères. La permissivité, le laxisme, le relativisme constituent une démission coupable à leur égard.
Je ne crains pas d'affirmer que certaines valeurs traditionnelles doivent retrouver droit de cité. Le respect en est une. Quand le maître rentre dans sa classe on se lève. Quand une personne âgée entre dans un bus on lui offre sa place assise. Quand l'hymne national ou tout autre hymne étranger retentit dans un stade on ne siffle pas. Quand on parle de la France on évite de l'injurier et de lui réclamer des comptes à tout bout de champ. C'est une question d'éducation et de respect !
J'entends également proposer que le ton soit durcit vis à vis des délinquants récidivistes car certains d'entre eux ont un casier judiciaire long comme le bras ce qui signifie que les condamnations répétées qu'ils récoltent ne sont pas dissuasives. Il faut mettre en place un ensemble de peines dont la durée augmenterait de manière certaine et prévisible avec le nombre de récidives. Et il faut allonger la durée de prescription pour les crimes, car la durée actuelle de dix ans est trop courte.
Ce n'est pas être inconvenant vis à vis de l'indépendance des juges que de dire que la justice n'est pas toujours assez sévère. J'aimerais qu'elle soit plus ferme vis à vis des coupables et plus attentive vis à vis des victimes.
Sur ce point, je propose de créer un juge pour les victimes, chargé de veiller à la pleine et entière exécution des condamnations.
Il y aussi la question dramatique de la criminalité sexuelle. Il y a quelques semaines, j'étais dans la famille du petit Mathias, ce gosse de 4 ans et demi, violé, noyé, assassiné. Au seuil de la porte de la ferme, le père de Mathias m'a dit : "monsieur Sarkozy, avant que vous ne rentriez chez moi, je vais vous poser une question : c'est le ministre ou c'est l'homme qui rentre ? ". Je suis rentré et j'ai tout eu. La visite de la chambre de Mathias, le vélo de Mathias, la peluche de Mathias. C'était bouleversant.
J'étais rassuré de pouvoir apprendre à ce père qu'on avait l'assassin. Mais je vous livre un aveu : je n'ai pas osé lui dire, je n'ai pas eu la force de lui dire, que l'assassin avait déjà été, à deux reprises, pris dans des affaires, non pas aussi graves, mais dans des affaires de cette nature.
Que pèsent certains débats parfois ahurissants sur les droits de l'homme face à un père ou une mère qui vous demande pourquoi l'Etat a laissé un monstre s'installer, sans contrôle, à côté de leur enfant. Qu'est ce que cela pèse ? Et qu'est ce qu'on dit ?
Des cas comme celui ci il y en a des centaines en France et peut être plus encore. Et nous, nous devisons pour savoir si un homme qui a maltraité, violé, qui a parfois tué, peut sortir de prison, sans qu'à aucun moment l'Etat n'assure sa traçabilité...
Au-delà de ce qui a été fait avec la création du fichier des empreintes génétiques des auteurs d'infractions sexuelles, au- delà du pointage des délinquants sexuels au commissariat ou à la brigade de gendarmerie tous les 6 mois, je pense qu'il faudra mettre en oeuvre trois mesures nouvelles : le pointage mensuel; le contrôle de la réalité du traitement lorsqu'il est prescrit en alternative à la détention (au Canada ce suivi est de 6 heures par semaine); le choix à donner aux criminels sexuels comme cela se pratique dans bon nombre de pays entre la privation de liberté et la neutralisation de la libido.
Mes chers amis,
J'ai cru comprendre que la gauche s'attaquait à notre bilan en matière de sécurité... Avec elle, la délinquance avait progressé de 14.5% en quatre ans : c'est dire combien elle est bien placée pour donner des leçons !
Les socialistes sont loquaces parce qu'ils ont beaucoup à se faire pardonner.
Aujourd'hui, Mme Royal prétend qu'elle veut "l'ordre juste". C'est son slogan de campagne. Croyez-moi, les voyous se fichent des slogans. Ils ne connaissent que les actes, et en matière d'actes, le PS a toujours été mou. Voilà la réalité !
Mous, les socialistes l'ont également été sur la question de l'identité de la France. Pour certains d'entre eux, la patriotisme comme le drapeau tricolore ont toujours été un peu suspects... Il faut dire qu'en 68, le drapeau rouge était en revanche beaucoup plus chic.
La France a des traditions, une culture, un mode de vie, et tout cela doit être respecté. Y renoncer ce serait renoncer à être nous mêmes, ce serait accepter d'être un peuple sans visage !
La question de l'immigration est intimement liée à l'identité de la France car une nation qui ne croit pas en elle-même et qui ne se reconnaît plus, ne peut intégrer ceux qui la rejoignent.
La France n'a pas vocation à être repliée sur elle même ( car la xénophobie et la consanguinité sont les vecteurs du déclin national ! ), mais elle n'a pas non plus les moyens d'accueillir tous ceux qui voient en elle un eldorado.
Voilà pourquoi le nombre des reconduites à la frontière est passé de 10.000 en 2003 à plus de 20.000 en 2005, et qu'il sera de 25.000 en 2006. Voilà aussi pourquoi nous allons passer d'une immigration subie à une immigration choisie.
Parmi les mesures que nous avons récemment décidées, il y a celles qui relèvent du regroupement familial. Chacun sait qu'il y a, en la matière, trop d'abus et de laxisme.
Nous n'autoriserons plus l'accueil d'une famille nombreuse dans un appartement qui n'en est pas un !
Nous n'autoriserons plus une famille à rejoindre un mari qui ne vit pas de son travail mais des allocations !
Ma philosophie est simple : on fait venir sa famille quant on est en mesure, grâce à son activité professionnelle, de pourvoir à ses besoins, de la loger convenablement, de se conformer à des conditions d'intégration comme la connaissance de la langue française et l'acceptation des valeurs républicaines.
Cette lutte sans faille contre l'immigration irrégulière m'autorise à faire du cas par cas là où les conditions de l'intégration apparaissent réunies. Sur le dossier difficile des enfants scolarisés en France dont les parents étrangers sont sans-papiers, j'ai décidé d'agir de façon pragmatique et ciblée. Je refuse la logique de la régularisation massive car elle constituerait un appel d'air. S'il suffisait d'inscrire ses enfants à l'Ecole pour avoir des papiers alors à quoi servent les lois ! L'opposition est mal-placée pour jouer les "saint-bernard" car c'est elle qui est largement responsable de cet imbroglio.
Mais je refuse aussi la logique de l'expulsion aveugle et immédiate. Il y a là des enfants qui ne connaissent rien de leur pays d'origine, des enfants qui parlent français, qui pensent français. Je veux que chaque dossier soit examiné selon des critères précis.
Je suis humain, car c'est dans mon caractère, mais je suis ferme car c'est mon devoir !
Mes chers amis,
Je suis venu en Indre et Loire pour vous dire que le mot "espérance" a encore du sens. Et cette espérance grandira lorsque les Français pourront enfin dire "que puis-je faire ? ", au lieu de se demander "que va-t-il arriver ?".
Chaque jour qui passe nous rapproche d'un grand rendez-vous avec la France. Je sais votre attente, et je connais mon devoir. J'ai un cap. J'avance avec passion mais gravité.
Ensemble, nous allons prendre des risques parce que la situation l'exige et parce que notre pays le mérite. Je ne vous propose pas un chemin facile, mais que voulez-vous, je n'en connais pas d'autre.
J'aime la France. Je veux la servir et la voir reprendre ses rêves en mains. Je veux, avec vous, être digne de ce défi.
Source http://www.u-m-p.org, le 7 juillet 2006