Texte intégral
Le Salon international de l'Agriculture constitue chaque année une occasion pour les agriculteurs de se retrouver, de dialoguer avec leurs partenaires habituels, et avec l'ensemble des citoyens.
Je m'y rendrai pour participer à ce dialogue.
La place des agriculteurs dans l'espace rural est essentielle, à la fois parce que l'activité agricole est une activité économique importante, et à ce titre une composante de l'aménagement du territoire et de l'économie des zones rurales, parce qu'elle façonne les paysages de l'essentiel du territoire français, enfin parce que comme toute activité humaine elle a un impact sur l'environnement, notamment sur l'état de l'eau, de l'air et des sols.
Ce salon se déroule au moment où les agriculteurs sont confrontés à une crise douloureuse. Le revenu des éleveurs bovins est gravement affecté par la chute des prix et par la baisse du volume des ventes. Lorsqu'il y a crise, la solidarité doit jouer. Des aides communautaires ou nationales seront apportées aux éleveurs, Jean GLAVANY y travaille.
Mais la crise n'est pas seulement conjoncturelle. Des années de politique agricole ont incité les agriculteurs à augmenter leur productivité, à se spécialiser, pour fournir des produits alimentaires les moins chers possible à une population de plus en plus urbaine.
Ils en ont payé le prix : réduction drastique du nombre de paysans, concentration des exploitations, dégradation des conditions de vie et de travail.
Il est temps de mettre un terme à cette politique et d'inverser la tendance. Il est temps de réformer une politique agricole qui fait disparaître chaque année des dizaines de milliers d'exploitations, et qui place les agriculteurs dans une situation de dépendance sans cesse accrue vis-à-vis des banques, des industries de transformation, et des circuits de distribution.
La solution aux difficultés auxquelles les agriculteurs sont aujourd'hui confrontés n'est pas technique. Elle n'est pas dans la mise en oeuvre de démarches sans cesse plus complexes, appuyée sur des cahiers des charges de plus en plus détaillés définis par les industries de transformation et les circuits de distribution, pour leurs plus grands profits.
La solution ne se trouve pas non plus dans des opérations de communication même bien réussies.
La sortie de la crise passe par la restauration de la confiance réciproque, et celle-ci ne peut naître que d'un dialogue patient, au plus près du terrain permettant de se connaître, et de reconnaître ce qui est fait et ce qui reste à faire pour accompagner l'évolution vers une agriculture durable pour les agriculteurs et les consommateurs, fondée sur la reconnaissance du métier d'agriculteur et des savoir-faire qu'ils détiennent. Les grands shows médiatiques, pas plus que les rencontres d'experts ne peuvent tenir lieu de dialogues. Je crois beaucoup plus à la multiplication de forums locaux sur l'agriculture qui seraient de véritables lieux d'échanges d'expériences et d'élaboration de solutions communes permettant d'accompagner la transformation de l'agriculture qui est souhaitée par tous
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 21 février 2001)
Je m'y rendrai pour participer à ce dialogue.
La place des agriculteurs dans l'espace rural est essentielle, à la fois parce que l'activité agricole est une activité économique importante, et à ce titre une composante de l'aménagement du territoire et de l'économie des zones rurales, parce qu'elle façonne les paysages de l'essentiel du territoire français, enfin parce que comme toute activité humaine elle a un impact sur l'environnement, notamment sur l'état de l'eau, de l'air et des sols.
Ce salon se déroule au moment où les agriculteurs sont confrontés à une crise douloureuse. Le revenu des éleveurs bovins est gravement affecté par la chute des prix et par la baisse du volume des ventes. Lorsqu'il y a crise, la solidarité doit jouer. Des aides communautaires ou nationales seront apportées aux éleveurs, Jean GLAVANY y travaille.
Mais la crise n'est pas seulement conjoncturelle. Des années de politique agricole ont incité les agriculteurs à augmenter leur productivité, à se spécialiser, pour fournir des produits alimentaires les moins chers possible à une population de plus en plus urbaine.
Ils en ont payé le prix : réduction drastique du nombre de paysans, concentration des exploitations, dégradation des conditions de vie et de travail.
Il est temps de mettre un terme à cette politique et d'inverser la tendance. Il est temps de réformer une politique agricole qui fait disparaître chaque année des dizaines de milliers d'exploitations, et qui place les agriculteurs dans une situation de dépendance sans cesse accrue vis-à-vis des banques, des industries de transformation, et des circuits de distribution.
La solution aux difficultés auxquelles les agriculteurs sont aujourd'hui confrontés n'est pas technique. Elle n'est pas dans la mise en oeuvre de démarches sans cesse plus complexes, appuyée sur des cahiers des charges de plus en plus détaillés définis par les industries de transformation et les circuits de distribution, pour leurs plus grands profits.
La solution ne se trouve pas non plus dans des opérations de communication même bien réussies.
La sortie de la crise passe par la restauration de la confiance réciproque, et celle-ci ne peut naître que d'un dialogue patient, au plus près du terrain permettant de se connaître, et de reconnaître ce qui est fait et ce qui reste à faire pour accompagner l'évolution vers une agriculture durable pour les agriculteurs et les consommateurs, fondée sur la reconnaissance du métier d'agriculteur et des savoir-faire qu'ils détiennent. Les grands shows médiatiques, pas plus que les rencontres d'experts ne peuvent tenir lieu de dialogues. Je crois beaucoup plus à la multiplication de forums locaux sur l'agriculture qui seraient de véritables lieux d'échanges d'expériences et d'élaboration de solutions communes permettant d'accompagner la transformation de l'agriculture qui est souhaitée par tous
(source http://www.environnement.gouv.fr, le 21 février 2001)