Entretien de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, avec diverses radios et télévisions, sur le plan d'action euro-africain en matière d'immigration, à Rabat le 11 juillet 2006.

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Circonstance : Conférence ministérielle euro-africaine sur la migration et le développement, à Rabat (Maroc) les 10 et 11 juillet 2006

Média : Télévision

Texte intégral

Q - Etes-vous satisfaite du déroulement de cette conférence ?
R - Oui. Presque une soixantaine de pays se sont engagés sur un plan d'action politique agréé au plus haut niveau. Cette feuille de route devra maintenant être appliquée, c'est pourquoi tout commence à Rabat. Nous devons nous mettre au travail dès demain sur chacun des sujets. Sur celui des migrants en situation régulière, le contrôle des flux irréguliers, l'extension des actions de co-développement.
Q - Quelles sont les grandes lignes des propositions qui peuvent être rapidement mises en place ?
R - Toutes sont de nature à l'être. Nous avons aujourd'hui un engagement réciproque des pays européens et des pays africains : assurer de bonnes conditions d'accueil aux migrants qui viennent dans nos pays en situation régulière, renforcer la lutte contre les trafics - les trois quarts des migrants maritimes illégaux sont aux mains de trafiquants. Pour cela, il faudra donner aux pays africains les moyens de mieux contrôler leurs frontières mais aussi mettre en oeuvre les moyens dont nous disposons en matière de développement en accord avec nos partenaires qui sont disposés à les utiliser de manière toujours plus efficace.
Q - Les soixante deux points du plan d'action sont-ils un outil suffisant ?
R - Ils constituent un cadre. Ils ont été chacun longuement négociés et ont recueilli l'accord de tous les pays. Pour avancer, la France propose d'en retenir d'abord dix-huit qui permettraient d'être rapidement efficace. D'autres pays pourront faire de même.
Q - On parle beaucoup de l'esprit de Rabat, pouvez vous en donner une définition, est-ce que vous avez senti cet esprit de Rabat pendant ces deux jours ?
R - Pendant ces deux journées, il a été remarquable que nous ayons travaillé dans un esprit d'écoute et de responsabilité. Chacun a conscience que nous sommes tous dans le même bateau - comme l'on dit en français - que nous avons tous des responsabilités et que c'est tous ensemble que nous trouverons des solutions. J'ai donc senti beaucoup de respect, beaucoup d'attentes aussi, et, puis, une responsabilité partagée. Ce n'est pas si fréquent dans la vie internationale. C'est un beau message.
Q - Le rôle particulier de la France dans cette problématique ?
R - La France a aidé comme il fallait qu'elle le fasse le Maroc et l'Espagne qui ont pris une très belle initiative que nous voulions soutenir et poursuivre. A partir d'aujourd'hui, la conférence va se terminer mais un nouvel avenir nous attend, donc il faut être au travail, sans tarder, dès demain.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 juillet 2006