Déclaration de M. Alain Juppé, Premier ministre, sur les relations entre la France et l'autorité palestinienne sur le plan diplomatique, économique et financier, Paris le 8 janvier 1996.

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Circonstance : Signature du protocole franco-palestinien, Paris le 8 janvier 1996. Conférence ministérielle sur l'assistance économique aux Palestiniens le 9.

Texte intégral

M. JUPPÉ.- C'est avec un très grand plaisir que je viens de procéder, en compagnie du Président Yasser Arafat, à la signature du protocole financier franco-palestinien qui, comme vous le savez, est composé exclusivement de dons et représente un effort important de la part de la France.
Nous avons tout fait depuis des années, aussi bien sur le plan politique et diplomatique que sur le plan économique, pour soutenir les efforts de Monsieur Arafat et pour venir en aide au peuple palestinien. Et c'est pour nous un grand sujet de satisfaction de voir que les choses avancent dans la bonne voie.
La Conférence internationale sur l'assistance aux Palestiniens que la France a toujours appelée de ses vux permettra, je l'espère, de renforcer ce mouvement d'aide auquel la France apporte une contribution importante. Nous maintiendrons notre effort l'an prochain. Nous avons eu l'occasion avec le Président Arafat d'évoquer la situation. Notamment, dans cette période pré-électorale, je forme, bien sûr, le vu que l'exercice de la démocratie puisse conforter encore les autorités palestiniennes et permettre de renforcer le processus de paix.
Je souhaite donc, sans vouloir interférer dans ce processus, bonne chance au Président Arafat qui, comme vous le savez, au fil des rencontres, est devenu pour moi un ami que je suis heureux d'accueillir une fois encore à Paris.
M. ARAFAT.- Je voudrais tout d'abord exprimer le plaisir à vous-même, Monsieur le Premier ministre, et mes remerciements pour les efforts que vous déployez, que déploient votre Gouvernement et votre peuple, afin de venir en aide au peuple palestinien dans ces circonstances délicates et difficiles.
Toute cette aide, sous toutes ces formes, qu'il s'agisse d'aide matérielle, économique, technique, technologique, en matière de formation, tous ces efforts d'aide fournis à l'autorité palestinienne, au peuple palestinien, ont une grande importance et ont aidé ce peuple dans ces circonstances difficiles par lesquelles il est passé.
La signature de cet accord, aujourd'hui, vient confirmer cette aide et la signification de cette aide. Cette aide qui nous est chère et chère à notre peuple. Nous voudrions remercier le Président Chirac, adresser nos remerciements à vous-même également, à votre Gouvernement, à votre peuple, pour cet appui continu que vous nous avez toujours accordé.
C'est là un fait, une réalité que notre peuple gardera toujours présent dans son cur et dans son esprit. Il sera toujours reconnaissant vis-à-vis du Gouvernement et du peuple français pour cette aide qu'ils nous accordent.
Je saisis cette occasion pour vous remercier également, Monsieur le Premier ministre, pour les efforts que vous avez déployés et, à travers votre aide, à la télévision et à la radio palestinienne, nous avons pu transmettre sur tous les territoires les cérémonies de célébration de Noël de Bethléem, directement.
Vous nous avez également accordé votre aide pour la formation de nos cadres dans tous les domaines.
Je voudrais également vous remercier pour le rôle joué par la France, mais également pour le rôle joué par l'Union européenne, qui nous a permis de former nos cadres afin de nous permettre de nous préparer à la campagne électorale et aux élections qui suivront très prochainement.
N'oublions pas le rôle important, efficace que vous avez joué, vous-même, la partie française, vous-même, Monsieur le Premier ministre et le Président Chirac, dans ces efforts qui ont abouti à la tenue, demain, de la réunion avec les donateurs. Sans ces efforts, cette Conférence n'aurait pas pu se tenir et, comme vous le savez, elle a déjà été retardée et remise à plusieurs reprises.
Encore une fois, je vous adresse tous mes remerciements de tout cur, mes remerciements au nom du peuple palestinien.
J'adresse mes remerciements au peuple et au Gouvernement français, avec à sa tête mon ami et l'ami du peuple palestinien, le Président Chirac.
Je suis désolé si nous avons été très surpris aujourd'hui par l'annonce de ce triste événement, à savoir le décès du Président Mitterrand, Je saisis cette occasion pour présenter mes sincères condoléances à vous-même et je vous prie de bien vouloir les transmettre à Monsieur le Président Chirac et au peuple Français.
Je présente mes condoléances non seulement en mon nom propre, mais au nom de tout le peuple palestinien. Nous n'oublierons jamais ses prises de position de principe non seulement en ce qui concerne le peuple palestinien mais également vis-à-vis de toutes les causes sur le plan international et mondial.
Je voudrais mentionner un seul fait : Il avait pris deux décisions extrêmement importantes après le siège de Beyrouth et de Tripoli. Il a aidé à faire sortir les Palestiniens sous protection française, d'abord, et sous protection internationale, ensuite. Il s'agissait là d'une initiative très courageuse qu'il n'était pas très facile de prendre.
La dernière fois que j'étais en contact avec le Président Mitterrand, c'était lors de la célébration du 50e anniversaire de l'UNESCO. J'avais eu un contact téléphonique avec lui et je l'avais invité à venir se rendre compte sur place du résultat des efforts qu'il avait déployés en vue d'appuyer le processus de paix.
Encore une fois, mes sincères condoléances.
Je voudrais dire également, à cette occasion, que les efforts déployés par la France et l'appui accordé par la France ne constituent pas seulement un appui au peuple palestinien, mais également au processus de paix dans sa totalité.
Merci beaucoup.
M. JUPPÉ.- Merci, Monsieur le Président, et au nom du Gouvernement français, du peuple français, je voudrais vous remercier des paroles de condoléances que vous venez d'avoir.
Merci, Mesdames et Messieurs.