Texte intégral
Q - Quel est le sens de votre voyage à Beyrouth ?
R - Le président de la République a souhaité que le Premier ministre et moi-même allions assurer au peuple et au gouvernement libanais toute notre solidarité. C'est une visite à un pays ami, avec lequel la France a des liens historiques, culturels, mais aussi des liens de coeur. Au moment où le Liban paie un lourd tribut, il est normal de venir dire, ici, combien nous tenons à ce pays. Il est important d'affirmer la souveraineté, l'indépendance et la liberté du Liban. Ces valeurs sont une priorité absolue, que la France défend au G8, aux Nations unies, au sein de l'Union européenne.
Q - Que demandez-vous précisément aux belligérants ?
R - Il faut créer les conditions qui permettent un cessez-le-feu durable. Nous avons condamné les actions du Hezbollah et répété que le recours à la violence ne permet aucune solution durable. La seule solution, c'est un processus politique. Nous demandons la libération des soldats israéliens enlevés et nous appelons Israël à une réponse proportionnée.
Q - Ce voyage est-il une médiation ?
R - Les médiations sont nécessaires. Le représentant spécial de l'ONU, Roed Larsen, est sur place et Javier Solana est venu au nom de l'Union européenne. Comme l'a indiqué, hier, le président de la République, la France est prête à participer à une mission internationale de surveillance, en particulier dans le Sud-Liban.
Q - Est-ce le retour à une politique arabe de la France ?
R - Encore une fois, il s'agit d'un geste en faveur du peuple et du gouvernement libanais. Ce dernier doit assurer son autorité sur l'ensemble du pays, y compris dans le Sud. La résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'ONU (NDLR : qui prévoit le désarmement de toutes les milices libanaises, Hezbollah compris) doit être pleinement mise en oeuvre.
Q - Pensez-vous que tous les Français du Liban devront être évacués ?
R - Il ne s'agit pas d'ordonner l'évacuation du Liban mais de donner la possibilité à ceux qui le souhaitent, notamment aux Français de passage, qui sont entre 4.000 et 6.000, de quitter le pays. Il faut souligner le nombre important de demandes auprès de notre ambassade à Beyrouth (plus de 5.000 aujourd'hui) et le nombre particulièrement élevé d'enfants (plus de 400). Nous sommes par ailleurs en relation avec d'autres pays qui souhaitent bénéficier du dispositif que la France met à la disposition de ses ressortissants.
Q - Après Beyrouth, allez-vous vous rendre dans d'autres capitales de la région ?
R - Pour le moment, nous sommes à Beyrouth. Ce qui compte pour nous est la mobilisation internationale. La France y prend toute sa part.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juillet 2006