Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec France-info le 18 juillet 2006, sur le soutien de la France au Liban dans le conflit avec Israël, l'appel à la trêve humanitaire et au cessez-le-feu et la demande de création d'une mission de surveillance internationale à la frontière israélo-libanaise.

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Texte intégral

Nous appelons à réunir les conditions d'un cessez-le-feu. Que ce soit la libération des soldats israéliens enlevés, l'arrêt des tirs de roquettes et la cessation des opérations militaires israéliennes qui frappent tout le Liban. Aujourd'hui le constat que nous pouvons faire en voyant les dégâts de plus en plus importants au Liban : l'aéroport, les routes, les autoroutes, les centrales électriques et, depuis quelques heures, des usines alimentaires, et, de l'autre, le Hezbollah qui répond coup pour coup avec l'envie tout simplement disons-le d'être un adversaire militaire crédible, c'est que cela ne peut mener à rien sauf à la guerre ; ce qui est le cas aujourd'hui, et à voir, une fois de plus, une population libanaise apeurée et martyr.

Q - Vous étiez à Beyrouth pour soutenir le Premier ministre libanais, un geste fort, mais concrètement quel soutien la France peut apporter au Premier ministre libanais aujourd'hui ?
R - La présence physique en disant que nous croyons en ce pays. Nous pensons que sa souveraineté, sa liberté, son indépendance, sont des priorités absolues et que nous entendons les aider à les garder et à les conserver. D'autre part, en appelant Israël qui ne doit pas frapper l'ensemble du Liban, à la retenue et en condamnant très fortement ce que fait le Hezbollah, qui est non seulement inexplicable mais totalement choquant. Il faut ajouter que cette trêve humanitaire est absolument fondamentale parce que dans les jours et les heures qui viennent, il va y avoir obligatoirement des problèmes humanitaires très graves et il est nécessaire d'appeler les uns et les autres à la raison, de se mettre autour d'une table pour reprendre le processus politique. Il faut également demander à la communauté internationale de développer une mission de surveillance au Sud Liban. Celle-ci pourrait s'installer à la frontière avec Israël et permettrait ainsi de créer une zone tampon, un cordon sanitaire.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 19 juillet 2006