Texte intégral
Q - Comment l'Europe se place-t-elle face à l'escalade des conflits au Proche-Orient ?
R - Nous sommes, aujourd'hui, face à une situation extrêmement grave, qui menace la stabilité de la région, la poursuite du processus de paix et nos intérêts fondamentaux. Les Européens ont donc adopté une déclaration très ferme, qui demande l'arrêt immédiat des hostilités, et précise ce que chaque partie devrait faire, dans la droite ligne d'ailleurs des déclarations du G8 ou des déclarations des différents partenaires européens de ces derniers jours. Chacun est donc placé devant ses responsabilités. La priorité des priorités, aujourd'hui, c'est l'arrêt de la violence.
Q - Et concrètement, comment l'Europe peut-elle peser sur la décision ? Qu'est-ce qu'elle peut réellement faire ?
R - En parlant, comme elle le fait, de façon unie aux différentes parties. Nous sommes 25. Nous sommes une Union européenne qui a, dans la région, une présence, une crédibilité, qui parle aux uns et aux autres, et qui devrait être écoutée par chacun. Aucun pays de la région ne peut penser qu'il se trouvera renforcé par la poursuite de l'escalade que nous voyons actuellement.
Q - Et quel signal veut envoyer Jacques Chirac en envoyant Dominique de Villepin et Philippe Douste-Blazy au Liban ?
R - Le Premier ministre est parti à la demande du président de la République, en effet, pour adresser un message de soutien et de solidarité au peuple libanais. Pour montrer aussi à nos ressortissants que nous sommes tout à fait désireux de leur faciliter les choses autant que possible, pour ceux d'entre eux qui voudraient partir du Liban, et puis, aussi, pour évaluer la situation et commencer à réfléchir à l'étape suivante qui sera celle de la réponse au besoin humanitaire de la population libanaise.
Q - Et par rapport à l'Iran, qu'est-ce qu'a déclaré Javier Solana aujourd'hui ?
R - Sur l'Iran, les choses seront maintenant portées devant le Conseil de Sécurité. Les six pays principalement concernés, avec le soutien de toute l'Union européenne, avaient fait une offre à l'Iran, qui était une offre généreuse, pleinement respectueuse de son droit à disposer de l'énergie nucléaire civile. Il n'y a pas eu de réponse. Et, semble-t-il, pas de manifestation d'intérêt de la part de l'Iran. Comme prévu, nous allons donc nous tourner vers le Conseil de sécurité, pour reprendre le processus que nous y avions engagé, et demander, dans un premier temps au Conseil de sécurité, de rendre obligatoire la suspension des activités d'enrichissement.
Q - Et qu'est-ce que cela peut donner à la fin ?
R - Il faudra que l'Iran réponde positivement et rapidement, faute de quoi une deuxième étape serait envisageable avec, cette fois-ci, des dispositions sous chapitre 7.
source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juillet 2006