Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur le Forum franco-allemand sur "L'avenir de l'Europe par l'intégration et l'égalité des chances", à Paris le 18 juillet 2006.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Texte intégral


Merci à tous et à toutes d'être présents. Quelques mots d'abord pour vous présenter ce qu'est ce forum franco-allemand sur l'intégration et sur l'égalité des chances que nous avons lancé aujourd'hui. Avec M. Azouz Begag, nous sommes heureux d'accueillir nos collègues, Günter Gloser et Maria Böhmer, qui sont à nos cotés et que nous remercions d'être venus jusqu'à Paris.
Ce forum s'inscrit dans la droite ligne du 6ème Conseil des ministres franco-allemand de Berlin du 14 mars 2006, qui a lancé une ambitieuse initiative entre nos deux pays dans le domaine de l'intégration. Nous avons été chargés, Günter Gloser et moi-même, en tant que Secrétaires généraux pour la coopération franco-allemande par le président de la République et la chancelière, d'assurer le suivi de cette initiative, en pleine coordination avec les ministres délégués à la promotion de l'égalité des chances, Mme Böhmer et M. Begag.
Le président de la République, le Premier ministre et la chancelière fédérale sont très attentifs à ce que nous puissions faire des propositions pour le prochain-rendez vous, qui est prévu le 12 octobre.
Alors pourquoi fait-on un forum franco-allemand sur des thèmes généralement considérés comme étant d'abord et avant tout nationaux ?
D'abord parce que nous sommes entre Européens et être Européen cela veut dire, aussi, échanger avec les autres et savoir voir chez les autres, ce qui peut être intéressant, ce qui peut nous inspirer dans notre action, en clair, les bonnes idées. Nous regarderons si nous pouvons échanger des bonnes pratiques car cela est l'une des caractéristiques européennes.
Ensuite, parce que nous sommes entre Français et Allemands et que notre relation est un élément moteur de la construction européenne!
J'ajouterais une autre raison à l'organisation de ce forum. Ce sont les différences mêmes entre la France et l'Allemagne qui font qu'une coopération en matière d'intégration et d'égalité des chances ne peut être qu'intéressante et porteuse d'innovation : les différences entre nos populations d'origine étrangère, entre nos histoires respectives, entre nos conceptions de la nationalité, entre nos politiques de la ville, de l'éducation etc. qui sont autant d'atouts pour qu'une démarche commune rencontre le succès. Je crois que ces différences constituent autant d'atouts pour que l'échange d'expériences auquel nous procédons rencontre le succès.
Ainsi, l'intérêt et l'originalité de ce forum résident dans plusieurs points.
Premièrement, nous avons associé de nombreux décideurs et acteurs de terrain : Nous avons d'ailleurs pu assister à de premiers échanges que j'ai trouvé personnellement très prometteurs. Je remercie, à nouveau, l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg qui a co-organisé la manifestation. Nous avons des représentants d'associations actifs dans le domaine du sport et de la culture et qui sont souvent présents dans des quartiers difficiles. Sont aussi représentées des collectivités locales - Francfort, Stuttgart, Issy-les-Moulineaux -, nous avons aussi associé les ministères, français et allemands -Intérieur, Education nationale, Jeunesse et Sports, Emploi, Culture, Equipement- nous avons aussi les fondations - Konrad Adenauer Stiftung, IFRI, Robert Bosch Stiftung, Bertelsmann Stiftung - et nous avons aussi des organismes institutionnels comme l'OFAJ, sur lequel nous comptons d'ailleurs pour poursuivre la préparation du Conseil des ministres franco-allemand du 12 octobre ainsi que le Secrétariat franco-allemand pour la formation professionnelle et la HALDE.
Deuxièmement, sur le plan national, ce forum permet une évaluation comparée d'expériences qui sont menées en France et en Allemagne. Chacun pourra nourrir ses propres expériences avec ce qui se fait dans le pays voisin et compléter ses dispositifs d'intégration et d'égalité des chances à la lumière des politiques menées par son partenaire.
Troisièmement, sur un plan bilatéral, nous souhaitons aboutir à des actions franco-allemandes concrètes, tant au niveau gouvernemental que décentralisé, par exemple à travers nos nombreux jumelages et partenariats entre villes et régions.
Quatrièmement et enfin, sur un plan européen, ce forum nous permettra d'identifier des propositions qui pourraient être suggérées à nos partenaires lors de la présidence allemande de l'Union européenne au premier semestre de l'an prochain et à l'occasion de l'Année européenne de l'égalité des chances qui se tient tout au long de l'année 2007.
Nous voulons, vous le voyez, être aussi force de proposition au service de l'Europe avec des projets et des résultats qu'attendent nos concitoyens, bien au-delà de la France et de l'Allemagne.
Je voudrais maintenant vous donner rapidement quelques informations sur les différentes étapes qui vous attendent dans le suivi de cette initiative. Il y a d'abord eu, à la fin du mois de juin en France, et au début du mois de juillet, le 14, en Allemagne, des rencontres nationales. En octobre, il y aura les rencontres d'Evian entre des acteurs économiques français et allemands ; puis une rencontre entre des parlementaires des deux pays. Le Conseil économique et social tiendra en octobre, par ailleurs, sa deuxième conférence franco-allemande annuelle entre les sociétés civiles. Celle de 2005 avait été tout à fait intéressante de notre point de vue. Au moment du Conseil des ministres franco-allemand, le 12 octobre, une rencontre sera organisée, avec l'OFAJ comme opérateur, entre des jeunes de nos deux pays, et le président de la République et la chancelière fédérale d'Allemagne. Nos expériences passées nous conduisent à considérer que c'est une bonne idée. Je veux vous rappeler - si vous ne le savez pas - que le manuel d'histoire franco-allemand, que nous avons mis trois ans à réaliser et que nous avons lancé à l'occasion du 40ème anniversaire du Traité de l'Elysée - et qui sera utilisé dès la rentrée prochaine dans les lycées français et allemands, était né d'un échange avec des jeunes. Nous espérons avoir le 12 octobre autant d'imagination et d'initiatives intelligentes que celle-ci. Je sais que Günter a déjà quelques bonnes idées et nous parlera, peut-être, des propositions que nous pourrons faire à titre bilatéral, à nos partenaires européens.
Voilà ce que je voulais dire pour lancer cet exercice et vous montrer que nos deux pays ont vocation à avoir ce rôle moteur, avec un accent que nous avons voulu donner, au mois de mars, sur ce thème de la jeunesse, de l'intégration et de l'égalité des chances, qui est un défi pour chacune de nos sociétés. Défi que nous nous efforçons de relever chacun pour ce qui nous concerne et que nous relèverons mieux encore si nous sommes ensemble et avec, au-delà de ces échanges et du prochain rendez-vous du mois d'octobre, une série d'actions que nous avons menées dans le cadre européen : les programmes Erasmus dont nous augmentons les montants, comme pour le programme Leonardo, le Pacte pour la jeunesse qu'il il faut reprendre dans nos politiques nationales. Je crois que nous ne ferons jamais assez pour travailler sur les questions d'avenir, en particulier sur ces questions qui concernent très directement nos jeunes.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 juillet 2006