Texte intégral
Mesdames et Messieurs,
Je veux, à mon tour, vous saluer et vous remercier de votre présence. La visite que j'effectue aujourd'hui à Chypre à l'invitation de mon collègue et ami Georges Lillikas était prévue de longue date mais elle se déroule dans un contexte bien particulier compte tenu de la crise qui secoue la région du Proche-Orient et de l'aide que nous apporte, de ce fait, Chypre.
Je veux donc remercier les autorités chypriotes, d'abord de leur invitation, de leur accueil et des entretiens qui m'ont été ménagés, tant avec le président Papadopoulos qu'avec mon collègue et ami Georges Lillikas. Mais avant toute chose, je voudrais remercier publiquement et officiellement, au nom de la France, les autorités chypriotes de l'aide qu'elles nous apportent. Les moyens qui sont mis en place, l'accueil que nous trouvons ici, ont été, en tous points, remarquables, tout comme d'ailleurs l'écoute que nous avons trouvée quand il y avait tel ou tel problème à régler. J'ai donc remercié M. Lillikas lors de nos entretiens mais je voulais aussi le faire publiquement. Je lui ai dit que cette coopération non seulement avait été exemplaire mais été aussi une belle illustration de la solidarité européenne.
Nous savons bien que cette crise fait peser un poids particulier sur Chypre et j'aurai l'occasion d'adresser tout à l'heure mes remerciements également au président Papadopoulos et surtout de lui remettre une lettre de remerciements du président de la République française. C'est une aide précieuse qui nous est apportée. J'ai pu voir à mon arrivée - et j'ai tenu à le faire dès mon arrivée - qu'elle nous avait permis de mettre en place une organisation efficace et qui fonctionne remarquablement, elle aussi. Je suis sûre que je constaterai que les choses marchent bien aussi demain lorsque je me rendrai à l'accueil de passagers français des deux bateaux en provenance de Beyrouth.
Et puis, après avoir remercié les autorités chypriotes, je veux également remercier tous les agents français, qu'il s'agisse des agents diplomatiques, des autres personnels civils et du personnel militaire. Très rapidement, ils ont su mettre en place un système efficace et performant qui nous a déjà permis de faire revenir du Liban plus de 3.000 Français qui souhaitaient le faire.
Lors de nos entretiens, nous avons évoqué les relations bilatérales entre la France et Chypre, les questions européennes et puis quelques questions internationales. Les relations entre nos deux pays sont très bonnes. Nous avons désormais un dialogue structuré depuis la visite du président Papadopoulos à Paris au mois de novembre dernier et la signature d'une déclaration conjointe qui l'organise. Et je veux croire que ma visite est aussi une illustration de la qualité de nos relations. Notre coopération couvre tous les domaines : politique, culturel, archéologique, économique. Et sur ce dernier point, je souhaite que les entreprises françaises, qui ont commencé de venir à Chypre, soient désormais plus nombreuses à le faire. Et puis nous sommes sensible au fait que Chypre souhaite rejoindre la francophonie comme membre associé et nous espérons que le sommet de septembre, le sommet de Bucarest, permettra de franchir le pas.
Sur les dossiers européens, nos positions sont très proches, nous avons des analyses convergentes sur la plupart des sujets. Nous nous concertons très régulièrement et nous l'avons encore fait lundi dernier. Nous avons brièvement évoqué la question de la réunification de l'île et j'entendrai avec beaucoup d'intérêt ce que le président Papadopoulos me dira des développements récents. Du côté français, vous le savez, la France qui est l'amie de tous, soutiendra activement les efforts de la communauté internationale au sein du Conseil de sécurité pour contribuer à un règlement.
Nous avons aussi bien sûr parlé de la crise actuelle au Proche-Orient. Nous souhaitons contribuer à une solution. La France, qui est très préoccupée par l'évolution de la situation, a fait des propositions au sein du G8, de l'Union européenne et du Conseil de sécurité. Israël a le droit de se défendre. Qui pourrait douter du contraire ? Et nous demandons aussi que les forces déstabilisatrices qui tirent des roquettes cessent leurs actions et que la résolution 1559 soit appliquée intégralement. Mais il faut aussi savoir mesurer les conséquences de ses actes, et ceci vaut pour chacune des parties. Il y a déjà eu trop de morts et trop de destructions. Une spirale de la violence est en marche qui peut, si l'on y prend garde, aller beaucoup trop loin et qui risque d'embraser toute la région. Comme l'a dit le Secrétaire général des Nations unies hier, les hostilités doivent cesser immédiatement, et un règlement du conflit doit être recherché sans délai. C'est la position partagée par nos deux pays, qui souhaitent être actifs l'un et l'autre pour contribuer à une solution.
Voilà pour l'essentiel de nos entretiens. Et je remercie encore les autorités chypriotes de leur accueil.
Q - Quelle est votre opinion sur la politique de Washington vis-à-vis d'Israël sur la crise déclenchée au Liban. Votre homologue chypriote vous a-t-il tenue au courant des propositions avancées par Chypre à propos du cessez-le-feu ?
R - Concernant la position des Etats-Unis, je dirais deux choses. Le président Bush a participé au G8 qui a adopté dimanche dernier une importante déclaration qui représente donc la position commune des membres du G8, et à laquelle je vous renvoie. Deuxièmement, en plus du dialogue bilatéral que nous entretenons, nous avons désormais engagé, au Conseil de sécurité, des consultations entre tous ses membres. Sur la deuxième partie de votre question, il m'a informée du principe de l'existence de ces réflexions mais je n'en ai pas encore le détail. Comme nous allons poursuivre nos entretiens, j'en saurai d'avantage tout à l'heure.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 juillet 2006