Texte intégral
Monsieur le Premier ministre,
En politique, comme en toutes choses, rien ne peut se construire sans la confiance. La confiance, vous l'avez perdue auprès des Français. Cette confiance, vous l'avez également perdue au sein de votre majorité, sinon vous auriez d'ores et déjà privatisé GDF.
Cette confiance, Monsieur le Premier ministre, vous ne la retrouverez pas dans des procédures judiciaires que vous intentez contre des journalistes. Jamais un Premier ministre n'y avait eu recours sous la Ve République. Pas de confiance dans le pays, pas de confiance dans la majorité, pas de confiance dans la presse. Dans une démocratie digne de ce nom, le Chef de l'Etat ou le Parlement aurait mis fin à cette situation. Mais, nous sommes dans le régime de l'irresponsabilité. Cette irresponsabilité ne doit pas se propager aux affaires industrielles et économiques.
Or, l'un des fleurons de l'aéronautique en France comme en Europe -en l'occurrence EADS- est aujourd'hui ébranlé par le comportement de l'un de ses dirigeants.
En effet, au moment où la société Airbus annonce des retards de livraison pour son gros porteur, l'A 380, et où le cours de l'action EADS s'effondre de plus de 25 % , est révélé que trois plus tôt, le co-président de cette entreprise a utilisé ses stocks-options pour réaliser une plus-value de 2,5 millions d'euros.
Sans préjuger des enquêtes menées par les autorités de marché et qui concluront ou non à un délit d'initié, d'ores et déjà, Monsieur le Premier ministre, cette attitude est doublement condamnable et, je suppose, condamnée ici même :
- Elle confirme que des dirigeants d'entreprise n'hésitent pas à s'octroyer des rémunérations considérables au moment même où les salariés sont soumis à une pression qui les laisse à une portion congrue.
- Elle survient au moment où le groupe EADS annonce des suppressions d'emplois de 1000 personnes à Bordeaux, à Mérignac dans sa filiale, la SOGERMA.
Monsieur le Premier ministre, dès lors que l'Etat français détient 15 % du capital de l'entreprise, dès lors que le Président de la République et vous-même avez joué un rôle dans la nomination du co-président d'EADS -en l'occurrence Monsieur FORGEARD, je vous demande si vous maintenez, au nom du gouvernement, votre confiance à Monsieur FORGEARD. Si c'était le cas, cela voudrait dire que nous serions dans l'irresponsabilité générale, car cela voudrait dire qu'un Président d'entreprise peut se comporter ainsi sans avoir été rappelé à l'ordre par l'Etat.Source http://www.parti-socialiste.fr, le 3 juillet 2006
En politique, comme en toutes choses, rien ne peut se construire sans la confiance. La confiance, vous l'avez perdue auprès des Français. Cette confiance, vous l'avez également perdue au sein de votre majorité, sinon vous auriez d'ores et déjà privatisé GDF.
Cette confiance, Monsieur le Premier ministre, vous ne la retrouverez pas dans des procédures judiciaires que vous intentez contre des journalistes. Jamais un Premier ministre n'y avait eu recours sous la Ve République. Pas de confiance dans le pays, pas de confiance dans la majorité, pas de confiance dans la presse. Dans une démocratie digne de ce nom, le Chef de l'Etat ou le Parlement aurait mis fin à cette situation. Mais, nous sommes dans le régime de l'irresponsabilité. Cette irresponsabilité ne doit pas se propager aux affaires industrielles et économiques.
Or, l'un des fleurons de l'aéronautique en France comme en Europe -en l'occurrence EADS- est aujourd'hui ébranlé par le comportement de l'un de ses dirigeants.
En effet, au moment où la société Airbus annonce des retards de livraison pour son gros porteur, l'A 380, et où le cours de l'action EADS s'effondre de plus de 25 % , est révélé que trois plus tôt, le co-président de cette entreprise a utilisé ses stocks-options pour réaliser une plus-value de 2,5 millions d'euros.
Sans préjuger des enquêtes menées par les autorités de marché et qui concluront ou non à un délit d'initié, d'ores et déjà, Monsieur le Premier ministre, cette attitude est doublement condamnable et, je suppose, condamnée ici même :
- Elle confirme que des dirigeants d'entreprise n'hésitent pas à s'octroyer des rémunérations considérables au moment même où les salariés sont soumis à une pression qui les laisse à une portion congrue.
- Elle survient au moment où le groupe EADS annonce des suppressions d'emplois de 1000 personnes à Bordeaux, à Mérignac dans sa filiale, la SOGERMA.
Monsieur le Premier ministre, dès lors que l'Etat français détient 15 % du capital de l'entreprise, dès lors que le Président de la République et vous-même avez joué un rôle dans la nomination du co-président d'EADS -en l'occurrence Monsieur FORGEARD, je vous demande si vous maintenez, au nom du gouvernement, votre confiance à Monsieur FORGEARD. Si c'était le cas, cela voudrait dire que nous serions dans l'irresponsabilité générale, car cela voudrait dire qu'un Président d'entreprise peut se comporter ainsi sans avoir été rappelé à l'ordre par l'Etat.Source http://www.parti-socialiste.fr, le 3 juillet 2006