Texte intégral
G. Cahour - Vous êtes ministre délégué au Tourisme. Avant de parler du tourisme - vous êtes guyannais...
R - Et français.
Q - la dissolution de ce groupe K, groupe antisémite, groupe qui est mené par des Noirs, comment vous réagissez à cette dissolution ?
R - Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été pris hier comme décision, c'était une nécessité parce que c'est un groupe malheureusement qui par ses attitudes antisémites va à l'encontre des valeurs que nous défendons tous les jours. Par conséquent il fallait absolument dissoudre ce groupe.
Q - Ce groupe dissous, les membres continuent d'exister. Que risquent-ils s'ils continuent sous un autre nom ?
R - A partir du moment où on déroge à la loi, il y a toutes les sanctions bien entendu qui s'imposeront par la suite.
Q - Vous avez une question à poser aux auditeurs de RMC ?
R - Je voudrais savoir, par rapport à la canicule qui sévit encore, si cela influe sur le choix des touristes quant à leur destination. Ce sont des données que l'on a pas encore tout à fait, on les a quelques mois après. Mais j'aimerais bien savoir maintenant ; quelqu'un qui veut partir, qui avait par exemple choisi de se rendre dans le Var et qui voit les températures, que décide cette personne par exemple ?
Q - Est-ce qu'elle change de projet de destination ? Votre sentiment à vous, parce que l'on commence à avoir des indications là-dessus, notamment sur des régions type Normandie par exemple ?
R - C'est ça mais on les a bien après. Après la canicule de 2003, on s'est aperçu effectivement qu'en 2004 des régions comme la Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais avaient bien fonctionné. C'est vrai que l'on recherche un peu de frais. Simplement, là, maintenant, comme on sait que les réservations se font à la dernière minute, [en cas de] canicule, que se passe-t-il, que fait-on, est-ce que l'on garde malgré tout la destination choisie au départ ou bien est-ce que l'on change ?
Q - Vous nous dites que les réservations se font à la dernière minute, c'est un phénomène assez nouveau. Est-ce que c'est dû uniquement à la conjoncture avec cette année la Coupe du Monde. Beaucoup de gens ont regardé la Coupe du Monde, étaient à fond dans la Coupe du monde et ont attendu la fin de la Coupe pour savoir si les Français allaient loin dans la compétition pour décider de partir en vacances.
R - C'est un phénomène que l'on observe déjà depuis quelques années, par rapport tout simplement aux évènements du monde. Vous savez, il y a des attentats par ci par là, il y a la maladie du SRAS que l'on a connue, il y a eu, je crois, ce drame du 11 septembre 2001. A partir de là, nous avons constaté que le touriste était devenu un grand zappeur pour des questions de sécurité, pour des questions de choix aussi de destination par rapport au rapport qualité/prix. Et puis le phénomène d'Internet lui donne donc des outils lui permettant à la dernière minute de choisir une destination. Donc, il zappe en permanence.
Q - Vous nous parlez du phénomène du 11 septembre 2001 avec les attentats aux Etats-Unis mais qu'est-ce que, fondamentalement, cela a changé pour nous ? Parce qu'on a l'impression de vivre avec la menace terroriste.
R - Eh bien, oui, finalement, on s'aperçoit que ça devient presque banal et donc les gens finissent par s'y habituer. C'est un peu malheureux mais c'est ça ...
Q - On sait que l'on peut être touché par un attentat quel que soit le pays en quelque sorte...
R - Quel que soit le lieu, quel que soit le moment. Donc on finit par intégrer ce mauvais phénomène.
Q - A propos de la canicule, l'impression que cela donne également, c'est que l'on a changé nos habitudes, localement, en matière de tourisme et que les lieux visités ne sont pas nécessairement les mêmes que les autres années.
R - Ça c'est dû aussi, tout simplement, à une nouvelle politique. Depuis quelques temps, vous savez que nous essayons de demander aux touristes de sortir des lieux traditionnels. Jusqu'à présent, c'était toujours les mêmes endroits : les châteaux de la Loire, Paris, Nice, etc. alors que la France, il faut la découvrir sous tous ses aspects, sur l'ensemble du territoire. Donc nous menons un politique qui consiste à mettre en avant des régions qui jusqu'à présent étaient plus ou moins oubliées. C'est ce qui explique pourquoi, aujourd'hui, on a tendance à aller vers des lieux qui sont nouveaux, même si c'est sur le même territoire.
Q - Mais si elles étaient oubliées, c'est peut-être aussi parce qu'il y a moins de choses à y voir, non ?
R - Non, c'est parce qu'il fallait simplement faire une promotion, il fallait aussi que les acteurs du terrain croient déjà en leur produit. Il fallait donc mettre en avant de nouvelles filières, il fallait faire de la promotion tout simplement, ce que nous sommes en train de faire. Et nous avons l'impression que nous réussissons.
Q - Je vous pose la question, parce que vous pensez vraiment que ça fonctionne ? Parce qu'on voit que les destinations "montagne" et les destinations "rurales" sont en perte de vitesse, pourquoi ?
R - Les destinations rurales ne sont pas en perte de vitesse, de plus en plus. C'est vrai que le Français, quand il se déplace, la première destination c'est la mer, ensuite vient le littoral, après la campagne et la montagne.
Q - Mais c'est de plus en plus la mer ?
R - Non, de moins en moins. La mer, maintenant, est grignotée par rapport à l'arrière-pays. Donc on commence progressivement à changer la donne des choses ...
Q - Ce n'est pas ce que dit le cabinet "Pro Tourisme" pour cet été.
R - Avec le cabinet "Pro Tourisme", on a toujours quelques divergences de vues. Ce qui nous permet effectivement de nous asseoir sur de vraies argumentations, nous attendons carrément que l'année soit terminée pour pouvoir donner des chiffres sur des données exactes.
Q - La France, toujours première destination touristique au monde ?
R - Oui, toujours avec pour l'année 2005, 76 millions de touristes donc une augmentation à la fois du nombre de touristes mais surtout une augmentation des recettes puisque les recettes ont progressé de l'ordre de 3,5 %, ce qui n'est pas rien du tout.
Q - Nous allons parler des étrangers dans quelques instants. D'abord je voudrais que nous prenions Cédric, qui est commerçant. Il vend des souvenirs à Paris. Où est-ce que vous êtes exactement ?
Cédric (auditeur de RMC Info) : Rue de Rivoli au niveau des Tuileries.
Q - Vous vouliez poser une question à L. Bertrand ?
Cédric : Je voudrais dire qu'en matière touristique, je vois que l'attitude de France et les propos sont toujours un peu généraux, c'est-à-dire un peu flous, dans le sens ou 76 millions... Moi, j'aimerais bien que l'on détaille ces 76 millions. Est-ce que l'on compte le businessman hollandais qui traverse la douane française pour se retrouver en Espagne comme un touriste ou pas ? Moi je pense que l'on est pas les premiers, ce n'est pas vrai. La France est loin derrière les Etats-Unis, loin derrière l'Italie et l'Espagne, en matière de chiffre d'affaires, de jours et de nuitées. Sur Paris, moi je suis au contact sur le terrain, j'aimerais bien que M. Bertrand vienne un jour sur le terrain face aux touristes. Je parle avec eux, je suis bilingue anglais, donc j'ai des discussions même politiques avec certains. Il y a moins de touristes américains et ce sont eux qui ont les devises. Ceci pour plusieurs raisons : la langue - on est pas bons en anglais -, l'euro qui est très cher, et l'accueil n'est pas terrible. Pour eux, la France est un beau musée avec de bonnes bouteilles de vin mais ça s'arrête là.
Q - On va demander des précisions à L. Bertrand. C'est vrai que cette donnée, on sait qu'en nombre de touristes, on est numéro 1 mais c'est vrai qu'en chiffre d'affaires, ce que les touristes déboursent chez nous, là on pourrait vraiment mieux faire.
R - Je voudrais juste apporter quelques précisions. Il est clair que lorsque je dis que nous sommes les premiers, il y a beaucoup de touristes qui nous traversent pour aller en Belgique, pour aller par exemple en Hollande ...
Q - Dans les 76 millions, il y a aussi des gens qui ne font que passer ?
R - ...qui ne font que passer mais nous appliquons tout simplement des références, des paramètres mis en place par l'OMT, l'Organisation Mondiale du Tourisme.
Q - C'est-à-dire que ce sont les mêmes chiffres et les mêmes manières de calculer partout dans le monde ?
R - Pour tout le monde, c'est exactement la même chose. Bon, j'ai dit tout à l'heure que nous sommes les premiers, je n'ai pas dit que nous étions les premiers en parts de marché. C'est vrai que les Etats-Unis sont devant nous, l'Espagne est devant nous, et nous arrivons en troisième position avec 34 milliards d'euros de recettes de la clientèle étrangère.
Q - Cela veut dire que ceux qui viennent en France, les étrangers qui viennent en France dépensent moins que s'ils vont en vacances aux Etats-Unis, au Japon, je ne sais pas où ?
R - Tout à fait, exactement.
Q - Mais pourquoi ?
R - Je viens de rappeler que nous sommes un lieu de passage et notre politique consiste justement, depuis quelque temps, à faire que les séjours soient beaucoup plus longs chez nous. C'est ce que nous faisons. Et quand, tout à l'heure, je disais que nous avons progressé de 3,5 % au cours de l'année 2005, cela veut dire que la politique que nous mettons en place est en train de fonctionner. Je voudrais rappeler aussi que c'est vrai que nous avons eu le départ des Américains, suite au problème du 11 septembre et surtout l'Irak.
Q - On était très mal vus.
R - Nous étions très mal vus, nous avons été cloués au pilori par beaucoup de médias américains. Mais les choses ont changé. Depuis à peu près deux ans, les touristes nord-américains reviennent et nous sommes en train de reprendre un petit peu la place que nous avions perdue. Il a tout à fait raison, Cédric, quand il parle de choses à rectifier. C'est vrai que nous avons des efforts à faire en termes de communication, beaucoup plus en parlant anglais - cela se voit dans d'autres destinations - j'ai eu le plaisir de me rendre et je vois que nous avons beaucoup d'efforts à faire de ce côté-là...
Q - C'est-à-dire que les professionnels du tourisme ne parlent pas assez anglais, c'est ça ?
R - Ils ne parlent pas assez anglais, les gens qui sont en communication avec les autres ne sont pas du tout formatés pour ça. Il y a des efforts qui sont faits actuellement. Lorsque nous sommes arrivés, nous étions en train de mourir petit à petit parce que la France étant belle pour certains, on a toujours cru que l'on pouvait rester comme cela, indéfiniment.
Q - Vous dites "lorsque nous sommes arrivés" : vous et votre équipe, au ministère ?
R - Tout à fait, mon équipe et moi, lorsque nous sommes arrivés en 2002, nous avons poussé les gens à se remettre en question. Et, actuellement, nous sommes en train de mener une politique qui, progressivement, nous permettra non seulement de garder notre première place mais aussi de gagner les parts de marché que nous avons perdues.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 juillet 2006
R - Et français.
Q - la dissolution de ce groupe K, groupe antisémite, groupe qui est mené par des Noirs, comment vous réagissez à cette dissolution ?
R - Je suis tout à fait d'accord avec ce qui a été pris hier comme décision, c'était une nécessité parce que c'est un groupe malheureusement qui par ses attitudes antisémites va à l'encontre des valeurs que nous défendons tous les jours. Par conséquent il fallait absolument dissoudre ce groupe.
Q - Ce groupe dissous, les membres continuent d'exister. Que risquent-ils s'ils continuent sous un autre nom ?
R - A partir du moment où on déroge à la loi, il y a toutes les sanctions bien entendu qui s'imposeront par la suite.
Q - Vous avez une question à poser aux auditeurs de RMC ?
R - Je voudrais savoir, par rapport à la canicule qui sévit encore, si cela influe sur le choix des touristes quant à leur destination. Ce sont des données que l'on a pas encore tout à fait, on les a quelques mois après. Mais j'aimerais bien savoir maintenant ; quelqu'un qui veut partir, qui avait par exemple choisi de se rendre dans le Var et qui voit les températures, que décide cette personne par exemple ?
Q - Est-ce qu'elle change de projet de destination ? Votre sentiment à vous, parce que l'on commence à avoir des indications là-dessus, notamment sur des régions type Normandie par exemple ?
R - C'est ça mais on les a bien après. Après la canicule de 2003, on s'est aperçu effectivement qu'en 2004 des régions comme la Bretagne, la Normandie, le Nord-Pas-de-Calais avaient bien fonctionné. C'est vrai que l'on recherche un peu de frais. Simplement, là, maintenant, comme on sait que les réservations se font à la dernière minute, [en cas de] canicule, que se passe-t-il, que fait-on, est-ce que l'on garde malgré tout la destination choisie au départ ou bien est-ce que l'on change ?
Q - Vous nous dites que les réservations se font à la dernière minute, c'est un phénomène assez nouveau. Est-ce que c'est dû uniquement à la conjoncture avec cette année la Coupe du Monde. Beaucoup de gens ont regardé la Coupe du Monde, étaient à fond dans la Coupe du monde et ont attendu la fin de la Coupe pour savoir si les Français allaient loin dans la compétition pour décider de partir en vacances.
R - C'est un phénomène que l'on observe déjà depuis quelques années, par rapport tout simplement aux évènements du monde. Vous savez, il y a des attentats par ci par là, il y a la maladie du SRAS que l'on a connue, il y a eu, je crois, ce drame du 11 septembre 2001. A partir de là, nous avons constaté que le touriste était devenu un grand zappeur pour des questions de sécurité, pour des questions de choix aussi de destination par rapport au rapport qualité/prix. Et puis le phénomène d'Internet lui donne donc des outils lui permettant à la dernière minute de choisir une destination. Donc, il zappe en permanence.
Q - Vous nous parlez du phénomène du 11 septembre 2001 avec les attentats aux Etats-Unis mais qu'est-ce que, fondamentalement, cela a changé pour nous ? Parce qu'on a l'impression de vivre avec la menace terroriste.
R - Eh bien, oui, finalement, on s'aperçoit que ça devient presque banal et donc les gens finissent par s'y habituer. C'est un peu malheureux mais c'est ça ...
Q - On sait que l'on peut être touché par un attentat quel que soit le pays en quelque sorte...
R - Quel que soit le lieu, quel que soit le moment. Donc on finit par intégrer ce mauvais phénomène.
Q - A propos de la canicule, l'impression que cela donne également, c'est que l'on a changé nos habitudes, localement, en matière de tourisme et que les lieux visités ne sont pas nécessairement les mêmes que les autres années.
R - Ça c'est dû aussi, tout simplement, à une nouvelle politique. Depuis quelques temps, vous savez que nous essayons de demander aux touristes de sortir des lieux traditionnels. Jusqu'à présent, c'était toujours les mêmes endroits : les châteaux de la Loire, Paris, Nice, etc. alors que la France, il faut la découvrir sous tous ses aspects, sur l'ensemble du territoire. Donc nous menons un politique qui consiste à mettre en avant des régions qui jusqu'à présent étaient plus ou moins oubliées. C'est ce qui explique pourquoi, aujourd'hui, on a tendance à aller vers des lieux qui sont nouveaux, même si c'est sur le même territoire.
Q - Mais si elles étaient oubliées, c'est peut-être aussi parce qu'il y a moins de choses à y voir, non ?
R - Non, c'est parce qu'il fallait simplement faire une promotion, il fallait aussi que les acteurs du terrain croient déjà en leur produit. Il fallait donc mettre en avant de nouvelles filières, il fallait faire de la promotion tout simplement, ce que nous sommes en train de faire. Et nous avons l'impression que nous réussissons.
Q - Je vous pose la question, parce que vous pensez vraiment que ça fonctionne ? Parce qu'on voit que les destinations "montagne" et les destinations "rurales" sont en perte de vitesse, pourquoi ?
R - Les destinations rurales ne sont pas en perte de vitesse, de plus en plus. C'est vrai que le Français, quand il se déplace, la première destination c'est la mer, ensuite vient le littoral, après la campagne et la montagne.
Q - Mais c'est de plus en plus la mer ?
R - Non, de moins en moins. La mer, maintenant, est grignotée par rapport à l'arrière-pays. Donc on commence progressivement à changer la donne des choses ...
Q - Ce n'est pas ce que dit le cabinet "Pro Tourisme" pour cet été.
R - Avec le cabinet "Pro Tourisme", on a toujours quelques divergences de vues. Ce qui nous permet effectivement de nous asseoir sur de vraies argumentations, nous attendons carrément que l'année soit terminée pour pouvoir donner des chiffres sur des données exactes.
Q - La France, toujours première destination touristique au monde ?
R - Oui, toujours avec pour l'année 2005, 76 millions de touristes donc une augmentation à la fois du nombre de touristes mais surtout une augmentation des recettes puisque les recettes ont progressé de l'ordre de 3,5 %, ce qui n'est pas rien du tout.
Q - Nous allons parler des étrangers dans quelques instants. D'abord je voudrais que nous prenions Cédric, qui est commerçant. Il vend des souvenirs à Paris. Où est-ce que vous êtes exactement ?
Cédric (auditeur de RMC Info) : Rue de Rivoli au niveau des Tuileries.
Q - Vous vouliez poser une question à L. Bertrand ?
Cédric : Je voudrais dire qu'en matière touristique, je vois que l'attitude de France et les propos sont toujours un peu généraux, c'est-à-dire un peu flous, dans le sens ou 76 millions... Moi, j'aimerais bien que l'on détaille ces 76 millions. Est-ce que l'on compte le businessman hollandais qui traverse la douane française pour se retrouver en Espagne comme un touriste ou pas ? Moi je pense que l'on est pas les premiers, ce n'est pas vrai. La France est loin derrière les Etats-Unis, loin derrière l'Italie et l'Espagne, en matière de chiffre d'affaires, de jours et de nuitées. Sur Paris, moi je suis au contact sur le terrain, j'aimerais bien que M. Bertrand vienne un jour sur le terrain face aux touristes. Je parle avec eux, je suis bilingue anglais, donc j'ai des discussions même politiques avec certains. Il y a moins de touristes américains et ce sont eux qui ont les devises. Ceci pour plusieurs raisons : la langue - on est pas bons en anglais -, l'euro qui est très cher, et l'accueil n'est pas terrible. Pour eux, la France est un beau musée avec de bonnes bouteilles de vin mais ça s'arrête là.
Q - On va demander des précisions à L. Bertrand. C'est vrai que cette donnée, on sait qu'en nombre de touristes, on est numéro 1 mais c'est vrai qu'en chiffre d'affaires, ce que les touristes déboursent chez nous, là on pourrait vraiment mieux faire.
R - Je voudrais juste apporter quelques précisions. Il est clair que lorsque je dis que nous sommes les premiers, il y a beaucoup de touristes qui nous traversent pour aller en Belgique, pour aller par exemple en Hollande ...
Q - Dans les 76 millions, il y a aussi des gens qui ne font que passer ?
R - ...qui ne font que passer mais nous appliquons tout simplement des références, des paramètres mis en place par l'OMT, l'Organisation Mondiale du Tourisme.
Q - C'est-à-dire que ce sont les mêmes chiffres et les mêmes manières de calculer partout dans le monde ?
R - Pour tout le monde, c'est exactement la même chose. Bon, j'ai dit tout à l'heure que nous sommes les premiers, je n'ai pas dit que nous étions les premiers en parts de marché. C'est vrai que les Etats-Unis sont devant nous, l'Espagne est devant nous, et nous arrivons en troisième position avec 34 milliards d'euros de recettes de la clientèle étrangère.
Q - Cela veut dire que ceux qui viennent en France, les étrangers qui viennent en France dépensent moins que s'ils vont en vacances aux Etats-Unis, au Japon, je ne sais pas où ?
R - Tout à fait, exactement.
Q - Mais pourquoi ?
R - Je viens de rappeler que nous sommes un lieu de passage et notre politique consiste justement, depuis quelque temps, à faire que les séjours soient beaucoup plus longs chez nous. C'est ce que nous faisons. Et quand, tout à l'heure, je disais que nous avons progressé de 3,5 % au cours de l'année 2005, cela veut dire que la politique que nous mettons en place est en train de fonctionner. Je voudrais rappeler aussi que c'est vrai que nous avons eu le départ des Américains, suite au problème du 11 septembre et surtout l'Irak.
Q - On était très mal vus.
R - Nous étions très mal vus, nous avons été cloués au pilori par beaucoup de médias américains. Mais les choses ont changé. Depuis à peu près deux ans, les touristes nord-américains reviennent et nous sommes en train de reprendre un petit peu la place que nous avions perdue. Il a tout à fait raison, Cédric, quand il parle de choses à rectifier. C'est vrai que nous avons des efforts à faire en termes de communication, beaucoup plus en parlant anglais - cela se voit dans d'autres destinations - j'ai eu le plaisir de me rendre et je vois que nous avons beaucoup d'efforts à faire de ce côté-là...
Q - C'est-à-dire que les professionnels du tourisme ne parlent pas assez anglais, c'est ça ?
R - Ils ne parlent pas assez anglais, les gens qui sont en communication avec les autres ne sont pas du tout formatés pour ça. Il y a des efforts qui sont faits actuellement. Lorsque nous sommes arrivés, nous étions en train de mourir petit à petit parce que la France étant belle pour certains, on a toujours cru que l'on pouvait rester comme cela, indéfiniment.
Q - Vous dites "lorsque nous sommes arrivés" : vous et votre équipe, au ministère ?
R - Tout à fait, mon équipe et moi, lorsque nous sommes arrivés en 2002, nous avons poussé les gens à se remettre en question. Et, actuellement, nous sommes en train de mener une politique qui, progressivement, nous permettra non seulement de garder notre première place mais aussi de gagner les parts de marché que nous avons perdues.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 27 juillet 2006