Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur les relations franco-camerounaises.

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Circonstance : Diner offert en l'honneur du Président de la République du Cameroun, M. Paul Biya, à Paris le 27 juillet 2006

Texte intégral

Monsieur le Président de la République,
Je suis particulièrement heureuse de vous accueillir ce soir à Paris, dans ce Palais des Affaires étrangères, quelques semaines après avoir eu le privilège d'être reçue par vous-même à Yaoundé, lors du déplacement que j'ai effectué au Cameroun le 22 juin dernier. J'ai été très sensible à la chaleur de l'accueil qui m'a été réservée par vous-même comme par le peuple camerounais, et je suis donc heureuse de pouvoir ce soir vous rendre cet accueil, en vous réaffirmant à Paris toute l'amitié et toute l'estime du peuple français.
Au cours de notre entretien à Yaoundé, j'ai pu mesurer votre volonté de renforcer encore les liens avec notre pays. L'attention que vous portez à cette relation bilatérale est pour nous le signe de l'attachement personnel que vous manifestez à l'égard de notre pays. En retour, la France s'attache elle aussi à témoigner au Cameroun sa constante fidélité, notamment dans les moments difficiles qu'il a pu traverser.
Votre visite officielle en France se situe à un moment particulièrement important pour le Cameroun et pour les relations franco-camerounaises : grâce aux efforts de votre peuple, grâce aussi à votre rigueur personnelle toujours tempérée d'humanisme, votre pays se trouve désormais libéré du fardeau de sa dette. Et c'est donc pour vous accompagner dans cet effort de redressement, que la France entend donner parallèlement un nouvel essor à notre relation de coopération, grâce aux moyens du Document-cadre de partenariat et du Contrat de désendettement et de développement que j'ai signés lors de ma visite à Yaoundé avec votre Premier ministre, M. Inoni. Je tiens à redire ici que les différents projets qui ont été conçus en commun, sur la base de vos orientations, permettront de toucher directement les populations les plus démunies, en améliorant les services de santé et d'éducation, notamment dans les régions du Cameroun qui en ont le plus besoin. De par l'importance des moyens financiers mobilisés au titre du DCP et du C2D, le Cameroun devient le premier destinataire de notre aide en Afrique. C'est dire l'importance toute particulière que la France attache à son avenir.
Au-delà de l'esprit de fidélité qui nous anime, ce choix résulte du constat que votre pays doit pouvoir jouer un rôle stabilisateur dans une Afrique encore trop troublée par des conflits. Grâce à votre patience et à votre sagesse personnelles, l'un de ces conflits, celui de Bakassi, est sur le point d'être résolu. Nous nous en réjouissons d'autant plus que la France a permis, à plusieurs reprises, par son action déterminée, la sauvegarde de l'intégrité territoriale du Cameroun. Nous savons aussi que cette solution au conflit qui vous opposait à votre grand voisin vous permettra un plus grand engagement dans la sécurité régionale de cette zone de l'Afrique centrale où le Cameroun jouit d'une position stratégique et d'une grande influence. Il va sans dire que la France appuiera les initiatives que vous prendrez dans ce sens.
Au-delà de ces perspectives très favorables, nous avons la conviction que les nombreux investissements d'infrastructures en projet au Cameroun, qui devraient être facilités par la politique de privatisations que vous avez engagée sur la durée, ne manqueront pas d'inciter nos entreprises à investir dans votre pays. Elles y sont d'ores et déjà très présentes, et sont restées fidèles au Cameroun dans les bons comme dans les mauvais jours. Mais elles seront encouragées à accentuer leur présence par la politique que vous avez résolument engagée de lutte contre la corruption. Sur ce terrain aussi, nous encourageons vos efforts, et nous sommes prêts, si tel est votre souhait, à contribuer à accélérer le mouvement d'assainissement que vous avez entrepris à très juste titre.
Je ne saurais terminer sans vous dire mon espoir que votre séjour parmi nous, et tout particulièrement la rencontre que vous aurez demain avec le président de la République, nous permette de nous engager résolument dans la voie du renouveau de notre relation, fondée sur notre amitié historique.
Je lève mon verre à vous-même, Monsieur le Président, à Mme Chantal Biya, à la délégation qui vous accompagne, et à l'amitié entre nos deux pays.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 juillet 2006