Entretien de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, avec des médias français et étrangers le 21 juillet 2006 à Beyrouth, sur l'appel à l'arrêt des hostilités entre belligérants israéliens et libanais et l'évacuation des ressortissants français au Sud Liban.

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Circonstance : Voyage de Philippe Douste-Blazy au Liban le 21 juillet 2006 à Beyrouth

Texte intégral

Nous avons des ressortissants en situation précaire au Sud-Liban. Nous faisons tout, évidemment, pour, à partir de Beyrouth, leur donner la possibilité de partir le plus vite possible vers Chypre, et ensuite vers Paris. S'agissant des bombardements, il faut attendre pour savoir ce qui va se passer dans les prochaines heures, en espérant que nous aurons une cessation des hostilités le plus vite possible. Le président de la République a demandé à M. Solana d'organiser les conditions d'un cessez-le-feu. Il faut que nous trouvions les conditions politiques d'un cessez-le-feu. Et c'est ce que je vais faire avec cette tournée.
Aujourd'hui, je suis à Beyrouth, ce soir je pars au Caire, demain j'irai également en Jordanie, puis dans les Territoires palestiniens et en Israël, pour écouter les analyses des uns et des autres et faire des propositions pour trouver des conditions de sortie durable de la crise.
La poursuite de la violence n'a pas de sens. La spirale de la violence ne peut entraîner que la catastrophe partout, et, en particulier, dans cet endroit du monde. L'issue n'est que politique, il faut trouver la manière diplomatique de sortir de la crise.
Q - Monsieur le Ministre, il y a des Français comme vous l'avez dit qui sont en situation de précarité dans le Sud, est-ce qu'il est temps de s'occuper d'eux, d'aller les chercher ?
R - Je voudrais donner un coup de chapeau tout particulier aux personnels de l'ambassade de France à Beyrouth qui ont trouvé les moyens d'aller chercher des Français, plus de 200 Français, dans le Sud-Liban pour les ramener à Beyrouth. Cela n'était pas facile, il fallait du courage pour le faire et je pense que nous sommes un des rares pays à l'avoir fait. Il faut maintenant tout faire, pour demander la cessation des hostilités à la fois au Hezbollah, qui doit arrêter les tirs de roquettes sur Haïfa et sur le nord d'Israël - ce qui est inacceptable -, et en même temps demander à Israël de cesser les bombardements sur l'ensemble du Liban avec les destructions des infrastructures que cela entraîne. C'est notre rôle. Ce que souhaite la France, c'est l'arrêt des hostilités, une trêve humanitaire, le plus vite possible et puis surtout que nous puissions avoir des corridors humanitaires sûrs qui permettent d'acheminer ce fret humanitaire que nous avons voulu et que nous sommes les premiers à apporter. Il s'agit de générateurs électriques - parce qu'il n'y a plus d'électricité dans certains hôpitaux - de médicaments pédiatriques et de matériel chirurgical ; mais aussi et surtout il s'agit de rations alimentaires, de lait en poudre et bien évidemment de stations d'eau potable pour qu'il y ait de l'eau potable, ici, à Beyrouth.
Q - Comment se sont déroulés vos entretiens avec les dirigeants libanais ?
R - A la fois amicaux, conviviaux et confiants en l'avenir.
Q - Avec M. Berry en particulier ?
R - Avec tous ceux que j'ai rencontrés.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 25 juillet 2006