Interview de M. Xavier Bertrand, ministre de la santé et des solidarités à l'AFP le 4 août 2006, sur la situation au Liban, l'aide humanitaire et l'envoi de médicaments aux ONG sur place.

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Texte intégral

SITUATION AU PROCHE-ORIENT
ENTRETIEN
DU MINISTRE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES,
M. XAVIER BERTRAND,
AVEC L'AGENCE FRANCE PRESSE
(Paris, 4 août 2006)

Q - Quel bilan tirez-vous de votre voyage au Liban?
R - La vocation de ce voyage c'était, à la demande du président de la République, d'exprimer la solidarité de la France au Liban. Mais surtout, de mesurer sur place les besoins liés notamment aux populations déplacées. Aujourd'hui, il y a près d'un million de déplacés dont 400.000 à Beyrouth même. Le message qui était important c'est de bien montrer qu'il n'y a pas seulement une aide humanitaire d'urgence. Aller sur place, cela a permis de montrer que l'aide n'est pas seulement nécessaire à court terme mais aussi à moyen et long terme. Ils avaient besoin de se voir donner des garanties sur la durée d'accompagnement. Même avec la cessation des hostilités, nous continuerons à aider et même après le retour des populations déplacées parce qu'il y aura toujours un travail important à faire. C'est la logique de reconstruction qu'il faudra continuer à accompagner.
Q - Qu'est-il prévu les prochains jours?
R - Dès aujourd'hui et les prochains jours, 1,75 millions d'euros vont être débloqués pour les ONG. J'ai déjà remis un chèque de 125 000 euros à l'association Amel et nous allons financer d'autres projets. Cette somme dédiée aux ONG s'inscrit dans les 15 millions d'euros assignés par le président Chirac à l'aide au Liban. Le "bateau pour le Liban" qui part samedi emportera également six ambulances qui nous ont été demandées pour compléter le dispositif de la fondation Hariri. Depuis le début du conflit, nous avons acheminé gracieusement 70 tonnes de médicaments dont 60 tonnes achetées par la fondation Hariri. Pour les autorités libanaises, se pose aussi la question de la rentrée scolaire à partir de mi-septembre. Elles nous ont demandé de les aider sur cette question et les enjeux de reconstruction.
Q - Quelles sont les attentes des ONG présentes au Liban?
R - Ce qui revient en permanence c'est la demande de médicaments chroniques en particulier pour l'épilepsie, le cancer ou le diabète. Notre priorité c'est qu'il y ait une continuité de l'acheminement de ces médicaments chroniques. Pour les personnes déplacées, il y a à la fois la question de la prise en charge médicale mais aussi de la prévention pour éviter les risques sanitaires. Des kits de première nécessité et des rations alimentaires ont été demandés. On nous demande aussi de contribuer à l'installation de bacs à douche dans les écoles qui accueillent beaucoup de déplacés.
Les ONG s'inquiètent encore d'une bonne prise en charge du soutien psychologique et des problèmes de déshydratation. Certaines interviennent d'ores et déjà dans l'acheminement de l'aide dans le Sud-Liban et elles veulent avoir davantage de moyens d'agir, pouvoir circuler avec des véhicules plus grands pour acheminer davantage de matériels. Elles veulent de l'essence et des garanties d'approvisionnement pour pouvoir tout programmer.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 11 août 2006