Texte intégral
Q- Polémique sur la double peine : Faut-il la rétablir intégralement après l'incident de Sallanches hier ?
R- D'abord il ne faut pas légiférer sous la pulsion des évènements, cela nécessite une réflexion naturellement. Mais je dois dire que pour ma part la double peine ne m'apparaissait pas comme quelque chose de juste tout simplement en tant qu'homme. Mais je dois dire que face à un tel événement il faut réfléchir et tranquillement, sereinement se poser un certain nombre de questions sur l'exécution des peines.
Q- Alors T. Breton attend de très bons chiffres, a t-il dit pour le chômage en juillet. Est-ce que l'on va passer sous la barre des 9 % de la population active au chômage ?
R- En tous les cas, ce que je constate depuis un an, c'est que la tendance 300 000 chômeurs de moins sera bintôt là. 150 000 créations d'emploi sont attendues sur l'année 2006 dans le secteur marchand car c'est d'abord le secteur marchand, quoi qu'on en ai dit, qui est un élément dynamique de cette baisse du chômage : 10 % d'apprentis en plus ces sept premiers mois. Voilà des chiffres qui viennent de m'arriver et 35 % de contrats de professionnalisation en plus.
Q- Beaucoup d'emplois aidés aussi, beaucoup d'argent public... ?
R- Il y a naturellement les emplois aidés qui sont dans le secteur non-marchand qui sont des éléments de retour vers l'emploi parce que ces chiffres là sont aujourd'hui des chiffres encourageants mais en même temps il y a les quartiers dans ce pays, il y a des jeunes, il y a des seniors de plus de 50 ans qui sont au chômage et il faut y répondre.
Q- Passe-t-on en de sous des 9 % ou pas ?
R- On verra ça demain !
Q- Et la barre des 2 millions, on est à 2,186 millions, on peut passer en dessous avant la fin de l'année. Ca vous semble accessible ?
R- En tous les cas nous sommes sur la "pentification vertueuse" que le président de la République en quelque sorte a fixé comme cap pour le Gouvernement qui nous conduit vers les 8 % du taux de chômage.
Q- Alors dans cette "pentification vers les 8 %", est-ce que vous avez tiré les leçons du CPE ? F. Chérèque hier a dit : "Je veux que le Gouvernement tire les leçons du CPE !" Vous avez l'impression de l'avoir fait ?
R- Tout d'abord je crois que le dialogue social est tout à fait indispensable, si nous voulons, j'allais dire construire ensemble ces perspectives du marché du travail nouveau, si nous voulons accélérer le retour vers l'emploi des français...
Q- C'est ça la leçon du CPE, il n'y a pas eu assez de dialogues ?
R- Nous voulons aller vers la compétitivité, mais le dialogue il a existé. Regardez, hier est sorti un décret concernant les seniors et le contrat à durée déterminée pour les seniors de 57 ans et plus, c'est le fruit du dialogue social entre les partenaires sociaux et avec le Gouvernement. Le travail que nous conduisons sur les minima salariaux, eh bien c'est le fruit du dialogue social. La mise en place du rapprochement ANPE-UNEDIC, pour mieux répondre et mieux accompagner le demandeur d'emploi, c'est le fruit du dialogue social...Alors le dialogue social on ne le découvre pas aujourd'hui il faut qu'on lui donne des lieux plus clairement définis. C'est-à-dire quelles sont les vraies instances de concertations ? Un temps qui est le temps du dialogue et sans doute, le Premier ministre l'a dit, le temps politique, le temps médiatique et le temps du dialogue social sont des temps parfois difficiles à concilier. Il faut donc trouver ses conciliations.
Q- Ce temps du dialogue social il commence cet après-midi pour vous puisque vous commencez à recevoir les syndicats. Des réunions qui vont s'étaler jusqu'au 13 septembre, on aura les résultats et vos propositions à la fin du mois de septembre. Vous jouez en fait au démineur de la rentrée sociale en les recevant ?
R- Avec J.-L. Borloo, cet après-midi, nous commençons à recevoir les partenaires sociaux, nous poursuivrons jusqu'à la mi-septembre et puis le 27 septembre devant la Commission nationale de la négociation collective je tirerais des conclusions de cette phase du dialogue bilatéral pouvant déboucher à la suite du rapport de D.-J. Chertier, sur un texte législatif qui permettrait dans notre pays d'atteindre, ce que F. Chérèque hier décrivait dans une tribune dans le journal Le Monde. Le conflit est parfois un élément nécessaire mais passer du temps de la conflictualité au temps du dialogue pour trouver de bons compromis parce que c'est aujourd'hui l'entreprise, la compétitivité qui créée l'emploi. Mais l'emploi ne peut pas se faire dans n'importe quelle condition. Voilà pourquoi il faut sécuriser les parcours professionnels, avoir des salaires qui permettent aux familles de vivre. Et ces réalités là il faut que nous les traitions ensemble.
Q- Mais pourquoi un texte sur le dialogue social il y en a déjà un. Il y a la loi Fillon de mai 2004, c'était hier 2004.
R- La loi Fillon de mai 2004 pose le principe du dialogue mais je rappelle que la loi Fillon prévoit la procédure des accords notamment mais pas ce temps de préparation. Toute modification importante portant notamment sur la relation du travail, sur l'organisation des relations du travail doit faire l'objet d'un temps de dialogue soit entre les partenaires sociaux soit entre les partenaires sociaux et l'État...
Q- Alors qui doit prendre la main ?
R- Donc redéfinir le rôle...
Q- Oui mais qui doit prendre la main ? Parce que certains disent c'est l'État qui doit proposer une réforme mais on laisse du temps aux partenaires sociaux pour dialoguer. Et d'autres disent au contraire - et c'est le cas de F. Chérèque - que vous recevez cet après-midi : "Non, non laissez les partenaires sociaux discuter et venez nous aider après".
R- C'est le sujet de nos rencontres : faut-il un agenda partagé ?
Q- Votre religion n'est pas faite ?
R- L'initiative dans le propre de ces consultations c'est de construire ensemble un cheminement qui nous permette d'aller vers des propositions.
Q- Est-ce qu'il faudra mettre un tel texte, un tel droit dans la constitution comme le réclame L. Parisot, la présidente du MEDEF ?
R- Alors ce que souhaite L. Parisot et quelques autres acteurs, la CFDT sur ce sujet a fait un certain nombre de propositions elle aussi, c'est de dire une fois que les partenaires sociaux se seraient mis d'accord sur des sujets essentiels, quel est le rôle et la place du Parlement ? Est-ce que tout simplement le Parlement dit oui ou non ? Ou est-ce que le Parlement conserve un droit d'amendement ? Voilà les sujets extrêmement importants mais qui s'inscrivent aussi dans le débat que nous allons avoir dans les mois qui viennent.
Q- Est-ce que dans ce débat vous liez votre concertation sur le dialogue social et la négociation sur la représentativité des syndicats ? On sait que seuls 5 syndicats depuis 40 ans sont jugés représentatifs.
R- Ce débat sur la représentativité des syndicats qui est un débat important parce qu'il lie, j'allais dire, la considération qu'on aura pour la démocratie sociale. Et moi j'ai beaucoup de considération, je pense que la démocratie sociale c'est quelque chose de tout à fait important.
Q- Donc il faut lier les liens !
R- Le Conseil économique et social rendra fin novembre son rapport sur...
Q- Oui mais c'est tard fin novembre, la CGT que vous avez rencontré...
R- Non je crois que dialogue social, un sens de concertation, modalité de concertation, nous pouvons, j'allais dire, non pas totalement dissocier les deux sujets mais les travailler parallèlement.
Q- C'est ce que vous direz à la CGT qui elle réclame au contraire de les associer ?
R- C'est ce que je dirais à l'ensemble des partenaires sociaux.
Q- Alors J.-L. Borloo veut animer le pôle social de la majorité. Est-ce que ça a une réalité le pôle social ?
R- Ah oui !
Q- Est-ce que ce n'est pas tout l'UMP qui doit être social ?
R- Le pôle social de la majorité d'abord c'est le pôle social au Gouvernement, avec J.-L. Borloo, autour de J.-L. Borloo avec C. Vautrin, j'allais dire l'équipe du pôle social, nous conduisons ce travail. Et puis naturellement nous contribuons à la réflexion de la majorité, à l'intérieur de l'UMP et nous y prenons toute notre place, chacun avec notre sensibilité, la mienne étant issue du gaullisme social.
Q- Est-ce que le chèque transport sera inscrit dans la loi sur la participation comme votre cabinet l'a laissé entendre hier à des représentants de Force Ouvrière ?
R- Nous avons entamé les consultations des partenaires sociaux et tout naturellement le texte participation peut-être le texte qui soit le porteur. Il devrait début octobre commencer à être en débat à l'Assemblée nationale.
Q- Augmenter la prime pour l'emploi c'est bien mais c'est le contribuable qui paye à la place des entreprise les bas salaires.
R- Ce que nous souhaitons faire c'est d'abord renforcer une dynamique enclenchée dès 2000. C'est de favoriser tout retour vers le travail plutôt qu'au revenu de l'assistance. Et cette priorité, cette valeur travail, la prime pour l'emploi l'exprime et le Premier ministre en décidant de la renforcer, en en faisant en quelque sorte pour celui qui est au SMIC un treizième mois, lui donne plus de force.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er septembre 2006
Q- Polémique sur la double peine : Faut-il la rétablir intégralement après l'incident de Sallanches hier ?
R- D'abord il ne faut pas légiférer sous la pulsion des évènements, cela nécessite une réflexion naturellement. Mais je dois dire que pour ma part la double peine ne m'apparaissait pas comme quelque chose de juste tout simplement en tant qu'homme. Mais je dois dire que face à un tel événement il faut réfléchir et tranquillement, sereinement se poser un certain nombre de questions sur l'exécution des peines.
Q- Alors T. Breton attend de très bons chiffres, a t-il dit pour le chômage en juillet. Est-ce que l'on va passer sous la barre des 9 % de la population active au chômage ?
R- En tous les cas, ce que je constate depuis un an, c'est que la tendance 300 000 chômeurs de moins sera bintôt là. 150 000 créations d'emploi sont attendues sur l'année 2006 dans le secteur marchand car c'est d'abord le secteur marchand, quoi qu'on en ai dit, qui est un élément dynamique de cette baisse du chômage : 10 % d'apprentis en plus ces sept premiers mois. Voilà des chiffres qui viennent de m'arriver et 35 % de contrats de professionnalisation en plus.
Q- Beaucoup d'emplois aidés aussi, beaucoup d'argent public... ?
R- Il y a naturellement les emplois aidés qui sont dans le secteur non-marchand qui sont des éléments de retour vers l'emploi parce que ces chiffres là sont aujourd'hui des chiffres encourageants mais en même temps il y a les quartiers dans ce pays, il y a des jeunes, il y a des seniors de plus de 50 ans qui sont au chômage et il faut y répondre.
Q- Passe-t-on en de sous des 9 % ou pas ?
R- On verra ça demain !
Q- Et la barre des 2 millions, on est à 2,186 millions, on peut passer en dessous avant la fin de l'année. Ca vous semble accessible ?
R- En tous les cas nous sommes sur la "pentification vertueuse" que le président de la République en quelque sorte a fixé comme cap pour le Gouvernement qui nous conduit vers les 8 % du taux de chômage.
Q- Alors dans cette "pentification vers les 8 %", est-ce que vous avez tiré les leçons du CPE ? F. Chérèque hier a dit : "Je veux que le Gouvernement tire les leçons du CPE !" Vous avez l'impression de l'avoir fait ?
R- Tout d'abord je crois que le dialogue social est tout à fait indispensable, si nous voulons, j'allais dire construire ensemble ces perspectives du marché du travail nouveau, si nous voulons accélérer le retour vers l'emploi des français...
Q- C'est ça la leçon du CPE, il n'y a pas eu assez de dialogues ?
R- Nous voulons aller vers la compétitivité, mais le dialogue il a existé. Regardez, hier est sorti un décret concernant les seniors et le contrat à durée déterminée pour les seniors de 57 ans et plus, c'est le fruit du dialogue social entre les partenaires sociaux et avec le Gouvernement. Le travail que nous conduisons sur les minima salariaux, eh bien c'est le fruit du dialogue social. La mise en place du rapprochement ANPE-UNEDIC, pour mieux répondre et mieux accompagner le demandeur d'emploi, c'est le fruit du dialogue social...Alors le dialogue social on ne le découvre pas aujourd'hui il faut qu'on lui donne des lieux plus clairement définis. C'est-à-dire quelles sont les vraies instances de concertations ? Un temps qui est le temps du dialogue et sans doute, le Premier ministre l'a dit, le temps politique, le temps médiatique et le temps du dialogue social sont des temps parfois difficiles à concilier. Il faut donc trouver ses conciliations.
Q- Ce temps du dialogue social il commence cet après-midi pour vous puisque vous commencez à recevoir les syndicats. Des réunions qui vont s'étaler jusqu'au 13 septembre, on aura les résultats et vos propositions à la fin du mois de septembre. Vous jouez en fait au démineur de la rentrée sociale en les recevant ?
R- Avec J.-L. Borloo, cet après-midi, nous commençons à recevoir les partenaires sociaux, nous poursuivrons jusqu'à la mi-septembre et puis le 27 septembre devant la Commission nationale de la négociation collective je tirerais des conclusions de cette phase du dialogue bilatéral pouvant déboucher à la suite du rapport de D.-J. Chertier, sur un texte législatif qui permettrait dans notre pays d'atteindre, ce que F. Chérèque hier décrivait dans une tribune dans le journal Le Monde. Le conflit est parfois un élément nécessaire mais passer du temps de la conflictualité au temps du dialogue pour trouver de bons compromis parce que c'est aujourd'hui l'entreprise, la compétitivité qui créée l'emploi. Mais l'emploi ne peut pas se faire dans n'importe quelle condition. Voilà pourquoi il faut sécuriser les parcours professionnels, avoir des salaires qui permettent aux familles de vivre. Et ces réalités là il faut que nous les traitions ensemble.
Q- Mais pourquoi un texte sur le dialogue social il y en a déjà un. Il y a la loi Fillon de mai 2004, c'était hier 2004.
R- La loi Fillon de mai 2004 pose le principe du dialogue mais je rappelle que la loi Fillon prévoit la procédure des accords notamment mais pas ce temps de préparation. Toute modification importante portant notamment sur la relation du travail, sur l'organisation des relations du travail doit faire l'objet d'un temps de dialogue soit entre les partenaires sociaux soit entre les partenaires sociaux et l'État...
Q- Alors qui doit prendre la main ?
R- Donc redéfinir le rôle...
Q- Oui mais qui doit prendre la main ? Parce que certains disent c'est l'État qui doit proposer une réforme mais on laisse du temps aux partenaires sociaux pour dialoguer. Et d'autres disent au contraire - et c'est le cas de F. Chérèque - que vous recevez cet après-midi : "Non, non laissez les partenaires sociaux discuter et venez nous aider après".
R- C'est le sujet de nos rencontres : faut-il un agenda partagé ?
Q- Votre religion n'est pas faite ?
R- L'initiative dans le propre de ces consultations c'est de construire ensemble un cheminement qui nous permette d'aller vers des propositions.
Q- Est-ce qu'il faudra mettre un tel texte, un tel droit dans la constitution comme le réclame L. Parisot, la présidente du MEDEF ?
R- Alors ce que souhaite L. Parisot et quelques autres acteurs, la CFDT sur ce sujet a fait un certain nombre de propositions elle aussi, c'est de dire une fois que les partenaires sociaux se seraient mis d'accord sur des sujets essentiels, quel est le rôle et la place du Parlement ? Est-ce que tout simplement le Parlement dit oui ou non ? Ou est-ce que le Parlement conserve un droit d'amendement ? Voilà les sujets extrêmement importants mais qui s'inscrivent aussi dans le débat que nous allons avoir dans les mois qui viennent.
Q- Est-ce que dans ce débat vous liez votre concertation sur le dialogue social et la négociation sur la représentativité des syndicats ? On sait que seuls 5 syndicats depuis 40 ans sont jugés représentatifs.
R- Ce débat sur la représentativité des syndicats qui est un débat important parce qu'il lie, j'allais dire, la considération qu'on aura pour la démocratie sociale. Et moi j'ai beaucoup de considération, je pense que la démocratie sociale c'est quelque chose de tout à fait important.
Q- Donc il faut lier les liens !
R- Le Conseil économique et social rendra fin novembre son rapport sur...
Q- Oui mais c'est tard fin novembre, la CGT que vous avez rencontré...
R- Non je crois que dialogue social, un sens de concertation, modalité de concertation, nous pouvons, j'allais dire, non pas totalement dissocier les deux sujets mais les travailler parallèlement.
Q- C'est ce que vous direz à la CGT qui elle réclame au contraire de les associer ?
R- C'est ce que je dirais à l'ensemble des partenaires sociaux.
Q- Alors J.-L. Borloo veut animer le pôle social de la majorité. Est-ce que ça a une réalité le pôle social ?
R- Ah oui !
Q- Est-ce que ce n'est pas tout l'UMP qui doit être social ?
R- Le pôle social de la majorité d'abord c'est le pôle social au Gouvernement, avec J.-L. Borloo, autour de J.-L. Borloo avec C. Vautrin, j'allais dire l'équipe du pôle social, nous conduisons ce travail. Et puis naturellement nous contribuons à la réflexion de la majorité, à l'intérieur de l'UMP et nous y prenons toute notre place, chacun avec notre sensibilité, la mienne étant issue du gaullisme social.
Q- Est-ce que le chèque transport sera inscrit dans la loi sur la participation comme votre cabinet l'a laissé entendre hier à des représentants de Force Ouvrière ?
R- Nous avons entamé les consultations des partenaires sociaux et tout naturellement le texte participation peut-être le texte qui soit le porteur. Il devrait début octobre commencer à être en débat à l'Assemblée nationale.
Q- Augmenter la prime pour l'emploi c'est bien mais c'est le contribuable qui paye à la place des entreprise les bas salaires.
R- Ce que nous souhaitons faire c'est d'abord renforcer une dynamique enclenchée dès 2000. C'est de favoriser tout retour vers le travail plutôt qu'au revenu de l'assistance. Et cette priorité, cette valeur travail, la prime pour l'emploi l'exprime et le Premier ministre en décidant de la renforcer, en en faisant en quelque sorte pour celui qui est au SMIC un treizième mois, lui donne plus de force.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er septembre 2006
Q- Polémique sur la double peine : Faut-il la rétablir intégralement après l'incident de Sallanches hier ?
R- D'abord il ne faut pas légiférer sous la pulsion des évènements, cela nécessite une réflexion naturellement. Mais je dois dire que pour ma part la double peine ne m'apparaissait pas comme quelque chose de juste tout simplement en tant qu'homme. Mais je dois dire que face à un tel événement il faut réfléchir et tranquillement, sereinement se poser un certain nombre de questions sur l'exécution des peines.
Q- Alors T. Breton attend de très bons chiffres, a t-il dit pour le chômage en juillet. Est-ce que l'on va passer sous la barre des 9 % de la population active au chômage ?
R- En tous les cas, ce que je constate depuis un an, c'est que la tendance 300 000 chômeurs de moins sera bintôt là. 150 000 créations d'emploi sont attendues sur l'année 2006 dans le secteur marchand car c'est d'abord le secteur marchand, quoi qu'on en ai dit, qui est un élément dynamique de cette baisse du chômage : 10 % d'apprentis en plus ces sept premiers mois. Voilà des chiffres qui viennent de m'arriver et 35 % de contrats de professionnalisation en plus.
Q- Beaucoup d'emplois aidés aussi, beaucoup d'argent public... ?
R- Il y a naturellement les emplois aidés qui sont dans le secteur non-marchand qui sont des éléments de retour vers l'emploi parce que ces chiffres là sont aujourd'hui des chiffres encourageants mais en même temps il y a les quartiers dans ce pays, il y a des jeunes, il y a des seniors de plus de 50 ans qui sont au chômage et il faut y répondre.
Q- Passe-t-on en de sous des 9 % ou pas ?
R- On verra ça demain !
Q- Et la barre des 2 millions, on est à 2,186 millions, on peut passer en dessous avant la fin de l'année. Ca vous semble accessible ?
R- En tous les cas nous sommes sur la "pentification vertueuse" que le président de la République en quelque sorte a fixé comme cap pour le Gouvernement qui nous conduit vers les 8 % du taux de chômage.
Q- Alors dans cette "pentification vers les 8 %", est-ce que vous avez tiré les leçons du CPE ? F. Chérèque hier a dit : "Je veux que le Gouvernement tire les leçons du CPE !" Vous avez l'impression de l'avoir fait ?
R- Tout d'abord je crois que le dialogue social est tout à fait indispensable, si nous voulons, j'allais dire construire ensemble ces perspectives du marché du travail nouveau, si nous voulons accélérer le retour vers l'emploi des français...
Q- C'est ça la leçon du CPE, il n'y a pas eu assez de dialogues ?
R- Nous voulons aller vers la compétitivité, mais le dialogue il a existé. Regardez, hier est sorti un décret concernant les seniors et le contrat à durée déterminée pour les seniors de 57 ans et plus, c'est le fruit du dialogue social entre les partenaires sociaux et avec le Gouvernement. Le travail que nous conduisons sur les minima salariaux, eh bien c'est le fruit du dialogue social. La mise en place du rapprochement ANPE-UNEDIC, pour mieux répondre et mieux accompagner le demandeur d'emploi, c'est le fruit du dialogue social...Alors le dialogue social on ne le découvre pas aujourd'hui il faut qu'on lui donne des lieux plus clairement définis. C'est-à-dire quelles sont les vraies instances de concertations ? Un temps qui est le temps du dialogue et sans doute, le Premier ministre l'a dit, le temps politique, le temps médiatique et le temps du dialogue social sont des temps parfois difficiles à concilier. Il faut donc trouver ses conciliations.
Q- Ce temps du dialogue social il commence cet après-midi pour vous puisque vous commencez à recevoir les syndicats. Des réunions qui vont s'étaler jusqu'au 13 septembre, on aura les résultats et vos propositions à la fin du mois de septembre. Vous jouez en fait au démineur de la rentrée sociale en les recevant ?
R- Avec J.-L. Borloo, cet après-midi, nous commençons à recevoir les partenaires sociaux, nous poursuivrons jusqu'à la mi-septembre et puis le 27 septembre devant la Commission nationale de la négociation collective je tirerais des conclusions de cette phase du dialogue bilatéral pouvant déboucher à la suite du rapport de D.-J. Chertier, sur un texte législatif qui permettrait dans notre pays d'atteindre, ce que F. Chérèque hier décrivait dans une tribune dans le journal Le Monde. Le conflit est parfois un élément nécessaire mais passer du temps de la conflictualité au temps du dialogue pour trouver de bons compromis parce que c'est aujourd'hui l'entreprise, la compétitivité qui créée l'emploi. Mais l'emploi ne peut pas se faire dans n'importe quelle condition. Voilà pourquoi il faut sécuriser les parcours professionnels, avoir des salaires qui permettent aux familles de vivre. Et ces réalités là il faut que nous les traitions ensemble.
Q- Mais pourquoi un texte sur le dialogue social il y en a déjà un. Il y a la loi Fillon de mai 2004, c'était hier 2004.
R- La loi Fillon de mai 2004 pose le principe du dialogue mais je rappelle que la loi Fillon prévoit la procédure des accords notamment mais pas ce temps de préparation. Toute modification importante portant notamment sur la relation du travail, sur l'organisation des relations du travail doit faire l'objet d'un temps de dialogue soit entre les partenaires sociaux soit entre les partenaires sociaux et l'État...
Q- Alors qui doit prendre la main ?
R- Donc redéfinir le rôle...
Q- Oui mais qui doit prendre la main ? Parce que certains disent c'est l'État qui doit proposer une réforme mais on laisse du temps aux partenaires sociaux pour dialoguer. Et d'autres disent au contraire - et c'est le cas de F. Chérèque - que vous recevez cet après-midi : "Non, non laissez les partenaires sociaux discuter et venez nous aider après".
R- C'est le sujet de nos rencontres : faut-il un agenda partagé ?
Q- Votre religion n'est pas faite ?
R- L'initiative dans le propre de ces consultations c'est de construire ensemble un cheminement qui nous permette d'aller vers des propositions.
Q- Est-ce qu'il faudra mettre un tel texte, un tel droit dans la constitution comme le réclame L. Parisot, la présidente du MEDEF ?
R- Alors ce que souhaite L. Parisot et quelques autres acteurs, la CFDT sur ce sujet a fait un certain nombre de propositions elle aussi, c'est de dire une fois que les partenaires sociaux se seraient mis d'accord sur des sujets essentiels, quel est le rôle et la place du Parlement ? Est-ce que tout simplement le Parlement dit oui ou non ? Ou est-ce que le Parlement conserve un droit d'amendement ? Voilà les sujets extrêmement importants mais qui s'inscrivent aussi dans le débat que nous allons avoir dans les mois qui viennent.
Q- Est-ce que dans ce débat vous liez votre concertation sur le dialogue social et la négociation sur la représentativité des syndicats ? On sait que seuls 5 syndicats depuis 40 ans sont jugés représentatifs.
R- Ce débat sur la représentativité des syndicats qui est un débat important parce qu'il lie, j'allais dire, la considération qu'on aura pour la démocratie sociale. Et moi j'ai beaucoup de considération, je pense que la démocratie sociale c'est quelque chose de tout à fait important.
Q- Donc il faut lier les liens !
R- Le Conseil économique et social rendra fin novembre son rapport sur...
Q- Oui mais c'est tard fin novembre, la CGT que vous avez rencontré...
R- Non je crois que dialogue social, un sens de concertation, modalité de concertation, nous pouvons, j'allais dire, non pas totalement dissocier les deux sujets mais les travailler parallèlement.
Q- C'est ce que vous direz à la CGT qui elle réclame au contraire de les associer ?
R- C'est ce que je dirais à l'ensemble des partenaires sociaux.
Q- Alors J.-L. Borloo veut animer le pôle social de la majorité. Est-ce que ça a une réalité le pôle social ?
R- Ah oui !
Q- Est-ce que ce n'est pas tout l'UMP qui doit être social ?
R- Le pôle social de la majorité d'abord c'est le pôle social au Gouvernement, avec J.-L. Borloo, autour de J.-L. Borloo avec C. Vautrin, j'allais dire l'équipe du pôle social, nous conduisons ce travail. Et puis naturellement nous contribuons à la réflexion de la majorité, à l'intérieur de l'UMP et nous y prenons toute notre place, chacun avec notre sensibilité, la mienne étant issue du gaullisme social.
Q- Est-ce que le chèque transport sera inscrit dans la loi sur la participation comme votre cabinet l'a laissé entendre hier à des représentants de Force Ouvrière ?
R- Nous avons entamé les consultations des partenaires sociaux et tout naturellement le texte participation peut-être le texte qui soit le porteur. Il devrait début octobre commencer à être en débat à l'Assemblée nationale.
Q- Augmenter la prime pour l'emploi c'est bien mais c'est le contribuable qui paye à la place des entreprise les bas salaires.
R- Ce que nous souhaitons faire c'est d'abord renforcer une dynamique enclenchée dès 2000. C'est de favoriser tout retour vers le travail plutôt qu'au revenu de l'assistance. Et cette priorité, cette valeur travail, la prime pour l'emploi l'exprime et le Premier ministre en décidant de la renforcer, en en faisant en quelque sorte pour celui qui est au SMIC un treizième mois, lui donne plus de force.Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 1er septembre 2006