Texte intégral
C. Barbier - T. Breton, bonjour. N. Sarkozy a pourfendu hier les 35 heures, vous partagez son point de vue ?
R - Cela a coûté 120 milliards d'euros, à la France, c'est 10 % de l'endettement de notre Nation.
Q - ..Donc on les supprime l'an prochain.
R - Que les socialistes nous ont légué, on a commencé à corriger avec J.-P. Raffarin assez significativement l'effet pervers parce qu'on peut travailler désormais plus que 35 heures, mais c'est vrai que cela a coûté très cher au pays.
Q - 47 milliards d'euros de déficits budgétaires, cette année ; 43 à 44 a promis J.-F. Copé hier sur LCI. Reprenez-vous cet engagement à votre compte ?
R - Je dirais même plutôt plus près de 43 que de 44.
Q - Et on pourra faire moins ?
R - On peut toujours essayer de faire moins, mais c'est l'objectif que je me suis fixé.
Q - Alors, suppression des charges au niveau du SMIC pour les entreprises de moins de vingt salariés, c'était un peu l'annonce de la semaine et pourtant cette politique de baisse des charges est critiquée par la Cour des Comptes ; "elle n'est pas efficace en création d'emplois", nous dit-elle. Que répondez-vous ?
R - Je réponds qu'il faut regarder à qui cela s'adresse. Cette mesure s'adresse aux très petites entreprises, vous savez celles qui ont créé tant d'emplois en France, celles qui créent tant d'emplois en France. La Cour des Comptes a raison : si on le fait de façon indifférenciée, alors effectivement cette mesure n'est peut-être pas la meilleure. Si par contre, on la cible - on ne peut pas faire moins que cibler les entreprises entre zéro et vingt salariés ; ça, c'est vraiment cibler - alors là, effectivement, c'est un accompagnement. C'est précisément sur cette cible que le gouvernement a proposé le contrat "nouvelles embauches" avec près de 60.000 contrats nouveaux qui ont été créés, qui n'auraient jamais existé, si cette mesure n'avait pas existé. Je crois qu'il faut aller plus loin. On va plus loin sur cette population, les petits commerçants, les artisans ceux qui embauchent tellement pour les inciter à aller davantage de l'avant. Mais c'est vrai, au-delà de vingt, cela aurait été sans doute moins efficace.
Q - Vous ferez une étude d'impact précise comme le réclament P. Méhaignerie, avant le premier juillet 2007.
R - On a déjà énormément travaillé, mais on va rencontrer P. Méhaignerie et on échangera avec lui toutes les informations qui sont à notre disposition.
Q - Vous dites que le contrat "nouvelles embauches" c'est 60 000 emplois créés.
R - Au moins.
Q - Etendez-le aux entreprises de moins de cinquante salariés comme le réclamait ici même hier L. Parisot, la présidente du MEDEF.
R - Vous savez, L. Parisot est encore un peu réservée. Moi je voulais aller beaucoup loin qu'elle avec mes services à Bercy c'est jusqu'à 250 salariés que nous avons étudiés, parce que dans la vie politique, il y a un temps pour tout. C'est comme dans la vie tout court du reste : il y a un temps où l'on peut faire les choses et il y a un temps où il faut les faire après. Alors on peut faire les choses notamment, des réformes aussi profondes que celle qui a prévalu la mise en oeuvre du CNE, à un an et demi des présidentielles ; à six mois, non, le temps n'est plus là pour ça. Par contre, tout de suite après les présidentielles, oui, je crois que la fenêtre se rouvrira. Moi, en tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que j'ai fait travailler mes services, et tout le monde le sait, sur une extension du CNE, négociée bien sûr, concertée avec les partenaires sociaux, au-delà des vingt voire même des cinquante. Mais ça, ce sera pour le temps d'après.
Q - Est-ce la banque centrale européenne avec sa politique de taux d'intérêts nuit à l'économie européenne et notamment française ?
R - Je constate qu'aujourd'hui l'euro a une valeur qui est à sa pleine valeur, et donc il faut être vigilant et qu'il ne sorte pas de cette valeur. C'est vrai que nous en parlons très souvent avec l'ensemble de mes collègues, ministres de l'économie de l'euro groupe, tous les mois, et notamment avec le président de la Banque Centrale Européenne. On est très attentifs aux évolutions de marché. On est très attentifs également au fait qu'il n'y a pas d'effet de second tour, c'est à dire que l'inflation est très bien maîtrisée. Je le redis, l'inflation est très bien maîtrisée, en France et en Europe, donc aujourd'hui oui il faut être très attentif sur les évolutions. Je suis du reste très satisfait que la Banque Centrale n'ait pas relevé ses taux hier, lorsqu'elle s'est réunie. Mais nous sommes attentifs et vigilants.
Q - N. Sarkozy veut une large suppression des droits de succession, vous n'êtes pas d'accord. Pourquoi ?
R - C'est la même chose, c'est moi qui ait fait étudier cette mesure, elle est prête, mais voyez-vous on ne peut pas tout faire.
Q - Cela coûte trop cher ?
R - Il faut choisir. Quand je fais un budget, maintenant je commence à avoir l'habitude, je fais travailler mes équipes sur différents chantiers. Après cela, on en retient trois à quatre sur les dix ou douze que nous avons étudiés ; on en discute avec le Premier ministre, et puis sur les trois ou quatre on en retient un ou deux. On a des moyens assez limités l'année prochaine, puisque nous avons la très grande réforme fiscale, et que toutes les marges de manoeuvre supplémentaires, le Premier ministre a souhaité, et sur ma recommandation, qu'on les mette sur la consommation. Donc, on ne pouvait pas tout mettre. Eh bien, ce sera pour après, mais c'est prêt, donc si nous avons la majorité qui convient - et j'en suis sûr - en 2007, on pourra le faire. Il y a un temps pour tout.
Q - Le travail parlementaire sur la fusion Suez-GDF a commencé cette semaine, F. Bayrou votera contre, il l'a dit. Que lui répondez-vous ?
R - Je lui réponds qu'il avait déjà voté contre le budget l'année dernière, que j'ai présenté parce qu'il l'estimait insincère en disant que, entre 2 et 2,5 % de croissance - ce qui étaient des prévisions -, jamais je ne les atteindrai ; donc il était insincère donc il voterait contre. Je lui redis qu'il apprenne de l'expérience, on peut se tromper, mais ne recommençons par deux fois la même erreur. Et si on a fait un travail très important avec l'ensemble des parlementaires, il s'agit de l'intérêt de la France.
Q - C'est son vote personnel.
R - Il s'agit de l'intérêt des consommateurs. C'est sûr, c'est son vote personnel, mais il s'agit de l'intérêt de la France, il s'agit de l'intérêt des consommateurs, il s'agit de donner à notre pays la possibilité d'avoir une entreprise de taille mondiale qui permettra de faire baisser les prix pour les consommateurs. C'est mon combat, c'est le combat que je mène au nom du gouvernement. Je peux vous dire qu'aujourd'hui il y a une très large majorité de députés qui soutiennent ce projet. Mais ce n'était pas gagné, je vous l'accorde.
Q - Mais ce n'est pas encore gagné, il va y avoir des dizaines de milliers d'amendements...
R - Je parle de la majorité. Ce n'était pas gagné, parce que chacun - et c'était bien légitime - et les autres avaient des questions. J'ai passé tout l'été à les recevoir. On arrive maintenant unis au moment où le Parti Socialiste est totalement désuni sur des projets qui n'existent pas. Sur un projet important pour le gouvernement et le pays nous arriverons unis, oui on va débattre.
Q - Vous passerez par le 49.3, vous le savez. Il y aura tellement d'amendements et tellement de contestations.
R - Vous savez, là-dessus, c'est vrai, il y a 110 000 amendements, c'est un record historique, nous dit-on, aussi bien en France que dans le monde.
Q - Six ans et quelques jours de débats, si on regarde tous les amendements.
R - Oui, mais uniquement pour l'Assemblée, et si on y inscrit le Sénat c'est douze ans parce que je vous rappelle qu'il faut aller au Sénat. Donc c'est effectivement douze ans de débat parlementaire.
Q - Donc le 49.3 ?
R - Douze ans de débats parlementaires, cela veut donc dire que les socialistes et les communistes proposent comme projet démocratique à la France de passer les six prochaines années - tiens, eh bien ça y est, on l'a, le projet de la prochaine présidentielle -, six ans au parlement sur un texte et un article. Eh bien voilà on l'a trouvé... Les Français vont juger, ils vont juger, est-ce qu'on va passer six ans au Parlement lors du prochain quinquennat, à discuter de cela, ou est-ce qu'on veut avoir un vrai débat parlementaire. Non, non, non la raison va revenir. Quand les Françaises et les Français vont se rendre compte qu'on nous demande de passer des heures et des heures pour discuter du fait que l'Etat a le droit de baisser à 69,8 - 69,7. Oui, mais ça va être ça.
Q - La gauche a trouvé un allié hier en G. Mestrallet. Il a déclaré sur LCI que c'est le marché qui déciderait du prix du gaz et non la structure du capital. Donc, l'Etat ne pourrait pas garantir...
R - Non, ce n'est pas ce qu'il a dit, non l'Etat... Là, encore une fois, il faut être précis ce que G. Mestrallet a dit, c'est que les prix d'achat du gaz doivent être répercutés aux consommateurs. Mais cela existe depuis toujours. Vous savez quand les tarifs du gaz ont le plus augmenté ? C'était en 2000, sous L. Jospin, 30 % alors que l'entreprise était à 100 % publique, simplement parce que Gaz de France achète et doit revendre au prix. Alors, comme on sera plus grand, on achètera moins cher.
Q - Est-ce vrai qu'une banque publique russe a pris 5 % du capital d'EADS ?
R - Ecoutez j'ai lu ça, oui, quelque part.
Q - Vous ne confirmez pas ?
R - Je ne confirme pas, je l'ai lu. Voilà !
Q - Alors dernière question, en remplacement : N. Sarkozy est contre le mariage homosexuel, mais il veut un système fiscal pour qu'il y ait égalité entre les couples homosexuels et hétérosexuels. Quelle est votre position ?
R - Cela me semble une bonne proposition.
Q - Non au mariage, mais oui à un dispositif fiscal ?
R - Absolument.
Q - Après 2007, vous continuerez à faire de la politique ?
R - Cela dépendra.
Q - Si la droite gagnait ?
R - Ah ça, je vous confirme que si la gauche gagnait, la réponse vous la connaissez. En fait, cela dépendra.
Q - Si la droite gagnait ?
R - En fait, cela dépendra de ce que l'on me demandera. Mais je vais vous dire : j'aime bien servir mon pays, j'aime bien faire ce que je fais pour mes compatriotes et j'aime bien essayer de redonner un sens économique à la France. Et oui, je crois que la France est dans de bons rails du point de vue économique.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4septembre 2006
R - Cela a coûté 120 milliards d'euros, à la France, c'est 10 % de l'endettement de notre Nation.
Q - ..Donc on les supprime l'an prochain.
R - Que les socialistes nous ont légué, on a commencé à corriger avec J.-P. Raffarin assez significativement l'effet pervers parce qu'on peut travailler désormais plus que 35 heures, mais c'est vrai que cela a coûté très cher au pays.
Q - 47 milliards d'euros de déficits budgétaires, cette année ; 43 à 44 a promis J.-F. Copé hier sur LCI. Reprenez-vous cet engagement à votre compte ?
R - Je dirais même plutôt plus près de 43 que de 44.
Q - Et on pourra faire moins ?
R - On peut toujours essayer de faire moins, mais c'est l'objectif que je me suis fixé.
Q - Alors, suppression des charges au niveau du SMIC pour les entreprises de moins de vingt salariés, c'était un peu l'annonce de la semaine et pourtant cette politique de baisse des charges est critiquée par la Cour des Comptes ; "elle n'est pas efficace en création d'emplois", nous dit-elle. Que répondez-vous ?
R - Je réponds qu'il faut regarder à qui cela s'adresse. Cette mesure s'adresse aux très petites entreprises, vous savez celles qui ont créé tant d'emplois en France, celles qui créent tant d'emplois en France. La Cour des Comptes a raison : si on le fait de façon indifférenciée, alors effectivement cette mesure n'est peut-être pas la meilleure. Si par contre, on la cible - on ne peut pas faire moins que cibler les entreprises entre zéro et vingt salariés ; ça, c'est vraiment cibler - alors là, effectivement, c'est un accompagnement. C'est précisément sur cette cible que le gouvernement a proposé le contrat "nouvelles embauches" avec près de 60.000 contrats nouveaux qui ont été créés, qui n'auraient jamais existé, si cette mesure n'avait pas existé. Je crois qu'il faut aller plus loin. On va plus loin sur cette population, les petits commerçants, les artisans ceux qui embauchent tellement pour les inciter à aller davantage de l'avant. Mais c'est vrai, au-delà de vingt, cela aurait été sans doute moins efficace.
Q - Vous ferez une étude d'impact précise comme le réclament P. Méhaignerie, avant le premier juillet 2007.
R - On a déjà énormément travaillé, mais on va rencontrer P. Méhaignerie et on échangera avec lui toutes les informations qui sont à notre disposition.
Q - Vous dites que le contrat "nouvelles embauches" c'est 60 000 emplois créés.
R - Au moins.
Q - Etendez-le aux entreprises de moins de cinquante salariés comme le réclamait ici même hier L. Parisot, la présidente du MEDEF.
R - Vous savez, L. Parisot est encore un peu réservée. Moi je voulais aller beaucoup loin qu'elle avec mes services à Bercy c'est jusqu'à 250 salariés que nous avons étudiés, parce que dans la vie politique, il y a un temps pour tout. C'est comme dans la vie tout court du reste : il y a un temps où l'on peut faire les choses et il y a un temps où il faut les faire après. Alors on peut faire les choses notamment, des réformes aussi profondes que celle qui a prévalu la mise en oeuvre du CNE, à un an et demi des présidentielles ; à six mois, non, le temps n'est plus là pour ça. Par contre, tout de suite après les présidentielles, oui, je crois que la fenêtre se rouvrira. Moi, en tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que j'ai fait travailler mes services, et tout le monde le sait, sur une extension du CNE, négociée bien sûr, concertée avec les partenaires sociaux, au-delà des vingt voire même des cinquante. Mais ça, ce sera pour le temps d'après.
Q - Est-ce la banque centrale européenne avec sa politique de taux d'intérêts nuit à l'économie européenne et notamment française ?
R - Je constate qu'aujourd'hui l'euro a une valeur qui est à sa pleine valeur, et donc il faut être vigilant et qu'il ne sorte pas de cette valeur. C'est vrai que nous en parlons très souvent avec l'ensemble de mes collègues, ministres de l'économie de l'euro groupe, tous les mois, et notamment avec le président de la Banque Centrale Européenne. On est très attentifs aux évolutions de marché. On est très attentifs également au fait qu'il n'y a pas d'effet de second tour, c'est à dire que l'inflation est très bien maîtrisée. Je le redis, l'inflation est très bien maîtrisée, en France et en Europe, donc aujourd'hui oui il faut être très attentif sur les évolutions. Je suis du reste très satisfait que la Banque Centrale n'ait pas relevé ses taux hier, lorsqu'elle s'est réunie. Mais nous sommes attentifs et vigilants.
Q - N. Sarkozy veut une large suppression des droits de succession, vous n'êtes pas d'accord. Pourquoi ?
R - C'est la même chose, c'est moi qui ait fait étudier cette mesure, elle est prête, mais voyez-vous on ne peut pas tout faire.
Q - Cela coûte trop cher ?
R - Il faut choisir. Quand je fais un budget, maintenant je commence à avoir l'habitude, je fais travailler mes équipes sur différents chantiers. Après cela, on en retient trois à quatre sur les dix ou douze que nous avons étudiés ; on en discute avec le Premier ministre, et puis sur les trois ou quatre on en retient un ou deux. On a des moyens assez limités l'année prochaine, puisque nous avons la très grande réforme fiscale, et que toutes les marges de manoeuvre supplémentaires, le Premier ministre a souhaité, et sur ma recommandation, qu'on les mette sur la consommation. Donc, on ne pouvait pas tout mettre. Eh bien, ce sera pour après, mais c'est prêt, donc si nous avons la majorité qui convient - et j'en suis sûr - en 2007, on pourra le faire. Il y a un temps pour tout.
Q - Le travail parlementaire sur la fusion Suez-GDF a commencé cette semaine, F. Bayrou votera contre, il l'a dit. Que lui répondez-vous ?
R - Je lui réponds qu'il avait déjà voté contre le budget l'année dernière, que j'ai présenté parce qu'il l'estimait insincère en disant que, entre 2 et 2,5 % de croissance - ce qui étaient des prévisions -, jamais je ne les atteindrai ; donc il était insincère donc il voterait contre. Je lui redis qu'il apprenne de l'expérience, on peut se tromper, mais ne recommençons par deux fois la même erreur. Et si on a fait un travail très important avec l'ensemble des parlementaires, il s'agit de l'intérêt de la France.
Q - C'est son vote personnel.
R - Il s'agit de l'intérêt des consommateurs. C'est sûr, c'est son vote personnel, mais il s'agit de l'intérêt de la France, il s'agit de l'intérêt des consommateurs, il s'agit de donner à notre pays la possibilité d'avoir une entreprise de taille mondiale qui permettra de faire baisser les prix pour les consommateurs. C'est mon combat, c'est le combat que je mène au nom du gouvernement. Je peux vous dire qu'aujourd'hui il y a une très large majorité de députés qui soutiennent ce projet. Mais ce n'était pas gagné, je vous l'accorde.
Q - Mais ce n'est pas encore gagné, il va y avoir des dizaines de milliers d'amendements...
R - Je parle de la majorité. Ce n'était pas gagné, parce que chacun - et c'était bien légitime - et les autres avaient des questions. J'ai passé tout l'été à les recevoir. On arrive maintenant unis au moment où le Parti Socialiste est totalement désuni sur des projets qui n'existent pas. Sur un projet important pour le gouvernement et le pays nous arriverons unis, oui on va débattre.
Q - Vous passerez par le 49.3, vous le savez. Il y aura tellement d'amendements et tellement de contestations.
R - Vous savez, là-dessus, c'est vrai, il y a 110 000 amendements, c'est un record historique, nous dit-on, aussi bien en France que dans le monde.
Q - Six ans et quelques jours de débats, si on regarde tous les amendements.
R - Oui, mais uniquement pour l'Assemblée, et si on y inscrit le Sénat c'est douze ans parce que je vous rappelle qu'il faut aller au Sénat. Donc c'est effectivement douze ans de débat parlementaire.
Q - Donc le 49.3 ?
R - Douze ans de débats parlementaires, cela veut donc dire que les socialistes et les communistes proposent comme projet démocratique à la France de passer les six prochaines années - tiens, eh bien ça y est, on l'a, le projet de la prochaine présidentielle -, six ans au parlement sur un texte et un article. Eh bien voilà on l'a trouvé... Les Français vont juger, ils vont juger, est-ce qu'on va passer six ans au Parlement lors du prochain quinquennat, à discuter de cela, ou est-ce qu'on veut avoir un vrai débat parlementaire. Non, non, non la raison va revenir. Quand les Françaises et les Français vont se rendre compte qu'on nous demande de passer des heures et des heures pour discuter du fait que l'Etat a le droit de baisser à 69,8 - 69,7. Oui, mais ça va être ça.
Q - La gauche a trouvé un allié hier en G. Mestrallet. Il a déclaré sur LCI que c'est le marché qui déciderait du prix du gaz et non la structure du capital. Donc, l'Etat ne pourrait pas garantir...
R - Non, ce n'est pas ce qu'il a dit, non l'Etat... Là, encore une fois, il faut être précis ce que G. Mestrallet a dit, c'est que les prix d'achat du gaz doivent être répercutés aux consommateurs. Mais cela existe depuis toujours. Vous savez quand les tarifs du gaz ont le plus augmenté ? C'était en 2000, sous L. Jospin, 30 % alors que l'entreprise était à 100 % publique, simplement parce que Gaz de France achète et doit revendre au prix. Alors, comme on sera plus grand, on achètera moins cher.
Q - Est-ce vrai qu'une banque publique russe a pris 5 % du capital d'EADS ?
R - Ecoutez j'ai lu ça, oui, quelque part.
Q - Vous ne confirmez pas ?
R - Je ne confirme pas, je l'ai lu. Voilà !
Q - Alors dernière question, en remplacement : N. Sarkozy est contre le mariage homosexuel, mais il veut un système fiscal pour qu'il y ait égalité entre les couples homosexuels et hétérosexuels. Quelle est votre position ?
R - Cela me semble une bonne proposition.
Q - Non au mariage, mais oui à un dispositif fiscal ?
R - Absolument.
Q - Après 2007, vous continuerez à faire de la politique ?
R - Cela dépendra.
Q - Si la droite gagnait ?
R - Ah ça, je vous confirme que si la gauche gagnait, la réponse vous la connaissez. En fait, cela dépendra.
Q - Si la droite gagnait ?
R - En fait, cela dépendra de ce que l'on me demandera. Mais je vais vous dire : j'aime bien servir mon pays, j'aime bien faire ce que je fais pour mes compatriotes et j'aime bien essayer de redonner un sens économique à la France. Et oui, je crois que la France est dans de bons rails du point de vue économique.
Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4septembre 2006