Texte intégral
Jean-Michel Aphatie : Bonjour François Hollande. Dix millions d'élèves font leur rentrée des classes et les enseignants annoncent déjà une grève pour le 28 septembre. C'est terrible non ?
François Hollande : Ce qui est terrible, c'est de ne pas donner confiance aux enseignants dans l'école de la République et c'est de laisser des parents également dans le doute. C'est une rentrée scolaire sans ambition. Quelle est-elle ? La lutte contre l'échec scolaire ? On voudrait que ce soit finalement la seule perspective et il n'y a aucun moyen correspondant. Est-ce que c'est une rentrée scolaire de l'excellence ? On voudrait bien que ça conduise aux meilleures qualifications, aux meilleurs diplômes où sont faits les investissements. Ça devrait être une rentrée scolaire qui mobilise l'ensemble de la communauté éducative. Bien sûr les parents, les enseignants, les élèves quand ils ont l'âge pour y participer, mais aussi les collectivités locales : les régions, les départements, les communes qui font beaucoup pour investir dans l'école de la République. Il n'y a rien.
Et puis, ça devrait être une rentrée scolaire qui ouvre de nouvelles perspectives. Nous, nous faisons la proposition, les socialistes, d'avoir une préscolarisation dès 3 ans obligatoire, parce c'est un des moyens, on le sait, pour réduire les inégalités à l'école. On fait une autre proposition, que j'aurais bien voulu voir reprendre, si elle avait été possible. Reprise, pardon. Si elle avait été possible, c'est l'aide scolaire gratuite parce qu'on sait bien qu'il y a aujourd'hui des disparités considérables entre les parents pour mener à bien, justement, le suivi des élèves.
Jean-Michel Aphatie : Et la grève ça va arranger quelque chose, vous croyez ?
François Hollande : La grève, c'est toujours l'ultime recours. Vous avez dit qu'elle était annoncée pour la fin du mois, eh bien que le ministre de l'Education nationale reçoive les syndicats et trouve des réponses.
Jean-Michel Aphatie : Ecoutez ceci, François Hollande : (extrait chanson Johnny Hallyday : "Qu'on me donne l'envie"). Voyez, l'idole des jeunes soutient Nicolas Sarkozy. Ça vous embête ?
François Hollande : L'idole, c'était de mon temps. Que dis-je, de mon temps...
Jean-Michel Aphatie : Mais vous êtes jeune encore...
François Hollande : C'était mon grand cousin, je n'ose pas dire mon jeune père qui écoutait Johnny Hallyday.
Jean-Michel Aphatie : Ca y est, vous attaquez Johnny Hallyday, ce lundi, vous êtes en forme.
François Hollande : Pas du tout, mais, vous me dites l'idole des jeunes.
Jean-Michel Aphatie : C'est comme ça qu'on l'appelle.
François Hollande : "L'idole des jeunes", c'est une chanson qui doit remonter aux années soixante, franchement, ce n'est pas là que l'on a forcément...
Jean-Michel Aphatie : Ca vous ennuie que Johnny Hallyday soutienne Nicolas Sarkozy ?
François Hollande : Mais, attendez. Je ne veux pas ici faire de polémique avec Johnny Hallyday, j'ai un grand respect pour le chanteur, mais, il me semble qu'il a toujours soutenu les candidats de droite. Il était avec Jacques Chirac pour les élections de 88, 95, 2002. Il est même un supporter. Je suis même triste que ça soit le cas. Il était un supporter de Bernadette Chirac, il allait même faire des concerts. Il a toujours été un supporter de droite et il a bien le droit. Mais, écoutez franchement, on ne s'adresse pas aux jeunes simplement en montrant telle ou telle vedette tout à fait considérable. On s'adresse aux jeunes quand on leur donne une perspective. Or, quelle est-elle ?
Jean-Michel Aphatie : C'est ce que Nicolas Sarkozy a fait dimanche à Marseille. Il s'est adressé aux jeunes.
François Hollande : Il s'est adressé aux jeunes. Mais c'est pour leur dire quoi ? Pour leur dire qu'il y aurait la place pour les jeunes dans la société qu'il veut construire ? Je voudrais le croire. A quels jeunes s'adressait-il ? Aux jeunes des beaux quartiers ou aux jeunes des banlieues ? A quels jeunes s'adressait-il ? A ceux qui sont au chômage ou à ceux qui sont sortis des grandes écoles ? A quels jeunes voulait-il donner confiance ? A ceux qu'il a traités de racailles ou au contraire à des jeunes qui aujourd'hui vont vers Nicolas Sarkozy parce qu'il est, paraît-il, un modèle de réussite ? Alors, une chose est sûre, c'est qu'en matière d'envies, je crois que Nicolas Sarkozy en a plein, presque trop. J'allais dire comme le Général de Gaulle, c'est le trop-plein d'envies.
Jean-Michel Aphatie : Il y a en France aujourd'hui des puissances très importantes qui, en particulier, ont des intérêts dans les médias et qui poussent au choix qu'ils ont fait eux-mêmes : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal. Nicolas Sarkozy d'un côté, Ségolène Royal de l'autre. C'est François Bayrou qui dit ça. Vous avez l'impression que le choix est fait par les médias et que ça fausse la compétition politique, François Hollande ?
François Hollande : Vous êtes un représentant des médias...
Jean-Michel Aphatie : Et bien, je vous pose la question à vous...
François Hollande : Je suis ici dans une grande station...
Jean-Michel Aphatie : Je vous pose la question. Pensez-vous que le débat est biaisé, que le choix est imposé ?
François Hollande : Donc, je ne peux pas imaginer que vous, Jean-Michel Aphatie, que d'autres ici, auraient prédisposé d'un choix.
Jean-Michel Aphatie : Donc, non.
François Hollande : Donc, je crois que les médias s'intéressent plus particulièrement à telle ou telle personnalité, c'est un fait. Qu'il y ait des puissances d'argent, ça me parait être un autre fait incontestable.
Jean-Michel Aphatie : C'est normal.
François Hollande : Que Nicolas Sarkozy ait été acclamé, non pas par les jeunes simplement de l'UMP, mais par l'ensemble des participants du MEDEF, lors de leur université d'été. Qu'on lui ait même fait, ce qu'on a appelé une standing ovation quand il est venu par l'hélicoptère de la protection civile de Troyes, où il y avait un séminaire gouvernemental, au MEDEF. Ça, je crois que c'est le signe d'un lien évident entre le pouvoir, le MEDEF et Nicolas Sarkozy.
Jean-Michel Aphatie : Mais le MEDEF, François Hollande, ce sont des citoyens français.
François Hollande : Je ne les mets pas en cause, les journalistes aussi. Les médias sont également des individus.
Jean-Michel Aphatie : Donc, ils ont bien le droit de faire des standing-ovation.
François Hollande : Je ne veux pas croire qu'il y ait là, de la part des médias, un choix. Et, je veux croire, en revanche, hélas, c'est la réalité dans notre pays, que les puissances d'argent ont choisi Nicolas Sarkozy. Alors, est-ce qu'il y a des liens entre les puissances d'argent et les médias ? Eh bien écoutez. Poser la question, c'est y répondre. Mais, vous savez, ce sont les Français qui décident, et chaque fois que, finalement, ils sont consultés, c'est eux, en conscience, qui font la décision.
Jean-Michel Aphatie : Est-ce aujourd'hui que vous voyez Lionel Jospin ?
François Hollande : Ecoutez, je vois Lionel Jospin quand nous avons décidé de nous voir.
Jean-Michel Aphatie : On m'a dit que c'était aujourd'hui. Vrai, faux ?
François Hollande : Eh bien écoutez, vous avez une mauvaise information, ça peut vous arriver.
Jean-Michel Aphatie : Donc ce n'est pas aujourd'hui.
François Hollande : Non.
Jean-Michel Aphatie : C'est cette semaine ?
François Hollande : Non, c'est déjà arrivé, comme on dit dans une émission "c'est déjà arrivé".
Jean-Michel Aphatie : Et alors qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
Et ça me regarde et ça ne vous regarde pas.
Jean-Michel Aphatie : Mais vous avez parlé de l'élection présidentielle et donc ça nous regarde.
François Hollande : Ecoutez, c'est comme une banalité que de rencontrer Lionel Jospin.
Jean-Michel Aphatie : Pas tant que ça dans le contexte.
François Hollande : Ca m'est arrivé.
Jean-Michel Aphatie : Pas tant que ça.
François Hollande : Des dizaines de fois, y compris depuis 2002.
Jean-Michel Aphatie : Vous savez que ce n'est pas banal aujourd'hui, François Hollande.
François Hollande : Mais tant que Lionel Jospin - il va parler je crois sur une autre station, il viendra sans doute dans la votre - a des messages à donner. Il me les a peut-être donnés avant vous, mais je crois qu'il les donnera aux Français, c'est ce qui compte.
Jean-Michel Aphatie : Il sera candidat à l'élection présidentielle ?
François Hollande : Vous lui poserez la question.
Jean-Michel Aphatie : Et vous ? Serez-vous candidat ?
François Hollande : Moi, je suis premier secrétaire du Parti Socialiste, je suis soucieux d'avoir le rassemblement des socialistes. C'est ça mon objectif pour gagner, et donc...
Jean-Michel Aphatie : Donc, vous ne serez pas candidat ?
François Hollande : Et donc, je ferai mon choix au moment où il y aura le dépôt des candidatures.
Jean-Michel Aphatie : Ségolène Royal, au "Financial Times", le 2 février dernier. "Pour l'élection présidentielle, nous déciderons ensemble en tant que couple". Alors ?
François Hollande : Mais, c'est vrai qu'on en parlera...
Jean-Michel Aphatie : Vous n'en avez pas parlé encore ? Depuis le 2 février ?
François Hollande : On en parlera au moment du dépôt des candidatures, parce que vous voyez, il y a une règle en politique, et moi je suis soucieux du respect des règles. Lorsqu'il y a un dépôt de candidature, ce n'est pas avant, ce n'est pas après non plus. C'est au moment.
Jean-Michel Aphatie : Mais, vous n'en avez pas parlé avec elle encore ?
François Hollande : Mais nous parlons aussi, comme ça peut nous arriver. Mais c'est au moment où il faudra déposer sa candidature que l'un et l'autre. L'un avec d'autres, l'autre avec les uns, parleront de ce qu'il y a à faire.
Jean-Michel Aphatie : Et donc, c'est pour bientôt que vous en parlerez avec Ségolène Royal.
François Hollande : Oui. Je vous l'ai dit. Pour le 2 ou 3 octobre.
Jean-Michel Aphatie : D'accord. François Hollande qui a vu Lionel Jospin.
François Hollande : J'ai vu Lionel Jospin et j'ai même rencontré Ségolène Royal.
Jean-Michel Aphatie : Extraordinaire.
François Hollande : Et j'ai répondu à Jean-Michel Aphatie. Quelle journée. Et ce n'est pas fini.
Jean-Michel Aphatie : Vous allez rester jusqu'à 8h30 pour répondre aux auditeurs.
François Hollande : Et j'attends les auditeurs.
Jean-Michel Aphatie : Formidable.
source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4 septembre 2006
François Hollande : Ce qui est terrible, c'est de ne pas donner confiance aux enseignants dans l'école de la République et c'est de laisser des parents également dans le doute. C'est une rentrée scolaire sans ambition. Quelle est-elle ? La lutte contre l'échec scolaire ? On voudrait que ce soit finalement la seule perspective et il n'y a aucun moyen correspondant. Est-ce que c'est une rentrée scolaire de l'excellence ? On voudrait bien que ça conduise aux meilleures qualifications, aux meilleurs diplômes où sont faits les investissements. Ça devrait être une rentrée scolaire qui mobilise l'ensemble de la communauté éducative. Bien sûr les parents, les enseignants, les élèves quand ils ont l'âge pour y participer, mais aussi les collectivités locales : les régions, les départements, les communes qui font beaucoup pour investir dans l'école de la République. Il n'y a rien.
Et puis, ça devrait être une rentrée scolaire qui ouvre de nouvelles perspectives. Nous, nous faisons la proposition, les socialistes, d'avoir une préscolarisation dès 3 ans obligatoire, parce c'est un des moyens, on le sait, pour réduire les inégalités à l'école. On fait une autre proposition, que j'aurais bien voulu voir reprendre, si elle avait été possible. Reprise, pardon. Si elle avait été possible, c'est l'aide scolaire gratuite parce qu'on sait bien qu'il y a aujourd'hui des disparités considérables entre les parents pour mener à bien, justement, le suivi des élèves.
Jean-Michel Aphatie : Et la grève ça va arranger quelque chose, vous croyez ?
François Hollande : La grève, c'est toujours l'ultime recours. Vous avez dit qu'elle était annoncée pour la fin du mois, eh bien que le ministre de l'Education nationale reçoive les syndicats et trouve des réponses.
Jean-Michel Aphatie : Ecoutez ceci, François Hollande : (extrait chanson Johnny Hallyday : "Qu'on me donne l'envie"). Voyez, l'idole des jeunes soutient Nicolas Sarkozy. Ça vous embête ?
François Hollande : L'idole, c'était de mon temps. Que dis-je, de mon temps...
Jean-Michel Aphatie : Mais vous êtes jeune encore...
François Hollande : C'était mon grand cousin, je n'ose pas dire mon jeune père qui écoutait Johnny Hallyday.
Jean-Michel Aphatie : Ca y est, vous attaquez Johnny Hallyday, ce lundi, vous êtes en forme.
François Hollande : Pas du tout, mais, vous me dites l'idole des jeunes.
Jean-Michel Aphatie : C'est comme ça qu'on l'appelle.
François Hollande : "L'idole des jeunes", c'est une chanson qui doit remonter aux années soixante, franchement, ce n'est pas là que l'on a forcément...
Jean-Michel Aphatie : Ca vous ennuie que Johnny Hallyday soutienne Nicolas Sarkozy ?
François Hollande : Mais, attendez. Je ne veux pas ici faire de polémique avec Johnny Hallyday, j'ai un grand respect pour le chanteur, mais, il me semble qu'il a toujours soutenu les candidats de droite. Il était avec Jacques Chirac pour les élections de 88, 95, 2002. Il est même un supporter. Je suis même triste que ça soit le cas. Il était un supporter de Bernadette Chirac, il allait même faire des concerts. Il a toujours été un supporter de droite et il a bien le droit. Mais, écoutez franchement, on ne s'adresse pas aux jeunes simplement en montrant telle ou telle vedette tout à fait considérable. On s'adresse aux jeunes quand on leur donne une perspective. Or, quelle est-elle ?
Jean-Michel Aphatie : C'est ce que Nicolas Sarkozy a fait dimanche à Marseille. Il s'est adressé aux jeunes.
François Hollande : Il s'est adressé aux jeunes. Mais c'est pour leur dire quoi ? Pour leur dire qu'il y aurait la place pour les jeunes dans la société qu'il veut construire ? Je voudrais le croire. A quels jeunes s'adressait-il ? Aux jeunes des beaux quartiers ou aux jeunes des banlieues ? A quels jeunes s'adressait-il ? A ceux qui sont au chômage ou à ceux qui sont sortis des grandes écoles ? A quels jeunes voulait-il donner confiance ? A ceux qu'il a traités de racailles ou au contraire à des jeunes qui aujourd'hui vont vers Nicolas Sarkozy parce qu'il est, paraît-il, un modèle de réussite ? Alors, une chose est sûre, c'est qu'en matière d'envies, je crois que Nicolas Sarkozy en a plein, presque trop. J'allais dire comme le Général de Gaulle, c'est le trop-plein d'envies.
Jean-Michel Aphatie : Il y a en France aujourd'hui des puissances très importantes qui, en particulier, ont des intérêts dans les médias et qui poussent au choix qu'ils ont fait eux-mêmes : Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal. Nicolas Sarkozy d'un côté, Ségolène Royal de l'autre. C'est François Bayrou qui dit ça. Vous avez l'impression que le choix est fait par les médias et que ça fausse la compétition politique, François Hollande ?
François Hollande : Vous êtes un représentant des médias...
Jean-Michel Aphatie : Et bien, je vous pose la question à vous...
François Hollande : Je suis ici dans une grande station...
Jean-Michel Aphatie : Je vous pose la question. Pensez-vous que le débat est biaisé, que le choix est imposé ?
François Hollande : Donc, je ne peux pas imaginer que vous, Jean-Michel Aphatie, que d'autres ici, auraient prédisposé d'un choix.
Jean-Michel Aphatie : Donc, non.
François Hollande : Donc, je crois que les médias s'intéressent plus particulièrement à telle ou telle personnalité, c'est un fait. Qu'il y ait des puissances d'argent, ça me parait être un autre fait incontestable.
Jean-Michel Aphatie : C'est normal.
François Hollande : Que Nicolas Sarkozy ait été acclamé, non pas par les jeunes simplement de l'UMP, mais par l'ensemble des participants du MEDEF, lors de leur université d'été. Qu'on lui ait même fait, ce qu'on a appelé une standing ovation quand il est venu par l'hélicoptère de la protection civile de Troyes, où il y avait un séminaire gouvernemental, au MEDEF. Ça, je crois que c'est le signe d'un lien évident entre le pouvoir, le MEDEF et Nicolas Sarkozy.
Jean-Michel Aphatie : Mais le MEDEF, François Hollande, ce sont des citoyens français.
François Hollande : Je ne les mets pas en cause, les journalistes aussi. Les médias sont également des individus.
Jean-Michel Aphatie : Donc, ils ont bien le droit de faire des standing-ovation.
François Hollande : Je ne veux pas croire qu'il y ait là, de la part des médias, un choix. Et, je veux croire, en revanche, hélas, c'est la réalité dans notre pays, que les puissances d'argent ont choisi Nicolas Sarkozy. Alors, est-ce qu'il y a des liens entre les puissances d'argent et les médias ? Eh bien écoutez. Poser la question, c'est y répondre. Mais, vous savez, ce sont les Français qui décident, et chaque fois que, finalement, ils sont consultés, c'est eux, en conscience, qui font la décision.
Jean-Michel Aphatie : Est-ce aujourd'hui que vous voyez Lionel Jospin ?
François Hollande : Ecoutez, je vois Lionel Jospin quand nous avons décidé de nous voir.
Jean-Michel Aphatie : On m'a dit que c'était aujourd'hui. Vrai, faux ?
François Hollande : Eh bien écoutez, vous avez une mauvaise information, ça peut vous arriver.
Jean-Michel Aphatie : Donc ce n'est pas aujourd'hui.
François Hollande : Non.
Jean-Michel Aphatie : C'est cette semaine ?
François Hollande : Non, c'est déjà arrivé, comme on dit dans une émission "c'est déjà arrivé".
Jean-Michel Aphatie : Et alors qu'est-ce que vous vous êtes dit ?
Et ça me regarde et ça ne vous regarde pas.
Jean-Michel Aphatie : Mais vous avez parlé de l'élection présidentielle et donc ça nous regarde.
François Hollande : Ecoutez, c'est comme une banalité que de rencontrer Lionel Jospin.
Jean-Michel Aphatie : Pas tant que ça dans le contexte.
François Hollande : Ca m'est arrivé.
Jean-Michel Aphatie : Pas tant que ça.
François Hollande : Des dizaines de fois, y compris depuis 2002.
Jean-Michel Aphatie : Vous savez que ce n'est pas banal aujourd'hui, François Hollande.
François Hollande : Mais tant que Lionel Jospin - il va parler je crois sur une autre station, il viendra sans doute dans la votre - a des messages à donner. Il me les a peut-être donnés avant vous, mais je crois qu'il les donnera aux Français, c'est ce qui compte.
Jean-Michel Aphatie : Il sera candidat à l'élection présidentielle ?
François Hollande : Vous lui poserez la question.
Jean-Michel Aphatie : Et vous ? Serez-vous candidat ?
François Hollande : Moi, je suis premier secrétaire du Parti Socialiste, je suis soucieux d'avoir le rassemblement des socialistes. C'est ça mon objectif pour gagner, et donc...
Jean-Michel Aphatie : Donc, vous ne serez pas candidat ?
François Hollande : Et donc, je ferai mon choix au moment où il y aura le dépôt des candidatures.
Jean-Michel Aphatie : Ségolène Royal, au "Financial Times", le 2 février dernier. "Pour l'élection présidentielle, nous déciderons ensemble en tant que couple". Alors ?
François Hollande : Mais, c'est vrai qu'on en parlera...
Jean-Michel Aphatie : Vous n'en avez pas parlé encore ? Depuis le 2 février ?
François Hollande : On en parlera au moment du dépôt des candidatures, parce que vous voyez, il y a une règle en politique, et moi je suis soucieux du respect des règles. Lorsqu'il y a un dépôt de candidature, ce n'est pas avant, ce n'est pas après non plus. C'est au moment.
Jean-Michel Aphatie : Mais, vous n'en avez pas parlé avec elle encore ?
François Hollande : Mais nous parlons aussi, comme ça peut nous arriver. Mais c'est au moment où il faudra déposer sa candidature que l'un et l'autre. L'un avec d'autres, l'autre avec les uns, parleront de ce qu'il y a à faire.
Jean-Michel Aphatie : Et donc, c'est pour bientôt que vous en parlerez avec Ségolène Royal.
François Hollande : Oui. Je vous l'ai dit. Pour le 2 ou 3 octobre.
Jean-Michel Aphatie : D'accord. François Hollande qui a vu Lionel Jospin.
François Hollande : J'ai vu Lionel Jospin et j'ai même rencontré Ségolène Royal.
Jean-Michel Aphatie : Extraordinaire.
François Hollande : Et j'ai répondu à Jean-Michel Aphatie. Quelle journée. Et ce n'est pas fini.
Jean-Michel Aphatie : Vous allez rester jusqu'à 8h30 pour répondre aux auditeurs.
François Hollande : Et j'attends les auditeurs.
Jean-Michel Aphatie : Formidable.
source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 4 septembre 2006