Déclaration de M. François Bayrou, président de l'UDF, sur le pluralisme dans le débat politique, La Grande-Motte (Hérault) le 1er septembre 2006.

Prononcé le 1er septembre 2006

Intervenant(s) : 

Circonstance : Université d'été de l'UDF à La Grande-Motte (Hérault) du 31 août au 3 septembre 2006

Texte intégral

« j'ai invité Nicolas Hulot, Michel Barnier et Michel Rocard avec une
idée derrière la tête - et ce n'est pas celle que l'on croit - invitant
des personnalités dont tout le monde sait la liberté de pensée, je n'ai
imaginé qu'il s'agissait de récupération. Chacun d'entre eux a son
histoire, ses convictions, ses idées : Michel Rocard se dit social-
démocrate ; Michel Barnier, gaulliste social et européen ; nous sommes
démocrates avec cette ouverture sociale et européenne.
J'ai une conviction que c'est un drame pour la France, que des gens
compétents, de bonne volonté ne puissent jamais travailler ensemble.
C'est un drame pour notre pays car cela l'empêche d'avoir le
rassemblement des énergies nécessaires et cela infantilise le débat
public. Ils viennent à penser que ces gens-là sont des ennemis entre
eux. Les étiquettes apparaissent comme des barrières infranchissables
alors qu'elle ne sont plus de saison. J'ai un rêve que ces hommes et
ces femmes non content de débatte et de réfléchir ensemble, puissent
travailler ensemble.
Nous avons connu deux moments dans l'histoire, la Libération et 1958,
où ces hommes et ces femmes ont travaillé ensemble, où quelqu'un qui
n'était pas sans idées politiques, et même tranchées, le Genéral de
Gaulle, a obligé ces familles à se réunir, pour redresser le pays.
Je suis heureux d'accueillir Michel Barnier et Michel Rocard pour ce
qu'il sont avec leurs armes et leurs bagages. Il y avait une expression
de François Mitterrand à propos de Michel Rocard, qui ne disait pas
tout à fait la même chose que ce que je dis aujourd'hui : « qu'ils
viennent, mais laissent leurs armes et bagages au vestiaire ». Moi je
dis : la politique de l'avenir est qu'ils viennent et que chacun garde
ses armes et ses bagages, et la fierté qu'il a d'être ce qu'il est, et
c'est cela qui est révolutionnaire. Tous ensemble avec nos différences
- il faut prendre des microscopes pour les discerner - il y a quelque
choses de plus grand que nous qui s'appelle la France ».source http://www.udf.org, le 4 septembre 2006