Texte intégral
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Q - Etes-vous satisfaits du chèque-transport annoncé par le gouvernement ?
R - Nous sommes satisfaits que le gouvernement réponde à une revendication. Je vous rappelle que cela fait plus d'un an que nous parlons du chèque-transport. Cette revendication est née de l'augmentation importante du coût du pétrole.
Cela dit, nous restons réservés sur des modalités qui ne sont pas encore complètement bouclées. Par exemple, le gouvernement différencie le montant de l'aide selon qu'il existe des plans de transports urbains - le chèque-transport viendra en déduction du coût du transport collectif - ou pas. Dans ce cas-là, il s'agira d'un chèque, d'un montant moins élevé, pour l'essence consommée individuellement. Sauf qu'il y a beaucoup de villes et d'agglomérations où les salariés sont tenus de prendre leur véhicule pour aller travailler malgré l'existence d'un plan de transports urbains.
Mais notre critique la plus forte tient au caractère facultatif du système. Beaucoup de salariés, et notamment les salariés des PME et TPE, seront exclus du système, comme cela se passe déjà pour le chèque-restaurant. On veut que le gouvernement dise qu'il faut obligatoirement négocier dans les branches. Il faut que l'on puisse discuter du chèque-transports, des modalités, voire des complémentarités entre transports collectifs et transports individuels avec les employeurs.
Q - Que pensez-vous du doublement de la prime pour l'emploi que le Premier ministre assimile à un treizième mois ?
R - Bien sûr que cette augmentation sera bienvenue pour les gens qui en bénéficieront. Ce qui pose problème, c'est la structure même de la prime pour l'emploi. On peut concevoir que quelqu'un qui reprend une activité peu rémunérée pour sortir du chômage- par exemple un mi-temps au smic - ait besoin d'une aide temporaire pour ne pas avoir moins d'argent à la fin du mois. Par contre, que l'on transforme cette aide provisoire en système structurel, ça n'a plus le même sens.
C'est certes une aide à la personne concernée, mais c'est aussi un système qui permet aux entreprises de ne pas rémunérer correctement les salariés. C'est ça qui nous choque dans la prime pour l'emploi. Elle devient une aide aux entreprises. Je vous rappelle que cela va faire 4 milliards d'euros. Et quand j'entends les employeurs, qui se réclament du libéralisme économique, accepter que l'Etat supplée leurs défaillances en matière salariale, ça me choque.
En outre, on va créer une trappe à bas salaires. Les employeurs n'augmenteront pas leurs salariés qui perçoivent la prime pour l'emploi. Ils leur diront : « Si je t'augmente, tu vas perdre ta prime pour l'emploi. Tu n'auras rien de plus et à moi ça me coûtera plus cher.»
Q - Après le pouvoir d'achat, la réforme du dialogue social. Est-ce le gouvernement qui donne le tempo du calendrier social ?
R - Non. C'est nous, FO, qui avons remis l'accent, très fortement depuis quinze jours, sur le chèque-transport Je considère que c'est nous qui avons amené le gouvernement à faire quelque chose. Si on n'avait jamais parlé du chèque-transport, il ne serait jamais sorti. Maintenant, que des positions prises par le gouvernement s'inscrivent dans le cadre de la campagne électorale, ce n'est pas surprenant. Mais ça, c'est leur problème, ce n'est pas le nôtre.
source http://www.force-ouvriere.fr, le 11 septembre 2006
Q - Etes-vous satisfaits du chèque-transport annoncé par le gouvernement ?
R - Nous sommes satisfaits que le gouvernement réponde à une revendication. Je vous rappelle que cela fait plus d'un an que nous parlons du chèque-transport. Cette revendication est née de l'augmentation importante du coût du pétrole.
Cela dit, nous restons réservés sur des modalités qui ne sont pas encore complètement bouclées. Par exemple, le gouvernement différencie le montant de l'aide selon qu'il existe des plans de transports urbains - le chèque-transport viendra en déduction du coût du transport collectif - ou pas. Dans ce cas-là, il s'agira d'un chèque, d'un montant moins élevé, pour l'essence consommée individuellement. Sauf qu'il y a beaucoup de villes et d'agglomérations où les salariés sont tenus de prendre leur véhicule pour aller travailler malgré l'existence d'un plan de transports urbains.
Mais notre critique la plus forte tient au caractère facultatif du système. Beaucoup de salariés, et notamment les salariés des PME et TPE, seront exclus du système, comme cela se passe déjà pour le chèque-restaurant. On veut que le gouvernement dise qu'il faut obligatoirement négocier dans les branches. Il faut que l'on puisse discuter du chèque-transports, des modalités, voire des complémentarités entre transports collectifs et transports individuels avec les employeurs.
Q - Que pensez-vous du doublement de la prime pour l'emploi que le Premier ministre assimile à un treizième mois ?
R - Bien sûr que cette augmentation sera bienvenue pour les gens qui en bénéficieront. Ce qui pose problème, c'est la structure même de la prime pour l'emploi. On peut concevoir que quelqu'un qui reprend une activité peu rémunérée pour sortir du chômage- par exemple un mi-temps au smic - ait besoin d'une aide temporaire pour ne pas avoir moins d'argent à la fin du mois. Par contre, que l'on transforme cette aide provisoire en système structurel, ça n'a plus le même sens.
C'est certes une aide à la personne concernée, mais c'est aussi un système qui permet aux entreprises de ne pas rémunérer correctement les salariés. C'est ça qui nous choque dans la prime pour l'emploi. Elle devient une aide aux entreprises. Je vous rappelle que cela va faire 4 milliards d'euros. Et quand j'entends les employeurs, qui se réclament du libéralisme économique, accepter que l'Etat supplée leurs défaillances en matière salariale, ça me choque.
En outre, on va créer une trappe à bas salaires. Les employeurs n'augmenteront pas leurs salariés qui perçoivent la prime pour l'emploi. Ils leur diront : « Si je t'augmente, tu vas perdre ta prime pour l'emploi. Tu n'auras rien de plus et à moi ça me coûtera plus cher.»
Q - Après le pouvoir d'achat, la réforme du dialogue social. Est-ce le gouvernement qui donne le tempo du calendrier social ?
R - Non. C'est nous, FO, qui avons remis l'accent, très fortement depuis quinze jours, sur le chèque-transport Je considère que c'est nous qui avons amené le gouvernement à faire quelque chose. Si on n'avait jamais parlé du chèque-transport, il ne serait jamais sorti. Maintenant, que des positions prises par le gouvernement s'inscrivent dans le cadre de la campagne électorale, ce n'est pas surprenant. Mais ça, c'est leur problème, ce n'est pas le nôtre.
source http://www.force-ouvriere.fr, le 11 septembre 2006