Texte intégral
Monsieur le Ministre, Je voudrais à l'occasion de cette rencontre avec la presse dire combien je suis heureux d'avoir pu venir aujourd'hui avec le premier vol d'Air France, le premier vol d'une compagnie commerciale étrangère au Liban depuis la levée du blocus. C'est par ce geste symbolique que le président de la République a souhaité que la France soit aux côtés du Liban dans les jours difficiles comme dans les jours meilleurs.
Sur le plan politique, Monsieur le Ministre vous le savez, nous avons travaillé ensemble pour aboutir à la résolution 1701 et nous allons continuer à travailler pour sa mise en oeuvre.
Sur le plan militaire, le président de la République a décidé de porter la participation de la France à la FINUL renforcée à 2.000 hommes et de continuer à la demande du Secrétaire général des Nations unies à exercer son commandement jusqu'au début de l'année 2007.
Et sur le plan humanitaire nous avons apporté dans l'urgence d'abord puis aujourd'hui et d'une manière plus durable encore l'aide de la France.
Je voudrais dire combien je suis heureux de pouvoir dans quelques minutes inaugurer avec vous le premier pont Bailey que la France a acheminé jusqu'au Liban à la fin du mois d'août et pouvoir me rendre également avec votre collègue le ministre de l'Environnement à Dalia pour voir le chantier de dépollution qui est mené en étroite collaboration entre l'administration libanaise et les experts du ministère français de l'Equipement et du ministère français de la Défense.
Comme j'ai eu l'occasion de le dire devant vous, Monsieur le Ministre, et au Premier ministre tout à l'heure, je voudrais souligner le fait qu'hier, à l'occasion du débat au parlement sur la crise libanaise, les déclarations du Premier ministre ont été très largement approuvées par l'ensemble des forces politique françaises. Ce consensus national autour des positions et des décisions prises par le président de la République est également je crois un message fort que la France adresse au Liban, un message encore une fois d'amitié et de solidarité.
Je voudrais souligner également le fait qu'à Stockholm, il y a quelques jours, Mme Colonna, ma collègue, a eu l'occasion d'annoncer une augmentation de 20 millions de l'aide française qui vient s'ajouter aux premiers 20 millions qui avaient d'ores et déjà été décidés. Mais nous travaillons aussi tous ensemble pour la mise en place d'une conférence internationale d'aide au Liban qui permettra, nous l'espérons, d'aller encore plus loin.
Monsieur le Ministre, encore une fois, merci de votre accueil. J'ai été vraiment très heureux de pouvoir venir ce matin à Beyrouth. C'est pour moi, bien sûr, beaucoup d'émotion puisque c'est la première fois que je revenais depuis 2003, après les événements de cet été. Mais c'est aussi le signe que l'espérance est possible.
Q - Monsieur le Ministre, est-ce que, au cours de vos entretiens, il a été évoqué la question des relations aériennes entre les deux pays ? Sachant que des accords pour ne pas dire une entente existe entre la compagnie Air France et la société nationale Middle East Airlines. Donc vous savez que cette entente profite aux bénéficiaires, il faudra aussi qu'elle profite aux clients. Et j'aimerais savoir s'il est question de multiplier les vols et si on pourra imaginer que les tarifs surtout soient baissés parce que, effectivement, il y a, en quelque sorte, entrave au développement du tourisme au Liban ?
R - Pour être tout à fait franc, nous n'avons pas évoqué d'une manière précise le montant du billet du vol Paris-Beyrouth... Mais nous avons par contre évoqué les possibilités de coopération entre les deux pays, à la fois sur le plan institutionnel, puisque avec mon collègue nous avons échangé un certain nombre de réflexions sur les réformes des administrations de l'aviation civile et sur ce sujet nous aurons sans doute l'occasion de partager nos expertises respectives.
Nous avons également évoqué, bien sûr, les perspectives d'évolution de Middle East Airlines et, en particulier, j'ai eu l'occasion de rappeler les projets d'acquisition par Middle East Airlines d'avions Airbus qui bien sûr n'ont pas pu se concrétiser compte tenu de la situation.
Et puis nous avons pris acte bien sûr de la très bonne coopération entre Middle East Airlines et Air France et qui vont reprendre cette coopération d'une manière sans doute efficace au cours des prochaines semaines, puisque les vols ont repris maintenant et c'est une bonne nouvelle. Et dès ce matin, je peux vous le confirmer, l'avion était absolument plein !
Q - Vous avez encore rencontré les ministres d'Environnement et du Tourisme. Alors y aura-t-il des coopérations prochaines sur ces plans-là ? Ces deux plans-là ?
R - Oui, le Premier ministre a bien voulu me recevoir longuement avec différents ministres. Bien sûr, mon collègue des Transports mais également le ministre de l'Environnement et le ministre du Tourisme.
Avec le ministre de l'Environnement nous allons évidemment poursuivre la coopération en matière de lutte contre les pollutions marines. D'ores et déjà comme vous le savez un certain nombre d'experts du ministère de l'Equipement français sont en place. Deux experts qui ont l'expérience de la pollution de l'Erika en Bretagne et également un certain nombre d'experts du ministère de la défense. Nous allons poursuivre cette coopération et l'adapter à la nature très particulière de cette pollution.
Avec le ministre du Tourisme il s'agit de reprendre les projets qui avaient été évoqués entre lui-même et Léon Bertrand (ministre délégué au Tourisme) en mai dernier. Une convention avait été signée. Elle n'a évidemment pas pu être mise en oeuvre. Maintenant il nous faut la mettre en oeuvre et faire en sorte que grâce à cette coopération en particulier fondée sur des appuis techniques nous puissions aider le Liban à retrouver à travers le tourisme des recettes et un potentiel de croissance économique.
Q - Comment avez-vous vécu ce premier vol d'Air France ? Avez-vous pu constater l'étendue de la pollution en arrivant sur Beyrouth ?
R - S'agissant de ce premier vol, il y avait beaucoup de retenue et d'émotion discrète chez les passagers. Le seul moment où il y a eu une véritable expression de cette émotion c'est lorsque, à travers les hublots nous avons aperçu la ville de Beyrouth. Il y avait là, à l'évidence, beaucoup d'émotion partagée et c'était aussi pour moi une vraie émotion.
S'agissant de la pollution, très sincèrement, nous ne l'avons pas vue de l'avion, moi je ne l'ai pas vue de l'avion. Nous allons aller sur place maintenant avec mon collègue le ministre de l'Environnement et nous serons appelés bien sûr à préciser, comme je le disais tout à l'heure, les conditions de notre coopération technique.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 septembre 2006