Texte intégral
MICHEL DENISOT - Bonsoir à tous, deuxième numéro de la saison 3 du Grand Journal de CANAL+ en direct jusqu'à 20h50. (...) Le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie est avec nous. Bonsoir, bienvenue.
MICHELE ALLIOT-MARIE - Bonsoir.
MICHEL DENISOT - Alors on va aborder deux sujets avec vous si vous le voulez bien, le Liban et l'UMP, les présidentielles. On commence par le Liban parce que la Une du MONDE, que voici, de cet après-midi, donc, titre sur la situation au Liban : " Le Liban saisit l'ONU ". On apprend dans ce papier que Kofi ANNAN a appelé jacques CHIRAC hier, pour lui demander à ce que la Marine Française reste sur les côtes libanaises, en attendant l'arrivée de la marine allemande. Quelle a été la réponse de la France ?
MICHELE ALLIOT-MARIE - La réponse de principe du président de la République était une réponse positive. Nous avons effectivement maintenu notre dispositif qui nous a servi notamment à évacuer les personnes qui souhaitaient quitter le Liban, à apporter du soutien à la FINUL - c'est-à-dire à la force internationale - et également à apporter de l'aide humanitaire. Nous avions donc maintenu ce dispositif. Nous sommes d'ailleurs les seuls à être encore présents et bien entendu, en attendant que l'ensemble du dispositif se mette en place, nous laissons sur place les quatre navires, c'est-à-dire deux navires de transport et deux frégates.
MICHEL DENISOT - Quel est pour vous le sens de la présence française au Liban aujourd'hui ?
MICHELE ALLIOT-MARIE - Cela a un double sens. D'abord, vous le savez, notre relation avec le Liban est une relation extrêmement ancienne, extrêmement proche. Une partie des Libanais parlent le français et nous avons beaucoup de points communs dans cette région du monde. La deuxième raison de notre présence, c'est que c'est une des régions du monde les plus fragiles avec de nombreuses crises qui peuvent dégénérer. Je rappelle aussi que nous sommes là en application de la Résolution des Nations Unies pour essayer de faire en sorte, d'abord que le Liban puisse exercer la totalité de sa souveraineté sur son territoire et puisse se reconstruire. Nous le devons aux Libanais et c'est, je pense, la première réaction humaine. Nous le devons également pour la stabilité de la région et la stabilité du monde. Si les crises dégénèrent, c'est aussi dans cette région que naissent un certain nombre des éléments qui servent de prétexte au terrorisme. Et nous le voyons bien aujourd'hui, le terrorisme nous menace tous, tous les pays et à n'importe quel moment.
MICHEL DENISOT - Un mot quand même sur les Américains qui ont fait des réflexions à la France qui a tardé à envoyer les soldats au Liban.
MICHELE ALLIOT-MARIE - Je pense que ces réflexions étaient particulièrement malvenues et je l'ai dit d'ailleurs au cours d'une interview sur CNN. Pourquoi étaient-elles malvenues ? D'abord parce que c'était ignorer que la France était le pays européen qui, à l'exception de la Pologne, était le plus présent et depuis le début au Liban, à travers la FINUL. Nous avions d'ores et déjà 200 hommes sur place. Les Américains n'y étaient pas du tout ; les Anglo-saxons étaient représentés en tout et pour tout par cinq Irlandais. De plus, ces pays avaient dit que non seulement ils n'avaient personne mais qu'ils n'avaient pas l'intention de mettre qui que ce soit sur le terrain. Et ils ignoraient ce que nous y faisions, c'est-à-dire notre présence à travers la FINUL, le déploiement de la force qui a été le plus rapide et le plus nombreux dès le début de la crise, le fait que nous avions envoyé des renforts et que nous donnions des moyens supplémentaires, notamment en doublant notre contingent.
MICHEL DENISOT - Vous leur avez cloué le bec sur CNN...
MICHELE ALLIOT-MARIE - Je pense que c'était la moindre des choses que de dire à ceux qui finalement ne font aucun effort et en plus déclarent qu'ils n'en feront pas en la matière, viennent critiquer les autres en disant : « eh bien, vous en faites mais ce n'est pas encore assez ».
MICHEL DENISOT - Alors on va passer maintenant à la situation française de l'UMP, donc vous étiez à l'université d'été de...
MICHELE ALLIOT-MARIE - On passe un peu vite, comme ça, d'un sujet qui est important à un autre me semble-t-il et je voudrais simplement, si vous me le permettez, ajouter qu'en ce moment même, des militaires français sont en train de finir leur paquetage pour partir au Liban, renforcer les forces des Nations Unies. Je voudrais donc simplement dire que l'on peut penser à eux et à leur famille (applaudissements)
MICHEL DENISOT - Merci, c'est gentil pour eux, je suis sûr qu'ils le sauront et qu'ils y seront sensibles.
MICHELE ALLIOT-MARIE - Merci à vous.Source http://www.defense.gouv.fr, le 7 septembre 2006