Déclaration de M. Jean-François Lamour, ministre de la jeunesse, des sports et de la vie associative, sur la création de la Préparation Olympique et Paralympique (POP), ses missions et ses moyens, Paris le 13 septembre 2006.

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Texte intégral

Monsieur le président du C.N.O.S.F.,
Messieurs les présidents des fédérations,
Messieurs les directeurs techniques nationaux,
Chers amis Sportifs,
C'est avec beaucoup de plaisir que je vais, aujourd'hui, vous présenter officiellement la nouvelle structure en charge de la Préparation Olympique et Paralympique.
Le Comité International Olympique (CIO), le 6 juillet 2005 a pris la décision d'attribuer à la ville de Londres l'organisation des Jeux Olympiques de 2012. Ceci a suscité en France une immense déception, à la hauteur de l'espoir placé dans la candidature de Paris.
La France se devait de rebondir après cet échec. En effet la campagne de candidature avait suscité un extraordinaire engouement populaire, et avait mobilisé fortement les acteurs publics et privés.
Fort d'une organisation performante du sport français et de résultats sportifs exceptionnels en 2005, le Président de la République, puis le Premier Ministre, ont annoncé l'engagement, en partenariat avec le mouvement sportif et les collectivités territoriales, d'une démarche volontariste pour amplifier le développement de la pratique sportive et renforcer le rayonnement sportif international de la France : le programme national de développement du sport.
Celui-ci a une triple ambition :
1-Développer la pratique sportive pour le plus grand nombre,
2-Renforcer le rayonnement sportif international de la France,
3-Préparer les élites sportives pour les grandes compétitions internationales.
Les équipes de France doivent être les plus performantes possibles, à l'occasion des « compétitions de référence » - Jeux olympiques et paralympiques, coupes du Monde et championnats du Monde. L'objectif, partant de 33 médailles aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004, sera de 40 médailles à Pékin en 2008, puis 50 médailles à Londres en 2012. Pour y parvenir, une stratégie très volontariste sera mise en oeuvre. C'est dans ce cadre qu'est instituée, au sein de mon ministère [de la Jeunesse, des Sports et de la Vie Associative], la Préparation Olympique et Paralympique (POP). Elle remplace le « groupement d'intérêt public Sport d'Elite et Préparation Olympique » (GIP - SEPO), à l'issue d'une consultation de l'ensemble des fédérations olympiques, consultation qui a confirmé la nécessité de disposer d'une structure dédiée au plus haut niveau de compétition.
J'ai nommé Fabien Canu, ancien grand judoka qui a ensuite été directeur du haut niveau de la FFJDA puis DTN, directeur de la POP. Il vous présentera dans quelques instants son équipe. La POP sera implantée au sein de l'INSEP, à proximité des équipes de France.
L'Etat tient ici toute sa place au côté du mouvement sportif conformément à l'organisation du sport français et dans le cadre défini par la loi relative aux activités physiques et sportives.
Le sport de haut niveau est une compétence de l'Etat. Ma conception de l'action politique est qu'une mission ne se revendique pas mais s'assume. Ce rôle de l'Etat, au côté du mouvement sportif, dans le domaine du haut niveau permet d'exprimer la nécessaire permanence des stratégies à mettre en oeuvre, de s'appuyer sur un réseau ne laissant aucun territoire ni aucune discipline de côté et de mener de front le projet sportif et le projet d'insertion de nos athlètes.
La Préparation Olympique et Paralympique permettra de renforcer très significativement notre capacité d'expertise en matière de sport olympique et paralympique au niveau national et international. Elle intégrera pleinement la dimension « d'intelligence sportive », plus que jamais nécessaire dans un environnement marqué par l'évolution constante des méthodes de préparation et par l'apparition au plus haut niveau de nouvelles nations sportives. C'est une préoccupation que je sais partagée par le Président Henri Sérandour.
La POP effectuera une veille permanente auprès des fédérations pour éviter les turbulences ponctuelles dans certaines d'entre elles (ski, sports de glace, équitation). Elle veillera également à ce que d'éphémères engagements de tiers ne puissent à terme déstabiliser les stratégies du haut niveau établies par les fédérations.
La POP qui expertisera l'ensemble des disciplines olympiques et paralympiques apportera un soutien plus particulier à celles qui méritent d'être développées ou renforcées dans l'optique d'une meilleure représentation internationale (sports co, équipes féminines, sports à fort potentiel de médailles).
La dimension paralympique est désormais prise en compte à part entière et des liens permanents entre les fédérations valides et celle en charge du handisport vont être développés systématiquement.[Turin]
Cette stratégie s'inscrit dans le droit fil des enseignements tirés du « bilan partagé » -Etat/Mouvement sportif- des Jeux Olympiques et Paralympiques d'Athènes puis de Turin, ainsi que des récents grands rendez-vous sportifs internationaux.
Afin de remplir les objectifs que nous nous sommes fixés pour Pékin, je rencontrerai le 20 septembre prochain, en présence de Henri Sérandour, de la directrice des sports et du directeur de la POP, l'ensemble des DTN olympiques et paralympiques afin de faire le point sur la préparation en vue des Jeux de Pékin, comme je l'avais fait quelques semaines après Athènes.
Henri Sérandour effectuera la même démarche avec les présidents de fédérations.
La POP s'appuiera sur le maillage territorial du sport de haut niveau grâce aux filières du haut niveau mises en place par les fédérations sportives et souvent accueillies dans les établissements de l'Etat et en particulier dans un INSEP rénové.[Halle Maigrot]
L'engagement que j'ai pris de doter cet établissement de bâtiments et d'équipements sportifs modernes, fonctionnels, à la pointe de la technologie est mis en oeuvre, conformément au calendrier envisagé. Il permettra à nos champions de s'entraîner dans des conditions optimales à l'aube de la prochaine olympiade qui suivra les jeux de Pékin. L'INSEP offrira aux sportifs, aux entraîneurs et aux formateurs - des conditions d'entraînement, de formation et de vie à la hauteur des performances qui sont attendues d'eux.
La POP pourra également s'appuyer sur un nouveau département qui s'est créé au sein de l'INSEP, l'IRMES (Institut de recherche médicale et d'épidémiologie du sport) en partenariat avec l'Université Paris V - Descartes, l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris et l'INSERM. L'IRMES fournira le cadre d'échanges de bonnes pratiques et d'expériences entre les médecins de l'INSEP, en relation avec les fédérations, et les praticiens hospitaliers ou médecins en formation de l'AP-HP.
La POP accompagnera le double projet, sportif et professionnel qui doit animer tous les sportifs et leur encadrement technique. Elle aidera les sportifs dans leur problématique de réinsertion professionnelle.
La POP renforcera les relations avec les cadres techniques d'Etat placés auprès des fédérations avec en particulier une expertise complémentaire pour leur formation en étroite collaboration avec l'ensemble des services du ministère. La POP apportera également toute son aide stratégique dans l'élaboration des projets de construction des grands équipements olympiques à l'échéance de 2012.
Voici en quelques mots quelles sont les nouvelles ambitions de la Préparation Olympique et Paralympique. Je vous les rappelle.
des moyens en très nette augmentation, tant humains que matériels , qui s'appuieront sur une structure dédiée, un service à compétence nationale rattaché au Ministre.
des relations très étroites avec le mouvement sportif, la POP est au service des athlètes et de leur environnement ;
une ouverture vers l'expertise internationale avec une mobilisation des services spécialisés dans ces domaines, en relation avec nos ambassades et les services français d'intelligence économique.
Après la projection d'un film de présentation de la POP, je laisserai la parole au Président du CNOSF Henri Sérandour, puis André Auberger et enfin à Fabien Canu.
Je vous remercie.
Source http://www.jeunesse-sports.gouv.fr, le 13 septembre 2006