Texte intégral
Je remercie d'abord les orateurs pour leurs propos sur l'action de la France. J'ai accompagné ce matin à Roissy nos militaires en partance pour le Liban : votre message d'approbation et de soutien leur ira droit au coeur. Je remercie M. Charasse de son initiative.
Le cessez-le-feu est globalement respecté à terre, sur mer comme dans les airs. Les règles d'engagement maritime vont être cette semaine avalisées. Deux ponts provisoires sont déjà en service, l'armée libanaise peut, petit à petit, se déployer. Nous avons aujourd'hui deux forces : la force Baliste qui a procédé aux opérations d'évacuations, et aujourd'hui 975 hommes au sein de la FINUL qui se déploient dans le sud.
Nous avons exigé des garanties d'efficacité des missions et de sécurité pour nos personnels. Cela a pu être mal compris. Nous avons malgré tout été les premiers à faire un effort d'engagement. Et tous nos partenaires ont posé les mêmes conditions, sans doute plus discrètement que nous. La mission de la FINUL devait être précisée ; elle est désormais explicite : soutien à l'armée libanaise, mais pas de participation au désarmement du Hezbollah ou à la surveillance de la frontière syrienne, par exemple.
La chaîne de commandement garantit la sécurité des opérations ; nous avons obtenu que le département des opérations de maintien de la paix désigne une cellule dédiée au Liban. La force létale pourra être utilisée, ce qui n'est pas dans les habitudes de l'ONU ; la FINUL pourra se déplacer librement, quitte à utiliser la force. La plus grande sécurité a été obtenue pour nos militaires. Nous entendions aussi ne pas être les seuls à intervenir, nous souhaitions l'engagement du plus grand nombre de pays européens et non européens ; nous avons eu satisfaction.
Le premier enjeu, c'est de permettre au Liban d'être un Etat souverain ; et il n'y a pas d'Etat souverain sans une armée qui peut se déployer sur tout son territoire. Le Liban doit se reconstruire avec l'aide de la communauté internationale. Le deuxième enjeu, c'est la stabilité de tout le Moyen-Orient car il s'agit aussi de la lutte contre le terrorisme, une lutte qui ne peut se résumer aux armes, qui passe aussi par la justice et le développement économique. Tout le monde doit se mobiliser et, au premier chef, nos partenaires européens.
L'opération au Liban va coûter environ 120 millions d'euros, ce qui est peu lorsqu'il s'agit de protéger des vies de la guerre comme du terrorisme. Je dis ma reconnaissance à nos militaires des risques qu'ils prennent au nom de la France, pour la paix.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2006