Déclaration de Mme Catherine Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes, sur l'aide européenne au Liban et au l'autorité palestinienne, les relations euro-russes et sur les négociations avec la Turquie, à Paris le 11 septembre 2006.

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Circonstance : Point de presse conjoint avec la Commissaire européenne chargée des relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, Mme Benita Ferrero-Waldner, à Paris le 11 septembre 2006

Texte intégral


Mesdames et Messieurs, bonjour et merci de votre présence. J'ai été heureuse de revoir Benita Ferrero-Waldner qui est à Paris pour encore quelques heures avant de repartir à Bruxelles et qui, par son travail, contribue efficacement à l'action extérieure de l'Union. C'est une action, vous le savez, qui est particulièrement importante aux yeux de la France, qui souhaite que l'Europe puisse faire entendre sa voix dans le monde et prendre ses responsabilités sur le plan international. Merci, donc, Madame la Commissaire.
Nous nous étions vues il y a à peine dix jours en Finlande, lors de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères et nous nous sommes entretenues aujourd'hui des sujets que nous avions déjà évoqués lors de ce Gymnich : le Liban, le Proche-Orient, les relations avec la Russie et la politique de voisinage.
Sur le Liban, j'ai remercié la Commission pour son engagement en faveur de la reconstruction du pays. Les 42 millions d'euros annoncés à la conférence de Stockholm portent l'aide de la Commission à plus de 107 millions d'euros. La France, elle-même, fait un effort important en faveur du Liban puisqu'elle contribue à cette aide à hauteur de près de 40 millions d'euros. Nous avons aussi évoqué la perspective d'une nouvelle conférence sur la reconstruction du Liban, axée sur le long terme, et qui devrait pouvoir se tenir d'ici la fin de cette année. Il faudra en effet poursuivre cet effort dans la durée.
Sur le Proche-Orient d'une manière plus large, nous sommes d'accord pour considérer qu'il est important de retrouver une perspective politique et, en particulier, de tout faire pour faciliter la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Seul un processus politique apportera la paix et la sécurité aux peuples qui y aspirent. Il faut donc redoubler d'efforts en ce sens, et le Quartet a un rôle majeur à jouer : le président de la République l'a souligné il y a quelques jours à peine, et c'est aussi l'appréciation que vous portez, Madame la Commissaire.
Et, puisque nous sommes le 11 septembre, j'ajouterai que si le terrorisme n'a pas d'excuses, si rien ne le justifie jamais, il se sert d'un certain nombre de prétextes et parmi ceux-ci nous le savons la persistance de conflits non résolus. Ainsi, retrouver un espoir de paix pour la région est tout à fait indispensable.
J'ai adressé mes félicitations à Mme Ferrero-Waldner, et d'ailleurs à l'ensemble de ses équipes, pour avoir réussi à mettre en oeuvre, dans des conditions difficiles, le mécanisme international d'aide aux Palestiniens. Le Quartet avait chargé la Commission européenne de mettre sur pied ce mécanisme qui fonctionne dans ses trois volets. Je veux donc saluer ce travail et, en particulier, me réjouir que le troisième volet soit désormais en oeuvre et permette de verser des allocations aux personnes qui travaillent dans le secteur de la santé. On ne souligne pas suffisamment la qualité du travail qui a été accompli et le fait que l'Europe aide les populations palestiniennes, jour après jour, grâce à ce mécanisme. La France y contribue à hauteur de 15 millions d'euros et nous sommes favorables à sa poursuite et même à son extension, en particulier au secteur de l'éducation qui avait été identifié par les Européens comme prioritaire en juin dernier. Il faut que nous puissions avancer.
Nous avons parlé également de la Russie dans la perspective des prochaines rencontres des Européens et du président Poutine, au Conseil européen informel du 20 octobre et, puis, un mois plus tard, le 24 novembre au moment du sommet ''Union européenne-Russie''. La Commission sera chargée de mener les négociations en vue de trouver un nouvel accord de partenariat entre l'Union et la Russie. Nous la soutenons dans ses efforts et nous sommes en train de définir le mandat de négociation qui sera le sien.
Nous avons enfin discuté de la politique de voisinage. Benita Ferrero-Waldner a progressé dans la mise en oeuvre de cette politique et a tiré un certain nombre d'enseignements pour que, dans une deuxième étape, nous puissions aller plus loin. Je vais la laisser présenter ses idées en la remerciant de sa visite à Paris et des contacts réguliers que nous entretenons et, à nouveau, de l'efficacité de son action. Merci à vous, Benita.
Q - Votre position concernant le Hamas et le problème palestinien et, en particulier, son financement vous alignent complètement avec l'administration Bush pour qui le Hamas est une organisation terroriste. Néanmoins, c'est une organisation élue démocratiquement et je voulais savoir pourquoi la Commission et surtout le Conseil des ministres - dont M. Solana - continuent à dire qu'il faut court-circuiter la livraison de cette aide du Hamas qui est le gouvernement élu ?
Réponse de Mme Benita Ferrero-Waldner (...)
R - Je me joins à cette réponse. Les trois principes qui ont été rappelés par la communauté internationale, par les Européens et par le Quartet sont des principes qui s'imposent et Mme Ferrero-Waldner a rappelé chacun d'entre eux.
Q - Quelle est la position claire de l'Union européenne ? Est-ce que la Turquie peut continuer à ne pas respecter l'union douanière avec Chypre et continuer parallèlement les négociations d'adhésion avec l'UE ou est-ce que cela est incompatible ? Le numéro 2 du gouvernement français a appelé à la suspension des négociations. Par ailleurs, est-ce que le gouvernement palestinien d'union qui vient d'être annoncé change quelque chose ou continue-t-on comme avant ?
Réponse de Mme Benita Ferrero-Waldner (...)
R - Je compléterai très rapidement ces deux réponses mais dans des termes très proches. Sur le gouvernement palestinien, il est évidemment trop tôt pour se prononcer mais s'il y avait un nouveau gouvernement, cela serait un élément nouveau dont nous tiendrions compte sur la base de sa composition, de son programme, de ses déclarations et de ses actions. Et, de plus, en concertation avec nos partenaires européens, bien évidemment.
Sur la question concernant la Turquie, la position des Européens a été fixée au mois de septembre de l'année dernière. La Turquie a pris des engagements, elle a des obligations à respecter, auxquelles elle a, elle-même, souscrit. Il serait bon qu'elle s'en souvienne et qu'elle s'en souvienne avant le rendez-vous que nous nous sommes fixés d'ici à la fin de l'année pour mesurer si ses engagements ont été remplis ou non.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 septembre 2006