Texte intégral
Q - 9.000 personnes intoxiquées et ça ne va pas s'arrêter là, en Côte d'Ivoire. Brigitte Girardin, bonjour.
R - Bonjour.
Q - Ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, vous rentrez de Côte d'Ivoire. Alors, tout a commencé avec l'arrivée d'un navire, un bateau battant pavillon panaméen, appartenant à une compagnie grecque, affrété par une société multinationale. Le navire est arrivé au port d'Abidjan le 19 août, il en est reparti le 21. Il a confié ses déchets à une société ivoirienne, on ne sait pas trop ce qui s'est passé ensuite, si ce n'est que les solutions toxiques, si je puis dire, ont été déversées. Peut-être est-ce la corruption, on ne connaît pas les causes, ce qu'on sait c'est que cela touche la population, et que cela fait des dégâts, Brigitte Girardin.
R - Absolument. La population est réellement traumatisée et j'ai pu constater qu'à peu près 1.000 personnes arrivaient dans les hôpitaux ivoiriens chaque jour. Comme vous l'avez dit, cette affaire n'est pas encore élucidée. Comme nous l'a dit le Premier ministre, il y a dû y avoir beaucoup de négligences et de concupiscences. En tout cas, nous avons été saisis d'une demande d'aide en urgence et je suis arrivée à Abidjan vendredi dernier avec une équipe de six experts, qui vont remettre, aujourd'hui, leur rapport et leurs recommandations au Premier ministre.
Ce que je peux vous dire, d'après les éléments que nous avons, c'est qu'il semblerait que, fort heureusement, la phase la plus aiguë soit passée, parce qu'avec l'aide de nos experts les autorités ivoiriennes ont pu sécuriser les zones de décharge. Un certain nombre de recommandations vont être faites pour essayer de neutraliser ces déchets ; et puis nous sommes saisis depuis hier soir d'une demande de médicaments, de réactifs de laboratoires. Et nous allons là aussi acheminer en urgence ces médicaments, car devant cet afflux de la population qui est malade, il y a des risques de rupture de stocks. Donc nous allons là aussi aider nos amis ivoiriens à surmonter cette catastrophe.
Q - Quelles quantités de déchets toxiques ont été déversées ? On le sait ? On a des chiffres ?
R - On évalue à peu près entre 400 et 500 tonnes de déchets, ce qui veut dire qu'à peu près une vingtaine de camions ont dû déverser ces déchets dans différents sites. Et le travail de nos experts était aussi de faire un recensement exhaustif de ces sites. Il y en a au moins une dizaine, et donc il fallait bien identifier ces sites, ensuite faire les analyses adéquates, sécuriser les zones de décharge pour que la population puisse être mieux protégée, et puis la troisième phase consistera à regrouper dans un site unique tous ces déchets pour pouvoir les neutraliser complètement.
Q - Est-ce que des poursuites seront engagées contre les armateurs du bateau qui a déchargé ces produits, contre les sociétés ivoiriennes ou la société ivoirienne qui devait ensuite prendre en charge ces déchets ?
R - Ecoutez, je crois qu'il va falloir identifier toute la chaîne de responsabilités dans cette affaire. Il est clair que sur place, au port d'Abidjan, certaines fautes ont dû être commises. Il appartient, bien sûr, aux autorités ivoiriennes de mener les enquêtes nécessaires et de prendre les sanctions nécessaires. En tout cas, il y a une volonté très ferme du Premier ministre, Charles Konan Banny, de faire le maximum pour que toutes ces responsabilités soient identifiées. Mais vous le savez, nous sommes dans un contexte de crise très particulier en Côte d'Ivoire et la situation est loin d'être simple.
Q - Et cette fois la France est bienvenue, Brigitte Girardin. Ce qui n'a pas toujours été le cas.
R - Vous savez, s'agissant de la France, moi j'en suis à mon 11ème déplacement en Côte d'Ivoire. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de sortir d'Abidjan, nous n'avons jamais cessé notre coopération et j'essaye même de la reprendre de façon plus forte au cours de ces derniers mois. Et je peux vous dire que la population ivoirienne est en attente de davantage d'aides de la France, et qu'il y a beaucoup de sympathie parmi les Ivoiriens vis à vis de notre pays.
Les relations sont restées toujours très fortes entre nos peuples, et je constate, moi, à chacun de mes voyages, des signes vraiment d'amitié très forts entre le peuple ivoirien et la France. Donc, là aussi, méfions-nous des discours de propagande.
Q - Merci Brigitte Girardin.
R.- Je vous en prie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2006
R - Bonjour.
Q - Ministre déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie, vous rentrez de Côte d'Ivoire. Alors, tout a commencé avec l'arrivée d'un navire, un bateau battant pavillon panaméen, appartenant à une compagnie grecque, affrété par une société multinationale. Le navire est arrivé au port d'Abidjan le 19 août, il en est reparti le 21. Il a confié ses déchets à une société ivoirienne, on ne sait pas trop ce qui s'est passé ensuite, si ce n'est que les solutions toxiques, si je puis dire, ont été déversées. Peut-être est-ce la corruption, on ne connaît pas les causes, ce qu'on sait c'est que cela touche la population, et que cela fait des dégâts, Brigitte Girardin.
R - Absolument. La population est réellement traumatisée et j'ai pu constater qu'à peu près 1.000 personnes arrivaient dans les hôpitaux ivoiriens chaque jour. Comme vous l'avez dit, cette affaire n'est pas encore élucidée. Comme nous l'a dit le Premier ministre, il y a dû y avoir beaucoup de négligences et de concupiscences. En tout cas, nous avons été saisis d'une demande d'aide en urgence et je suis arrivée à Abidjan vendredi dernier avec une équipe de six experts, qui vont remettre, aujourd'hui, leur rapport et leurs recommandations au Premier ministre.
Ce que je peux vous dire, d'après les éléments que nous avons, c'est qu'il semblerait que, fort heureusement, la phase la plus aiguë soit passée, parce qu'avec l'aide de nos experts les autorités ivoiriennes ont pu sécuriser les zones de décharge. Un certain nombre de recommandations vont être faites pour essayer de neutraliser ces déchets ; et puis nous sommes saisis depuis hier soir d'une demande de médicaments, de réactifs de laboratoires. Et nous allons là aussi acheminer en urgence ces médicaments, car devant cet afflux de la population qui est malade, il y a des risques de rupture de stocks. Donc nous allons là aussi aider nos amis ivoiriens à surmonter cette catastrophe.
Q - Quelles quantités de déchets toxiques ont été déversées ? On le sait ? On a des chiffres ?
R - On évalue à peu près entre 400 et 500 tonnes de déchets, ce qui veut dire qu'à peu près une vingtaine de camions ont dû déverser ces déchets dans différents sites. Et le travail de nos experts était aussi de faire un recensement exhaustif de ces sites. Il y en a au moins une dizaine, et donc il fallait bien identifier ces sites, ensuite faire les analyses adéquates, sécuriser les zones de décharge pour que la population puisse être mieux protégée, et puis la troisième phase consistera à regrouper dans un site unique tous ces déchets pour pouvoir les neutraliser complètement.
Q - Est-ce que des poursuites seront engagées contre les armateurs du bateau qui a déchargé ces produits, contre les sociétés ivoiriennes ou la société ivoirienne qui devait ensuite prendre en charge ces déchets ?
R - Ecoutez, je crois qu'il va falloir identifier toute la chaîne de responsabilités dans cette affaire. Il est clair que sur place, au port d'Abidjan, certaines fautes ont dû être commises. Il appartient, bien sûr, aux autorités ivoiriennes de mener les enquêtes nécessaires et de prendre les sanctions nécessaires. En tout cas, il y a une volonté très ferme du Premier ministre, Charles Konan Banny, de faire le maximum pour que toutes ces responsabilités soient identifiées. Mais vous le savez, nous sommes dans un contexte de crise très particulier en Côte d'Ivoire et la situation est loin d'être simple.
Q - Et cette fois la France est bienvenue, Brigitte Girardin. Ce qui n'a pas toujours été le cas.
R - Vous savez, s'agissant de la France, moi j'en suis à mon 11ème déplacement en Côte d'Ivoire. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de sortir d'Abidjan, nous n'avons jamais cessé notre coopération et j'essaye même de la reprendre de façon plus forte au cours de ces derniers mois. Et je peux vous dire que la population ivoirienne est en attente de davantage d'aides de la France, et qu'il y a beaucoup de sympathie parmi les Ivoiriens vis à vis de notre pays.
Les relations sont restées toujours très fortes entre nos peuples, et je constate, moi, à chacun de mes voyages, des signes vraiment d'amitié très forts entre le peuple ivoirien et la France. Donc, là aussi, méfions-nous des discours de propagande.
Q - Merci Brigitte Girardin.
R.- Je vous en prie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 septembre 2006