Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs,
D'abord je voudrais vous dire le plaisir que j'ai de retrouver le président Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, que nous soutenons plus que jamais. Nous sommes dans une période très particulière, très sensible, puisque d'un côté, au Liban, le cessez-le-feu est consolidé depuis le 14 août et, en même temps, on se rend compte, plus que jamais, que la stabilité ne peut être véritablement réalisée que si le conflit israélo-palestinien se règle par la voie du dialogue et du processus politique. Je voudrais aussi dire ce soir devant le président Mahmoud Abbas que nous soutenons très fortement les efforts qu'il fait en vue de la mise en place prochaine d'un gouvernement d'union nationale.
Nous pensons que si ce gouvernement d'union est mis en place, un pas majeur aura été fait. C'est une avancée très importante et un élément qui peut être de nature à sortir la région de l'impasse. Si un tel gouvernement d'union nationale devait se mettre en place - et nous saluons tous les efforts du président Mahmoud Abbas dans ce sens - s'il prend en considération les demandes de la communauté internationale, il nous paraît important de souligner qu'il serait normal que l'attitude de la communauté internationale puisse être révisée à l'égard des aides et des contacts politiques que nous pourrions avoir avec ce gouvernement palestinien.
Enfin, je voudrais dire que si je suis venu ce soir, c'est pour avoir un entretien avec le président Mahmoud Abbas avant l'Assemblée générale des Nations unies. J'ai, bien sûr, mis au courant mon homologue, Mme Livni, qui n'est pas actuellement en Israël ; c'est la raison pour laquelle je ne la rencontrerai pas. Je la rencontrerai dans quelques jours, à New York, et j'aurai l'occasion de revenir bien sûr très prochainement en Israël. Je voudrais encore remercier le président Mahmoud Abbas de m'avoir accueilli.
Q - Monsieur le Président, est-ce qu'il y aura des contacts avec les pays membres du Quartet afin d'expliquer ce que sera ce gouvernement d'union nationale, ce qu'il va faire, et ce à quoi il s'engage ?
Monsieur le Ministre, est-ce que la position de la France va changer dans ce cas, afin d'accorder le soutien au gouvernement d'union nationale palestinien, surtout qu'il y a une réunion ministérielle de l'Union européenne demain ?
R - La France reste pleinement attachée aux trois principes énumérés par le Quartet : le renoncement à la violence, explicite et implicite, publiquement ; la reconnaissance de l'Etat d'Israël ; la reconnaissance des accords d'Oslo. Il n'est pas question de transiger sur ces principes. C'est précisément la raison pour laquelle nous sommes très encouragés par les évolutions en cours du côté palestinien.
La formation d'un gouvernement d'union nationale, dont le programme serait fondé sur le document d'entente nationale, signifierait de la part de tous les mouvements appartenant à ce gouvernement, Hamas compris, la reconnaissance d'Israël, même si elle n'est qu'implicite, et le choix de la paix et d'une solution négociée. C'est une partie considérable du chemin qui serait fait vers le respect des principes du Quartet. Il s'agirait, encore une fois, d'une évolution majeure. La communauté internationale devrait reconnaître cette évolution pour la consolider et pour encourager tous les acteurs palestiniens à aller au bout du chemin.
Cette évolution, si elle est confirmée, devrait entraîner selon nous une réévaluation, par la communauté internationale, de sa politique en matière d'assistance et de contacts avec le gouvernement palestinien. Elle devrait également être mise à profit pour relancer une dynamique de négociations.
Q - Est-ce que vous pensez, Monsieur Douste-Blazy, que le contexte régional est favorable à une nouvelle initiative de paix dans la région ?
R - Notre conviction est que le statu quo n'est pas viable. L'absence de perspectives nourrit le désespoir, les extrémismes et toutes les formes de violence. La crise libanaise a montré, une fois de plus, qu'il n'y a pas de solution militaire aux crises qui frappent le Moyen-Orient.
Dans ces conditions, nous nous félicitons qu'aussi bien le Premier ministre Olmert que le président Abbas aient fait part de leur disponibilité à se rencontrer. L'Union européenne, la France en particulier, fera tout pour cela.
Nous savons aussi que la confiance ne se décrète pas. Elle se nourrit d'actions et de gestes concrets. La libération du caporal Shalit en serait un. Elle contribuerait à apaiser les tensions et, nous l'espérons, à la fin des violences dans la bande de Gaza.
Sur le principe, nous accueillons avec sympathie toute initiative motivée par une volonté de paix. Mais nous devons aussi nous assurer que ces initiatives sont acceptées par les parties, qu'elles rassemblent la communauté internationale, qu'elles ne risquent pas au contraire de sortir du but recherché, c'est-à-dire d'accentuer les divisions entre les parties.
Comme vous le savez, nous privilégions le travail au sein du Quartet. Cette instance reste à nos yeux adaptée pour promouvoir des initiatives pragmatiques et ciblées, en liaison étroite avec les parties et les acteurs régionaux. Le président de la République a lancé un appel à la réunion rapide de cette instance et nous espérons qu'elle aura lieu dès le 20 septembre à New York.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2006
Mesdames, Messieurs,
D'abord je voudrais vous dire le plaisir que j'ai de retrouver le président Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, que nous soutenons plus que jamais. Nous sommes dans une période très particulière, très sensible, puisque d'un côté, au Liban, le cessez-le-feu est consolidé depuis le 14 août et, en même temps, on se rend compte, plus que jamais, que la stabilité ne peut être véritablement réalisée que si le conflit israélo-palestinien se règle par la voie du dialogue et du processus politique. Je voudrais aussi dire ce soir devant le président Mahmoud Abbas que nous soutenons très fortement les efforts qu'il fait en vue de la mise en place prochaine d'un gouvernement d'union nationale.
Nous pensons que si ce gouvernement d'union est mis en place, un pas majeur aura été fait. C'est une avancée très importante et un élément qui peut être de nature à sortir la région de l'impasse. Si un tel gouvernement d'union nationale devait se mettre en place - et nous saluons tous les efforts du président Mahmoud Abbas dans ce sens - s'il prend en considération les demandes de la communauté internationale, il nous paraît important de souligner qu'il serait normal que l'attitude de la communauté internationale puisse être révisée à l'égard des aides et des contacts politiques que nous pourrions avoir avec ce gouvernement palestinien.
Enfin, je voudrais dire que si je suis venu ce soir, c'est pour avoir un entretien avec le président Mahmoud Abbas avant l'Assemblée générale des Nations unies. J'ai, bien sûr, mis au courant mon homologue, Mme Livni, qui n'est pas actuellement en Israël ; c'est la raison pour laquelle je ne la rencontrerai pas. Je la rencontrerai dans quelques jours, à New York, et j'aurai l'occasion de revenir bien sûr très prochainement en Israël. Je voudrais encore remercier le président Mahmoud Abbas de m'avoir accueilli.
Q - Monsieur le Président, est-ce qu'il y aura des contacts avec les pays membres du Quartet afin d'expliquer ce que sera ce gouvernement d'union nationale, ce qu'il va faire, et ce à quoi il s'engage ?
Monsieur le Ministre, est-ce que la position de la France va changer dans ce cas, afin d'accorder le soutien au gouvernement d'union nationale palestinien, surtout qu'il y a une réunion ministérielle de l'Union européenne demain ?
R - La France reste pleinement attachée aux trois principes énumérés par le Quartet : le renoncement à la violence, explicite et implicite, publiquement ; la reconnaissance de l'Etat d'Israël ; la reconnaissance des accords d'Oslo. Il n'est pas question de transiger sur ces principes. C'est précisément la raison pour laquelle nous sommes très encouragés par les évolutions en cours du côté palestinien.
La formation d'un gouvernement d'union nationale, dont le programme serait fondé sur le document d'entente nationale, signifierait de la part de tous les mouvements appartenant à ce gouvernement, Hamas compris, la reconnaissance d'Israël, même si elle n'est qu'implicite, et le choix de la paix et d'une solution négociée. C'est une partie considérable du chemin qui serait fait vers le respect des principes du Quartet. Il s'agirait, encore une fois, d'une évolution majeure. La communauté internationale devrait reconnaître cette évolution pour la consolider et pour encourager tous les acteurs palestiniens à aller au bout du chemin.
Cette évolution, si elle est confirmée, devrait entraîner selon nous une réévaluation, par la communauté internationale, de sa politique en matière d'assistance et de contacts avec le gouvernement palestinien. Elle devrait également être mise à profit pour relancer une dynamique de négociations.
Q - Est-ce que vous pensez, Monsieur Douste-Blazy, que le contexte régional est favorable à une nouvelle initiative de paix dans la région ?
R - Notre conviction est que le statu quo n'est pas viable. L'absence de perspectives nourrit le désespoir, les extrémismes et toutes les formes de violence. La crise libanaise a montré, une fois de plus, qu'il n'y a pas de solution militaire aux crises qui frappent le Moyen-Orient.
Dans ces conditions, nous nous félicitons qu'aussi bien le Premier ministre Olmert que le président Abbas aient fait part de leur disponibilité à se rencontrer. L'Union européenne, la France en particulier, fera tout pour cela.
Nous savons aussi que la confiance ne se décrète pas. Elle se nourrit d'actions et de gestes concrets. La libération du caporal Shalit en serait un. Elle contribuerait à apaiser les tensions et, nous l'espérons, à la fin des violences dans la bande de Gaza.
Sur le principe, nous accueillons avec sympathie toute initiative motivée par une volonté de paix. Mais nous devons aussi nous assurer que ces initiatives sont acceptées par les parties, qu'elles rassemblent la communauté internationale, qu'elles ne risquent pas au contraire de sortir du but recherché, c'est-à-dire d'accentuer les divisions entre les parties.
Comme vous le savez, nous privilégions le travail au sein du Quartet. Cette instance reste à nos yeux adaptée pour promouvoir des initiatives pragmatiques et ciblées, en liaison étroite avec les parties et les acteurs régionaux. Le président de la République a lancé un appel à la réunion rapide de cette instance et nous espérons qu'elle aura lieu dès le 20 septembre à New York.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 18 septembre 2006