Déclaration de mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur les missions des militaires français au sein de la FINUL, à Naqoura le 18 septembre 2006.

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Circonstance : Déplacement au Liban, du 17 au 19 septembre-visite aux équipes de déminage-dépollution (EOD), à Naqoura le 18 septembre 2006

Texte intégral

C'est là un travail à la fois indispensable, un travail dont nous voyons en même temps qu'il est très risqué. Mais c'est la condition, à la fois pour que les forces puissent se déployer et surtout, pour que le Liban puisse retrouver une vie normale.
Le problème, en effet, de ce type de pollution par des mines, par des bombes non explosées, par des sous-munitions, c'est qu'au cours d'un jeu d'enfant, d'un labourage ou d'un simple passage, il y ait une explosion qui tue ou qui blesse. Je crois donc que l'on peut être extrêmement reconnaissant aux militaires qui effectuent ce travail, encore une fois extrêmement difficile.
Q - Est-ce que vous avez le sentiment aujourd'hui que toutes les conditions sont désormais réunies pour que les Français puissent se déployer dans cette FINUL renforcée ?
R - Toutes les conditions, ce sont notamment les conditions d'installation sur le terrain, et comme vous le voyez, tout n'est pas encore réglé. C'est la raison pour laquelle il était très important que nous envoyions très vite un certain nombre d'hommes capables de faire le travail du génie. Nous avons vu un exemple ce matin avec la mise en place des ponts Bailey, mais également avec ce travail de dépollution des terrains où seront susceptibles de se déployer les forces françaises mais également des autres pays membres de la FINUL.
Q - A plusieurs reprises au cours de la journée, vous avez parlé d'une mission à risques, d'une mission d'importance, mais d'une mission à risques pour les soldats français. Est-ce que vous craignez qu'il puisse se passer ce qui s'est passé par le passé, je fais allusion à l'attentat du Drakkar ?
R - Chaque fois que nous avons des militaires déployés sur un théâtre d'opération extérieure ou des forces pré-positionnées, il y a un risque d'attentat qui ne vient pas d'ailleurs forcément de l'intérieur du pays mais également de l'extérieur. C'est le problème du terrorisme mondial auquel sont exposés tous les pays et tous les citoyens. Lorsque nos forces sont dans un pays étranger, elles sont plus visibles et peuvent être visées d'une façon symbolique. Je dirai que cela mérite notre vigilance et c'est bien ce qui est fait. Il n'y a pas de raison que ce soit un risque inférieur ou supérieur à celui que nous avons dans d'autres pays. En revanche, il existe effectivement le risque qui a trait par exemple au déminage tel que nous le voyons ici aujourd'hui.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 21 septembre 2006