Texte intégral
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de votre participation à cette conférence de presse.
En dépit des cris d'orfraie poussés par les uns et les autres à l'annonce de mon déplacement, j'ai visité ce matin, comme n'importe quel Français intéressé par l'histoire de son pays, comme n'importe quel patriote, le site historique de la bataille de Valmy, qui opposa, le 20 septembre 1792, soit il y a 214 ans, les 47.000 soldats de l'armée de Dumouriez aux 35.000 prussiens du duc Charles de Brunswick.
En elle-même, la bataille fut marquée surtout par une intense canonnade au cours de laquelle la nouvelle artillerie française créée par Gribeauval marqua sa supériorité. Pour des raisons encore mal élucidées, le duc Charles de Brunswick donna l'ordre de la retraite prussienne. Le bilan de la bataille fut somme toute assez modeste, puisqu'il n'y eut que 300 morts côté français et 184 chez les Prussiens.
La résonance de l'événement est ailleurs, dans une mystique toute particulière qui, aux dires mêmes des plus grands esprits du temps, annonce la fin de l'époque moderne et l'entrée dans l'époque contemporaine.
Goethe, le grand poète allemand, qui assista à la bataille dans l'état-major prussien, l'exprima bien à sa manière : " De ce lieu et de ce jour date une nouvelle époque de l'Histoire du Monde ".
En effet, quand, quelques jours avant la bataille, le duc de Brunswick a menacé Paris d'une exécution militaire et a qualifié les Français de troupe de " boutiquiers et de savetiers ", il a fouetté à vif l'orgueil national d'une armée composée autant de soldats issus des régiments de l'ancienne armée royale que de Volontaires nationaux inexpérimentés, mal vêtus et misérablement armés.
Il est étonnant de constater qu'en 2006, il y ait des gens pour contester, à un candidat à la Présidence de la République, la liberté de se rendre n'importe où en France et n'est-il pas scandaleux de voir le maire UMP de Sainte-Ménehould lui interdire de tenir une réunion et, comble de l'odieux, limiter en pleine Semaine nationale du Patrimoine et même interdire aux photographes de presse, l'accès à ce haut lieu de l'Histoire de France ?
VALMY est une charnière historique. Dernière victoire de la monarchie, elle est la première de la République que va proclamer le lendemain la Convention qui succède à l'Assemblée législative.
Cette victoire n'est pas un épisode de l'histoire intérieure. Elle est remportée par deux généraux de la monarchie ralliés à la Révolution. Dumouriez, qui était, quelques mois auparavant Ministre des Affaires Etrangères et son adjoint Kellermann.
Elle est remportée sur les Prussiens du Duc de Brunswick, celui qui a menacé de détruire Paris et ainsi donné prétexte aux ignobles massacres de septembre dans les prisons parisiennes.
Mais l'épisode est célèbre car il est celui où pour la première fois, " Vive la Nation ! " devient un cri de ralliement lancé par Kellermann mettant son chapeau au bout de son sabre, imité par ses soldats qui mettent le leur au bout de leur baïonnette en criant " Vive la Nation ! ".
La Nation, en effet, a remplacé comme fondement de la souveraineté la monarchie abolie.
Dumouriez dira, après la victoire de Jemmapes qui coûta 50 000 morts français le 6 novembre 1792 : "cette journée à jamais mémorable couvre la Nation française d'une gloire immortelle".
Je n'entends pas, par ma visite, faire oeuvre de partisan, mais au contraire, rappeler à mes compatriotes que leur histoire compte deux millénaires, qu'elle a été la plus illustre et celle qui, de toutes les Nations, a exercé la plus grande influence.
Tramée de grandeurs et de faiblesses, chaînée d'erreurs et de succès, elle est toute entière, d'un bout à l'autre, notre patrimoine français.
Elle est un héritage sur lequel nous n'avons pas l'outrecuidance de réclamer un droit d'inventaire.
Les 40 rois qui firent la France, les Républiques, les Empires dans les victoires et les défaites ont été l'Histoire de France.
Contrairement aux modes débiles de notre temps - repentance et soumission - je dis : nous sommes fiers de la France, fiers d'être Français.
La Nation peut n'être pas républicaine, mais la République ne peut être que nationale. La République est cependant un terme ambigu. Il y a, en effet, des Républiques socialistes, soviétiques qui ont été ou sont des dictatures.
Il y en a qui sont islamiques - République islamique d'Iran - et qui sont des théocraties.
La République qui nous importe, c'est la République française, telle que définie par sa Constitution. Celle-ci précise qu'elle est une, indivisible (92), laïque, démocratique et sociale (58).
Nous allons voir que ceux qui veulent nous exclure de la communauté politique au nom de la République sont des imposteurs et que nous, Front National, nous respectons aussi bien dans nos statuts que dans la pratique, tous les termes de sa définition constitutionnelle alors que nos adversaires politiques en violent l'un ou l'autre ou encore l'un et l'autre terme.
Article 3 - Le Front National est une formation politique qui concourt à l'expression du suffrage dans le cadre des institutions de la République et du pluralisme démocratique. Attaché à l'égalité devant la loi de tous les citoyens français sans distinction d'origine, de race ou de religion, le Front National défend la souveraineté nationale et l'indépendance de la Nation.
I- Parce que j'ai l'amour de la Patrie chevillé au corps, je suis donc fier de Valmy comme je le suis de tous les succès que l'Histoire a porté au crédit de la France et je fais partie de ceux qui disent que, si la France n'est pas née en 1789, elle ne s'est pas non plus arrêtée à cette date.
J'assume le bon et le mauvais de mon pays aussi bien avant que depuis 1789 et, sur ce point, j'adhère à la formule anglaise qui veut que : " Right or wrong, my country ! ".
A propos de cette unité des Français autour du sentiment patriotique, je voudrais évoquer Jeanne d'Arc. La Pucelle, notre héroïne nationale qui est vénérée dans la France entière, y compris dans les provinces qui, à son époque, lui étaient opposées.
Alors, Français et fiers de l'être, cessons de brasser la rancune.
Sous tous les régimes, il s'est toujours trouvé des Français indignes, des Français lâches, des Français sans âme.
Mais de tous temps, il s'en est trouvé, plus nombreux, héroïques et dignes, qui étaient prêts à lutter, à souffrir, à mourir pour la patrie.
Valmy illustre à merveille ces moments magiques où la mystique nationale transcende le coeur des hommes : suite à l'explosion d'une caisse de munitions, un début de débandade commença dans le camp français. Plaçant son bicorne à la pointe de son sabre, Kellerman cria alors, afin de reformer les rangs, " Vive la Nation ! ", indiquant aux soldats, l'enjeu de la bataille. Galvanisés, les hommes reprirent leur place et mirent leurs coiffures au bout de leur baïonnette en reprenant le cri de ralliement " Vive la Nation " !
" Vive la Nation ", slogan des patriotes du monde entier à toutes les époques, résonne en 1792 comme une révolution.
Il consacre en effet un nouveau principe de légitimité du pouvoir, il consacre la souveraineté nationale, au détriment de la souveraineté divine, qui avait justifié le pouvoir royal depuis Hugues Capet.
Comme c'est souvent le cas dans les tourmentes révolutionnaires, l'histoire événementielle accompagne immédiatement la rupture philosophique : la République, assise sur la nation, fut proclamée le lendemain de la bataille.
La marque d'appartenance à une nation, la nation française, apparaît dès lors comme un élément fondamental, vital au sens premier du terme, de l'appartenance à la République.
Tant la littérature et les arts que la philosophie juridique et politique témoignent de ce lien majeur depuis deux siècles.
Dans la mythologie des différentes républiques qui se sont succédées depuis la Révolution française, ce lien entre la Nation et la République s'est révélé comme la colonne vertébrale autour de laquelle s'articulaient les institutions françaises.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se reporter à l'article 3 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 : "Le principe de toute
souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément." Le même souci lie intimement Nation et République dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, et dans l'article 3 de la Constitution de 1958.
Cette conception a également irrigué l'histoire de nos autres institutions, comme par exemple l'école.
Les hussards noirs de la république, qui pratiquaient avec ardeur l'enseignement de l'instruction civique, apprenaient à leurs élèves qu'il ne pouvait y avoir d'existence politique concevable que républicaine et que l'espace dans lequel se manifestait concrètement cette conception, était un grand corps appelé Nation.
La République fut donc, elle est donc, par nature, nationale. Il s'agit d'une République Française.
Or, l'Etablissement politique oppose aujourd'hui complètement l'idéal républicain à l'idéal national, à tel point qu'en toute élection, il en appelle au Front républicain contre le Front national.
Il faut s'interroger sur cette rupture sémantique, véritable reflet de l'inversion de toutes les valeurs morales, intellectuelles et spirituelles qui, hélas, marque l'époque actuelle.
La volonté contemporaine, savamment orchestrée, de dissocier les deux termes de République et de Nation pour les opposer n'est pas innocente.
II- Depuis la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française en effet, on ne célèbre plus en effet la République Française, régime politique d'un peuple vieux de plus de 2000 ans, mais une République universelle, abstraite, désincarnée, qui pourrait et même qui devrait être formée demain par une population d'origine mondiale.
C'était déjà le rêve de la République soviétique dans l'ex-URSS, qui voulait créer un "peuple soviétique " en déracinant les peuples russes, ukrainiens, baltes ou d'Asie Centrale, bien réels ceux-là, parce que formés dans la lente alchimie de siècles entiers d'histoire.
Cette utopie, celle d'une société multiculturelle administrée dans le cadre d'une République mondialisée, n'est hélas pas morte avec l'URSS. Elle est vivante et bien vivante, semblant avoir trouvé, en France, un nouveau champ d'expérimentation potentiel.
Tout, dans l'idéologie et dans la pratique de nos adversaires, trahit ainsi les idéaux de Valmy, cette alliance puissante de la nation et de la République.
Ainsi, la bataille est à l'origine du mythe du citoyen en armes qui va fonder la conscription, supprimée par Chirac en 1995. Ce n'est pas un hasard, bien sûr. Le service militaire obligatoire était un des éléments fondamentaux qui donnaient corps au sentiment national, et la nation est l'ultime verrou que la classe politique s'évertue à faire sauter, pour mieux détruire la République elle-même.
Toutefois, le camp anti-national même s'il se croit tout-puissant avec ses armées de lobbies, de sectes et de cénacles, ne peut s'affirmer ouvertement comme tel, car la nation reste bien évidemment l'idée-force qui meut les énergies populaires.
Les adversaires de la nation avancent donc masqués, et c'est derrière l'effigie trompeuse d'une "République" fantasmatique qu'ils marchent au combat, contre le peuple Français lui-même.
Ceux-là agitent leurs grigris en tout sens depuis 35 ans pour faire accroire au peuple que le Front national est à la fois antirépublicain et pourfendeur des droits de l'homme.
Alors, parlons clair et démontons cette supercherie.
L'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 cite avec précision les droits de l'homme et du citoyen. "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression ".
Ce sont très exactement ces droits qu'entend défendre le Front national, quand il réclame seul le rétablissement de la peine de mort, quand il entend seul défendre la libre entreprise, quand il propose seul des mesures drastiques de réduction de la pression fiscale, quand il s'évertue à réclamer de l'État qu'il se recentre sur ses fonctions régaliennes, quand il dénonce la cruauté parfois sans nom et l'injustice du nouvel ordre mondial...
Si l'on veut être orthodoxe en matière de droits de l'homme, on doit convenir que le Front national est le meilleur garant de la défense des droits essentiels de l'homme... et du citoyen.
Car la définition originelle se trouve de nos jours curieusement tronquée. Le législateur de 1789 parle précisément de droits de l'homme et du citoyen, alors que l'agitateur moderne parle simplement de droits de l'homme.
Dans la République abstraite de nos adversaires, il n' y a plus que des "hommes" et non des citoyens, parce que l'idée même de citoyen ramène à la Patrie, à l'attachement à la Terre, au peuple qui y déroule son devenir, à la mémoire, à l'héritage et à la tradition qu'il entend défendre, assumer et transmettre.
Il s'agit par ce biais d'évacuer la référence à la nationalité, à la patrie, aux racines.
Mais en détruisant la citoyenneté, on ne détruit pas seulement la nationalité. On détruit aussi l'égalité devant la loi : c'est la raison pour laquelle Monsieur Sarkozy est anti-républicain, puisque la discrimination positive qu'il préconise vise à donner plus de droits aux étrangers qu'aux nationaux, plus de droits aux non-citoyens qu'aux citoyens eux-mêmes.
Que reste-t-il, enfin, de la fraternité lorsque la République n'est plus nationale ? En effet, la solidarité envers les plus démunis de nos compatriotes s'explique et se justifie par les sacrifices consentis par leurs ancêtres, depuis des siècles, pour l'édification ou la défense du patrimoine commun.
C'est cette histoire commune, ces souffrances partagées, ce passé de gloire commun à tous qui confère des droits, des privilèges particuliers au dernier des Français, fut-il victime du chômage, de la crise ou de la mondialisation, du handicap ou de la pauvreté.
Mais ceux qui défendent la globalisation, ses vertus cachées ou ses mérites supposés, ne rêvent pas d'une quelconque république, aussi édulcorée soit-elle, mais d'un immense marché planétaire.
Ils ne veulent plus de citoyens, ils ne veulent plus de nationaux, ils ne voient que des hommes, consommateurs dociles vivants dans une société nomade.
Les atteintes aux principes fondamentaux
Depuis 20 ans, les différents gouvernements qui se sont succédés, de droite comme de gauche, qu'il s'agisse de gouvernements RPR-UDF puis UMP ou de gouvernement d'union de la Gauche, ont gravement porté atteinte aux principes fondamentaux de la République. Ceux-ci sont posés dans les 4 premiers articles de la Constitutions de 1958.
Les pouvoirs publics ont bafoué ou laisser bafouer les valeurs républicaines. En effet, il y a deux façons de dévoyer des idéaux : adopter des règles qui y contreviennent et laisser faire des choses qui y portent atteinte.
En se livrant à l'examen attentif des différentes règles posées par notre Loi Fondamentale, on se rend compte que pas une seule n'a été respectée par ceux-là mêmes qui en appellent au Front républicain contre le Front National.
L'Article 1 de la Constitution dispose que " La République est indivisible, laïque, démocratique est sociale ".
On va voir qu'elle n'est plus ni indivisible, ni laïque, ni démocratique, ni sociale.
A) Elle n'est plus INDIVISIBLE, puisque le droit français consacre désormais tant le morcellement du territoire que le morcellement du peuple. Concrètement, la loi établit désormais des distinctions entre les territoires et entre les citoyens, ce qui, en stricte orthodoxie républicaine, est absolument impensable.
1) Voyons d'abord le morcellement du territoire
Depuis le second septennat de Mitterrand, les pouvoirs publics successifs sont entrés dans une logique de destruction de l'unité nationale et de mise à mort de l'indivisibilité de la République, au travers du transfert du pouvoir de décision à certaines collectivités locales.
Les lois Rocard (juillet et novembre 1988), Juppé (avril 1996) et Jospin (mars 1999) ont donné à la Polynésie Française et à Nouvelle Calédonie tous les attributs d'un Etat :
- possession d'un domaine maritime propre
- possibilité de signer des accords internationaux régionaux,
- possibilité de restreindre les importations et de délivrer des permis de travail.
S'y ajoute, concernant la Nouvelle Calédonie, la reconnaissance d'un pouvoir législatif autonome, d'une citoyenneté néo-calédonienne, reposant sur un droit de suffrage restreint et un droit prioritaire à l'emploi, et l'organisation d'un référendum d'auto-détermination en 2013 (avec corps électoral gelé au début des années 90).
Au plan territorial, la République est donc en train d'exploser.
2) Au plan juridique aussi, puisqu'au morcellement du territoire s'ajoute la division du peuple en catégories.
- La loi Jospin de juin 2000 établissant la parité consacre une division des citoyens par sexe, première du genre.
- La loi Sarkozy d'avril 2006 sur l'égalité des chances consacre une division des citoyens par race (quotas dans l'audiovisuel notamment). Les quotas ethniques avaient déjà été consacrés à l'entrée de certaines Grandes Ecoles (sans dire leur nom).
C'est la rupture avec les principes juridiques d'égalité des citoyens devant la loi et devant les concours. Ces droits réservés cassent également les principes philosophiques de l'école républicaine : la méritocratie, c'est-à-dire la réussite liée au travail et à l'effort, et l'élitisme, c'est-à-dire le recrutement et la formation des meilleurs éléments dans des filières spécifiques ou des Grandes Ecoles : ainsi, au mépris de la renommée et du niveau de l'école, Sciences-Po va bientôt s'ouvrir aux jeunes des Zones d'Education Prioritaire (ZEP).
Contrairement à l'article 1 de la Constitution, la République n'assure plus l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.
B) Second point fondamental, la République n'est plus LAIQUE
La laïcité, c'est la neutralité politique et religieuse de l'Etat, des services publics ou des entreprises publiques
1) La neutralité politique n'existe plus ni au sein de l'éducation nationale, ni au sein des médias.
La laïcité, neutralité politique, devrait commander de donner aux partis des temps de parole proportionnels à leur influence électorale.
En 2005, le FN s'est vu accorder 1 % du temps de parole accordé aux partis politiques dans les télévisions publiques, alors qu'il totalisait en 2002 aux élections législatives 11 % des suffrages.
2) La neutralité religieuse s'est effondrée en raison de la poussée migratoire et démographique de l'islam D'hésitations en compromis, l'Etat s'est mis à négocier sur tous les sujets, refusant manifestement de défendre ce principe fondamental de la République :
- acceptation du voile à l'école,
- aménagement des repas dans les cantines scolaires,
- aménagement d'horaires pour les musulmanes dans les piscines municipales,
- adaptation des activités sportives à l'école,
- adaptation des tenues de natation pour les garçons,
- aménagement des horaires dans les entreprises pour les prières,
- encouragement de la polygamie par le versement d'allocations familiales à toutes les épouses.
Mais hélas, les pouvoirs publics ont été plus loin, foulant méthodiquement au pied l'article 2 de la loi de 1905.
Celui-ci est pourtant clair : "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte."
En deux ans, la République a reconnu et subventionné le culte musulman.
a) D'abord, la Création du Conseil Français du Culte Musulman à l'initiative de Nicolas Sarkozy en février 2003, marque la reconnaissance officielle de cette religion par l'Etat.
b) Ensuite, La création et reconnaissance d'utilité publique de "la Fondation des Oeuvres de l'Islam de France", par décret du ministre de l'intérieur en date du 25 juillet 2005 avec la bénédiction du Conseil d'Etat, marque le début du subventionnement de l'Islam.
Je cite les statuts :
- attribution de subventions pour la construction, l'aménagement ou la rénovation de lieux de culte.
- participation aux moyens de fonctionnement des organismes prenant en charge la formation initiale ou continue des imams.
- attribution de bourses d'études et de recherche aux étudiants en islamologie
- soutien de toute action de formation pour aider à la connaissance de l'Islam en France
- attribution de subventions aux instances représentatives du culte musulman (CFCM).
Or, à l'évidence, le principe même de la reconnaissance d'utilité publique de cette fondation par ledit décret est en contradiction avec l'article 2 de la loi de 1905.
- Les fonds de la Fondation sont gérés par un organisme d'Etat, la Caisse des Dépôts et Consignations ;
- les donations des particuliers et des entreprises génèrent des réductions d'impôts.
Tout cela correspond évidemment à un financement indirect voulu comme tel.
Dans son discours devant le CFCM durant l'été 2005, Dominique de VILLEPIN , Premier Ministre de la République a rappelé les moyens qui peuvent être mis en oeuvre par les collectivités publiques pour ...détourner la loi !
- mise à disposition des locaux ou des terrains en échange d'un loyer symbolique,
- signature de baux emphytéotiques contre 1 Euro symbolique,
- consentement à des garanties d'emprunt pour la construction de mosquées
- exonération de certains impôts des lieux de culte et des associations qui les gèrent (ces opérations faisant l'objet dans toute la France de recours devant le conseil d'Etat).
Jamais les catholiques n'ont pu obtenir autant à l'époque du Petit Père Combes. Les défenseurs intransigeants de la laïcité républicaine au début du XXème siècle doivent se retourner dans leur tombe.
L'article 2 de la Constitution dispose que " la République respecte toutes les croyances ", mais de toutes évidences, certaines sont plus respectées que d'autres. Certaines même, comme les Témoins de Jéhovah ou l'Eglise de Scientologie, sont dénoncées comme sectes et persécutées.
C) Troisième violation de l'article 1 de la Constitution, la République n'est plus DEMOCRATIQUE.
Selon la maxime de la Constitution, la République devrait être le gouvernement du peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Elle ne correspond aujourd'hui à aucun des trois termes de la formule.
1) Elle n'est plus le gouvernement du peuple
En effet, le peuple ne croit plus à la politique et participe de moins en moins au jeu électoral : les dernières consultations ont en effet été marquées une nouvelle fois par des taux d'abstention historique :
57 % lors des élections européennes de 2004,
37 % au premier tour des élections régionales de 2004,
30,63 % lors du référendum sur la Constitution européenne
A l'instar de nombreux autres pays européens, la France subit une désaffection croissante des citoyens pour la chose publique. Depuis le début des années 80, l'abstention n'a cessé de progresser, lors de ce type d'élection bien sûr, mais aussi plus généralement pour l'ensemble des consultations.
- Qui ne le comprendrait ? Environ quinze millions de français jouissant légalement de leurs droits civiques ne sont pas représentés à l'Assemblée Nationale.
Différentes modifications de la loi électorale ont - par le biais du scrutin majoritaire - entraîné une distorsion de la représentation des Français : ces modifications tendent à accentuer la bipolarisation de la vie politique, en instituant une nette surreprésentation des partis établis.
Aux législatives de juin 2002, avec 2,8 millions de voix, le FN a eu 0 députés, tandis qu'avec 1,2 millions de voix, l'UDF en obtenait 29.
Le peuple n'est donc plus correctement représenté.
2) Si elle n'est plus le gouvernement du peuple, la République n'est plus non plus le Gouvernement par le peuple
En effet, la France ne fabrique plus ses propres lois. Toutes matières confondues, une norme sur quatre applicable en France est d'ores et déjà issue de l'Union Européenne, et chaque année, celle-ci introduit dans l'ordre juridique plus de règles que le gouvernement français lui-même.
Ces normes (directives et règlements) sont édictées de plus en plus souvent à la majorité qualifiée par le Conseil des Ministres de l'Europe, ce qui signifie qu'elles peuvent s'imposer en France même si notre pays a voté contre lors du Conseil.
Nous sommes donc dépossédés de notre droit souverain à décider par nous-mêmes de ce qui est bon pour nous.
De façon plus générale, la multiplication des structures institutionnelles et des échelons de responsabilités laisse penser que le pouvoir est à la fois loin, diffus et impalpable, et qu'il n'appartient de toute façon plus au citoyen.
Le pouvoir de décision est en effet très dilué :
- au profit d'une technostructure d'Etat, anonyme et réputée hostile aux réformes
- au profit des institutions européennes
- au profit des institutions de la décentralisation
- au profit des juges, parfois
-au profit d'une nébuleuse associative aujourd'hui parée de toutes les vertus au nom de la " démocratie participative ".
3) Toutes ces institutions se sont accaparées le pouvoir au détriment du peuple, et la République ne peut plus être qualifiée de Gouvernement " pour le peuple ".
Malheureusement, on observe depuis 20 ans que tous les titulaires de charges ou d'emplois publics n'ont pas la vertu, cette qualité cardinale nécessaire au mode de gouvernement républicain.
Plus de 800 affaires de corruption politico-financière ont été jugées depuis 1985, éclaboussant l'ensemble des partis politiques, et parfois tous ensemble dans une même affaire, à l'exception du Front National.
On comprend pourquoi les pouvoirs publics successifs ont adopté diverses lois d'amnistie, en juillet 1988, janvier 1990, août 1995 et août 2002. Mitterrand et Chirac unis dans le privilège d'immunité, voilà qui résume bien les 20 dernières années
Comme s'il s'agissait de protéger ce qu'il faut bien appeler le gouvernement pour les copains et les coquins, et non le gouvernement pour le peuple.
Ainsi, la République est devenue le Gouvernement d'une caste, par une caste et pour une caste.
Alinéa par alinéa, l'article 3 de la Constitution lui-même n'a plus aucune portée, plus aucune valeur, plus aucune actualité.
L'alinéa 1 est vidé de sa substance, puisque la souveraineté nationale n'appartient de toute évidence plus au peuple Français.
L'alinéa 2, qui dispose que le suffrage est toujours universel, égal et secret, se heurte à la loi organique du 18 juin 1976, qui fixe à 500 le nombre de parrains pour se présenter à l'élection présidentielle, et prévoit la publication des parrains. Loin d'être universel et secret, le parrainage est en fait un suffrage censitaire et public.
Enfin, dernier alinéa bafoué du pauvre article 3, la phrase " sont électeurs tous les nationaux français majeurs des deux sexes ", n'a plus aucun sens, puisque la révision constitutionnelle Bérégovoy de juin 1992 et la loi organique Jospin de mai 1998, en application de la Directive 94/80/CE du 19 décembre 1994, fixent les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales pour les citoyens de l'Union Européenne, prélude au droit de vote de tous les étrangers en France !
Vous le voyez, mesdames et messieurs, ceux qui ont alterné aux responsabilités depuis 20 ans, le PS et l'UMP, n'ont respecté ni la souveraineté nationale, ni la démocratie, violant encore l'article 4 de la Constitution, qui fait du respect de ces deux notions les obligations fondamentales des partis politiques.
Derrière cette destruction systématique des vestiges de l'ordre ancien, il y a une volonté de subversion manifeste. "Du passé faisons table rase", " de la République Française, de sa nature populaire et de ses idéaux, faisons litière ", tels sont les buts inavoués de tous ceux qui plébiscitent la mondialisation, prônent la disparition des frontières, des nations et des républiques, c'est-à-dire la plupart de nos adversaires.
Alors, oui, je le dis à tous nos compatriotes, nous sommes, nous, militants et dirigeants du Front National, les véritables, les seuls, les vrais défenseurs de la République. Parce que nous savons que pour vivre et pour réaliser ses idéaux, la République ne peut être que nationale.
A la différence de tous les autres, nous ne nous battons ni pour des postes, ni pour des prébendes, ni pour faire carrière.
En 2007, pour les élections présidentielles et législatives, nous nous battrons seulement pour restaurer la République Française et par là-même, pour rétablir notre peuple dans ses droits fondamentaux, sans autre ambition que de servir notre peuple, tel Cincinnatus il y a 2 500 ans, quittant ses champs pour courir au secours de la Patrie, mais pour y revenir sitôt le devoir accompli.
Vive la République Française.
Je vous remercie.
Source http://www.frontnational.com, le 21 septembre 2006
Permettez-moi tout d'abord de vous remercier de votre participation à cette conférence de presse.
En dépit des cris d'orfraie poussés par les uns et les autres à l'annonce de mon déplacement, j'ai visité ce matin, comme n'importe quel Français intéressé par l'histoire de son pays, comme n'importe quel patriote, le site historique de la bataille de Valmy, qui opposa, le 20 septembre 1792, soit il y a 214 ans, les 47.000 soldats de l'armée de Dumouriez aux 35.000 prussiens du duc Charles de Brunswick.
En elle-même, la bataille fut marquée surtout par une intense canonnade au cours de laquelle la nouvelle artillerie française créée par Gribeauval marqua sa supériorité. Pour des raisons encore mal élucidées, le duc Charles de Brunswick donna l'ordre de la retraite prussienne. Le bilan de la bataille fut somme toute assez modeste, puisqu'il n'y eut que 300 morts côté français et 184 chez les Prussiens.
La résonance de l'événement est ailleurs, dans une mystique toute particulière qui, aux dires mêmes des plus grands esprits du temps, annonce la fin de l'époque moderne et l'entrée dans l'époque contemporaine.
Goethe, le grand poète allemand, qui assista à la bataille dans l'état-major prussien, l'exprima bien à sa manière : " De ce lieu et de ce jour date une nouvelle époque de l'Histoire du Monde ".
En effet, quand, quelques jours avant la bataille, le duc de Brunswick a menacé Paris d'une exécution militaire et a qualifié les Français de troupe de " boutiquiers et de savetiers ", il a fouetté à vif l'orgueil national d'une armée composée autant de soldats issus des régiments de l'ancienne armée royale que de Volontaires nationaux inexpérimentés, mal vêtus et misérablement armés.
Il est étonnant de constater qu'en 2006, il y ait des gens pour contester, à un candidat à la Présidence de la République, la liberté de se rendre n'importe où en France et n'est-il pas scandaleux de voir le maire UMP de Sainte-Ménehould lui interdire de tenir une réunion et, comble de l'odieux, limiter en pleine Semaine nationale du Patrimoine et même interdire aux photographes de presse, l'accès à ce haut lieu de l'Histoire de France ?
VALMY est une charnière historique. Dernière victoire de la monarchie, elle est la première de la République que va proclamer le lendemain la Convention qui succède à l'Assemblée législative.
Cette victoire n'est pas un épisode de l'histoire intérieure. Elle est remportée par deux généraux de la monarchie ralliés à la Révolution. Dumouriez, qui était, quelques mois auparavant Ministre des Affaires Etrangères et son adjoint Kellermann.
Elle est remportée sur les Prussiens du Duc de Brunswick, celui qui a menacé de détruire Paris et ainsi donné prétexte aux ignobles massacres de septembre dans les prisons parisiennes.
Mais l'épisode est célèbre car il est celui où pour la première fois, " Vive la Nation ! " devient un cri de ralliement lancé par Kellermann mettant son chapeau au bout de son sabre, imité par ses soldats qui mettent le leur au bout de leur baïonnette en criant " Vive la Nation ! ".
La Nation, en effet, a remplacé comme fondement de la souveraineté la monarchie abolie.
Dumouriez dira, après la victoire de Jemmapes qui coûta 50 000 morts français le 6 novembre 1792 : "cette journée à jamais mémorable couvre la Nation française d'une gloire immortelle".
Je n'entends pas, par ma visite, faire oeuvre de partisan, mais au contraire, rappeler à mes compatriotes que leur histoire compte deux millénaires, qu'elle a été la plus illustre et celle qui, de toutes les Nations, a exercé la plus grande influence.
Tramée de grandeurs et de faiblesses, chaînée d'erreurs et de succès, elle est toute entière, d'un bout à l'autre, notre patrimoine français.
Elle est un héritage sur lequel nous n'avons pas l'outrecuidance de réclamer un droit d'inventaire.
Les 40 rois qui firent la France, les Républiques, les Empires dans les victoires et les défaites ont été l'Histoire de France.
Contrairement aux modes débiles de notre temps - repentance et soumission - je dis : nous sommes fiers de la France, fiers d'être Français.
La Nation peut n'être pas républicaine, mais la République ne peut être que nationale. La République est cependant un terme ambigu. Il y a, en effet, des Républiques socialistes, soviétiques qui ont été ou sont des dictatures.
Il y en a qui sont islamiques - République islamique d'Iran - et qui sont des théocraties.
La République qui nous importe, c'est la République française, telle que définie par sa Constitution. Celle-ci précise qu'elle est une, indivisible (92), laïque, démocratique et sociale (58).
Nous allons voir que ceux qui veulent nous exclure de la communauté politique au nom de la République sont des imposteurs et que nous, Front National, nous respectons aussi bien dans nos statuts que dans la pratique, tous les termes de sa définition constitutionnelle alors que nos adversaires politiques en violent l'un ou l'autre ou encore l'un et l'autre terme.
Article 3 - Le Front National est une formation politique qui concourt à l'expression du suffrage dans le cadre des institutions de la République et du pluralisme démocratique. Attaché à l'égalité devant la loi de tous les citoyens français sans distinction d'origine, de race ou de religion, le Front National défend la souveraineté nationale et l'indépendance de la Nation.
I- Parce que j'ai l'amour de la Patrie chevillé au corps, je suis donc fier de Valmy comme je le suis de tous les succès que l'Histoire a porté au crédit de la France et je fais partie de ceux qui disent que, si la France n'est pas née en 1789, elle ne s'est pas non plus arrêtée à cette date.
J'assume le bon et le mauvais de mon pays aussi bien avant que depuis 1789 et, sur ce point, j'adhère à la formule anglaise qui veut que : " Right or wrong, my country ! ".
A propos de cette unité des Français autour du sentiment patriotique, je voudrais évoquer Jeanne d'Arc. La Pucelle, notre héroïne nationale qui est vénérée dans la France entière, y compris dans les provinces qui, à son époque, lui étaient opposées.
Alors, Français et fiers de l'être, cessons de brasser la rancune.
Sous tous les régimes, il s'est toujours trouvé des Français indignes, des Français lâches, des Français sans âme.
Mais de tous temps, il s'en est trouvé, plus nombreux, héroïques et dignes, qui étaient prêts à lutter, à souffrir, à mourir pour la patrie.
Valmy illustre à merveille ces moments magiques où la mystique nationale transcende le coeur des hommes : suite à l'explosion d'une caisse de munitions, un début de débandade commença dans le camp français. Plaçant son bicorne à la pointe de son sabre, Kellerman cria alors, afin de reformer les rangs, " Vive la Nation ! ", indiquant aux soldats, l'enjeu de la bataille. Galvanisés, les hommes reprirent leur place et mirent leurs coiffures au bout de leur baïonnette en reprenant le cri de ralliement " Vive la Nation " !
" Vive la Nation ", slogan des patriotes du monde entier à toutes les époques, résonne en 1792 comme une révolution.
Il consacre en effet un nouveau principe de légitimité du pouvoir, il consacre la souveraineté nationale, au détriment de la souveraineté divine, qui avait justifié le pouvoir royal depuis Hugues Capet.
Comme c'est souvent le cas dans les tourmentes révolutionnaires, l'histoire événementielle accompagne immédiatement la rupture philosophique : la République, assise sur la nation, fut proclamée le lendemain de la bataille.
La marque d'appartenance à une nation, la nation française, apparaît dès lors comme un élément fondamental, vital au sens premier du terme, de l'appartenance à la République.
Tant la littérature et les arts que la philosophie juridique et politique témoignent de ce lien majeur depuis deux siècles.
Dans la mythologie des différentes républiques qui se sont succédées depuis la Révolution française, ce lien entre la Nation et la République s'est révélé comme la colonne vertébrale autour de laquelle s'articulaient les institutions françaises.
Il suffit, pour s'en convaincre, de se reporter à l'article 3 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789 : "Le principe de toute
souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu, ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément." Le même souci lie intimement Nation et République dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, et dans l'article 3 de la Constitution de 1958.
Cette conception a également irrigué l'histoire de nos autres institutions, comme par exemple l'école.
Les hussards noirs de la république, qui pratiquaient avec ardeur l'enseignement de l'instruction civique, apprenaient à leurs élèves qu'il ne pouvait y avoir d'existence politique concevable que républicaine et que l'espace dans lequel se manifestait concrètement cette conception, était un grand corps appelé Nation.
La République fut donc, elle est donc, par nature, nationale. Il s'agit d'une République Française.
Or, l'Etablissement politique oppose aujourd'hui complètement l'idéal républicain à l'idéal national, à tel point qu'en toute élection, il en appelle au Front républicain contre le Front national.
Il faut s'interroger sur cette rupture sémantique, véritable reflet de l'inversion de toutes les valeurs morales, intellectuelles et spirituelles qui, hélas, marque l'époque actuelle.
La volonté contemporaine, savamment orchestrée, de dissocier les deux termes de République et de Nation pour les opposer n'est pas innocente.
II- Depuis la commémoration du bicentenaire de la Révolution Française en effet, on ne célèbre plus en effet la République Française, régime politique d'un peuple vieux de plus de 2000 ans, mais une République universelle, abstraite, désincarnée, qui pourrait et même qui devrait être formée demain par une population d'origine mondiale.
C'était déjà le rêve de la République soviétique dans l'ex-URSS, qui voulait créer un "peuple soviétique " en déracinant les peuples russes, ukrainiens, baltes ou d'Asie Centrale, bien réels ceux-là, parce que formés dans la lente alchimie de siècles entiers d'histoire.
Cette utopie, celle d'une société multiculturelle administrée dans le cadre d'une République mondialisée, n'est hélas pas morte avec l'URSS. Elle est vivante et bien vivante, semblant avoir trouvé, en France, un nouveau champ d'expérimentation potentiel.
Tout, dans l'idéologie et dans la pratique de nos adversaires, trahit ainsi les idéaux de Valmy, cette alliance puissante de la nation et de la République.
Ainsi, la bataille est à l'origine du mythe du citoyen en armes qui va fonder la conscription, supprimée par Chirac en 1995. Ce n'est pas un hasard, bien sûr. Le service militaire obligatoire était un des éléments fondamentaux qui donnaient corps au sentiment national, et la nation est l'ultime verrou que la classe politique s'évertue à faire sauter, pour mieux détruire la République elle-même.
Toutefois, le camp anti-national même s'il se croit tout-puissant avec ses armées de lobbies, de sectes et de cénacles, ne peut s'affirmer ouvertement comme tel, car la nation reste bien évidemment l'idée-force qui meut les énergies populaires.
Les adversaires de la nation avancent donc masqués, et c'est derrière l'effigie trompeuse d'une "République" fantasmatique qu'ils marchent au combat, contre le peuple Français lui-même.
Ceux-là agitent leurs grigris en tout sens depuis 35 ans pour faire accroire au peuple que le Front national est à la fois antirépublicain et pourfendeur des droits de l'homme.
Alors, parlons clair et démontons cette supercherie.
L'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 cite avec précision les droits de l'homme et du citoyen. "Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression ".
Ce sont très exactement ces droits qu'entend défendre le Front national, quand il réclame seul le rétablissement de la peine de mort, quand il entend seul défendre la libre entreprise, quand il propose seul des mesures drastiques de réduction de la pression fiscale, quand il s'évertue à réclamer de l'État qu'il se recentre sur ses fonctions régaliennes, quand il dénonce la cruauté parfois sans nom et l'injustice du nouvel ordre mondial...
Si l'on veut être orthodoxe en matière de droits de l'homme, on doit convenir que le Front national est le meilleur garant de la défense des droits essentiels de l'homme... et du citoyen.
Car la définition originelle se trouve de nos jours curieusement tronquée. Le législateur de 1789 parle précisément de droits de l'homme et du citoyen, alors que l'agitateur moderne parle simplement de droits de l'homme.
Dans la République abstraite de nos adversaires, il n' y a plus que des "hommes" et non des citoyens, parce que l'idée même de citoyen ramène à la Patrie, à l'attachement à la Terre, au peuple qui y déroule son devenir, à la mémoire, à l'héritage et à la tradition qu'il entend défendre, assumer et transmettre.
Il s'agit par ce biais d'évacuer la référence à la nationalité, à la patrie, aux racines.
Mais en détruisant la citoyenneté, on ne détruit pas seulement la nationalité. On détruit aussi l'égalité devant la loi : c'est la raison pour laquelle Monsieur Sarkozy est anti-républicain, puisque la discrimination positive qu'il préconise vise à donner plus de droits aux étrangers qu'aux nationaux, plus de droits aux non-citoyens qu'aux citoyens eux-mêmes.
Que reste-t-il, enfin, de la fraternité lorsque la République n'est plus nationale ? En effet, la solidarité envers les plus démunis de nos compatriotes s'explique et se justifie par les sacrifices consentis par leurs ancêtres, depuis des siècles, pour l'édification ou la défense du patrimoine commun.
C'est cette histoire commune, ces souffrances partagées, ce passé de gloire commun à tous qui confère des droits, des privilèges particuliers au dernier des Français, fut-il victime du chômage, de la crise ou de la mondialisation, du handicap ou de la pauvreté.
Mais ceux qui défendent la globalisation, ses vertus cachées ou ses mérites supposés, ne rêvent pas d'une quelconque république, aussi édulcorée soit-elle, mais d'un immense marché planétaire.
Ils ne veulent plus de citoyens, ils ne veulent plus de nationaux, ils ne voient que des hommes, consommateurs dociles vivants dans une société nomade.
Les atteintes aux principes fondamentaux
Depuis 20 ans, les différents gouvernements qui se sont succédés, de droite comme de gauche, qu'il s'agisse de gouvernements RPR-UDF puis UMP ou de gouvernement d'union de la Gauche, ont gravement porté atteinte aux principes fondamentaux de la République. Ceux-ci sont posés dans les 4 premiers articles de la Constitutions de 1958.
Les pouvoirs publics ont bafoué ou laisser bafouer les valeurs républicaines. En effet, il y a deux façons de dévoyer des idéaux : adopter des règles qui y contreviennent et laisser faire des choses qui y portent atteinte.
En se livrant à l'examen attentif des différentes règles posées par notre Loi Fondamentale, on se rend compte que pas une seule n'a été respectée par ceux-là mêmes qui en appellent au Front républicain contre le Front National.
L'Article 1 de la Constitution dispose que " La République est indivisible, laïque, démocratique est sociale ".
On va voir qu'elle n'est plus ni indivisible, ni laïque, ni démocratique, ni sociale.
A) Elle n'est plus INDIVISIBLE, puisque le droit français consacre désormais tant le morcellement du territoire que le morcellement du peuple. Concrètement, la loi établit désormais des distinctions entre les territoires et entre les citoyens, ce qui, en stricte orthodoxie républicaine, est absolument impensable.
1) Voyons d'abord le morcellement du territoire
Depuis le second septennat de Mitterrand, les pouvoirs publics successifs sont entrés dans une logique de destruction de l'unité nationale et de mise à mort de l'indivisibilité de la République, au travers du transfert du pouvoir de décision à certaines collectivités locales.
Les lois Rocard (juillet et novembre 1988), Juppé (avril 1996) et Jospin (mars 1999) ont donné à la Polynésie Française et à Nouvelle Calédonie tous les attributs d'un Etat :
- possession d'un domaine maritime propre
- possibilité de signer des accords internationaux régionaux,
- possibilité de restreindre les importations et de délivrer des permis de travail.
S'y ajoute, concernant la Nouvelle Calédonie, la reconnaissance d'un pouvoir législatif autonome, d'une citoyenneté néo-calédonienne, reposant sur un droit de suffrage restreint et un droit prioritaire à l'emploi, et l'organisation d'un référendum d'auto-détermination en 2013 (avec corps électoral gelé au début des années 90).
Au plan territorial, la République est donc en train d'exploser.
2) Au plan juridique aussi, puisqu'au morcellement du territoire s'ajoute la division du peuple en catégories.
- La loi Jospin de juin 2000 établissant la parité consacre une division des citoyens par sexe, première du genre.
- La loi Sarkozy d'avril 2006 sur l'égalité des chances consacre une division des citoyens par race (quotas dans l'audiovisuel notamment). Les quotas ethniques avaient déjà été consacrés à l'entrée de certaines Grandes Ecoles (sans dire leur nom).
C'est la rupture avec les principes juridiques d'égalité des citoyens devant la loi et devant les concours. Ces droits réservés cassent également les principes philosophiques de l'école républicaine : la méritocratie, c'est-à-dire la réussite liée au travail et à l'effort, et l'élitisme, c'est-à-dire le recrutement et la formation des meilleurs éléments dans des filières spécifiques ou des Grandes Ecoles : ainsi, au mépris de la renommée et du niveau de l'école, Sciences-Po va bientôt s'ouvrir aux jeunes des Zones d'Education Prioritaire (ZEP).
Contrairement à l'article 1 de la Constitution, la République n'assure plus l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion.
B) Second point fondamental, la République n'est plus LAIQUE
La laïcité, c'est la neutralité politique et religieuse de l'Etat, des services publics ou des entreprises publiques
1) La neutralité politique n'existe plus ni au sein de l'éducation nationale, ni au sein des médias.
La laïcité, neutralité politique, devrait commander de donner aux partis des temps de parole proportionnels à leur influence électorale.
En 2005, le FN s'est vu accorder 1 % du temps de parole accordé aux partis politiques dans les télévisions publiques, alors qu'il totalisait en 2002 aux élections législatives 11 % des suffrages.
2) La neutralité religieuse s'est effondrée en raison de la poussée migratoire et démographique de l'islam D'hésitations en compromis, l'Etat s'est mis à négocier sur tous les sujets, refusant manifestement de défendre ce principe fondamental de la République :
- acceptation du voile à l'école,
- aménagement des repas dans les cantines scolaires,
- aménagement d'horaires pour les musulmanes dans les piscines municipales,
- adaptation des activités sportives à l'école,
- adaptation des tenues de natation pour les garçons,
- aménagement des horaires dans les entreprises pour les prières,
- encouragement de la polygamie par le versement d'allocations familiales à toutes les épouses.
Mais hélas, les pouvoirs publics ont été plus loin, foulant méthodiquement au pied l'article 2 de la loi de 1905.
Celui-ci est pourtant clair : "la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte."
En deux ans, la République a reconnu et subventionné le culte musulman.
a) D'abord, la Création du Conseil Français du Culte Musulman à l'initiative de Nicolas Sarkozy en février 2003, marque la reconnaissance officielle de cette religion par l'Etat.
b) Ensuite, La création et reconnaissance d'utilité publique de "la Fondation des Oeuvres de l'Islam de France", par décret du ministre de l'intérieur en date du 25 juillet 2005 avec la bénédiction du Conseil d'Etat, marque le début du subventionnement de l'Islam.
Je cite les statuts :
- attribution de subventions pour la construction, l'aménagement ou la rénovation de lieux de culte.
- participation aux moyens de fonctionnement des organismes prenant en charge la formation initiale ou continue des imams.
- attribution de bourses d'études et de recherche aux étudiants en islamologie
- soutien de toute action de formation pour aider à la connaissance de l'Islam en France
- attribution de subventions aux instances représentatives du culte musulman (CFCM).
Or, à l'évidence, le principe même de la reconnaissance d'utilité publique de cette fondation par ledit décret est en contradiction avec l'article 2 de la loi de 1905.
- Les fonds de la Fondation sont gérés par un organisme d'Etat, la Caisse des Dépôts et Consignations ;
- les donations des particuliers et des entreprises génèrent des réductions d'impôts.
Tout cela correspond évidemment à un financement indirect voulu comme tel.
Dans son discours devant le CFCM durant l'été 2005, Dominique de VILLEPIN , Premier Ministre de la République a rappelé les moyens qui peuvent être mis en oeuvre par les collectivités publiques pour ...détourner la loi !
- mise à disposition des locaux ou des terrains en échange d'un loyer symbolique,
- signature de baux emphytéotiques contre 1 Euro symbolique,
- consentement à des garanties d'emprunt pour la construction de mosquées
- exonération de certains impôts des lieux de culte et des associations qui les gèrent (ces opérations faisant l'objet dans toute la France de recours devant le conseil d'Etat).
Jamais les catholiques n'ont pu obtenir autant à l'époque du Petit Père Combes. Les défenseurs intransigeants de la laïcité républicaine au début du XXème siècle doivent se retourner dans leur tombe.
L'article 2 de la Constitution dispose que " la République respecte toutes les croyances ", mais de toutes évidences, certaines sont plus respectées que d'autres. Certaines même, comme les Témoins de Jéhovah ou l'Eglise de Scientologie, sont dénoncées comme sectes et persécutées.
C) Troisième violation de l'article 1 de la Constitution, la République n'est plus DEMOCRATIQUE.
Selon la maxime de la Constitution, la République devrait être le gouvernement du peuple, par le Peuple, pour le Peuple. Elle ne correspond aujourd'hui à aucun des trois termes de la formule.
1) Elle n'est plus le gouvernement du peuple
En effet, le peuple ne croit plus à la politique et participe de moins en moins au jeu électoral : les dernières consultations ont en effet été marquées une nouvelle fois par des taux d'abstention historique :
57 % lors des élections européennes de 2004,
37 % au premier tour des élections régionales de 2004,
30,63 % lors du référendum sur la Constitution européenne
A l'instar de nombreux autres pays européens, la France subit une désaffection croissante des citoyens pour la chose publique. Depuis le début des années 80, l'abstention n'a cessé de progresser, lors de ce type d'élection bien sûr, mais aussi plus généralement pour l'ensemble des consultations.
- Qui ne le comprendrait ? Environ quinze millions de français jouissant légalement de leurs droits civiques ne sont pas représentés à l'Assemblée Nationale.
Différentes modifications de la loi électorale ont - par le biais du scrutin majoritaire - entraîné une distorsion de la représentation des Français : ces modifications tendent à accentuer la bipolarisation de la vie politique, en instituant une nette surreprésentation des partis établis.
Aux législatives de juin 2002, avec 2,8 millions de voix, le FN a eu 0 députés, tandis qu'avec 1,2 millions de voix, l'UDF en obtenait 29.
Le peuple n'est donc plus correctement représenté.
2) Si elle n'est plus le gouvernement du peuple, la République n'est plus non plus le Gouvernement par le peuple
En effet, la France ne fabrique plus ses propres lois. Toutes matières confondues, une norme sur quatre applicable en France est d'ores et déjà issue de l'Union Européenne, et chaque année, celle-ci introduit dans l'ordre juridique plus de règles que le gouvernement français lui-même.
Ces normes (directives et règlements) sont édictées de plus en plus souvent à la majorité qualifiée par le Conseil des Ministres de l'Europe, ce qui signifie qu'elles peuvent s'imposer en France même si notre pays a voté contre lors du Conseil.
Nous sommes donc dépossédés de notre droit souverain à décider par nous-mêmes de ce qui est bon pour nous.
De façon plus générale, la multiplication des structures institutionnelles et des échelons de responsabilités laisse penser que le pouvoir est à la fois loin, diffus et impalpable, et qu'il n'appartient de toute façon plus au citoyen.
Le pouvoir de décision est en effet très dilué :
- au profit d'une technostructure d'Etat, anonyme et réputée hostile aux réformes
- au profit des institutions européennes
- au profit des institutions de la décentralisation
- au profit des juges, parfois
-au profit d'une nébuleuse associative aujourd'hui parée de toutes les vertus au nom de la " démocratie participative ".
3) Toutes ces institutions se sont accaparées le pouvoir au détriment du peuple, et la République ne peut plus être qualifiée de Gouvernement " pour le peuple ".
Malheureusement, on observe depuis 20 ans que tous les titulaires de charges ou d'emplois publics n'ont pas la vertu, cette qualité cardinale nécessaire au mode de gouvernement républicain.
Plus de 800 affaires de corruption politico-financière ont été jugées depuis 1985, éclaboussant l'ensemble des partis politiques, et parfois tous ensemble dans une même affaire, à l'exception du Front National.
On comprend pourquoi les pouvoirs publics successifs ont adopté diverses lois d'amnistie, en juillet 1988, janvier 1990, août 1995 et août 2002. Mitterrand et Chirac unis dans le privilège d'immunité, voilà qui résume bien les 20 dernières années
Comme s'il s'agissait de protéger ce qu'il faut bien appeler le gouvernement pour les copains et les coquins, et non le gouvernement pour le peuple.
Ainsi, la République est devenue le Gouvernement d'une caste, par une caste et pour une caste.
Alinéa par alinéa, l'article 3 de la Constitution lui-même n'a plus aucune portée, plus aucune valeur, plus aucune actualité.
L'alinéa 1 est vidé de sa substance, puisque la souveraineté nationale n'appartient de toute évidence plus au peuple Français.
L'alinéa 2, qui dispose que le suffrage est toujours universel, égal et secret, se heurte à la loi organique du 18 juin 1976, qui fixe à 500 le nombre de parrains pour se présenter à l'élection présidentielle, et prévoit la publication des parrains. Loin d'être universel et secret, le parrainage est en fait un suffrage censitaire et public.
Enfin, dernier alinéa bafoué du pauvre article 3, la phrase " sont électeurs tous les nationaux français majeurs des deux sexes ", n'a plus aucun sens, puisque la révision constitutionnelle Bérégovoy de juin 1992 et la loi organique Jospin de mai 1998, en application de la Directive 94/80/CE du 19 décembre 1994, fixent les modalités de l'exercice du droit de vote et d'éligibilité aux élections municipales pour les citoyens de l'Union Européenne, prélude au droit de vote de tous les étrangers en France !
Vous le voyez, mesdames et messieurs, ceux qui ont alterné aux responsabilités depuis 20 ans, le PS et l'UMP, n'ont respecté ni la souveraineté nationale, ni la démocratie, violant encore l'article 4 de la Constitution, qui fait du respect de ces deux notions les obligations fondamentales des partis politiques.
Derrière cette destruction systématique des vestiges de l'ordre ancien, il y a une volonté de subversion manifeste. "Du passé faisons table rase", " de la République Française, de sa nature populaire et de ses idéaux, faisons litière ", tels sont les buts inavoués de tous ceux qui plébiscitent la mondialisation, prônent la disparition des frontières, des nations et des républiques, c'est-à-dire la plupart de nos adversaires.
Alors, oui, je le dis à tous nos compatriotes, nous sommes, nous, militants et dirigeants du Front National, les véritables, les seuls, les vrais défenseurs de la République. Parce que nous savons que pour vivre et pour réaliser ses idéaux, la République ne peut être que nationale.
A la différence de tous les autres, nous ne nous battons ni pour des postes, ni pour des prébendes, ni pour faire carrière.
En 2007, pour les élections présidentielles et législatives, nous nous battrons seulement pour restaurer la République Française et par là-même, pour rétablir notre peuple dans ses droits fondamentaux, sans autre ambition que de servir notre peuple, tel Cincinnatus il y a 2 500 ans, quittant ses champs pour courir au secours de la Patrie, mais pour y revenir sitôt le devoir accompli.
Vive la République Française.
Je vous remercie.
Source http://www.frontnational.com, le 21 septembre 2006