Texte intégral
François Bayrou et les élus UDF à Arras : « Un centre indépendant, tolérant et ouvert »Ce mercredi soir et jeudi à Arras, les parlementaires UDF - trente-trois sénateurs et trente députés - sont attendus par leur collègue sénateur-maire Jean-Marie Vanlerenberghe. François Bayrou, le président de l'UDF, avant son intervention demain, a répondu aux questions de « La Voix du Nord ».
- Les parlementaires UDF se réunissent à Arras. Ils ne sont pas tous d'accord avec votre position à l'égard de l'UMP...
« Dans toutes les familles politiques, il y a des sensibilités et il est normal qu'elles s'expriment. L'UDF est dans une démarche d'indépendance. Elle soutient le gouvernement quand il fait de bonnes choses, elle s'oppose quand il ne va pas dans le bon sens. Cela ne fait aucune difficulté entre les membres de l'UDF. »
- Avec Gilles de Robien tout de même !
« Il y a eu entre nous un conflit : l'indépendance à l'égard du gouvernement et de l'UMP. Ce conflit est maintenant derrière nous. Ma démarche est une démarche de rassemblement et de fédération des différentes sensibilités politiques françaises. Si je parle avec Michel Rocard et Michel Barnier, il n'y a pas de raisons que je ne puisse pas parler avec Gilles de Robien ! Je n'entretiens pas de rancune. Pour moi, j'ai des convictions fortes, j'assume y compris les conflits, mais les portes sont toujours ouvertes. »
- Cette démarche d'indépendance est-elle comprise par l'électeur centriste ?
« En France, les citoyens qui n'ont pas partagé les choix du gouvernement et qui, pour autant, ne se reconnaissent pas dans la démarche du Parti socialiste, sont majoritaires. Ceux-là rêvent d'un changement. Il faut donc un mouvement politique pour exprimer leurs attentes. Ce centre indépendant, tolérant et ouvert que nous construisons portera leurs espoirs. »
- Cela ne se traduit guère dans les sondages...
« Lorsqu'il s'est déclaré dans votre journal en 1994, Jacques Chirac n'était qu'à 11 % ! Les sondages ne mesurent que l'opinion de ceux qui leur répondent. Un grand nombre de Français se taisent. Pourquoi les sondages se trompent-ils à chaque élection ? Ce n'est pas par mauvaise intention. C'est parce que l'immense majorité des Français, soit n'ont pas encore fixé leur opinion, soit n'expriment pas ce qu'ils ressentent. C'est eux qui font les grandes évolutions de l'opinion. On le vérifiera encore cette fois. »
- Pour vous, il y a donc un espace pour le centre ?
« C'est le seul moyen de changer l'approche de la politique en France. L'UMP, on connaît, le PS, on connaît, et à chaque élection les Français disent qu'ils ne sont pas satisfaits de l'action de ces partis lorsqu'ils sont au pouvoir. La différence du centre, c'est de dire : nous pouvons travailler avec des gens raisonnables, même s'ils ne sont pas de notre bord. Et nous sommes les seuls à le dire. Cette idée, qui est appliquée dans chacune des petites communes de France, entraîne en fait un changement profond. Sur un contrat clair, signé devant les Français, avançons ! »
- Que mettez-vous dans ce contrat ?
« Premièrement, la priorité à l'Éducation car c'est là que se forge l'avenir. Deuxièmement, une politique sérieuse de lutte contre la dette. Troisièmement, une politique de soutien à la petite entreprise avec l'idée que chacune puisse créer deux emplois nouveaux sans charges. Quatrièmement, la lutte contre l'exclusion, en proposant une activité à toute personne valide en chômage de longue durée ou au RMI. Cinquièmement, une politique pour le climat rigoureuse. Et sixièmement, une Europe qui marche car la France ne peut changer seule le climat de la planète ! »
- Ségolène Royal ne cherche-elle pas elle aussi à dépasser le clivage droite - gauche ?
« Pour l'instant, elle dit et répète que son projet est celui du PS. Mais si quelqu'un fait bouger les lignes, c'est intéressant. Cela reste à vérifier. »
- Sur le pouvoir d'achat, thème prioritaire aujourd'hui, que proposez-vous ?
« Le leader qui dira qu'on peut améliorer les salaires sans s'attaquer aux causes, qu'on peut gagner plus sans rien changer, celui-là est un menteur. Il faudra rendre aux salariés la part du salaire consacrée aux charges sociales et trouver une autre base pour les charges. Certains sont pour une TVA sociale, d'autres comme moi réfléchissent à un déplacement sur plusieurs années vers les carburants, ou vers une taxe sur les mouvements financiers. Il faudra d'abord rendre aux heures supplémentaires leur capacité d'améliorer les fins de mois ; faire en sorte qu'elles rapportent plus aux salariés sans coûter plus aux entreprises en jouant sur les charges sociales qui les frappent. »
- Vous avez mis en cause le rôle des médias dans la campagne.
« Je constate qu'il y a une pression formidable des médias pour un choix préfabriqué, Sarko-Ségo. On a un problème de démocratie dans notre pays.
la question que je pose est celle de la séparation entre l'État et les grandes influences médiatiques et financières, question qu'il faut traiter par la loi comme tous les autres pays démocratiques. Il y a pour moi une règle simple : les entreprises en affaires avec l'État ne doivent pas être en même temps des groupes de presse. »
- L'UMP du Nord a annoncé qu'elle présenterait quoi qu'il arrive un candidat contre le député-maire d'Hem, Francis Vercamer, passé à l'UDF...
« Francis Vercamer est un député remarquable, compétent, passionné de sa ville, de sa région et de ses concitoyens. Il a, pour moi, un grand avenir. Et comme ce sont les électeurs qui votent, je ne doute pas de leur choix. » Source http://www.udf.org, le 20 septembre 2006
- Les parlementaires UDF se réunissent à Arras. Ils ne sont pas tous d'accord avec votre position à l'égard de l'UMP...
« Dans toutes les familles politiques, il y a des sensibilités et il est normal qu'elles s'expriment. L'UDF est dans une démarche d'indépendance. Elle soutient le gouvernement quand il fait de bonnes choses, elle s'oppose quand il ne va pas dans le bon sens. Cela ne fait aucune difficulté entre les membres de l'UDF. »
- Avec Gilles de Robien tout de même !
« Il y a eu entre nous un conflit : l'indépendance à l'égard du gouvernement et de l'UMP. Ce conflit est maintenant derrière nous. Ma démarche est une démarche de rassemblement et de fédération des différentes sensibilités politiques françaises. Si je parle avec Michel Rocard et Michel Barnier, il n'y a pas de raisons que je ne puisse pas parler avec Gilles de Robien ! Je n'entretiens pas de rancune. Pour moi, j'ai des convictions fortes, j'assume y compris les conflits, mais les portes sont toujours ouvertes. »
- Cette démarche d'indépendance est-elle comprise par l'électeur centriste ?
« En France, les citoyens qui n'ont pas partagé les choix du gouvernement et qui, pour autant, ne se reconnaissent pas dans la démarche du Parti socialiste, sont majoritaires. Ceux-là rêvent d'un changement. Il faut donc un mouvement politique pour exprimer leurs attentes. Ce centre indépendant, tolérant et ouvert que nous construisons portera leurs espoirs. »
- Cela ne se traduit guère dans les sondages...
« Lorsqu'il s'est déclaré dans votre journal en 1994, Jacques Chirac n'était qu'à 11 % ! Les sondages ne mesurent que l'opinion de ceux qui leur répondent. Un grand nombre de Français se taisent. Pourquoi les sondages se trompent-ils à chaque élection ? Ce n'est pas par mauvaise intention. C'est parce que l'immense majorité des Français, soit n'ont pas encore fixé leur opinion, soit n'expriment pas ce qu'ils ressentent. C'est eux qui font les grandes évolutions de l'opinion. On le vérifiera encore cette fois. »
- Pour vous, il y a donc un espace pour le centre ?
« C'est le seul moyen de changer l'approche de la politique en France. L'UMP, on connaît, le PS, on connaît, et à chaque élection les Français disent qu'ils ne sont pas satisfaits de l'action de ces partis lorsqu'ils sont au pouvoir. La différence du centre, c'est de dire : nous pouvons travailler avec des gens raisonnables, même s'ils ne sont pas de notre bord. Et nous sommes les seuls à le dire. Cette idée, qui est appliquée dans chacune des petites communes de France, entraîne en fait un changement profond. Sur un contrat clair, signé devant les Français, avançons ! »
- Que mettez-vous dans ce contrat ?
« Premièrement, la priorité à l'Éducation car c'est là que se forge l'avenir. Deuxièmement, une politique sérieuse de lutte contre la dette. Troisièmement, une politique de soutien à la petite entreprise avec l'idée que chacune puisse créer deux emplois nouveaux sans charges. Quatrièmement, la lutte contre l'exclusion, en proposant une activité à toute personne valide en chômage de longue durée ou au RMI. Cinquièmement, une politique pour le climat rigoureuse. Et sixièmement, une Europe qui marche car la France ne peut changer seule le climat de la planète ! »
- Ségolène Royal ne cherche-elle pas elle aussi à dépasser le clivage droite - gauche ?
« Pour l'instant, elle dit et répète que son projet est celui du PS. Mais si quelqu'un fait bouger les lignes, c'est intéressant. Cela reste à vérifier. »
- Sur le pouvoir d'achat, thème prioritaire aujourd'hui, que proposez-vous ?
« Le leader qui dira qu'on peut améliorer les salaires sans s'attaquer aux causes, qu'on peut gagner plus sans rien changer, celui-là est un menteur. Il faudra rendre aux salariés la part du salaire consacrée aux charges sociales et trouver une autre base pour les charges. Certains sont pour une TVA sociale, d'autres comme moi réfléchissent à un déplacement sur plusieurs années vers les carburants, ou vers une taxe sur les mouvements financiers. Il faudra d'abord rendre aux heures supplémentaires leur capacité d'améliorer les fins de mois ; faire en sorte qu'elles rapportent plus aux salariés sans coûter plus aux entreprises en jouant sur les charges sociales qui les frappent. »
- Vous avez mis en cause le rôle des médias dans la campagne.
« Je constate qu'il y a une pression formidable des médias pour un choix préfabriqué, Sarko-Ségo. On a un problème de démocratie dans notre pays.
la question que je pose est celle de la séparation entre l'État et les grandes influences médiatiques et financières, question qu'il faut traiter par la loi comme tous les autres pays démocratiques. Il y a pour moi une règle simple : les entreprises en affaires avec l'État ne doivent pas être en même temps des groupes de presse. »
- L'UMP du Nord a annoncé qu'elle présenterait quoi qu'il arrive un candidat contre le député-maire d'Hem, Francis Vercamer, passé à l'UDF...
« Francis Vercamer est un député remarquable, compétent, passionné de sa ville, de sa région et de ses concitoyens. Il a, pour moi, un grand avenir. Et comme ce sont les électeurs qui votent, je ne doute pas de leur choix. » Source http://www.udf.org, le 20 septembre 2006