Texte intégral
Madame la Présidente,
Un peu plus d'un mois après le vote de la résolution 1701 qui a conduit à la cessation des hostilités entre Israël et le Liban et fixé les paramètres pour une solution politique durable entre les deux pays, un constat nous réunit aujourd'hui : la stabilité au Proche-Orient passe par le règlement du conflit israélo-palestinien. La question palestinienne alimente la plupart des foyers de crise de cette région. Elle nourrit les frustrations au sein des opinions publiques ; elle creuse l'incompréhension entre les sociétés ; elle fait le jeu des extrémistes.
Le statu quo n'étant pas viable, la relance d'une dynamique de paix entre Israéliens et Palestiniens doit ainsi redevenir notre priorité. Plusieurs facteurs se conjuguent aujourd'hui pour nous encourager à aller de l'avant :
- le conflit au Liban a confirmé qu'il n'y a pas de solution militaire aux crises qui affectent le Proche-Orient. La question israélo-palestinienne ne fait pas exception : elle ne trouvera de solution durable qu'à travers un processus négocié ;
- les parties elles-mêmes expriment la volonté de reprendre le chemin du dialogue. Nous encourageons le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne dans cette voie ;
- l'environnement régional est lui-même plus favorable, avec en particulier la relance par la Ligue arabe de son "initiative de Beyrouth", qui offre les bases pour une paix durable au Proche-Orient. Nous la soutenons.
En Israël comme en Palestine, plus d'une décennie après les Accords d'Oslo, malgré les morts, les destructions et les humiliations, le désir de paix reste profondément ancré et largement majoritaire dans chacun des deux peuples. Mais de chaque côté, la confiance est à reconstruire.
C'est à son rétablissement qu'il faut oeuvrer sans délai, à travers des mesures concrètes de part et d'autre. La libération du soldat Shalit enlevé au début de l'été en serait une, indispensable, de même que l'arrêt des tirs de roquettes, le gel de la colonisation, la libération des responsables palestiniens arrêtés ces derniers mois et la levée des restrictions drastiques imposées par Israël à la circulation des biens et des personnes à l'intérieur des territoires palestiniens et entre ceux-ci et le monde.
La formation annoncée d'un gouvernement palestinien d'union nationale qui prendrait en compte les demandes de la communauté internationale constituerait une évolution majeure. Si elle se confirmait, cette évolution devrait s'accompagner d'une réévaluation par la communauté internationale de sa politique en matière d'assistance et de contacts avec le gouvernement palestinien. Elle devrait être mise à profit pour donner une nouvelle impulsion au processus de paix. C'est bien parce que nous restons attachés aux principes du Quartet que nous devons encourager les évolutions en cours qui nous en rapprochent. La communauté internationale doit se tenir aux côtés du président de l'Autorité palestinienne. Il peut compter sur le soutien de la France.
Ce contexte offre une opportunité pour sortir de l'impasse. Les parties doivent la saisir. La communauté internationale doit les y aider, en s'engageant de manière résolue pour contribuer à renouer les fils du dialogue et relancer une véritable dynamique de paix. Un premier pas a été accompli hier avec la réunion du Quartet, qui a souligné l'urgente nécessité de progresser vers un accord juste et durable et identifié certaines mesures de nature à faciliter le retour à la confiance. D'autres doivent maintenant suivre, comme la préparation de la conférence internationale proposée par le président Chirac, dont l'objet serait de définir les garanties, notamment de sécurité, attendues par les parties dans le cadre d'un accord de paix. Cette conférence internationale pourrait s'inscrire dans le contexte de l'initiative de la Ligue arabe, et poser les jalons d'un nouveau cadre régional de sécurité collective et d'intégration économique.
Madame la Présidente,
En ce moment charnière, notre conviction est que le danger est dans l'immobilisme et que le mouvement serait riche d'opportunités. La communauté internationale doit aider les parties à transformer leur disponibilité nouvelle à reprendre la voie du dialogue en une véritable dynamique de paix. L'objectif de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité n'est pas hors de portée si nous savons, au cours des semaines et des mois qui viennent, faire preuve d'audace et de courage politique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2006
Un peu plus d'un mois après le vote de la résolution 1701 qui a conduit à la cessation des hostilités entre Israël et le Liban et fixé les paramètres pour une solution politique durable entre les deux pays, un constat nous réunit aujourd'hui : la stabilité au Proche-Orient passe par le règlement du conflit israélo-palestinien. La question palestinienne alimente la plupart des foyers de crise de cette région. Elle nourrit les frustrations au sein des opinions publiques ; elle creuse l'incompréhension entre les sociétés ; elle fait le jeu des extrémistes.
Le statu quo n'étant pas viable, la relance d'une dynamique de paix entre Israéliens et Palestiniens doit ainsi redevenir notre priorité. Plusieurs facteurs se conjuguent aujourd'hui pour nous encourager à aller de l'avant :
- le conflit au Liban a confirmé qu'il n'y a pas de solution militaire aux crises qui affectent le Proche-Orient. La question israélo-palestinienne ne fait pas exception : elle ne trouvera de solution durable qu'à travers un processus négocié ;
- les parties elles-mêmes expriment la volonté de reprendre le chemin du dialogue. Nous encourageons le Premier ministre israélien et le président de l'Autorité palestinienne dans cette voie ;
- l'environnement régional est lui-même plus favorable, avec en particulier la relance par la Ligue arabe de son "initiative de Beyrouth", qui offre les bases pour une paix durable au Proche-Orient. Nous la soutenons.
En Israël comme en Palestine, plus d'une décennie après les Accords d'Oslo, malgré les morts, les destructions et les humiliations, le désir de paix reste profondément ancré et largement majoritaire dans chacun des deux peuples. Mais de chaque côté, la confiance est à reconstruire.
C'est à son rétablissement qu'il faut oeuvrer sans délai, à travers des mesures concrètes de part et d'autre. La libération du soldat Shalit enlevé au début de l'été en serait une, indispensable, de même que l'arrêt des tirs de roquettes, le gel de la colonisation, la libération des responsables palestiniens arrêtés ces derniers mois et la levée des restrictions drastiques imposées par Israël à la circulation des biens et des personnes à l'intérieur des territoires palestiniens et entre ceux-ci et le monde.
La formation annoncée d'un gouvernement palestinien d'union nationale qui prendrait en compte les demandes de la communauté internationale constituerait une évolution majeure. Si elle se confirmait, cette évolution devrait s'accompagner d'une réévaluation par la communauté internationale de sa politique en matière d'assistance et de contacts avec le gouvernement palestinien. Elle devrait être mise à profit pour donner une nouvelle impulsion au processus de paix. C'est bien parce que nous restons attachés aux principes du Quartet que nous devons encourager les évolutions en cours qui nous en rapprochent. La communauté internationale doit se tenir aux côtés du président de l'Autorité palestinienne. Il peut compter sur le soutien de la France.
Ce contexte offre une opportunité pour sortir de l'impasse. Les parties doivent la saisir. La communauté internationale doit les y aider, en s'engageant de manière résolue pour contribuer à renouer les fils du dialogue et relancer une véritable dynamique de paix. Un premier pas a été accompli hier avec la réunion du Quartet, qui a souligné l'urgente nécessité de progresser vers un accord juste et durable et identifié certaines mesures de nature à faciliter le retour à la confiance. D'autres doivent maintenant suivre, comme la préparation de la conférence internationale proposée par le président Chirac, dont l'objet serait de définir les garanties, notamment de sécurité, attendues par les parties dans le cadre d'un accord de paix. Cette conférence internationale pourrait s'inscrire dans le contexte de l'initiative de la Ligue arabe, et poser les jalons d'un nouveau cadre régional de sécurité collective et d'intégration économique.
Madame la Présidente,
En ce moment charnière, notre conviction est que le danger est dans l'immobilisme et que le mouvement serait riche d'opportunités. La communauté internationale doit aider les parties à transformer leur disponibilité nouvelle à reprendre la voie du dialogue en une véritable dynamique de paix. L'objectif de deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte dans la paix et la sécurité n'est pas hors de portée si nous savons, au cours des semaines et des mois qui viennent, faire preuve d'audace et de courage politique.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 septembre 2006