Déclaration de Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sur les efforts en faveur du budget de la Défense, à Paris le 27 septembre 2006.

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Circonstance : Déjeuner-buffet avec les parlementaires sur le PLF 2007, à Paris le 27 septembre 2006

Texte intégral

(Mesdames et) Messieurs les députés,
(Mesdames et) Messieurs les sénateurs,
Mesdames, Messieurs,
C'est avec un grand plaisir que je vous retrouve, une fois encore, pour vous présenter le budget de la défense.
Permettez-moi de vous dire, d'abord, que je suis fière de ce budget. Il constitue en effet la preuve éclatante d'une détermination politique sans faille, qui, depuis près de 5 ans, redresse et modernise notre défense.
C'est aussi le budget d'une année qui marque une nouvelle étape.
Le 5ème budget conforme à la LPM :
C'est la première fois depuis la fin de la guerre froide et même la première fois depuis plus d'un quart de siècle, qu'une LPM est respectée.
C'est une vraie reconnaissance de l'autorisation parlementaire puisque, depuis 2002, la LPM votée par le Parlement a servi de référence pour tous les budgets.
Cette LPM est respectée également dans son exécution parce que les crédits sont effectivement disponibles et consommés. Je vous confirme que les reports de crédits devaient passer de 2 Mdeuros à environ 1,2 Mdeuros en fin d'année et qu'ils seront totalement résorbés en 2007.
C'est ce que montre un rapport d'information au parlement que j'ai demandé et qui présente l'exécution de la LPM de 2003 à aujourd'hui.
Compte tenu du buffet qui nous attend, je ne veux pas entrer maintenant dans le détail de ce budget. La brochure qui va vous être donnée vous donnera toutes les informations que vous attendez.
Je considère qu'il y a deux motifs principaux de satisfaction :
- la provision pour les OPEX fait plus que doubler (375 Meuros). Elle représente maintenant les deux tiers des surcoûts annuels. C'est un progrès considérable par rapport à la situation de 2002. Nécessaire du point de vue de la sincérité budgétaire, cette provision était aussi une exigence à l'égard des 14 500 soldats français engagés en ce moment en OPEX.
- avec 16 Mdeuros de CP et 15,6 Mdeuros d'AE, auxquels s'ajouteront près de 4 Mdeuros de reports issus de 2006, les crédits d'équipement permettent de poursuivre la réalisation du modèle 2015.
Les commandes prévues seront passées. J'en profite pour vous dire, même si cela concerne l'année 2006, que le contrat Barracuda sera bien signé avant la fin de l'année.
Les évènements récents, notamment au Liban, nous incitent à poursuivre dans la même direction.
2007 : une nouvelle étape :
L'année 2007 est celle d'échéances capitales pour la France. Je ferai quelques rappels.
Une politique de défense digne de ce nom ne peut être envisagée que sur le long terme.
Les Français en sont bien conscients.
De plus, le respect des engagements est essentiel pour les armées. Leur préparation, tant humaine que matérielle, s'inscrit dans la durée.
La Défense est d'ailleurs le seul ministère à préparer son budget à partir d'une programmation glissante qui court sur six années.
Celle-ci se réfère à un modèle à atteindre en 2015 et à des perspectives définies avec trente années d'avance.
Le budget des armées ne supporte pas les effets d'accordéon.
Garante de notre sécurité, la Défense est aussi le moteur de l'Europe, un outil de puissance à l'extérieur et un acteur fort de l'économie et de la cohésion sociale de la France.
On mesure le sens des responsabilités des uns et des autres aux choix qu'ils ont fait ou qu'ils proposent en matière de défense.
Le budget de la défense ne devra donc plus être, comme par le passé, une variable d'ajustement.
Des progrès considérables ont été accomplis. Mais il reste beaucoup à faire.
L'effort que nous réalisons est encore inférieur à celui des Britanniques même si nous avons réduit l'écart. Nous avons encore quelques faiblesses capacitaires, notamment dans le domaine des transports stratégiques.
Ce qu'il faut faire, aussi, c'est continuer à réformer. On peut conduire des missions au coeur de l'Etat de façon plus performante, en faisant des économies de moyens. J'en ai donné la preuve depuis 2002, en économisant près de 600 Meuros.
Nous devons enfin poursuivre dans la prochaine LPM les projets d'avenir qui feront de notre défense un outil moderne et compétitif.
Je veux parler de l'espace, dont la maîtrise est un enjeu majeur du XXIe siècle. Sa dimension européenne, telle que je l'ai conçue avec les systèmes d'information et de communication, est une priorité.
Un haut niveau de recherche technologique doit enfin être poursuivi ainsi que la conduite de programmes communs avec nos partenaires européens.
Seulement ainsi nous pourrons nous prévaloir d'une défense solide, moderne et efficace.
Il faut continuer cet effort, dans la durée, tout en ayant bien en tête que, la priorité, c'est la capacité opérationnelle de nos forces. Choisir la voie du « progrès continu », tel est mon choix. Il en va de l'intérêt de la France.
Je veux souligner aussi que l'attention que le gouvernement porte à l'avenir de nos armées va de pair avec la reconnaissance que la Défense porte à tous ceux qui ont servi la France dans le passé.
Comme l'année dernière, la retraite du combattant sera revalorisée de deux points. Je rappelle que, jusqu'à cette législature, la retraite du combattant n'avait pas été revalorisée depuis 1978.
[Le Président de la République a décidé d'aligner les pensions des anciens combattants des ex-colonies françaises sur celles des anciens combattants français]source http://www.defense.gouv.fr, le 2 octobre 2006