Texte intégral
Q - Depuis plusieurs semaines en Espagne, on entend des appels au secours des Espagnols, puisqu'ils sont les seuls à lutter contre l'immigration illégale avec ce qui se passe notamment aux Canaries, est-ce qu'aujourd'hui la France a pu rassurer le gouvernement espagnol ?
R - Je voudrais simplement ajouter quelque chose pour témoigner de l'atmosphère de la réunion et pour que vous puissiez vous rendre compte, peut-être mieux, de la façon dont les travaux se sont déroulés ce matin. Chacun s'est exprimé à l'occasion d'un tour de table et Nicolas Sarkozy a fait, avec ses talents propres, des réflexions, des propositions, des suggestions. Il a dégagé des orientations pour l'avenir.
Telles que nous les avons entendues ce matin, cela a entraîné les réactions qu'il vient de vous dire. Et peut-être est-ce encore mieux si c'est moi qui vous le dis ! Parce qu'il est exact que Miguel-Angel Moratinos a utilisé, je crois, le qualificatif de "raisonnable", parlant de ce qu'il avait entendu ; et que d'autres collègues ont, en effet, manifesté leur intérêt. Ils ont jugé que c'était constructif.
Ecoutez, si c'était simple, cela se saurait. C'est une question bien difficile. C'est un immense défi mais, très franchement, la situation n'est pas satisfaisante ni pour nos pays ni pour ces pauvres gens qui sont jetés sur les côtes des Canaries, de Malte ou de Lampedusa. On a dégagé des orientations et on a pris des décisions en tant qu'Européens. On peine parfois à les traduire en actes mais enfin, il faut aussi réfléchir sur la façon d'alimenter la réflexion pour trouver de meilleures réponses. Voilà ce dont il s'agit. Alors si cela a intéressé, tant mieux, ensuite le débat se poursuivra : il y a d'autres rendez-vous européens, comme la réunion la semaine prochaine des ministres de l'Intérieur et de la Justice et le Conseil européen informel, au mois d'octobre. Voilà, réfléchissons. La situation, tout de même, n'est pas ce qu'elle devrait être.
Q - Pour ce qui est des frontières maritimes, est-ce que la France est prête à collaborer, à mettre des bateaux éventuellement, qu'est-ce qu'on peut faire pour aider ?
R - A l'heure actuelle, deux opérations Frontex sont en cours : l'une concerne les Canaries et l'autre Malte. La France participe à ces deux opérations. Dans le cas de celle qui est menée depuis plusieurs mois maintenant au large des Canaries, nous avons détaché deux experts nationaux, qui viennent d'être renouvelés, à la mi-septembre. De plus, nous utilisons un certain nombre de moyens d'observation que nous avons à notre disposition, au Sénégal et au large des côtes du Sénégal. Si les autorités sénégalaises y consentent, les observations que l'on peut faire sont transmises à l'agence Frontex. Et puis il y a les opérations - qui auraient dû démarrer, qui ne l'ont pas encore fait mais qui vont le faire d'ici quelques jours - et qui concernent Malte. La France a décidé d'y participer. Il y a un moyen de surveillance aérienne à cette opération dont le nom de baptême est "Jason".
Q - Comment allez-vous convaincre notamment les pays d'Europe du Nord qui sont moins concernés par ces problèmes ?
R - Il y a deux éléments de réponse mais tu complèteras. D'abord, comment va-t-on les convaincre alors qu'ils sont tous concernés ? Tous les pays européens sont concernés. Nous l'avons rappelé à plusieurs reprises, encore ce matin et encore devant vous. Lorsque quelqu'un entre dans l'espace européen, dans l'espace Schengen, cela n'est pas seulement en Espagne qu'il entre, c'est dans tous les pays de l'espace Schengen. Nous sommes donc tous concernés et les pays méditerranéens au premier chef, direz-vous, de par leur situation géographique mais, je le répète, tous les pays européens sont concernés. Je crois qu'ils en ont pris conscience et je suis sûre que des décisions sont mûres. Concernant les moyens financiers de Frontex, je rappelle qu'il y a des discussions en cours, qui doivent se conclure rapidement. Le commissaire Frattini a donné des indications plutôt ouvertes et il faudra, qu'à la clé, il y ait une augmentation des moyens financiers de Frontex, bien sûr, pour fournir les preuves de son efficacité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2006
R - Je voudrais simplement ajouter quelque chose pour témoigner de l'atmosphère de la réunion et pour que vous puissiez vous rendre compte, peut-être mieux, de la façon dont les travaux se sont déroulés ce matin. Chacun s'est exprimé à l'occasion d'un tour de table et Nicolas Sarkozy a fait, avec ses talents propres, des réflexions, des propositions, des suggestions. Il a dégagé des orientations pour l'avenir.
Telles que nous les avons entendues ce matin, cela a entraîné les réactions qu'il vient de vous dire. Et peut-être est-ce encore mieux si c'est moi qui vous le dis ! Parce qu'il est exact que Miguel-Angel Moratinos a utilisé, je crois, le qualificatif de "raisonnable", parlant de ce qu'il avait entendu ; et que d'autres collègues ont, en effet, manifesté leur intérêt. Ils ont jugé que c'était constructif.
Ecoutez, si c'était simple, cela se saurait. C'est une question bien difficile. C'est un immense défi mais, très franchement, la situation n'est pas satisfaisante ni pour nos pays ni pour ces pauvres gens qui sont jetés sur les côtes des Canaries, de Malte ou de Lampedusa. On a dégagé des orientations et on a pris des décisions en tant qu'Européens. On peine parfois à les traduire en actes mais enfin, il faut aussi réfléchir sur la façon d'alimenter la réflexion pour trouver de meilleures réponses. Voilà ce dont il s'agit. Alors si cela a intéressé, tant mieux, ensuite le débat se poursuivra : il y a d'autres rendez-vous européens, comme la réunion la semaine prochaine des ministres de l'Intérieur et de la Justice et le Conseil européen informel, au mois d'octobre. Voilà, réfléchissons. La situation, tout de même, n'est pas ce qu'elle devrait être.
Q - Pour ce qui est des frontières maritimes, est-ce que la France est prête à collaborer, à mettre des bateaux éventuellement, qu'est-ce qu'on peut faire pour aider ?
R - A l'heure actuelle, deux opérations Frontex sont en cours : l'une concerne les Canaries et l'autre Malte. La France participe à ces deux opérations. Dans le cas de celle qui est menée depuis plusieurs mois maintenant au large des Canaries, nous avons détaché deux experts nationaux, qui viennent d'être renouvelés, à la mi-septembre. De plus, nous utilisons un certain nombre de moyens d'observation que nous avons à notre disposition, au Sénégal et au large des côtes du Sénégal. Si les autorités sénégalaises y consentent, les observations que l'on peut faire sont transmises à l'agence Frontex. Et puis il y a les opérations - qui auraient dû démarrer, qui ne l'ont pas encore fait mais qui vont le faire d'ici quelques jours - et qui concernent Malte. La France a décidé d'y participer. Il y a un moyen de surveillance aérienne à cette opération dont le nom de baptême est "Jason".
Q - Comment allez-vous convaincre notamment les pays d'Europe du Nord qui sont moins concernés par ces problèmes ?
R - Il y a deux éléments de réponse mais tu complèteras. D'abord, comment va-t-on les convaincre alors qu'ils sont tous concernés ? Tous les pays européens sont concernés. Nous l'avons rappelé à plusieurs reprises, encore ce matin et encore devant vous. Lorsque quelqu'un entre dans l'espace européen, dans l'espace Schengen, cela n'est pas seulement en Espagne qu'il entre, c'est dans tous les pays de l'espace Schengen. Nous sommes donc tous concernés et les pays méditerranéens au premier chef, direz-vous, de par leur situation géographique mais, je le répète, tous les pays européens sont concernés. Je crois qu'ils en ont pris conscience et je suis sûre que des décisions sont mûres. Concernant les moyens financiers de Frontex, je rappelle qu'il y a des discussions en cours, qui doivent se conclure rapidement. Le commissaire Frattini a donné des indications plutôt ouvertes et il faudra, qu'à la clé, il y ait une augmentation des moyens financiers de Frontex, bien sûr, pour fournir les preuves de son efficacité.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 3 octobre 2006