Déclaration de M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur et de l'aménagement du territoire, sur son refus des régularisations massives d'immigrés clandestins, en France et en Europe, Madrid le 29 septembre 2006.

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Circonstance : Réunion des ministres de l'intérieur et des affaires étrangères des pays du sud de l'Union européenne, à Madrid (Espagne),le 29 septembre 2006

Texte intégral

Je ne pense pas que la régularisation soit une solution. La régularisation massive entraîne un appel d'air. La France a expérimenté, hélas, la régularisation massive. C'était en 1997 et cela a conduit à une explosion des demandes, quatre fois plus de réfugiés. Donc ce n'est pas une solution. Il faut qu'ensemble, on voit quelle est la bonne solution. La bonne solution, ce n'est pas de régulariser tout le monde. Nous devons assumer cette responsabilité. J'attends qu'on prenne des décisions concrètes, pratiques, parce que les Européens attendent de nous que nous prenions ces décisions. Nous sommes des ministres de l'Intérieur, nous avons à décider, nous avons à agir. Parler, c'est bien, agir c'est mieux.
Q - (A propos d'interdire absolument les régularisations dans l'Union européenne)
R - Sur les régularisations massives mon idée est assez simple : quand l'un de nos pays régularise, il régularise pour lui, mais il régularise aussi pour tous les autres pays puisque nous sommes, vous le savez, dans l'espace Schengen. Donc, ce sont des décisions que nous devons prendre ensemble. Parce que quelqu'un qui est régularisé en Espagne, il a le droit d'entrer en France. Quelqu'un qui est régularisé en France, il a le droit d'entrer en Espagne. Il n'est donc pas anormal qu'on le décide ensemble. C'est ça, l'Europe. Mais croyez bien que moi, je ne donne de leçons à personne. Même si je n'aime pas beaucoup en recevoir non plus.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 5 octobre 2006