Déclaration de Mme Brigitte Girardin, ministre déléguée à la coopération, au développement et à la francophonie, sur la politique de coopération et d'aide au développement envers le Vietnam, au Sénat le 3 octobre 2006.

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Circonstance : Réunion inaugurale du Haut-Conseil pour le développement de la coopération économique franco-vietnamienne, au Sénat le 3 octobre 2006

Texte intégral


Monsieur le Vice-Ministre,
Monsieur le Président,
Messieurs les Parlementaires,
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames, Messieurs,
La coopération entre la France et le Vietnam connaît depuis plusieurs années une croissance très rapide. C'est l'effet de la volonté politique de nos deux gouvernements, manifestée avec beaucoup d'éclat lors de la visite du président Chirac au Vietnam il y a deux ans et réaffirmée lors de la visite officielle en France de M. Nong Duc Manh, Secrétaire général du parti communiste vietnamien. J'ai pu constater cette dynamique par moi-même en me rendant à Hanoï le mois dernier pour signer notre Document-cadre de partenariat, qui est à ce jour le plus important que la France ait signé.
Des entretiens très chaleureux que j'ai eus avec la nouvelle équipe gouvernementale mise en place en juin dernier et notamment avec le Premier ministre M. Nguyen Tan Dung et M. Vo Hong Phuc, ministre du Plan et de l'Investissement, je retiens cette impression fondamentale, que la remarquable performance économique du Vietnam n'est pas seulement une chance pour le Vietnam : c'est aussi une chance pour la France et pour notre relation bilatérale. A mesure que le développement du Vietnam l'amène à jouer un rôle de plus en plus actif sur la scène internationale - je pense notamment à son entrée prochaine à l'OMC, ainsi qu'à son rôle au sein de l'ASEAN - nos relations acquièrent un sens politique renforcé.
Notre politique de coopération et d'aide au développement envers le Vietnam s'est adaptée à cette nouvelle donne. Cette politique dispose désormais d'un instrument de référence, le Document-cadre de partenariat, qui correspond à des engagements de la part de la France s'élevant à 1,4 milliards d'euros sur la période 2006-2010, concentrés sur des priorités clairement définies : le développement du secteur productif, les infrastructures, l'agriculture et la sécurité alimentaire. Par ailleurs, nous poursuivrons nos actions dans les secteurs de la santé, de la recherche scientifique et la francophonie, et bien sûr de la gouvernance et de l'Etat de droit.
Mais notre coopération, ancienne, forte et diversifiée, n'est pas la seule dimension de notre relation bilatérale. La dimension économique et commerciale est tout aussi essentielle. Car dans la durée, seule la présence d'entreprises efficaces et dynamiques est en mesure d'assurer une croissance durable. Notre coopération doit donc favoriser l'épanouissement de ce secteur productif. Mais surtout, les entreprises françaises peuvent beaucoup apporter au Vietnam. Dans la plupart des secteurs économiques, elles se trouvent en pointe de l'innovation et de l'action internationale. Leurs investissements s'accompagnent ainsi de transfert de savoir-faire et de compétences, mais également d'un renforcement des liens du Vietnam avec l'Union européenne. Surtout, je voudrais souligner qu'elles sont bien souvent le symbole de la diversité culturelle que défendent nos deux pays.
A mesure que le Vietnam se développera, cette dimension économique deviendra de plus en plus importante, nos deux économies seront en mesure de s'intégrer davantage, au plus grand bénéfice de chacune d'entre elle. Déjà les résultats enregistrés sur ce point sont prometteurs même si les liens économiques et commerciaux entre le Vietnam et la France ne sont pas encore au niveau auquel on peut légitimement espérer les voir.
La qualité de nos relations politiques doit nous inciter à aller plus loin ensemble. Ensemble, c'est-à-dire les gouvernements et les administrations, mais aussi les entreprises, françaises et vietnamiennes, ainsi que les collectivités territoriales et nos parlements. Telle est la mission du Haut-Conseil pour le développement de la coopération économique franco-vietnamienne, auquel je souhaite le plein succès.
Je tiens à remercier M. Cao Viet Sinh, vice-ministre du Plan et de l'Investissement de la République socialiste du Vietnam, et le sénateur Jacques Oudin de m'avoir invitée aujourd'hui à participer à cette réunion inaugurale. Je souhaite que les travaux de cette journée aboutissent à des avancées concrètes et opérationnelles. Vous pouvez compter sur le soutien du gouvernement français pour y parvenir.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2006