Texte intégral
Q- C'est la guérilla à l'UMP. Vous roulez pour qui, vous, pour Villepin, pour Sarkozy, pour Alliot-Marie, pour Chirac, pour Juppé ?
R- Pour Chirac, pour le président de la République.
Q- Mais pas pour la présidentielle ?
R- Je fais mon boulot de ministre, c'est à mon avis ce qui intéresse le plus les Français, en tout cas, c'est ce qui me motive le plus aujourd'hui. Il y aura un temps pour la présidentielle, ne soyons pas trop pressés.
Q- Vous n'avez pas choisi votre chouchou ?
R- Non, j'ai mon boulot, dans la lignée justement du quinquennat de J. Chirac. Et effectivement au service du Gouvernement de D. de Villepin.
Q- Y a-t-il un "tout sauf Sarkozy" chez les plus chiraquiens des ministres ?
R- Non, non. Il n'y a pas d'anti-sarkozysme ambiant, contrairement à ce que certains peuvent croire, à ce que peuvent reprendre les journaux. Parce que, une chose est certaine : laissons le spectacle de la division à la gauche. Pour l'instant, on l'a vu, la discorde est au PS, il faut que cela dure. Et au moment où le PS est aujourd'hui divisé sur les questions des personnes, au contraire, prenons, nous, le terrain des idées, prenons le champ des idées, c'est le moment ou jamais d'avancer des propositions, c'est cela qu'attendent les Français, des idées et des propositions. Et que chacun utilise son talent, son énergie, son intelligence, à être dans le débat d'idées, parce que les Français attendent du neuf, des idées nouvelles, c'est cela aujourd'hui notre mission, à mon sens prioritaire, au-delà de l'action gouvernementale.
Q- Ce que vous dites là, n'est-ce pas à J. Chirac de le dire pour remettre un peu d'ordre ?
R- Il a remis je crois les pendules à l'heure à différentes reprises, je crois qu'à chaque fois que c'est nécessaire il sait remettre les choses à leur place. Ce qu'attendent les Français aujourd'hui, c'est qu'on bosse, c'est que le Gouvernement soit au travail, c'est que la majorité soit aussi au travail, il n'y a que cela qui compte.
Q- Le devoir de bosser, comme vous dites, cela signifie-t-il qu'un Premier ministre ne peut pas être candidat à une présidentielle, est-ce incompatible ?
R- Sur la question de la présidentielle, je l'ai dit, chaque chose viendra en son temps. Nous avons un calendrier, qui est accepté et reconnu, c'est à la mi-janvier que l'UMP choisira son candidat. Et à ce moment-là, on verra. Aujourd'hui, j'entends davantage des réflexions, des déclarations d'intentions que des déclarations de candidatures. Chacun se positionnera.
Q- Deux, trois candidats de la droite, de l'UMP à la présidentielle c'est naturel au vu du jeu des institutions, ou c'est suicidaire ?
R- Je vais vous donner ma conviction : deux candidats de l'UMP au premier tour de la présidentielle, c'est aucun candidat au second tour de la
présidentielle.
Q- C'est-à-dire : Le Pen-gauche ?
R- J'en suis persuadé. Je suis persuadé que, si on a deux ou trois candidats de l'UMP au premier tour, il n'y en aura aucun au deuxième tour, et je pense qu'il faut à tout prix que l'on ait cela à l'esprit. Ce matin, je lisais un article, le titre d'un quotidien, qui parlait à propos de la Sécurité sociale, on va peut-être en parler : "Le début de la sagesse". Qu'est-ce que j'aimerais que, que, pour ce qui concerne le champ politique, la classe politique, et à droite notamment, on puisse lire : "Le début de la sagesse".
Q- Le début de votre sagesse à la Sécu, c'est quand même 8 milliards de déficit prévus pour 2007...
R- Moins que l'an dernier, moins que les années précédentes.
Q- Moins que l'an dernier, et peut-être plus que l'année suivante, on peut l'espérer. N'est-ce pas quand même une prévision un peu optimiste, spéciale élection 2007, et puis, le Gouvernement suivant assumera le dérapage ?
R- Non. Il y a deux choses concernant la Sécurité sociale. Il y a le régime général, c'est un peu compliqué mais je veux juste prendre quelques instants C'est : la vieillesse, les retraites, les accidents du travail, la famille et la maladie. Or, il faut savoir que globalement cela va mieux, mais quand on prend la branche maladie suite à la réforme de l'assurance maladie, là, ça va beaucoup mieux. On est passé d'un déficit qui devait être de 16 milliards d'euros fin 2005, et on va être l'an prochain à moins de 4 milliards d'euros. Diviser par quatre le déficit en moins de trois ans, c'est du jamais vu. Ni en France, ni dans aucun autre pays. Et il faut savoir que cela marche grâce aux efforts des Français. Alors, je ne veux pas faire de l'autosatisfaction, mais ne comptez pas sur moi pour faire de l'auto dénigrement. Ca va mieux parce que les Français ont fait des efforts formidables.
Q- Restons sur deux de ces branches. Sur la maladie, faut-il encore serrer la vis sur la maîtrise médicalisée des dépenses, d'ici à la fin 2006 ?
R- Pas serrer la vis, continuer à faire ce qui a été prévu. En matière médicale, il ne faut pas rechercher ce qui est brutal, il ne faut pas rechercher ce qui spectaculaire. Qu'est-ce qui m'intéresse ? Que les Français continuent à jouer le jeu du médecin traitant ; qu'ils prennent davantage de génériques,parce que le générique, c'est tout aussi bon pour leur santé, mais c'est meilleur pour la santé de la Sécu. Et puis, on va continuer à intensifier les contrôles, parce que je veux diminuer, encore et encore, les abus et les fraudes à la Sécurité sociale.
Q- Justement, Carte vitale, trafics de médicaments, on a vu les fraudes se multiplier. Vous voulez une police de la santé ?
R- Non, je ne veux pas de police de la santé, je veux tout simplement, dans un système qui est solidaire, où chacun cotise, vous comme moi, que personne ne cherche à frauder la Sécu. C'est une question d'éthique, c'est une question de solidarité. Dans un système comme celui de la Sécurité sociale, nous sommes tous prêts à faire des efforts, à une condition : que personne ne détourne les choses.
Q- Mais sur la prévention routière on a dû mettre des flashs. Donc, là, qu'allez-vous mettre
en place ?
R- Pas seulement, il n'y a pas eu que les flashs, parce qu'on a eu aussi l'évolution des comportements. Ce qui marche aujourd'hui avec la Sécurité sociale, c'est que les comportements ont évolué. Maintenant, très clairement, depuis que je suis au ministère de la Santé, j'ai doublé le nombre de contrôles sur l'assurance maladie, c'est-à-dire, nous avons mieux contrôlé les arrêts de travail, et nous nous sommes aperçus qu'il y avait un arrêt de travail sur six de longue durée qui était injustifié, les gens ont repris le travail, et nous avons décidé aujourd'hui d'aller en détail sur tous les abus qui peuvent exister, petits abus ou grosses fraudes. Nous avons effectivement démasqué un réseau complet, c'étaient 20 millions d'euros avec des médicaments qui partaient pour l'étranger. Aujourd'hui, je tiens à dire à tous ceux qui seraient tentés de frauder : vous n'êtes plus à l'abri. Les systèmes que nous avons, de contrôles, les moyens juridiques, font que nous irons jusqu'au bout. Il faut effectivement que chacun comprenne qu'il n'est plus possible de frauder la Sécu.
Q- Autre branche problématique à l'horizon, les retraites, avec la démographie qui ne va pas s'arranger de ce côté-là. Etes-vous un partisan d'une réforme très rapide des retraites, régime général, régimes spéciaux, tout de suite après la présidentielle ?
R- Ce qui était prévu, il ne s'agit pas de dire qu'il y aura un rendez-vous qui serait nouveau, nous avons toujours dit en 2003, que sur des réformes d'importance, comme celle-ci, qui joue sur l'espérance de vie, il faut avoir des rendez-vous réguliers, il faut dédramatiser la réforme, nous avons besoin d'évolution en profondeur. Il y a eu cette première étape, qui a mis d'ailleurs au même niveau, le public et le privé, ça n'était pas rien. Et aujourd'hui, nous savons que l'on soit dans le public ou le privé, c'est la même durée de cotisations. Mais aujourd'hui, nous avons aussi voulu mettre en place des mesures qui étaient importantes, je pense notamment à celles et ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, 14 ans, 15 ans, 16ans, ceux-là partent à la retraite aujourd'hui avant 60 ans. On sait que cela coûte. Mais je suis fier effectivement d'avoir été le rapporteur de ce texte, qui permettra à la fin de l'année à 350.000 personnes d'être parties à la retraite avant 60 ans. Mais nous, nous avons effectivement des idées, nous avons la volonté, et pas comme les socialistes, de casser la loi Fillon, parce que casser la loi Fillon, cela montre qu'on a ni courage, ni imagination pour réformer les retraites.
Q- Pour 60 millions d'euros par an, l'Etat va aider les fumeurs à s'arrêter de fumer en payant une partie de leur traitement.
R- Plus que cela, 100 millions d'euros, parce qu'il y a...
Q- Un tiers des traitements.
R- Oui, il y a, à la fois, l'aide aux substituts nicotiniques, parce qu'on peut avoir recours à des patchs, à des gommes, voire à des médicaments. Mais il y a aussi pour ceux qui ont besoin d'aller plus loin, d'avoir un soutien plus important - parce que c'est une des choses les plus difficiles qui soient d'arrêter de fumer - des consultations en plus.
Q- Mais pourquoi cet assistanat, pourquoi, ces cadeaux ? Demain, vous aiderez ceux qui veulent arrêter de boire, et puis ceux qui veulent maigrir, et puis ceux qui veulent faire du sport, en les finançant ?
R- Il faut savoir ce que l'on veut. On sait bien évidemment qu'arrêter de fumer c'est un acte volontaire, mais c'est aussi un véritable investissement pour la santé des Français, et je suis prêt à faire cet effort important de 100 millions d'euros. Ce n'est pas parce qu'aucun autre pays européen n'a été dans cette voie, pour moi il y a l'interdiction de fumer dans les lieux publics qui était une mesure attendue, mais il faut en plus aider les fumeurs à s'arrêter de fumer.
Q- Les maisons de retraite, c'est un lieu public ou c'est un domicile, vous voulez leur interdire de fumer, mais... ?
R- La maison de retraite en elle-même, c'est un lieu public. Mais là où c'est compliqué juridiquement, c'est que la chambre c'est un substitut du domicile. Alors...
Q- Vous laisserez fumer les retraités...
R- Moi, je veux la solution parce que ce dont je ne veux plus, c'est qu'aujourd'hui une bonne partie des incendies dans les maisons de retraite, sont dus à des patients qui s'endorment en fumant, et mettent le feu à la literie. Or, je veux protéger à la fois cette personne, les autres résidents, et le personnel. On est en train de discuter avec les patrons des maisons de retraite, je pense qu'on va trouver la bonne solution.
Q- Verrons-nous sur les bouteilles de vin une étiquette "l'alcool tue", à la demande de Bruxelles d'ici à quelques mois ?
R- Non ce qu'on va voir sur les étiquettes, c'est effectivement un petit logo, avec une femme enceinte, pour rappeler que...
Q- Pas plus ?
R- ...pendant la grossesse, c'est zéro goutte d'alcool...
Q- Mais pas plus ?
R- ...et cela ça fait longtemps qu'on en parle, ça va être réalisé prochainement, l'arrêté a été pris.
Q- Vous allez à La Réunion dans quelques jours...
R- Oui, à la fin du mois.
Q- Le chyckungunia va repartir, c'est évident ?
R- Aujourd'hui, il y a quelques cas de chyckungunia, des cas qui sont beaucoup moins nombreux que l'an dernier, mais il faut surtout rester très attentifs, et surtout, il faut passer à la vitesse supérieure pour la production d'un vaccin, et effectivement avoir également aussi un médicament. J'y retourne à la fin du mois d'octobre. Pourquoi ? Parce que c'est à la fin du mois d'octobre l'an dernier que l'épidémie avait repris. Je veux être sur place à ce moment-là, et nous avons aussi un week-end de mobilisation citoyenne à La Réunion et aussi à Mayotte, nous sommes aussi très attentifs à ce qui peut se passer à Mayotte. Donc, vraiment un maximum d'attention, de mobilisation, et aussi de mettre le paquet sur la recherche.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 octobre 2006
R- Pour Chirac, pour le président de la République.
Q- Mais pas pour la présidentielle ?
R- Je fais mon boulot de ministre, c'est à mon avis ce qui intéresse le plus les Français, en tout cas, c'est ce qui me motive le plus aujourd'hui. Il y aura un temps pour la présidentielle, ne soyons pas trop pressés.
Q- Vous n'avez pas choisi votre chouchou ?
R- Non, j'ai mon boulot, dans la lignée justement du quinquennat de J. Chirac. Et effectivement au service du Gouvernement de D. de Villepin.
Q- Y a-t-il un "tout sauf Sarkozy" chez les plus chiraquiens des ministres ?
R- Non, non. Il n'y a pas d'anti-sarkozysme ambiant, contrairement à ce que certains peuvent croire, à ce que peuvent reprendre les journaux. Parce que, une chose est certaine : laissons le spectacle de la division à la gauche. Pour l'instant, on l'a vu, la discorde est au PS, il faut que cela dure. Et au moment où le PS est aujourd'hui divisé sur les questions des personnes, au contraire, prenons, nous, le terrain des idées, prenons le champ des idées, c'est le moment ou jamais d'avancer des propositions, c'est cela qu'attendent les Français, des idées et des propositions. Et que chacun utilise son talent, son énergie, son intelligence, à être dans le débat d'idées, parce que les Français attendent du neuf, des idées nouvelles, c'est cela aujourd'hui notre mission, à mon sens prioritaire, au-delà de l'action gouvernementale.
Q- Ce que vous dites là, n'est-ce pas à J. Chirac de le dire pour remettre un peu d'ordre ?
R- Il a remis je crois les pendules à l'heure à différentes reprises, je crois qu'à chaque fois que c'est nécessaire il sait remettre les choses à leur place. Ce qu'attendent les Français aujourd'hui, c'est qu'on bosse, c'est que le Gouvernement soit au travail, c'est que la majorité soit aussi au travail, il n'y a que cela qui compte.
Q- Le devoir de bosser, comme vous dites, cela signifie-t-il qu'un Premier ministre ne peut pas être candidat à une présidentielle, est-ce incompatible ?
R- Sur la question de la présidentielle, je l'ai dit, chaque chose viendra en son temps. Nous avons un calendrier, qui est accepté et reconnu, c'est à la mi-janvier que l'UMP choisira son candidat. Et à ce moment-là, on verra. Aujourd'hui, j'entends davantage des réflexions, des déclarations d'intentions que des déclarations de candidatures. Chacun se positionnera.
Q- Deux, trois candidats de la droite, de l'UMP à la présidentielle c'est naturel au vu du jeu des institutions, ou c'est suicidaire ?
R- Je vais vous donner ma conviction : deux candidats de l'UMP au premier tour de la présidentielle, c'est aucun candidat au second tour de la
présidentielle.
Q- C'est-à-dire : Le Pen-gauche ?
R- J'en suis persuadé. Je suis persuadé que, si on a deux ou trois candidats de l'UMP au premier tour, il n'y en aura aucun au deuxième tour, et je pense qu'il faut à tout prix que l'on ait cela à l'esprit. Ce matin, je lisais un article, le titre d'un quotidien, qui parlait à propos de la Sécurité sociale, on va peut-être en parler : "Le début de la sagesse". Qu'est-ce que j'aimerais que, que, pour ce qui concerne le champ politique, la classe politique, et à droite notamment, on puisse lire : "Le début de la sagesse".
Q- Le début de votre sagesse à la Sécu, c'est quand même 8 milliards de déficit prévus pour 2007...
R- Moins que l'an dernier, moins que les années précédentes.
Q- Moins que l'an dernier, et peut-être plus que l'année suivante, on peut l'espérer. N'est-ce pas quand même une prévision un peu optimiste, spéciale élection 2007, et puis, le Gouvernement suivant assumera le dérapage ?
R- Non. Il y a deux choses concernant la Sécurité sociale. Il y a le régime général, c'est un peu compliqué mais je veux juste prendre quelques instants C'est : la vieillesse, les retraites, les accidents du travail, la famille et la maladie. Or, il faut savoir que globalement cela va mieux, mais quand on prend la branche maladie suite à la réforme de l'assurance maladie, là, ça va beaucoup mieux. On est passé d'un déficit qui devait être de 16 milliards d'euros fin 2005, et on va être l'an prochain à moins de 4 milliards d'euros. Diviser par quatre le déficit en moins de trois ans, c'est du jamais vu. Ni en France, ni dans aucun autre pays. Et il faut savoir que cela marche grâce aux efforts des Français. Alors, je ne veux pas faire de l'autosatisfaction, mais ne comptez pas sur moi pour faire de l'auto dénigrement. Ca va mieux parce que les Français ont fait des efforts formidables.
Q- Restons sur deux de ces branches. Sur la maladie, faut-il encore serrer la vis sur la maîtrise médicalisée des dépenses, d'ici à la fin 2006 ?
R- Pas serrer la vis, continuer à faire ce qui a été prévu. En matière médicale, il ne faut pas rechercher ce qui est brutal, il ne faut pas rechercher ce qui spectaculaire. Qu'est-ce qui m'intéresse ? Que les Français continuent à jouer le jeu du médecin traitant ; qu'ils prennent davantage de génériques,parce que le générique, c'est tout aussi bon pour leur santé, mais c'est meilleur pour la santé de la Sécu. Et puis, on va continuer à intensifier les contrôles, parce que je veux diminuer, encore et encore, les abus et les fraudes à la Sécurité sociale.
Q- Justement, Carte vitale, trafics de médicaments, on a vu les fraudes se multiplier. Vous voulez une police de la santé ?
R- Non, je ne veux pas de police de la santé, je veux tout simplement, dans un système qui est solidaire, où chacun cotise, vous comme moi, que personne ne cherche à frauder la Sécu. C'est une question d'éthique, c'est une question de solidarité. Dans un système comme celui de la Sécurité sociale, nous sommes tous prêts à faire des efforts, à une condition : que personne ne détourne les choses.
Q- Mais sur la prévention routière on a dû mettre des flashs. Donc, là, qu'allez-vous mettre
en place ?
R- Pas seulement, il n'y a pas eu que les flashs, parce qu'on a eu aussi l'évolution des comportements. Ce qui marche aujourd'hui avec la Sécurité sociale, c'est que les comportements ont évolué. Maintenant, très clairement, depuis que je suis au ministère de la Santé, j'ai doublé le nombre de contrôles sur l'assurance maladie, c'est-à-dire, nous avons mieux contrôlé les arrêts de travail, et nous nous sommes aperçus qu'il y avait un arrêt de travail sur six de longue durée qui était injustifié, les gens ont repris le travail, et nous avons décidé aujourd'hui d'aller en détail sur tous les abus qui peuvent exister, petits abus ou grosses fraudes. Nous avons effectivement démasqué un réseau complet, c'étaient 20 millions d'euros avec des médicaments qui partaient pour l'étranger. Aujourd'hui, je tiens à dire à tous ceux qui seraient tentés de frauder : vous n'êtes plus à l'abri. Les systèmes que nous avons, de contrôles, les moyens juridiques, font que nous irons jusqu'au bout. Il faut effectivement que chacun comprenne qu'il n'est plus possible de frauder la Sécu.
Q- Autre branche problématique à l'horizon, les retraites, avec la démographie qui ne va pas s'arranger de ce côté-là. Etes-vous un partisan d'une réforme très rapide des retraites, régime général, régimes spéciaux, tout de suite après la présidentielle ?
R- Ce qui était prévu, il ne s'agit pas de dire qu'il y aura un rendez-vous qui serait nouveau, nous avons toujours dit en 2003, que sur des réformes d'importance, comme celle-ci, qui joue sur l'espérance de vie, il faut avoir des rendez-vous réguliers, il faut dédramatiser la réforme, nous avons besoin d'évolution en profondeur. Il y a eu cette première étape, qui a mis d'ailleurs au même niveau, le public et le privé, ça n'était pas rien. Et aujourd'hui, nous savons que l'on soit dans le public ou le privé, c'est la même durée de cotisations. Mais aujourd'hui, nous avons aussi voulu mettre en place des mesures qui étaient importantes, je pense notamment à celles et ceux qui ont commencé à travailler très jeunes, 14 ans, 15 ans, 16ans, ceux-là partent à la retraite aujourd'hui avant 60 ans. On sait que cela coûte. Mais je suis fier effectivement d'avoir été le rapporteur de ce texte, qui permettra à la fin de l'année à 350.000 personnes d'être parties à la retraite avant 60 ans. Mais nous, nous avons effectivement des idées, nous avons la volonté, et pas comme les socialistes, de casser la loi Fillon, parce que casser la loi Fillon, cela montre qu'on a ni courage, ni imagination pour réformer les retraites.
Q- Pour 60 millions d'euros par an, l'Etat va aider les fumeurs à s'arrêter de fumer en payant une partie de leur traitement.
R- Plus que cela, 100 millions d'euros, parce qu'il y a...
Q- Un tiers des traitements.
R- Oui, il y a, à la fois, l'aide aux substituts nicotiniques, parce qu'on peut avoir recours à des patchs, à des gommes, voire à des médicaments. Mais il y a aussi pour ceux qui ont besoin d'aller plus loin, d'avoir un soutien plus important - parce que c'est une des choses les plus difficiles qui soient d'arrêter de fumer - des consultations en plus.
Q- Mais pourquoi cet assistanat, pourquoi, ces cadeaux ? Demain, vous aiderez ceux qui veulent arrêter de boire, et puis ceux qui veulent maigrir, et puis ceux qui veulent faire du sport, en les finançant ?
R- Il faut savoir ce que l'on veut. On sait bien évidemment qu'arrêter de fumer c'est un acte volontaire, mais c'est aussi un véritable investissement pour la santé des Français, et je suis prêt à faire cet effort important de 100 millions d'euros. Ce n'est pas parce qu'aucun autre pays européen n'a été dans cette voie, pour moi il y a l'interdiction de fumer dans les lieux publics qui était une mesure attendue, mais il faut en plus aider les fumeurs à s'arrêter de fumer.
Q- Les maisons de retraite, c'est un lieu public ou c'est un domicile, vous voulez leur interdire de fumer, mais... ?
R- La maison de retraite en elle-même, c'est un lieu public. Mais là où c'est compliqué juridiquement, c'est que la chambre c'est un substitut du domicile. Alors...
Q- Vous laisserez fumer les retraités...
R- Moi, je veux la solution parce que ce dont je ne veux plus, c'est qu'aujourd'hui une bonne partie des incendies dans les maisons de retraite, sont dus à des patients qui s'endorment en fumant, et mettent le feu à la literie. Or, je veux protéger à la fois cette personne, les autres résidents, et le personnel. On est en train de discuter avec les patrons des maisons de retraite, je pense qu'on va trouver la bonne solution.
Q- Verrons-nous sur les bouteilles de vin une étiquette "l'alcool tue", à la demande de Bruxelles d'ici à quelques mois ?
R- Non ce qu'on va voir sur les étiquettes, c'est effectivement un petit logo, avec une femme enceinte, pour rappeler que...
Q- Pas plus ?
R- ...pendant la grossesse, c'est zéro goutte d'alcool...
Q- Mais pas plus ?
R- ...et cela ça fait longtemps qu'on en parle, ça va être réalisé prochainement, l'arrêté a été pris.
Q- Vous allez à La Réunion dans quelques jours...
R- Oui, à la fin du mois.
Q- Le chyckungunia va repartir, c'est évident ?
R- Aujourd'hui, il y a quelques cas de chyckungunia, des cas qui sont beaucoup moins nombreux que l'an dernier, mais il faut surtout rester très attentifs, et surtout, il faut passer à la vitesse supérieure pour la production d'un vaccin, et effectivement avoir également aussi un médicament. J'y retourne à la fin du mois d'octobre. Pourquoi ? Parce que c'est à la fin du mois d'octobre l'an dernier que l'épidémie avait repris. Je veux être sur place à ce moment-là, et nous avons aussi un week-end de mobilisation citoyenne à La Réunion et aussi à Mayotte, nous sommes aussi très attentifs à ce qui peut se passer à Mayotte. Donc, vraiment un maximum d'attention, de mobilisation, et aussi de mettre le paquet sur la recherche.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 octobre 2006