Déclaration de M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes, sur le plan d'action pour l'emploi des seniors et notamment le lancement d'une campagne nationale de communication, Paris le 19 octobre 2006

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Circonstance : Présentation de la campagne de communication sur la nouvelle étape de mise en application du Plan national d'action concerté pour l'emploi des seniors 2006-2010 au Conseil économique et social, à Paris le 19 octobre 2006

Texte intégral

Nous nous retrouvons aujourd'hui au CES sur le thème de l'emploi des seniors qui me tient particulièrement à coeur.
Il n'y avait pas de lieu plus approprié que votre institution pour une journée comme celle d'aujourd'hui. Je partage la confiance du Président de la République dans les vertus de la démocratie sociale et je rejoins le cap qu'il a tracé en la matière lors de son intervention devant votre assemblée la semaine dernière.
Le Plan seniors est un exemple des fruits du dialogue social. Il a fait l'objet d'une concertation exemplaire avec les partenaires sociaux. Ils sont pour la plupart présents aujourd'hui et je tiens à les remercier pour ce travail.
Vous avez une nouvelle fois apporté la preuve de votre sens des responsabilités en négociant un accord. Certains d'entre vous ont fait le choix de le signer, d'autres non, mais plus que votre engagement dans cet accord, c'est la méthode que je souhaite saluer.
En vous saisissant de ce thème ambitieux, vous avez été des précurseurs et en cela vous avez adressé un signal fort aux responsables politiques et à l'opinion publique. Vous êtes allés aussi loin que vous le pouviez dans le champ conventionnel et vous avez ensuite lancé un appel à l'Etat.
A cet appel, nous avons répondu présents et nous nous sommes réunis pour voir avec vous comment nous pourrions avancer ensemble sur ce terrain, d'une part, en transposant cet accord interprofessionnel et, d'autre part, en le prolongeant dans les domaines qui relèvent de la responsabilité de l'Etat.
Cette démarche est remarquable. Elle est la preuve qu'en France l'Etat et les partenaires sociaux sont capables de se mettre autour de la table pour discuter, travailler et construire ensemble.
C'est ce dialogue qui a donné naissance au plan national d'action concerté présenté ici même par le Gouvernement le 6 juin dernier. Je souhaite une nouvelle fois en saluer l'audace puisqu'il s'attaque à une question de société engageant la pérennité de notre modèle social.
Je crois que nous n'aurions pas pu afficher une telle ambition si nous n'étions pas passés par le chemin de la concertation dans la mesure où le dialogue avec l'ensemble des acteurs du marché du travail nous a permis d'aborder d'une manière globale la question.
Vous connaissez les mesures contenues dans le plan. Elles ont pour objectif de maintenir les seniors dans l'emploi en anticipant leur deuxième partie de carrière, de les faire revenir dans l'emploi lorsqu'ils sont au chômage mais aussi d'aménager leurs fins de carrière.
Nous avons d'ores et déjà pris des mesures importantes et d'autres seront adoptées avant la fin de l'année :
- le CDD seniors est opérationnel depuis août dernier,
- la contribution Delalande et la mise la retraite d'office seront progressivement supprimées,
- le tutorat va être encouragé,
- la surcote va être rendue plus incitative,
- les règles de cumul emploi-retraite deviendront plus attractives...
Ce plan fera l'objet d'un suivi régulier pour que nous soyons en mesure d'évaluer les évolutions et corriger la donne si nécessaire.
C'est aussi ça le dialogue social : un comité de pilotage rassemblant les différents acteurs pour qu'ensemble nous discutions de la mise en oeuvre concrète.
Bref en un mot, la machine est lancée pour inverser la tendance actuelle qui faisait encore des seniors la variable d'ajustement. Nous avons une obsession : augmenter le taux d'activité des plus de 55 ans qui en France est un des plus faibles d'Europe.
Nous sommes aujourd'hui réunis pour marquer une nouvelle étape : changer de mentalités, changer notre regard sur les salariés de 50 ans et plus. C'est une absurdité et je pèse mes mots de penser ou de laisser croire qu'à 50 ans on ne sert plus à rien.
Les progrès de la médecine et l'amélioration continue des conditions de travail ont profondément modifié la question de l'âge dans notre société. Mais les mentalités n'ont pas suivi. Soyons clairs à 50 ans, on n'est pas vieux et on est encore capable d'apporter énormément à la vie sociale et économique du pays.
A 50 ans et plus, le salarié a acquis une expérience qui lui donne une valeur ajoutée essentielle. La compétitivité des entreprises dépend du facteur humain. L'expérience est l'un de ses atouts dont nous aurions bien tort de nous priver. Il nous faut la valoriser et l'intégrer dans notre organisation.
La campagne Senior vise à sensibiliser de manière déterminée l'opinion publique en jouant sur une large gamme d'outils de communication. Elle est un élément-clef de la réussite de l'ensemble du plan national d'action concerté pour l'emploi des seniors. Elle est une première étape essentielle dont dépendent en partie la mobilisation des acteurs et la réalisation de l'ensemble des actions contenues dans le plan.
C'est donc pour changer le regard qu'on porte sur les seniors que je suis heureux de lancer avec vous cette nouvelle étape : la campagne nationale de communication.
Je vous remercie.
Source http://www.cohesionsociale.gouv.fr, le 19 octobre 2006