Texte intégral
Messieurs les Ministres,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs
Tout d'abord, je tiens à exprimer toute ma peine et toute ma solidarité à l'égard des nombreux foyers, presque 10 000 je crois, qui ont été victimes des toutes récentes inondations.
La profonde et durable amitié qui unit la France et la Roumanie nous rend d'autant plus sensibles à ce drame.
La France entend bien sûr participer aux différents programmes proposés pour aider les foyers sinistrés, notamment dans le cadre de l'aide européenne qui sera dispensée grâce au programme Phare.
Nous avons été également très touchés par les dommages écologiques qui ont frappé le Danube, et la France, a tenu, à cette occasion à marquer sa solidarité à l'égard de la Roumanie, en proposant notamment, au delà des aides internationales une assistance technique, proposition qui est suivie avec attention par Madame Voynet, notre ministre de l'environnement.
1/ Une solidarité ancienne
Mais au delà de ces circonstances douloureuses, la solidarité de notre pays à l'égard de la Roumanie, se manifeste d'abord par la volonté sans cesse réaffirmée par la France d'accompagner la Roumanie dans les différentes étapes d'une réforme destinée à préparer son intégration au sein de l'Union Européenne ; en témoignent les nombreux jumelages et programmes de coopérations qui ont été consacrés à cet objectif.
2/ La Roumanie dans le processus d'adhésion
Aujourd'hui, je m'en félicite, cet objectif est en passe de se concrétiser.
En ouvrant le processus de négociations à la Roumanie, le Conseil d'Helsinki est venu confirmer l'engagement que la France avait pris auprès de la Roumanie, notamment à l'occasion de la visite d'Etat en France du Président CONSTANTINESCU, en Septembre dernier.
Cette décision offre de nouvelles perspectives à la Roumanie, qui pourra bénéficier, dans le cadre de la stratégie de préadhésion renforcée et du " pacte de stabilité " de nouveaux moyens financiers conséquents.
En effet, la stratégie de préadhésion renforcée s'accompagne de nouveaux instruments : le programme ISPA destiné au financement de projets structurels et le programme SAPARD, pour le secteur agricole viennent compléter les crédits alloués, dans le cadre de Phare, à la coopération entre les administrations roumaines et les administrations des différents pays de la communauté européenne.
De son côté, le pacte de stabilité a débouché sur une série d'initiatives qui viendront contribuer à les réformes déjà très importantes effectuées par les autorités roumaines sous l'impulsion de leur Président, M. Emil Constantinescu, et de leur Premier Ministre, M. Mugur Isarescu. Il a également sélectionné, sous l'égide de la BEI, une série de projets d'intérêt régional qui seront appuyés par des crédits européens et internationaux : en Roumanie, deux projets prioritaires, qui concernent des infrastructures routières bénéficient d'ores et déjà de 332 Millions d'Euros. D'autres projets routiers, mais aussi ferroviaires et portuaires sont en cours d'examen.
3/ la stratégie de pré-adhésion renforcée et le pacte de stabilité : une opportunité
Ces nouveaux moyens financiers, destinés à conforter la stabilité politique et économique de la région des Balkans, à encourager la Roumanie dans ses efforts de transition économique et à l'accompagner dans reprise de l'acquis communautaire constituent également une opportunité pour les entreprises françaises, roumaines et franco-roumaines.
Ainsi, pour la seule année 2000 la Roumanie devrait recevoir plus de 600 M d'euros de l'Union Européenne, montant auquel la France participe à la hauteur de 18 %.
Efficacement utilisée pour améliorer la stabilité et la cohérence du cadre législatif, pour moderniser le fonctionnement des administrations, elle participera ainsi à la mise en place d'un climat d'affaires attractif, indispensable à la reprise de l'économie Roumaine. Elle contribuera ainsi à renforcer la confiance des investisseurs étrangers.
Ces différents programmes devraient être l'occasion pour les investisseurs français de saisir de nouvelles opportunités. Avec 1 Milliard d'Euros investis, la France est déjà le premier investisseur étranger en Roumanie : nos entreprises sont très bien représentées dans plusieurs secteurs.
Signalons tout particulièrement le secteur de l'automobile, avec l'investissement très important de Renault, 270 Millions de dollars sur cinq ans, qui a repris 51 % du capital de DACIA , le secteur de l'équipement automobile, l'agro-alimentaire, la construction et les travaux publics, ou encore les services publics, comme la gestion et la distribution des eaux.
J'aurai d'ailleurs le plaisir de participer, demain matin, à la signature d'un contrat entre Vivendi et la ville de Ploiesti, contrat qui vient s'ajouter à celui des eaux de Bucarest, signé également par Vivendi il y a trois semaines.
Ce projet illustre bien la compétence et l'expérience de nos entreprises en matière de services aux collectivités locales, et leur capacité à proposer des solutions originales, reposant sur le Partenariat Public/ Privé, dont j'ai moi-même, en qualité d'élu local, pu apprécier toute l'efficacité.
Je suis donc convaincu que l'offre française a de nombreux atouts à faire valoir pour s'associer aux multiples projets qui contribueront à la modernisation de la Roumanie, et à préparer son intégration à l'Union Européenne.
4/ La présidence française
La France jouera un rôle décisif dans le processus d'adhésion de la Roumanie durant la présidence française de l'Union Européenne, qui débutera le 1er juillet 2000.
En effet, elle sera amenée à suivre de près les progrès de la Roumanie dans les différentes étapes de la reprise de l'acquis communautaire, c'est à dire chapitre par chapitre, conformément au principe de différenciation adopté à Helsinki. Elle s'intéressera également à la mise en oeuvre grands projets d'infrastructures qui feront l'objet de financements européens et internationaux.
Comme vous le savez, ma visite en Roumanie, a pour objectif d'anticiper et de préparer au mieux notre présidence de l'Union européenne dont l'élargissement sera une priorité.
Conclusion
En conclusion, je tiens à dire que si la France a fait de l'élargissement l'une de ses priorités c'est pour une raison très simple : le processus d'élargissement de l'Europe aux pays de l'Europe Centrale et Orientale, au premier rang desquels la Roumanie, est une source de stabilité politique et économique pour l'Europe.
La France et l'Europe doivent soutenir les PECO dans leur effort de transition, de modernisation, et de reprise progressive de l'acquis communautaire, car l'Europe de l'élargissement est la clef du développement et du rayonnement économique de l'Europe.
(source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 28 avril 2000)