Texte intégral
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs les Conseillers à l'Assemblée des Français à l'étranger,
Mon Colonel Lalanne-Berdouticq, chef de l'élément de liaison de la FINUL,
Messieurs les Anciens combattants,
Chers Amis,
Le dimanche 23 octobre 1983, alors que Beyrouth est en proie à une guerre civile sans merci, 58 parachutistes français sont tués dans l'explosion de l'immeuble "Le Drakkar".
Ces hommes, membres de la force multinationale de sécurité de Beyrouth créée le 20 septembre 1982 à la demande des autorités libanaises, n'étaient pas là pour gagner une bataille ou une guerre mais pour mettre un terme à la terreur et à l'horreur des combats fratricides.
Arrivée au Liban à la fin du mois de septembre 1983, la troisième compagnie du premier régiment de chasseurs parachutistes s'installe dans un immeuble, Le Drakkar. Cet immeuble situé à Ras-Beyrouth, au nord de l'aéroport.
Le samedi 22 octobre, les troupes sont mises en alerte.
Le risque d'attentat est maximum.
Le lendemain matin vers 6 h 15, une violente déflagration provenant de l'aéroport de Beyrouth annonce la destruction d'un poste américain tuant 241 soldats arrachés à la vie dans leur sommeil.
Alerté par la détonation, le Capitaine Jacky Thomas, commandant la troisième compagnie, se précipite au balcon.
A 6 h 24, alors qu'il rend compte à la radio de cet attentat, la communication est interrompue.
L'immeuble "Le Drakkar", vient de sauter à son tour, frappé par un véhicule suicide et ensevelissant sous ses décombres 55 cadres et parachutistes de la troisième compagnie du neuvième RCP donnés en renfort.
Les 55 noms de ces hommes seront à jamais inscrits dans notre mémoire, pour l'éternité, sur ce monument aux morts.
23 ans après cette tragédie, au moment où la France, après l'adoption de la résolution 1701, a décidé de dépêcher au Liban un fort contingent de soldats au sein de la "FINUL renforcée" pour soutenir le rétablissement de l'autorité de l'Etat libanais sur l'ensemble de son territoire.
Nous devons nous souvenir.
Nous devons honorer la mémoire de ces soldats de la paix qui ont consenti le sacrifice suprême au service de leur pays et au service de la paix au Liban.
Nous devons nous souvenir que la démocratie, la liberté et la paix ne sont jamais définitivement acquises. Nous n'oublions pas ceux qui, ici, au Liban, se sont battus pour elles et sont morts pour la France.
Notre pays est de nouveau présent au Liban avec ses militaires pour permettre à l'indépendance et à la souveraineté de ce territoire de s'affirmer pleinement.
Au lendemain de cette guerre, la France, à l'initiative du président de la République, a été la première à venir aux côtés du Liban pour lui permettre de rétablir ces grands axes et de se redresser.
Ainsi, 6 ponts Bailey ont été construits dans des délais record par des détachements du génie français. Dans cette opération, un de nos soldats, le maréchal des logis chef Franck Boussiquet, a perdu la vie. Rendons ce soir hommage à son sacrifice alors que son nom vient d'être gravé sur le monument aux morts de la Résidence des pins avec ceux de tous les soldats et les civils morts pour la France depuis 1975.
Ensemble ce soir, méditons le sacrifice de ces hommes.
Soyons unis autour des valeurs de la France pleinement engagée pour la restauration d'un Liban libre et en paix, dans le souvenir de ces soldats français morts pour la France, morts aussi pour le Liban.
Je vous remercie.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 31 octobre 2006