Texte intégral
Nous avons bien sûr abordé avec M. Sassou Nguesso, le président de la République du Congo, nos relations bilatérales qui sont comme vous le savez, excellentes. Nous sommes deux peuples, deux pays très amis, historiquement amis. Nous l'avons vu ce matin encore, lors de cette très émouvante commémoration. Et puis nous avons parlé bien sûr de l'Afrique, en particulier du Soudan, du Darfour, des relations de la communauté internationale, en particulier de l'Union africaine et de l'ONU, avec le Soudan. Enfin, nous avons abordé la question de la Côte d'Ivoire, vous vous en doutez, et la nécessité de sortir de la crise, au Soudan comme en Côte d'Ivoire.
Q - Quel est le sens profond que votre gouvernement a pu donner à cette cérémonie ?
R - Nous avons réaffirmé, ce matin, les grands principes de la France. Ce partenariat entre notre pays et l'Afrique est basé sur l'écoute, le dialogue, non pas la compassion, mais le partenariat. Il ne s'agit non pas de main tendue, mais d'intérêts communs, partagés. Et c'est cela que Brazza a fait ici. C'est cela qui caractérise la relation entre l'Afrique et notre pays.
Je viens aussi d'aborder longuement, avec le président Sassou Nguesso, les financements innovants de la lutte contre la pauvreté et les maladies que sont le sida, le paludisme et la tuberculose, avec UNITAID. J'ai demandé au président Sassou Nguesso de continuer à soutenir cette grande idée du président Chirac et du président Lula, parce que nous allons tenir notre premier conseil d'administration d'UNITAID très bientôt. Désormais, plus de 15 pays ont adhéré à cette idée, une idée magnifique, une véritable révolution, la première démarche citoyenne mondiale par laquelle un citoyen du monde soutiendra un autre citoyen du monde pour l'aider à acheter des médicaments.
Ce premier conseil d'administration aura lieu le 9 octobre prochain, à Genève, en présence, notamment, d'un responsable du Congo. Je serai là pour représenter la France et ce sera le début d'une très grande aventure, j'en suis sûr, qui permettra de diminuer le fossé qui existe entre les pays riches et les pays pauvres, les pays du Nord et les pays du Sud. Car il est absolument honteux et scandaleux de laisser les malades des pays du Sud sans médicaments alors que les pays du Nord en disposent.
Q - Vous avez parlé de l'Afrique, disons un mot sur la Côte d'Ivoire. La machine est complètement bloquée. La France a inventé Marcoussis, va-t-elle inventer un nouveau Marcoussis sur la Côte d'Ivoire ?
R - S'agissant de la Côte d'Ivoire, nous sommes très préoccupés, très inquiets, parfois découragés. Mais, pour autant il ne faut pas baisser les bras. Il y aura une réunion de la CEDEAO le 6 octobre, puis une réunion de l'Union africaine, et enfin une autre du Conseil de sécurité, au cours desquelles chacun devra prendre ses responsabilités afin que des élections transparentes, avec de nouvelles listes électorales établies en toute sincérité, puissent avoir lieu en Côte d'Ivoire.
Q - S'agissant, du Soudan, il y a un génocide qui se profile au Darfour. Le gouvernement ne souhaite pas toujours voir arriver dans cette région les forces des Nations unies. Que pense le gouvernement français sur cette question ?
R - Il est sûr que la crise au Soudan est aujourd'hui la crise africaine la plus sérieuse. Il y a un triple risque. Un risque humanitaire, avec déjà, je vous le rappelle, près de 300.000 morts, près de deux millions de déplacés et plus de 300.000 réfugiés, en particulier au Tchad. Deuxièmement, il y a une crise politique, avec un risque de partition du Soudan, avec une remise en question des accords du Sud, qui ont été signés après vingt ans de guerre. Il y a enfin un risque régional, puisque le Soudan est le plus grand pays d'Afrique, limitrophe d'autres pays où peuvent exister des risques de déstabilisation : au Tchad, en République centrafricaine, en Ouganda. Le sujet est donc majeur.
Je crois qu'aujourd'hui nous devons faire trois choses.
D'abord, nous devons tout faire pour aider l'Union africaine. Il faut que la communauté internationale aide l'Union africaine à améliorer son efficacité puisqu'elle a décidé à New York de poursuivre sa mission jusqu'au 31 décembre. A ce sujet, ce qu'a dit aujourd'hui le Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, va dans le bon sens.
Deuxièmement, il faut que nous puissions élargir cet accord de paix d'Abuja : il faut que certaines personnes, certains mouvements, qui n'ont pas signé cet accord, le signent. Le président Sassou Nguesso peut jouer un rôle important, d'abord parce qu'il a été un acteur essentiel de l'accord d'Abuja, et ensuite parce qu'il est aujourd'hui président de l'Union africaine.
Enfin, troisièmement, il est plus que jamais important de faire en sorte que Khartoum puisse dialoguer avec différents pays de la communauté internationale. La France est prête à dialoguer avec Khartoum. Nous demandons aux autorités soudanaises de comprendre la nécessité d'instaurer un dialogue politique pour que cesse cet état de guerre qui n'est pas acceptable par la communauté internationale.
Ce n'est que par un dialogue politique que nous y arriverons. Nous tendons la main au gouvernement soudanais pour qu'il comprenne la nécessité et l'urgence de régler politiquement et pacifiquement la question du Darfour.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2006
Q - Sur le dossier du nucléaire iranien, après la proposition iranienne, quelle est la position de la France ?
R - J'ai pris connaissance de la proposition faite par un des principaux négociateurs du dossier nucléaire iranien et je prends bien évidemment en considération cette proposition, dans le cadre de cette volonté de dialogue que la France a sur ce dossier avec l'Iran. Mais je tiens à dire qu'elle ne peut évidemment être véritablement étudiée que s'il y a, au préalable, de la part de l'Iran, une suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier de l'enrichissement de l'uranium
Q - C'est la condition sine qua non ?
R - Bien sûr.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2006
Q - Quel est le sens profond que votre gouvernement a pu donner à cette cérémonie ?
R - Nous avons réaffirmé, ce matin, les grands principes de la France. Ce partenariat entre notre pays et l'Afrique est basé sur l'écoute, le dialogue, non pas la compassion, mais le partenariat. Il ne s'agit non pas de main tendue, mais d'intérêts communs, partagés. Et c'est cela que Brazza a fait ici. C'est cela qui caractérise la relation entre l'Afrique et notre pays.
Je viens aussi d'aborder longuement, avec le président Sassou Nguesso, les financements innovants de la lutte contre la pauvreté et les maladies que sont le sida, le paludisme et la tuberculose, avec UNITAID. J'ai demandé au président Sassou Nguesso de continuer à soutenir cette grande idée du président Chirac et du président Lula, parce que nous allons tenir notre premier conseil d'administration d'UNITAID très bientôt. Désormais, plus de 15 pays ont adhéré à cette idée, une idée magnifique, une véritable révolution, la première démarche citoyenne mondiale par laquelle un citoyen du monde soutiendra un autre citoyen du monde pour l'aider à acheter des médicaments.
Ce premier conseil d'administration aura lieu le 9 octobre prochain, à Genève, en présence, notamment, d'un responsable du Congo. Je serai là pour représenter la France et ce sera le début d'une très grande aventure, j'en suis sûr, qui permettra de diminuer le fossé qui existe entre les pays riches et les pays pauvres, les pays du Nord et les pays du Sud. Car il est absolument honteux et scandaleux de laisser les malades des pays du Sud sans médicaments alors que les pays du Nord en disposent.
Q - Vous avez parlé de l'Afrique, disons un mot sur la Côte d'Ivoire. La machine est complètement bloquée. La France a inventé Marcoussis, va-t-elle inventer un nouveau Marcoussis sur la Côte d'Ivoire ?
R - S'agissant de la Côte d'Ivoire, nous sommes très préoccupés, très inquiets, parfois découragés. Mais, pour autant il ne faut pas baisser les bras. Il y aura une réunion de la CEDEAO le 6 octobre, puis une réunion de l'Union africaine, et enfin une autre du Conseil de sécurité, au cours desquelles chacun devra prendre ses responsabilités afin que des élections transparentes, avec de nouvelles listes électorales établies en toute sincérité, puissent avoir lieu en Côte d'Ivoire.
Q - S'agissant, du Soudan, il y a un génocide qui se profile au Darfour. Le gouvernement ne souhaite pas toujours voir arriver dans cette région les forces des Nations unies. Que pense le gouvernement français sur cette question ?
R - Il est sûr que la crise au Soudan est aujourd'hui la crise africaine la plus sérieuse. Il y a un triple risque. Un risque humanitaire, avec déjà, je vous le rappelle, près de 300.000 morts, près de deux millions de déplacés et plus de 300.000 réfugiés, en particulier au Tchad. Deuxièmement, il y a une crise politique, avec un risque de partition du Soudan, avec une remise en question des accords du Sud, qui ont été signés après vingt ans de guerre. Il y a enfin un risque régional, puisque le Soudan est le plus grand pays d'Afrique, limitrophe d'autres pays où peuvent exister des risques de déstabilisation : au Tchad, en République centrafricaine, en Ouganda. Le sujet est donc majeur.
Je crois qu'aujourd'hui nous devons faire trois choses.
D'abord, nous devons tout faire pour aider l'Union africaine. Il faut que la communauté internationale aide l'Union africaine à améliorer son efficacité puisqu'elle a décidé à New York de poursuivre sa mission jusqu'au 31 décembre. A ce sujet, ce qu'a dit aujourd'hui le Secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, va dans le bon sens.
Deuxièmement, il faut que nous puissions élargir cet accord de paix d'Abuja : il faut que certaines personnes, certains mouvements, qui n'ont pas signé cet accord, le signent. Le président Sassou Nguesso peut jouer un rôle important, d'abord parce qu'il a été un acteur essentiel de l'accord d'Abuja, et ensuite parce qu'il est aujourd'hui président de l'Union africaine.
Enfin, troisièmement, il est plus que jamais important de faire en sorte que Khartoum puisse dialoguer avec différents pays de la communauté internationale. La France est prête à dialoguer avec Khartoum. Nous demandons aux autorités soudanaises de comprendre la nécessité d'instaurer un dialogue politique pour que cesse cet état de guerre qui n'est pas acceptable par la communauté internationale.
Ce n'est que par un dialogue politique que nous y arriverons. Nous tendons la main au gouvernement soudanais pour qu'il comprenne la nécessité et l'urgence de régler politiquement et pacifiquement la question du Darfour.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2006
Q - Sur le dossier du nucléaire iranien, après la proposition iranienne, quelle est la position de la France ?
R - J'ai pris connaissance de la proposition faite par un des principaux négociateurs du dossier nucléaire iranien et je prends bien évidemment en considération cette proposition, dans le cadre de cette volonté de dialogue que la France a sur ce dossier avec l'Iran. Mais je tiens à dire qu'elle ne peut évidemment être véritablement étudiée que s'il y a, au préalable, de la part de l'Iran, une suspension des activités nucléaires sensibles et en particulier de l'enrichissement de l'uranium
Q - C'est la condition sine qua non ?
R - Bien sûr.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 9 octobre 2006