Texte intégral
Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chère Antoinette,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter, au nom de Monsieur le Président de la République française et en mon nom propre, la bienvenue à Paris dans ce Palais des Affaires étrangères.
C'est pour moi un plaisir, Monsieur le Président, de vous retrouver ce soir et de vous voir ainsi répondre à l'invitation que j'avais eu l'honneur de vous remettre personnellement, lors de mon déplacement à Bujumbura en février dernier. J'ai été à cette occasion très sensible à la chaleur de l'accueil qui m'a été réservé par vous-même et par le peuple burundais, et je suis donc heureux de pouvoir ce soir vous accueillir à mon tour, en vous réaffirmant à Paris toute l'amitié et toute l'estime du peuple français.
Votre présence ici témoigne de la relation profonde et durable qui unit depuis longtemps nos deux pays, y compris dans les périodes les plus difficiles.
Mais c'est aussi l'occasion, avant tout, de rendre hommage au chemin parcouru. Car votre pays est parvenu, dans des conditions exemplaires, au terme d'un long et difficile processus de transition, couronné il y a un an par un scrutin démocratique salué par tous. Je veux donc saluer ici ce "nouveau visage du Burundi" que votre ministre des Affaires étrangères, Antoinette Batumubwira, a incarné avec tant de force et d'émotion l'année dernière à New York.
A tous ceux qui croient que le continent africain est voué aux conflits qui s'enlisent et prolifèrent, votre détermination personnelle, jointe à la volonté du peuple burundais, ont permis de démontrer qu'une sortie de crise définitive est possible, dès lors qu'elle est fondée sur le dialogue politique et la réconciliation nationale.
Aujourd'hui, nous mesurons pleinement les contraintes quotidiennes qui pèsent sur votre action, face aux attentes immenses d'une population qui souhaite maintenant percevoir au plus vite les dividendes de la paix. C'est pourquoi nous saluons à leur juste prix les succès méritoires déjà enregistrés en un an. Qu'il s'agisse du rétablissement de la sécurité sur la quasi-intégralité du territoire, de l'intégration fraternelle au sein des nouvelles forces armées, de l'intérêt sincère porté aux plus défavorisés ou encore des progrès réalisés sur le chemin de la paix avec le dernier mouvement armé.
Dès l'origine, la France a apporté un soutien constant au processus de transition et joué un rôle d'aiguillon pour la reprise dès que possible de la coopération, se faisant l'avocat déterminé du Burundi dans les enceintes internationales. Notre aide bilatérale a déjà plus que doublé depuis cinq ans, avec une concentration particulière dans les domaines clés du processus de transition : soutien au processus de désarmement et de démobilisation, appui à la commission électorale indépendante. Car nous avons la conviction que sans perspective concrète, et sans appui renforcé au processus en cours, il n'y a pas de sortie de crise possible. Suspendre l'aide à l'arrivée de la crise est un contresens. Il faut la concentrer là où elle est nécessaire.
Cet engagement de la première heure, nous entendons le poursuivre dans cette période de consolidation de la paix et de reconstruction, qui est si souvent la plus difficile et la plus vulnérable. C'est pourquoi, dès cette année, nous avons mis en place deux importants projets de soutien aux forces de police et à l'enseignement, qui viennent s'ajouter à notre action pour la réinstallation des populations sinistrées par la guerre et pour le renforcement des capacités de l'Etat. L'année 2006 a également été marquée par la reprise des activités de l'Agence française de développement, signal essentiel pour la relance de l'investissement productif, qui seul assurera durablement la croissance. J'évoquerai enfin l'inauguration, le 13 septembre dernier, de l'Ecole militaire des métiers de Muzinda, dont la réhabilitation contribuera à la formation de l'armée burundaise et au processus de démobilisation, ainsi que l'inauguration le 5 octobre à Ruyigi, en votre présence, Monsieur le Président, d'émetteurs de la télévision nationale financés par l'aide française.
Je me réjouis donc tout particulièrement d'avoir pu signer en votre présence, ici même, le document cadre de partenariat qui liera nos deux pays jusqu'en 2010. J'y vois un symbole fort. Je salue votre engagement déterminé à y voir figurer en priorité pour cinq ans l'éducation, la consolidation de l'Etat et de l'Etat de droit, l'appui aux administrations économiques et financières, la promotion de la langue française.
Je me réjouis enfin que votre passage en France soit l'occasion de donner un nouvel élan à notre coopération dans le domaine de la jeunesse et des sports. Comme vous l'avez rappelé dans votre intervention devant la dernière session de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est un domaine qui, plus que tout autre, symbolise l'espoir et la réconciliation, pour cette jeunesse majoritaire qui est le symbole de votre pays, et de tout votre continent.
Dans ce contexte encore fragile, vous avez, Monsieur le Président, ainsi que le gouvernement qui vous entoure, la tâche la plus exigeante mais aussi la plus passionnante : celle de conduire, en toute souveraineté, le Burundi sur le chemin du développement et de la réconciliation nationale. Permettez-moi ici de citer une formule de Mark Twain qui m'est chère, et qui siège en bonne place dans mon bureau - "C'est parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible qu'ils l'ont fait" -.
Soyez assuré que la France, fidèle à l'amitié qui nous unit, restera à vos côtés pour conforter l'essor d'une société pluraliste et démocratique, dans laquelle le développement économique s'accompagne du respect des droits humains et sociaux fondamentaux. C'est le plus court et le plus sûr chemin vers un Burundi harmonieux, apaisé et fort.
Monsieur le Président de la République,
J'espère que votre premier séjour ici, et tout particulièrement la rencontre que vous aurez demain avec le président de la République, engagera nos deux pays résolument dans la voie du renouveau de notre relation, fondée bien entendu sur une amitié ancienne, qui a survécu à toutes les difficultés, mais fondée surtout sur des perspectives nouvelles, et un partenariat constructif.
Je lève mon verre à vous-même, Monsieur le Président, à votre épouse, à la délégation qui vous accompagne, à tous nos amis communs ici présents ce soir, et à l'amitié entre le Burundi et la France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 novembre 2006
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chère Antoinette,
Mesdames et Messieurs les Parlementaires
Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs,
Permettez-moi tout d'abord de vous souhaiter, au nom de Monsieur le Président de la République française et en mon nom propre, la bienvenue à Paris dans ce Palais des Affaires étrangères.
C'est pour moi un plaisir, Monsieur le Président, de vous retrouver ce soir et de vous voir ainsi répondre à l'invitation que j'avais eu l'honneur de vous remettre personnellement, lors de mon déplacement à Bujumbura en février dernier. J'ai été à cette occasion très sensible à la chaleur de l'accueil qui m'a été réservé par vous-même et par le peuple burundais, et je suis donc heureux de pouvoir ce soir vous accueillir à mon tour, en vous réaffirmant à Paris toute l'amitié et toute l'estime du peuple français.
Votre présence ici témoigne de la relation profonde et durable qui unit depuis longtemps nos deux pays, y compris dans les périodes les plus difficiles.
Mais c'est aussi l'occasion, avant tout, de rendre hommage au chemin parcouru. Car votre pays est parvenu, dans des conditions exemplaires, au terme d'un long et difficile processus de transition, couronné il y a un an par un scrutin démocratique salué par tous. Je veux donc saluer ici ce "nouveau visage du Burundi" que votre ministre des Affaires étrangères, Antoinette Batumubwira, a incarné avec tant de force et d'émotion l'année dernière à New York.
A tous ceux qui croient que le continent africain est voué aux conflits qui s'enlisent et prolifèrent, votre détermination personnelle, jointe à la volonté du peuple burundais, ont permis de démontrer qu'une sortie de crise définitive est possible, dès lors qu'elle est fondée sur le dialogue politique et la réconciliation nationale.
Aujourd'hui, nous mesurons pleinement les contraintes quotidiennes qui pèsent sur votre action, face aux attentes immenses d'une population qui souhaite maintenant percevoir au plus vite les dividendes de la paix. C'est pourquoi nous saluons à leur juste prix les succès méritoires déjà enregistrés en un an. Qu'il s'agisse du rétablissement de la sécurité sur la quasi-intégralité du territoire, de l'intégration fraternelle au sein des nouvelles forces armées, de l'intérêt sincère porté aux plus défavorisés ou encore des progrès réalisés sur le chemin de la paix avec le dernier mouvement armé.
Dès l'origine, la France a apporté un soutien constant au processus de transition et joué un rôle d'aiguillon pour la reprise dès que possible de la coopération, se faisant l'avocat déterminé du Burundi dans les enceintes internationales. Notre aide bilatérale a déjà plus que doublé depuis cinq ans, avec une concentration particulière dans les domaines clés du processus de transition : soutien au processus de désarmement et de démobilisation, appui à la commission électorale indépendante. Car nous avons la conviction que sans perspective concrète, et sans appui renforcé au processus en cours, il n'y a pas de sortie de crise possible. Suspendre l'aide à l'arrivée de la crise est un contresens. Il faut la concentrer là où elle est nécessaire.
Cet engagement de la première heure, nous entendons le poursuivre dans cette période de consolidation de la paix et de reconstruction, qui est si souvent la plus difficile et la plus vulnérable. C'est pourquoi, dès cette année, nous avons mis en place deux importants projets de soutien aux forces de police et à l'enseignement, qui viennent s'ajouter à notre action pour la réinstallation des populations sinistrées par la guerre et pour le renforcement des capacités de l'Etat. L'année 2006 a également été marquée par la reprise des activités de l'Agence française de développement, signal essentiel pour la relance de l'investissement productif, qui seul assurera durablement la croissance. J'évoquerai enfin l'inauguration, le 13 septembre dernier, de l'Ecole militaire des métiers de Muzinda, dont la réhabilitation contribuera à la formation de l'armée burundaise et au processus de démobilisation, ainsi que l'inauguration le 5 octobre à Ruyigi, en votre présence, Monsieur le Président, d'émetteurs de la télévision nationale financés par l'aide française.
Je me réjouis donc tout particulièrement d'avoir pu signer en votre présence, ici même, le document cadre de partenariat qui liera nos deux pays jusqu'en 2010. J'y vois un symbole fort. Je salue votre engagement déterminé à y voir figurer en priorité pour cinq ans l'éducation, la consolidation de l'Etat et de l'Etat de droit, l'appui aux administrations économiques et financières, la promotion de la langue française.
Je me réjouis enfin que votre passage en France soit l'occasion de donner un nouvel élan à notre coopération dans le domaine de la jeunesse et des sports. Comme vous l'avez rappelé dans votre intervention devant la dernière session de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est un domaine qui, plus que tout autre, symbolise l'espoir et la réconciliation, pour cette jeunesse majoritaire qui est le symbole de votre pays, et de tout votre continent.
Dans ce contexte encore fragile, vous avez, Monsieur le Président, ainsi que le gouvernement qui vous entoure, la tâche la plus exigeante mais aussi la plus passionnante : celle de conduire, en toute souveraineté, le Burundi sur le chemin du développement et de la réconciliation nationale. Permettez-moi ici de citer une formule de Mark Twain qui m'est chère, et qui siège en bonne place dans mon bureau - "C'est parce qu'ils ne savaient pas que c'était impossible qu'ils l'ont fait" -.
Soyez assuré que la France, fidèle à l'amitié qui nous unit, restera à vos côtés pour conforter l'essor d'une société pluraliste et démocratique, dans laquelle le développement économique s'accompagne du respect des droits humains et sociaux fondamentaux. C'est le plus court et le plus sûr chemin vers un Burundi harmonieux, apaisé et fort.
Monsieur le Président de la République,
J'espère que votre premier séjour ici, et tout particulièrement la rencontre que vous aurez demain avec le président de la République, engagera nos deux pays résolument dans la voie du renouveau de notre relation, fondée bien entendu sur une amitié ancienne, qui a survécu à toutes les difficultés, mais fondée surtout sur des perspectives nouvelles, et un partenariat constructif.
Je lève mon verre à vous-même, Monsieur le Président, à votre épouse, à la délégation qui vous accompagne, à tous nos amis communs ici présents ce soir, et à l'amitié entre le Burundi et la France.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 13 novembre 2006