Déclaration de M. Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la culture et de la communication, sur l'accord de coproduction cinématographique franco-coréen, Paris le 27 octobre 2006.

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Circonstance : Signature d'un accord de coproduction cinématographique franco-coréen à Paris le 27 octobre 2006

Texte intégral

Monsieur le Ministre,
Monsieur l'Ambassadeur,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis particulièrement heureux de signer aujourd'hui l'accord de coproduction entre la Corée et la France.
Cette signature, qui vient couronner près de quatre années de longues négociations entre le Centre National de la Cinématographie français et le Conseil coréen du film, tombe à point nommé, au moment où nous célébrons les 120 ans des relations diplomatiques entre nos deux pays.
Bien qu'étant éloignés géographiquement, nos deux pays ont en effet beaucoup en commun.
La Corée, comme la France, est un grand pays de cinéma, c'est-à-dire un pays riche de grands cinéastes, dont les citoyens aiment aller découvrir des films dans les salles de cinéma ou lors de grands festivals en l'honneur du 7ème art. Les réalisateurs coréens Im Kwon-Taek ou Park Chan-Woo sont célébrés à travers le monde, et en particulier lorsqu'ils présentent leurs oeuvres à Cannes. Le festival international de Pusan, mais aussi celui de Puchon, sont des moments essentiels dans la carrière internationale de nombreux films, notamment français.
Je suis enfin très impressionné par la réussite enviable des films coréens auprès de leur public national : avec une part de marché voisine des 60%, la production cinématographique coréenne prouve sa capacité à répondre aux attentes des publics nationaux les plus nombreux.
La réussite du cinéma coréen, comme d'ailleurs la bonne santé du cinéma français, ne doivent rien au hasard : elles résultent, entre autres, d'un volontarisme fort des pouvoirs publics de nos pays en faveur du 7ème art. La Corée et la France, qui ont été aux premiers rangs, respectivement en Asie et en Europe, lors de la négociation de la convention de l'UNESCO sur la diversité culturelle, démontrent depuis de longues années que la défense et la promotion de la diversité culturelle doivent et peuvent se traduire concrètement par des mesures de soutien à la création cinématographique.
Je suis particulièrement admiratif du soutien sans faille que les professionnels vous ont apporté lorsque les « quotas écran » en faveur des films coréens ont été menacés, et je me réjouis que vous ayez pu résister aux pressions en défendant ce principe et ce mécanisme, essentiels à la survie des films coréens.
Pour toutes les raisons que je viens de rappeler, auxquelles s'ajoute l'amitié entre nos peuples, il est parfaitement logique que la Corée soit le premier pays d'Asie du Sud-Est avec lequel la France signe un accord de coproduction cinématographique, alors même que la France a déjà conclu de tels accords avec un peu moins d'une cinquantaine de pays à travers le monde. Et je suis particulièrement fier que la Corée ait décidé de signer son premier accord de coproduction cinématographique avec la France.
Il existe déjà des projets cinématographiques communs entre nous. Je veux citer en particulier l'engagement de MK2 dans la production des derniers films du réalisateur coréen Hong Sang-Soo.
Le but de l'accord de coproduction que nous signons aujourd'hui est de faciliter l'accès des films franco-coréens aux financements ou aux avantages, réservés traditionnellement aux films nationaux dans chacun de nos pays. Grâce à cet accord, un film franco-coréen sera dorénavant considéré comme français en France, et coréen en Corée. C'est, là encore, une illustration concrète de notre volonté commune d'ouverture aux cultures des autres, fidèles en cela à l'esprit de la convention sur la diversité culturelle.
Je forme le voeu que l'accord que nous signons aujourd'hui permette à d'authentiques coproductions, c'est-à-dire de véritables projets partagés entre la Corée et la France, de se développer à l'avenir. Autour d'histoires communes, avec des équipes artistiques et techniques issues des deux pays, avec le soutien de producteurs des deux pays, ces films trouveront, grâce à cet accord, un cadre plus favorable pour leur élaboration et leur financement.
Il nous reviendra à l'avenir d'encourager les rencontres entre les professionnels coréens et français, par exemple lors des festivals de Cannes ou de Pusan, pour favoriser les échanges entre eux et faire naître les films que l'accord de coproduction permettra de soutenir.
J'espère très sincèrement que nous découvrirons prochainement, dans l'un de ces deux festivals, une oeuvre de coproduction franco-coréenne. Ce serait la meilleure récompense de nos efforts communs pour la diversité culturelle dans le cinéma. La diversité n'est pas un repli, c'est une ouverture et une force. Je sais que nous partageons cette conviction.
Je vous remercie.Source http://www.culture.gouv.fr, le 3 novembre 2006