Texte intégral
Mesdames et Messieurs les Présidents et directeurs,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mes chers Amis,
Nous voici de nouveau réunis pour ces 4èmes Assises du Tourisme, une tradition qui sera, je l'espère, perpétuée par mes successeurs.
Mais le temps des bilans et des testaments n'est pas encore arrivé : 2006 reste, selon le voeu du Président de la République, une année utile qui doit nous permettre de poursuivre la dynamique engagée depuis juin 2002.
Nous avons tous conscience que notre secteur, affaibli par les conséquences du 11 septembre et des multiples crises traversées entre 2001 et 2003, est entré dans un cycle plus vertueux.
Les chiffres publiés par l'Organisation Mondiale du Tourisme sont éloquents : ils prévoient une croissance durable de l'industrie mondiale avec une augmentation de 4 % en rythme annuel pour les 10 prochaines années.
Cette croissance sera, certes, plus modérée sur les marchés matures comme les Etats-Unis et l'Europe, mais elle sera très forte dans les pays émergents comme l'Inde ou la Chine.
C'est, pour notre pays, une opportunité unique pour développer notre savoir-faire, exprimer pleinement le potentiel de nos territoires et optimiser le gisement d'emplois que recèle l'industrie touristique.
C'est naturellement dans la perspective de cette embellie que j'ai conduit une politique volontariste, qui commence à porter ses fruits.
Car la France n'est pas assurée de demeurer éternellement la première destination au monde.
Nous n'avons d'ailleurs pas d'illusion sur ce que recouvre cette suprématie numérique : c'est le positionnement géographique central de notre pays en Europe, au coeur des transhumances touristiques entre le Nord et le Sud, qui explique, pour une part, nos 76 millions de visiteurs.
C'est pourquoi, davantage que le chiffre record de touristes, c'est l'accroissement des recettes par touriste que nous visons aujourd'hui afin d'atteindre notre principal objectif :
Celui d'un développement équilibré et harmonieux du tourisme, appuyé sur une meilleure répartition spatiale et temporelle afin de préserver nos ressources.
C'est cet objectif qui a guidé mon action jusqu'à aujourd'hui.
C'est le souhait de trouver les voies pour demain qui a sous-tendu le choix des thèmes de ce matin : qualité et innovation.
Pourquoi ?
Si la France dispose de nombreux atouts pour demeurer la destination touristique de référence, ces atouts tendent à s'estomper face aux nouvelles concurrences.
Notre pays dispose d'un maillage de transports performant, renforcé par l'achèvement du réseau routier qui laisse peu de territoires à plus d'une demi-heure d'une autoroute majeur.
Les liaisons aériennes et ferroviaires, avec le développement des low-cost et du TGV en région, offrent une accessibilité inédite à nos territoires.
Dans le même temps, la faible densité de population alliée à une politique de préservation de l'environnement depuis 30 ans donnent à nos paysages une authenticité et une qualité unique en Europe.
La France, enfin, est une « marque » très ancienne, capable de fournir une prestation plutôt haut de gamme, consommée de plus en plus fortement par des visiteurs internationaux à haute contribution, qui apprécient une offre culturelle que l'on trouve rarement à ce niveau à l'étranger.
Ces atouts contribuent très fortement à la création de richesse dans notre économie.
230 000 entreprises, dont 85 % dans le secteur HCR opèrent dans le tourisme.
L'économie présentielle liée à la fréquentation touristique profite à de nombreux secteurs : commerce, agro-alimentaire, bâtiment...
Sans oublier que le tourisme constitue la première source de revenus pour de nombreuses régions : 36 % pour la Corse, 14,9 % pour le Languedoc Roussillon, 11,4 % pour PACA, 10 % pour la Guadeloupe.
Car pour les territoires ultra-marins, le tourisme constitue également une alternative au développement en l'absence de structures industrielles.
Cette rentabilité de l'économie touristique n'a pas échappé à nos voisins et concurrents, notamment européens. Ils entendent bien profiter de cette manne des 1,5 milliards de touristes attendus en 2020.
D'où une concurrence acharnée de pays qui seront à la fois émetteurs et récepteurs.
Le cas de l'Europe centrale est, à cet égard, particulièrement éloquent. Les aides européennes, consécutives à l'élargissement ou aux accords de coopération, vont rapidement favoriser l'émergence d'une classe moyenne candidate aux voyages.
Dans le même temps, le développement de l'investissement touristique dans les villes culturelles des littoraux de la Mer noire et de l'Adriatique va générer une hausse de la fréquentation, comme on a déjà pu le constater en Croatie ou, plus récemment, en Bulgarie.
Enfin, on commence à constater l'arrivée d'une main d'oeuvre motivée et peu exigeante sur les marchés du travail, structurellement sous tension, des hôtels cafés et restaurants de certains de nos voisins comme le Royaume-Uni.
Cette main d'oeuvre va ainsi se former pendant quelques années avant de retourner dans son pays d'origine pour y créer une industrie touristique performante grâce à des équipements neufs.
Ces nouveaux concurrents seront d'autant plus redoutables que les dirigeants, les professionnels et les populations de ces pays ont bien compris l'importance du tourisme comme levier de développement économique et le rôle de l'accueil comme facteur de réussite.
Le savoir-faire croissant des nouveaux pays réceptifs nous impose donc d'élever le niveau qualitatif de nos produits pour rester attractifs malgré des tarifs supérieurs.
Et c'est sur cette conviction profonde, partagée par de nombreux professionnels, que j'ai fondé l'un des axes fondamental de notre politique : le plan Qualité Tourisme.
Dans un marché où l'offre est très supérieure à la demande, la qualité ne doit pas être simplement un objectif ou une option : c'est un préalable indispensable à toute stratégie de développement fondée sur la différenciation, la création de valeur et le juste prix.
De la même façon, la sophistication croissante des attentes des touristes nous oblige à innover constamment. La France a toujours été en pointe avec, par exemple, le concept du « tout compris » inventé par le Club Méditerranée.
Mais l'innovation, concept central des activités industrielles, ne doit pas se cantonner au marketing produit. Ce sont toutes les strates de l'organisation qui doivent bénéficier de cet effort d'innovation.
Les innovations technologiques bien sûr, avec l'arrivée massive d'internet, ont révolutionné les métiers du tourisme. Le e-tourisme représente désormais 46 % de la vente en ligne et la marge de progression est encore importante.
De simple vitrine, les sites sont devenus de véritables plate-forme de vente. Maison de la France a ainsi inauguré en juin dernier la 4ème version de son site qui propose désormais une fonction de réservation.
Avec 2,5 millions de pages lues chaque mois par les internautes, on imagine aisément le potentiel commercial de franceguide.com.
L'innovation doit se diffuser également dans les processus de financement pour permettre à de nouveaux concepts, lourds en investissements, de voir le jour ou pour favoriser la remise à niveau de nos infrastructures, parfois vieillissantes.
C'est pourquoi, avec ODIT France, bras armé du ministère pour l'ingénierie, la veille et la prospective, nous encourageons la mise en oeuvre des partenariats publics-privés.
Ces partenariats sont gagnant-gagnant : les opérateurs privés ont souvent besoin d'une aide du secteur public tandis que les investisseurs publics sont désormais à la recherche de gestionnaires fiables pour assurer la pérennité des projets au long cours.
L'innovation enfin doit se traduire dans le management et la gestion des ressources humaines. Les entreprises ne peuvent rester concurrentielles sans des formations supérieures adaptées et une recherche performante.
C'est dans cet esprit que nous avons organisé, en juillet 2006, la Première Université d'été sur l'Enseignement supérieur et la Recherche en Tourisme à Gréoux les Bains.
Cet esprit d'innovation, la nécessité de nous adapter aux mutations d'une industrie confrontée à de nombreux bouleversement ont non seulement fortement imprégné l'action de mon ministère mais elles ont transformé en profondeur son organisation.
Maison de la France a totalement renouvelé son approche marketing en 2004, avec des résultats déjà significatifs en 2005 : 2 milliards d'euros de recettes supplémentaires.
ODIT France, née de la fusion de l'AFIT, de l'ONT et du SEATM, vient de publier sa stratégie pour 2010 pour accompagner la remise à niveau de l'offre.
Le Conseil national du Tourisme a vu ses instances renouvelées, son fonctionnement dynamisé avec la création d'un Comité permanent réactif de 20 personnes, qui s'est réuni pour la première fois la semaine dernière.
Le pôle social, enfin, est né le 15 novembre dernier avec la fusion de l'ANCV et de BSV qui permettra de réunir au sein d'une seule entité plus performante l'aide à la pierre et l'aide aux personnes.
La réforme de nos outils était indispensable pour placer le Ministère en position d'élaborer des stratégies à moyen et long terme, pour donner plus de visibilité à nos actions.
Cette plus grande visibilité a aussi été rendue possible par la tenue des deux Comités interministériels du Tourisme, en septembre 2003 et juillet 2004, qui ont permis d'agir simultanément, et en concertation avec les nombreux autres ministères concernés, sur l'ensemble des familles de professionnels qui composent notre industrie du tourisme.
Cette visibilité, enfin, a été renforcée je crois par la publication du Code du Tourisme et par la progression constante du budget de mon Ministère, confirmée en 2007 avec une hausse de 10 % de nos crédits.
Mais au-delà de la performance économique, j'ai pour le tourisme une ambition plus universelle : celle d'en faire un vecteur d'échange, de progrès et de rayonnement pour la France.
Les Français sont chaque année plus nombreux à voyager hors de nos frontières, grâce à une industrie du voyage réactive malgré les nombreuses crises auxquelles elle est confrontée.
Je n'ai pas perdu de vue à cet égard la nécessité de trouver un juste équilibre entre responsabilité et protection du consommateur.
Nous continuons ainsi de travailler sur le label horizon mais aussi d'examiner les exigences nécessaires à l'obtention de l'autorisation d'exercer la profession d'agent de voyage.
Je reste également attentif à la mise en oeuvre d'une Commission des Litiges pour faciliter la médiation entre les professionnels et les voyageurs.
Mais je souhaite que nos compatriotes puissent être les meilleurs ambassadeurs de notre pays et que le tourisme soit le digne héritier de l'esprit humaniste qui constitue notre singularité dans le monde à travers l'histoire.
Comme je l'ai indiqué en préambule, mon objectif est d'assurer le développement d'un tourisme équilibré et harmonieux, en un mot d'un tourisme durable.
C'est pourquoi j'ai souhaité encourager la coopération internationale et l'exportation de notre savoir-faire, qui ouvre autant d'opportunités de marchés pour les entreprises françaises.
La demande d'ingénierie des nouvelles destinations culturelles contribue ainsi à la création de sources d'intérêts réciproques et à de vrais échanges, qui nous seront profitables sur le long terme.
Mon combat pour un tourisme éthique et contre l'exploitation sexuelle des enfants, participe de ce même principe d'une mondialisation réussie où le tourisme constitue une alternative de développement davantage qu'un secteur prédateur et destructeur des équilibres et des identités.
Le tourisme solidaire offre aussi, de ce point de vue, une vraie alternative. Les populations locales doivent tirer de la fréquentation touristique un bénéfice immédiat et tangible. Le bien-être et la sécurité des visiteurs en dépend.
Mes Chers Amis,
Au cours des 5 années que je viens de passer au Ministère du Tourisme, et dans les quelques mois qui nous séparent des échéances électorales, j'ai souhaité accompagner les changements en favorisant le rapprochement des acteurs.
J'ai souhaité faire du tourisme, sinon un enjeu, du moins un sujet de préoccupation et de réflexion pour ceux qui seront appelés demain à poursuivre mon action.
Vous serez collectivement porteurs de notre ambition commune, celle de faire du tourisme un facteur de réussite et de développement équilibré pour notre pays.
J'ai constaté ces derniers temps quelques signes encourageants : c'est ainsi qu'une fondation suisse a décidé d'organiser un concours international pour désigner les 7 nouvelles Merveilles du Monde.
La France y est représentée par un seul monument mais il est emblématique du Tourisme français puisque c'est la Tour Eiffel.
Aux yeux du jury d'experts qui a arrêté ce choix, la Tour Eiffel symbolise le progrès et le défi. C'est une belle ambition qui me paraît conforme à l'idée que je me fais du tourisme français.
Je vous remercie.
source http://www.tourisme.gouv.fr, le 22 novembre 2006
Mesdames et Messieurs les élus,
Mes chers Amis,
Nous voici de nouveau réunis pour ces 4èmes Assises du Tourisme, une tradition qui sera, je l'espère, perpétuée par mes successeurs.
Mais le temps des bilans et des testaments n'est pas encore arrivé : 2006 reste, selon le voeu du Président de la République, une année utile qui doit nous permettre de poursuivre la dynamique engagée depuis juin 2002.
Nous avons tous conscience que notre secteur, affaibli par les conséquences du 11 septembre et des multiples crises traversées entre 2001 et 2003, est entré dans un cycle plus vertueux.
Les chiffres publiés par l'Organisation Mondiale du Tourisme sont éloquents : ils prévoient une croissance durable de l'industrie mondiale avec une augmentation de 4 % en rythme annuel pour les 10 prochaines années.
Cette croissance sera, certes, plus modérée sur les marchés matures comme les Etats-Unis et l'Europe, mais elle sera très forte dans les pays émergents comme l'Inde ou la Chine.
C'est, pour notre pays, une opportunité unique pour développer notre savoir-faire, exprimer pleinement le potentiel de nos territoires et optimiser le gisement d'emplois que recèle l'industrie touristique.
C'est naturellement dans la perspective de cette embellie que j'ai conduit une politique volontariste, qui commence à porter ses fruits.
Car la France n'est pas assurée de demeurer éternellement la première destination au monde.
Nous n'avons d'ailleurs pas d'illusion sur ce que recouvre cette suprématie numérique : c'est le positionnement géographique central de notre pays en Europe, au coeur des transhumances touristiques entre le Nord et le Sud, qui explique, pour une part, nos 76 millions de visiteurs.
C'est pourquoi, davantage que le chiffre record de touristes, c'est l'accroissement des recettes par touriste que nous visons aujourd'hui afin d'atteindre notre principal objectif :
Celui d'un développement équilibré et harmonieux du tourisme, appuyé sur une meilleure répartition spatiale et temporelle afin de préserver nos ressources.
C'est cet objectif qui a guidé mon action jusqu'à aujourd'hui.
C'est le souhait de trouver les voies pour demain qui a sous-tendu le choix des thèmes de ce matin : qualité et innovation.
Pourquoi ?
Si la France dispose de nombreux atouts pour demeurer la destination touristique de référence, ces atouts tendent à s'estomper face aux nouvelles concurrences.
Notre pays dispose d'un maillage de transports performant, renforcé par l'achèvement du réseau routier qui laisse peu de territoires à plus d'une demi-heure d'une autoroute majeur.
Les liaisons aériennes et ferroviaires, avec le développement des low-cost et du TGV en région, offrent une accessibilité inédite à nos territoires.
Dans le même temps, la faible densité de population alliée à une politique de préservation de l'environnement depuis 30 ans donnent à nos paysages une authenticité et une qualité unique en Europe.
La France, enfin, est une « marque » très ancienne, capable de fournir une prestation plutôt haut de gamme, consommée de plus en plus fortement par des visiteurs internationaux à haute contribution, qui apprécient une offre culturelle que l'on trouve rarement à ce niveau à l'étranger.
Ces atouts contribuent très fortement à la création de richesse dans notre économie.
230 000 entreprises, dont 85 % dans le secteur HCR opèrent dans le tourisme.
L'économie présentielle liée à la fréquentation touristique profite à de nombreux secteurs : commerce, agro-alimentaire, bâtiment...
Sans oublier que le tourisme constitue la première source de revenus pour de nombreuses régions : 36 % pour la Corse, 14,9 % pour le Languedoc Roussillon, 11,4 % pour PACA, 10 % pour la Guadeloupe.
Car pour les territoires ultra-marins, le tourisme constitue également une alternative au développement en l'absence de structures industrielles.
Cette rentabilité de l'économie touristique n'a pas échappé à nos voisins et concurrents, notamment européens. Ils entendent bien profiter de cette manne des 1,5 milliards de touristes attendus en 2020.
D'où une concurrence acharnée de pays qui seront à la fois émetteurs et récepteurs.
Le cas de l'Europe centrale est, à cet égard, particulièrement éloquent. Les aides européennes, consécutives à l'élargissement ou aux accords de coopération, vont rapidement favoriser l'émergence d'une classe moyenne candidate aux voyages.
Dans le même temps, le développement de l'investissement touristique dans les villes culturelles des littoraux de la Mer noire et de l'Adriatique va générer une hausse de la fréquentation, comme on a déjà pu le constater en Croatie ou, plus récemment, en Bulgarie.
Enfin, on commence à constater l'arrivée d'une main d'oeuvre motivée et peu exigeante sur les marchés du travail, structurellement sous tension, des hôtels cafés et restaurants de certains de nos voisins comme le Royaume-Uni.
Cette main d'oeuvre va ainsi se former pendant quelques années avant de retourner dans son pays d'origine pour y créer une industrie touristique performante grâce à des équipements neufs.
Ces nouveaux concurrents seront d'autant plus redoutables que les dirigeants, les professionnels et les populations de ces pays ont bien compris l'importance du tourisme comme levier de développement économique et le rôle de l'accueil comme facteur de réussite.
Le savoir-faire croissant des nouveaux pays réceptifs nous impose donc d'élever le niveau qualitatif de nos produits pour rester attractifs malgré des tarifs supérieurs.
Et c'est sur cette conviction profonde, partagée par de nombreux professionnels, que j'ai fondé l'un des axes fondamental de notre politique : le plan Qualité Tourisme.
Dans un marché où l'offre est très supérieure à la demande, la qualité ne doit pas être simplement un objectif ou une option : c'est un préalable indispensable à toute stratégie de développement fondée sur la différenciation, la création de valeur et le juste prix.
De la même façon, la sophistication croissante des attentes des touristes nous oblige à innover constamment. La France a toujours été en pointe avec, par exemple, le concept du « tout compris » inventé par le Club Méditerranée.
Mais l'innovation, concept central des activités industrielles, ne doit pas se cantonner au marketing produit. Ce sont toutes les strates de l'organisation qui doivent bénéficier de cet effort d'innovation.
Les innovations technologiques bien sûr, avec l'arrivée massive d'internet, ont révolutionné les métiers du tourisme. Le e-tourisme représente désormais 46 % de la vente en ligne et la marge de progression est encore importante.
De simple vitrine, les sites sont devenus de véritables plate-forme de vente. Maison de la France a ainsi inauguré en juin dernier la 4ème version de son site qui propose désormais une fonction de réservation.
Avec 2,5 millions de pages lues chaque mois par les internautes, on imagine aisément le potentiel commercial de franceguide.com.
L'innovation doit se diffuser également dans les processus de financement pour permettre à de nouveaux concepts, lourds en investissements, de voir le jour ou pour favoriser la remise à niveau de nos infrastructures, parfois vieillissantes.
C'est pourquoi, avec ODIT France, bras armé du ministère pour l'ingénierie, la veille et la prospective, nous encourageons la mise en oeuvre des partenariats publics-privés.
Ces partenariats sont gagnant-gagnant : les opérateurs privés ont souvent besoin d'une aide du secteur public tandis que les investisseurs publics sont désormais à la recherche de gestionnaires fiables pour assurer la pérennité des projets au long cours.
L'innovation enfin doit se traduire dans le management et la gestion des ressources humaines. Les entreprises ne peuvent rester concurrentielles sans des formations supérieures adaptées et une recherche performante.
C'est dans cet esprit que nous avons organisé, en juillet 2006, la Première Université d'été sur l'Enseignement supérieur et la Recherche en Tourisme à Gréoux les Bains.
Cet esprit d'innovation, la nécessité de nous adapter aux mutations d'une industrie confrontée à de nombreux bouleversement ont non seulement fortement imprégné l'action de mon ministère mais elles ont transformé en profondeur son organisation.
Maison de la France a totalement renouvelé son approche marketing en 2004, avec des résultats déjà significatifs en 2005 : 2 milliards d'euros de recettes supplémentaires.
ODIT France, née de la fusion de l'AFIT, de l'ONT et du SEATM, vient de publier sa stratégie pour 2010 pour accompagner la remise à niveau de l'offre.
Le Conseil national du Tourisme a vu ses instances renouvelées, son fonctionnement dynamisé avec la création d'un Comité permanent réactif de 20 personnes, qui s'est réuni pour la première fois la semaine dernière.
Le pôle social, enfin, est né le 15 novembre dernier avec la fusion de l'ANCV et de BSV qui permettra de réunir au sein d'une seule entité plus performante l'aide à la pierre et l'aide aux personnes.
La réforme de nos outils était indispensable pour placer le Ministère en position d'élaborer des stratégies à moyen et long terme, pour donner plus de visibilité à nos actions.
Cette plus grande visibilité a aussi été rendue possible par la tenue des deux Comités interministériels du Tourisme, en septembre 2003 et juillet 2004, qui ont permis d'agir simultanément, et en concertation avec les nombreux autres ministères concernés, sur l'ensemble des familles de professionnels qui composent notre industrie du tourisme.
Cette visibilité, enfin, a été renforcée je crois par la publication du Code du Tourisme et par la progression constante du budget de mon Ministère, confirmée en 2007 avec une hausse de 10 % de nos crédits.
Mais au-delà de la performance économique, j'ai pour le tourisme une ambition plus universelle : celle d'en faire un vecteur d'échange, de progrès et de rayonnement pour la France.
Les Français sont chaque année plus nombreux à voyager hors de nos frontières, grâce à une industrie du voyage réactive malgré les nombreuses crises auxquelles elle est confrontée.
Je n'ai pas perdu de vue à cet égard la nécessité de trouver un juste équilibre entre responsabilité et protection du consommateur.
Nous continuons ainsi de travailler sur le label horizon mais aussi d'examiner les exigences nécessaires à l'obtention de l'autorisation d'exercer la profession d'agent de voyage.
Je reste également attentif à la mise en oeuvre d'une Commission des Litiges pour faciliter la médiation entre les professionnels et les voyageurs.
Mais je souhaite que nos compatriotes puissent être les meilleurs ambassadeurs de notre pays et que le tourisme soit le digne héritier de l'esprit humaniste qui constitue notre singularité dans le monde à travers l'histoire.
Comme je l'ai indiqué en préambule, mon objectif est d'assurer le développement d'un tourisme équilibré et harmonieux, en un mot d'un tourisme durable.
C'est pourquoi j'ai souhaité encourager la coopération internationale et l'exportation de notre savoir-faire, qui ouvre autant d'opportunités de marchés pour les entreprises françaises.
La demande d'ingénierie des nouvelles destinations culturelles contribue ainsi à la création de sources d'intérêts réciproques et à de vrais échanges, qui nous seront profitables sur le long terme.
Mon combat pour un tourisme éthique et contre l'exploitation sexuelle des enfants, participe de ce même principe d'une mondialisation réussie où le tourisme constitue une alternative de développement davantage qu'un secteur prédateur et destructeur des équilibres et des identités.
Le tourisme solidaire offre aussi, de ce point de vue, une vraie alternative. Les populations locales doivent tirer de la fréquentation touristique un bénéfice immédiat et tangible. Le bien-être et la sécurité des visiteurs en dépend.
Mes Chers Amis,
Au cours des 5 années que je viens de passer au Ministère du Tourisme, et dans les quelques mois qui nous séparent des échéances électorales, j'ai souhaité accompagner les changements en favorisant le rapprochement des acteurs.
J'ai souhaité faire du tourisme, sinon un enjeu, du moins un sujet de préoccupation et de réflexion pour ceux qui seront appelés demain à poursuivre mon action.
Vous serez collectivement porteurs de notre ambition commune, celle de faire du tourisme un facteur de réussite et de développement équilibré pour notre pays.
J'ai constaté ces derniers temps quelques signes encourageants : c'est ainsi qu'une fondation suisse a décidé d'organiser un concours international pour désigner les 7 nouvelles Merveilles du Monde.
La France y est représentée par un seul monument mais il est emblématique du Tourisme français puisque c'est la Tour Eiffel.
Aux yeux du jury d'experts qui a arrêté ce choix, la Tour Eiffel symbolise le progrès et le défi. C'est une belle ambition qui me paraît conforme à l'idée que je me fais du tourisme français.
Je vous remercie.
source http://www.tourisme.gouv.fr, le 22 novembre 2006