Texte intégral
N. Demorand - Après R. Goigou, c'est un nouvel inspecteur dans le Nord de la France qui fait l'objet d'une procédure disciplinaire pour "non respect des nouvelles consignes sur la lecture". La chasse aux sorcières continue ?
R - Non, non, si vous permettez, ce n'est pas "après R. Goigou, un nouvel inspecteur fait l'objet de sanctions disciplinaires. Monsieur Goigou n'a aucune sanction disciplinaire. Monsieur Goigou enseignait dans une école de cadres de l'Education nationale, cela fait dix ans qu'il enseignait. Le directeur de cette école a estimé que son temps d'enseignement était terminé. Il est terminé, point, il n'y a pas de sanction disciplinaire.
Q - Mais l'enseignement, c'est la liberté, non ?
R - L'enseignement c'est la liberté et le statut de la fonction publique ce sont des devoirs, forcément, et des droits. Les droits, c'est la stabilité de l'emploi, une carrière, un avancement, etc. Et les devoirs, c'est tout simplement d'être fidèle aux circulaires et aux textes officiels : c'est-à-dire on est fonctionnaire de l'Etat, c'est-à-dire que l'on répond et on obéit aux circulaires et aux textes officiels de l'Etat.
Q - Mais je n'ai pas inventé l'inspecteur dans le Nord, quand même !
R - L'inspecteur dans le Nord, il fait l'objet, effectivement, d'une procédure disciplinaire. Laissons faire la procédure disciplinaire, je crois qu'au dessus de tout cela, ce qui est beaucoup plus important, c'est qu'actuellement, en France, nous avons trop de jeunes, qui sont au nombre de 20 % environ, qui ne savent pas bien lire quand ils rentrent en Sixième. Cela, c'est insupportable pour une République et pour une Education nationale, insupportable ! Les enseignants ne sont pas en cause, ce sont les méthodes qui sont en cause. On s'est fourvoyés pendant trente ans. C'est de la faute de personne ; on a cru à un moment donné que les méthodes globales étaient les meilleures pour apprendre à lire et on s'est aperçus assez rapidement, et notamment les scientifiques aujourd'hui nous démontrent que cette méthode n'est pas la bonne, surtout au début des apprentissages. Et donc, naturellement, appuyé sur des travaux scientifiques, j'ai pris les textes qu'il fallait, modifié les programmes qu'il fallait, pour que les consignes soient extrêmement claires : on commence à apprendre à lire par l'apprentissage des lettres et des sons. C'est-à-dire, le "B-A", cela fait "BA", et quand on sait dire deux fois "BA", cela fait "baba", et le cas échéant, on peut dire ensuite au rhum. Et à ce moment-là, on a certainement l'odeur de la vanille et du rhum qui monte aux narines ; cela, c'est le sens.
Q - Pourquoi pas la concertation sur ces sujets-là ?
R - Beaucoup de concertation !
Q - On parle de sujets importants, sur le fond, intellectuels où la question de l'apprentissage de la lecture, de l'accès au livre, c'est magnifique ces choses-là ! Pourquoi l'oukase ?
R - Renseignez-vous sur l'actualité : cela fait un an...
Q - Vous n'allez me refaire le même numéro qu'hier matin... !
R - Renseignez-vous sur l'actualité : cela fait un an qu'il y a concertation sur le sujet et qu'il y a des travaux scientifiques depuis des années. Renseignez-vous : tous les pays étrangers ont fait les mêmes constatations, avec les mêmes travaux des neuroscientifiques, c'est-à-dire franchement des chercheurs dont certains sont à l'Education nationale ou ont commencé à l'Education nationale, et font des travaux de recherche dans les universités françaises. Oui, le cerveau est fait pour apprendre par élément, c'est-à-dire que l'on apprend par des éléments que l'on appelle les lettres et les sons, ensuite, quand on a les syllabes, on ajoute les syllabes aux syllabes pour faire des mots et ensuite on fait des phrases qui ont un sens. Donc, c'est dès le premier jour, en CP, qu'il faut savoir apprendre à lire en commençant par cela. C'est une simplement consigne que j'ai donnée à toutes les classes. C'est évidemment une consigne qui doit être intégralement suivie. Il est normal d'attendre de la part des inspecteurs qui sont là pour contrôler le travail des enseignants, qu'au moins, ils partagent les consignes ministérielles.
Q - "Robien manie la badine", c'est le titre que je lis dans l'Humanité, ce matin. Il y a un encadré très intéressant : "Discours catégorique - on l'entend ce matin - texte ambigu". Le texte qui circule, puisque c'est une circulaire, dans l' Education nationale, dit qu'au fond, il faut une méthode mixte. On commence par le B.A-BA et ensuite, on photographie les mots... Au fond, on va bricoler quelque chose qui est entre les deux modèles. Est-ce que c'est ça ?
R - Vous dites que vous partez d'un texte de l'Humanité, mais vous ne lisez pas le texte !
Q - Alors je vais le lire : "Méthode syllabique : l'arrêté modifiant les programmes est moins catégorique. Il supprime la phrase type..."
R - Ca, c'est le journaliste, pas le texte...
Q - Oui, voilà. Stipulant que, je cite, "la plupart des méthodes proposent deux types d'abords complémentaires : analyse de mots entiers - c'est la méthode globale -, synthèse à partir de leurs constituants, de syllabes ou de mots - méthode syllabique ou encore B.A-BA. Mais il la remplace par la phrase suivante : on utilise deux types d'approches complémentaires : analyse de mots entiers, synthèse à partir de leurs constituants. En bref, et là c'est le journaliste qui conclut : rien ne change monsieur le ministre !
R - C'est le journaliste de l'Humanité qui conclut ?
Q - Je vous demande une réaction.
R - Et moi je conclus, en tant que ministre, parce que je suis chargé de faire en sorte que tous les jeunes de France sachent lire à la fin du CP, c'est-à-dire au début du CE1, où il y a maintenant - c'est une décision que j'ai prise - une évaluation à l'entrée du CE1, eh bien oui, la décision que j'ai prise, éclairée par les scientifiques, c'est de dire que l'on commence dès les premiers jours par la méthode syllabique, - dès les premiers jours ! et qu'ensuite, naturellement, que l'on passe à des phrases qui ont un sens, c'est-à-dire que l'on "semi-globalise" ensuite, évidemment que oui, sinon on ne lira jamais de livre quand on sait vraiment lire. Mais franchement, est-ce qu'on peut laisser 20 % de nos jeunes sans savoir lire à l'entrée en Sixième ? Leur cursus est fichu, ou à peu près fichu. Après, on s'étonne qu'il y ait des jeunes qui quittent la classe, qui sèchent le collège, qui soient dans des impasses et qui, ensuite, collent aux murs, comme on dit dans les cités ? Non, c'est de ma responsabilité ! Et j'assume ma responsabilité. Je souhaite, je veux, et grâce aux enseignants qui, dans leur immense majorité vont suivre les consignes et les suivent déjà, je souhaite en tout cas que tout le monde sache lire qu'à la fin du CP, au début du CE1, il y aura des évaluations. Ce que j'ai mis en place pour les jeunes, lorsqu'ils ne savent pas lire, j'ai mis en place ce que l'on appelle des PPRE, des programmes personnalisés de réussite éducative. Cela veut dire que les deux, trois ou quatre qui ne savent pas lire dans une classe, vont être pris en charge par un professeur ou par un assistant pédagogique et on va leur apprendre dans les toutes premières semaines du CE1 à lire et à rattraper leur retard. Je crois que c'est cela l'école de la République.
Q - La semaine dernière, dans la Croix, il y avait un témoignage intéressant à côté de l'entretien que vous donniez vous-même à ce quotidien. Ce témoignage d'un jeune professeur qui disait que quand il a été formé, il y a deux trois ans, on disait que la méthode globale était la bonne, et puis machine arrière toute, maintenant, c'est la méthode syllabique. On me disait qu'il ne fallait pas faire de dictée, parce que c'est vieux jeu et un peu violent pour les élèves. Et maintenant, on me dit "il faut refaire de la dictée...". Est-ce que les enseignants ne sont pas totalement immunisés contre la réforme, les allers, les venues, on se projette dans le futur, on revient au passé ?
R - Merci de me donner cet exemple. Vous dites qu'il y a deux ou trois ans, un professeur apprenait par la méthode globale ; moi quand j'ai dit qu'il fallait très clairement commencer par la méthode syllabique, les responsables syndicaux m'ont dit "mais enfin, ce n'existe plus la méthode globale, de quoi se mêle le ministre !". Vous venez de me démontrer justement que l'on apprenait encore, il y a deux ou trois ans, par la méthode globale dans les IUFM. Il était temps d'arrêter le désastre, il était temps d'arrêter le massacre de la lecture. Et les enseignants sont bien conscients.
Q - Je vous posais aussi la question de ces allers et retours incessants dans l'Education nationale.
R - Pour la lecture, ce n'est pas incessant. Il y a trente ans, on a dit méthode globale, aujourd'hui, on dit "on commence par la méthode syllabique". Tous les pays font de même, et je vous assure, vous verrez, c'est irréversible parce que maintenant, on a un fondement scientifique et des études du cerveau qui démontrent que seule la méthode syllabique permet à tout le monde d'apprendre à lire. Et cela, c'est irréversible.
Q - La carte scolaire : où en est-on ?
R - Je suis dans une belle période de concertation, avec les partenaires sociaux, avec les parents d'élèves. Et je continue encore cette concertation encore une dizaine de jours ; j'ai encore d'autres fédérations à recevoir. A la suite de cela, je remettrai un rapport au Premier ministre. Certes, la carte scolaire a beaucoup d'avantages et là-dessus je serai absolument très ferme : la mixité sociale doit être respectée dans l'école de la République. Aujourd'hui, la carte scolaire ne le permet pas toujours. Vous savez très bien qu'une école qui est enfermée dans un ghetto, que la carte scolaire enferme plutôt les jeunes dans le ghetto, dans une classe et dans une école ghetto. Donc, il faut savoir quels aménagements on peut apporter à la carte scolaire. Je ferai des propositions au Premier ministre tout au début du mois de novembre.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 11 octobre 2006
R - Non, non, si vous permettez, ce n'est pas "après R. Goigou, un nouvel inspecteur fait l'objet de sanctions disciplinaires. Monsieur Goigou n'a aucune sanction disciplinaire. Monsieur Goigou enseignait dans une école de cadres de l'Education nationale, cela fait dix ans qu'il enseignait. Le directeur de cette école a estimé que son temps d'enseignement était terminé. Il est terminé, point, il n'y a pas de sanction disciplinaire.
Q - Mais l'enseignement, c'est la liberté, non ?
R - L'enseignement c'est la liberté et le statut de la fonction publique ce sont des devoirs, forcément, et des droits. Les droits, c'est la stabilité de l'emploi, une carrière, un avancement, etc. Et les devoirs, c'est tout simplement d'être fidèle aux circulaires et aux textes officiels : c'est-à-dire on est fonctionnaire de l'Etat, c'est-à-dire que l'on répond et on obéit aux circulaires et aux textes officiels de l'Etat.
Q - Mais je n'ai pas inventé l'inspecteur dans le Nord, quand même !
R - L'inspecteur dans le Nord, il fait l'objet, effectivement, d'une procédure disciplinaire. Laissons faire la procédure disciplinaire, je crois qu'au dessus de tout cela, ce qui est beaucoup plus important, c'est qu'actuellement, en France, nous avons trop de jeunes, qui sont au nombre de 20 % environ, qui ne savent pas bien lire quand ils rentrent en Sixième. Cela, c'est insupportable pour une République et pour une Education nationale, insupportable ! Les enseignants ne sont pas en cause, ce sont les méthodes qui sont en cause. On s'est fourvoyés pendant trente ans. C'est de la faute de personne ; on a cru à un moment donné que les méthodes globales étaient les meilleures pour apprendre à lire et on s'est aperçus assez rapidement, et notamment les scientifiques aujourd'hui nous démontrent que cette méthode n'est pas la bonne, surtout au début des apprentissages. Et donc, naturellement, appuyé sur des travaux scientifiques, j'ai pris les textes qu'il fallait, modifié les programmes qu'il fallait, pour que les consignes soient extrêmement claires : on commence à apprendre à lire par l'apprentissage des lettres et des sons. C'est-à-dire, le "B-A", cela fait "BA", et quand on sait dire deux fois "BA", cela fait "baba", et le cas échéant, on peut dire ensuite au rhum. Et à ce moment-là, on a certainement l'odeur de la vanille et du rhum qui monte aux narines ; cela, c'est le sens.
Q - Pourquoi pas la concertation sur ces sujets-là ?
R - Beaucoup de concertation !
Q - On parle de sujets importants, sur le fond, intellectuels où la question de l'apprentissage de la lecture, de l'accès au livre, c'est magnifique ces choses-là ! Pourquoi l'oukase ?
R - Renseignez-vous sur l'actualité : cela fait un an...
Q - Vous n'allez me refaire le même numéro qu'hier matin... !
R - Renseignez-vous sur l'actualité : cela fait un an qu'il y a concertation sur le sujet et qu'il y a des travaux scientifiques depuis des années. Renseignez-vous : tous les pays étrangers ont fait les mêmes constatations, avec les mêmes travaux des neuroscientifiques, c'est-à-dire franchement des chercheurs dont certains sont à l'Education nationale ou ont commencé à l'Education nationale, et font des travaux de recherche dans les universités françaises. Oui, le cerveau est fait pour apprendre par élément, c'est-à-dire que l'on apprend par des éléments que l'on appelle les lettres et les sons, ensuite, quand on a les syllabes, on ajoute les syllabes aux syllabes pour faire des mots et ensuite on fait des phrases qui ont un sens. Donc, c'est dès le premier jour, en CP, qu'il faut savoir apprendre à lire en commençant par cela. C'est une simplement consigne que j'ai donnée à toutes les classes. C'est évidemment une consigne qui doit être intégralement suivie. Il est normal d'attendre de la part des inspecteurs qui sont là pour contrôler le travail des enseignants, qu'au moins, ils partagent les consignes ministérielles.
Q - "Robien manie la badine", c'est le titre que je lis dans l'Humanité, ce matin. Il y a un encadré très intéressant : "Discours catégorique - on l'entend ce matin - texte ambigu". Le texte qui circule, puisque c'est une circulaire, dans l' Education nationale, dit qu'au fond, il faut une méthode mixte. On commence par le B.A-BA et ensuite, on photographie les mots... Au fond, on va bricoler quelque chose qui est entre les deux modèles. Est-ce que c'est ça ?
R - Vous dites que vous partez d'un texte de l'Humanité, mais vous ne lisez pas le texte !
Q - Alors je vais le lire : "Méthode syllabique : l'arrêté modifiant les programmes est moins catégorique. Il supprime la phrase type..."
R - Ca, c'est le journaliste, pas le texte...
Q - Oui, voilà. Stipulant que, je cite, "la plupart des méthodes proposent deux types d'abords complémentaires : analyse de mots entiers - c'est la méthode globale -, synthèse à partir de leurs constituants, de syllabes ou de mots - méthode syllabique ou encore B.A-BA. Mais il la remplace par la phrase suivante : on utilise deux types d'approches complémentaires : analyse de mots entiers, synthèse à partir de leurs constituants. En bref, et là c'est le journaliste qui conclut : rien ne change monsieur le ministre !
R - C'est le journaliste de l'Humanité qui conclut ?
Q - Je vous demande une réaction.
R - Et moi je conclus, en tant que ministre, parce que je suis chargé de faire en sorte que tous les jeunes de France sachent lire à la fin du CP, c'est-à-dire au début du CE1, où il y a maintenant - c'est une décision que j'ai prise - une évaluation à l'entrée du CE1, eh bien oui, la décision que j'ai prise, éclairée par les scientifiques, c'est de dire que l'on commence dès les premiers jours par la méthode syllabique, - dès les premiers jours ! et qu'ensuite, naturellement, que l'on passe à des phrases qui ont un sens, c'est-à-dire que l'on "semi-globalise" ensuite, évidemment que oui, sinon on ne lira jamais de livre quand on sait vraiment lire. Mais franchement, est-ce qu'on peut laisser 20 % de nos jeunes sans savoir lire à l'entrée en Sixième ? Leur cursus est fichu, ou à peu près fichu. Après, on s'étonne qu'il y ait des jeunes qui quittent la classe, qui sèchent le collège, qui soient dans des impasses et qui, ensuite, collent aux murs, comme on dit dans les cités ? Non, c'est de ma responsabilité ! Et j'assume ma responsabilité. Je souhaite, je veux, et grâce aux enseignants qui, dans leur immense majorité vont suivre les consignes et les suivent déjà, je souhaite en tout cas que tout le monde sache lire qu'à la fin du CP, au début du CE1, il y aura des évaluations. Ce que j'ai mis en place pour les jeunes, lorsqu'ils ne savent pas lire, j'ai mis en place ce que l'on appelle des PPRE, des programmes personnalisés de réussite éducative. Cela veut dire que les deux, trois ou quatre qui ne savent pas lire dans une classe, vont être pris en charge par un professeur ou par un assistant pédagogique et on va leur apprendre dans les toutes premières semaines du CE1 à lire et à rattraper leur retard. Je crois que c'est cela l'école de la République.
Q - La semaine dernière, dans la Croix, il y avait un témoignage intéressant à côté de l'entretien que vous donniez vous-même à ce quotidien. Ce témoignage d'un jeune professeur qui disait que quand il a été formé, il y a deux trois ans, on disait que la méthode globale était la bonne, et puis machine arrière toute, maintenant, c'est la méthode syllabique. On me disait qu'il ne fallait pas faire de dictée, parce que c'est vieux jeu et un peu violent pour les élèves. Et maintenant, on me dit "il faut refaire de la dictée...". Est-ce que les enseignants ne sont pas totalement immunisés contre la réforme, les allers, les venues, on se projette dans le futur, on revient au passé ?
R - Merci de me donner cet exemple. Vous dites qu'il y a deux ou trois ans, un professeur apprenait par la méthode globale ; moi quand j'ai dit qu'il fallait très clairement commencer par la méthode syllabique, les responsables syndicaux m'ont dit "mais enfin, ce n'existe plus la méthode globale, de quoi se mêle le ministre !". Vous venez de me démontrer justement que l'on apprenait encore, il y a deux ou trois ans, par la méthode globale dans les IUFM. Il était temps d'arrêter le désastre, il était temps d'arrêter le massacre de la lecture. Et les enseignants sont bien conscients.
Q - Je vous posais aussi la question de ces allers et retours incessants dans l'Education nationale.
R - Pour la lecture, ce n'est pas incessant. Il y a trente ans, on a dit méthode globale, aujourd'hui, on dit "on commence par la méthode syllabique". Tous les pays font de même, et je vous assure, vous verrez, c'est irréversible parce que maintenant, on a un fondement scientifique et des études du cerveau qui démontrent que seule la méthode syllabique permet à tout le monde d'apprendre à lire. Et cela, c'est irréversible.
Q - La carte scolaire : où en est-on ?
R - Je suis dans une belle période de concertation, avec les partenaires sociaux, avec les parents d'élèves. Et je continue encore cette concertation encore une dizaine de jours ; j'ai encore d'autres fédérations à recevoir. A la suite de cela, je remettrai un rapport au Premier ministre. Certes, la carte scolaire a beaucoup d'avantages et là-dessus je serai absolument très ferme : la mixité sociale doit être respectée dans l'école de la République. Aujourd'hui, la carte scolaire ne le permet pas toujours. Vous savez très bien qu'une école qui est enfermée dans un ghetto, que la carte scolaire enferme plutôt les jeunes dans le ghetto, dans une classe et dans une école ghetto. Donc, il faut savoir quels aménagements on peut apporter à la carte scolaire. Je ferai des propositions au Premier ministre tout au début du mois de novembre.Source : Premier ministre, Service d'information du Gouvernement, le 11 octobre 2006