Texte intégral
Vous avez raison de rapprocher le Sommet européen d'Amsterdam et le Sommet du G8 de Denver. L'Europe n'a pas les attributs de la puissance des Etats-Unis et des règles qui peuvent être valides dans ce pays n'auraient pas la même efficacité en Europe. L'Europe n'a pas le même modèle que les Etats-Unis et elle a toujours essayé de préserver un équilibre entre l'économique et le social.
Au Sommet d'Amsterdam, où j'étais aux côtés du chef de l'Etat, accompagné par deux ministres, nous nous sommes efforcés, dans un délai très bref - cinq jours après la constitution du gouvernement en France ! - de rééquilibrer un dispositif centré jusqu'alors presqu'exclusivement sur un pacte de stabilité, avec pour seul contrepoint l'inclusion d'un chapitre "emploi" dans le cadre de la CIG.
Nous avons tenté de redresser les choses et d'introduire, à côté des exigences légitimes de rigueur budgétaire et monétaire, une concertation sur l'emploi et la croissance économique. La parole de la France étant déjà engagée sur le Pacte de stabilité, comme l'a souligné clairement le président de la République, ce que nous avons pu obtenir représente avant tout une ouverture pour l'avenir. Il nous revient maintenant de faire fructifier cet acquis et de rééquilibrer le modèle européen. Nous ne voulons d'une Europe qui se dilue dans la réalité mondiale et dont les mécanismes de décision ne soient pas adaptés au défi que va représenter l'élargissement.
De ce point de vue, je ne suis pas satisfait des résultats de la CIG. Il faut savoir que nous avons travaillé sur les instructions du précédent gouvernement. Le seul point sur lequel nous aurions pu jouer, c'était en acceptant la règle de la double majorité, qui aurait modifié les pondérations démographiques au profit d'un autre grand pays et aux dépens de notre propre représentation. Ni le président de la République ni moi-même ne l'avons voulu et nous sommes restés attachés à la règle précédente, ce qui a sans doute contribué à nourrir une certaine irritation. Il faudra reprendre ce dispositif de la CIG.
Je n'étais pas présent au Sommet de Denver. Je ne suis pas attaché à des rôles de représentation formelle...
Dominique Strauss-Kahn et le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, ont, comme il convenait, accompagné le président de la République, que nous ne voulions pas laisser seul en cette circonstance pas très facile pour notre pays et pour l'Europe.
Je ne suis pas satisfait des résultats de Denver. Nous ressentons une tendance l'hégémonie qui dépasse le simple exercice des responsabilités mondiales d'une grande puissance, fut-elle amie. Mon gouvernement veillera à ce qu'aux prochains rendez-vous internationaux, les préoccupations de l'Europe et de la France soient mieux prises en compte. Je n'irai pas là où ma présence n'est pas formellement requise, mais j'irai là où la politique du gouvernement français devra être arrêtée et suivie d'effet.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2001)
Au Sommet d'Amsterdam, où j'étais aux côtés du chef de l'Etat, accompagné par deux ministres, nous nous sommes efforcés, dans un délai très bref - cinq jours après la constitution du gouvernement en France ! - de rééquilibrer un dispositif centré jusqu'alors presqu'exclusivement sur un pacte de stabilité, avec pour seul contrepoint l'inclusion d'un chapitre "emploi" dans le cadre de la CIG.
Nous avons tenté de redresser les choses et d'introduire, à côté des exigences légitimes de rigueur budgétaire et monétaire, une concertation sur l'emploi et la croissance économique. La parole de la France étant déjà engagée sur le Pacte de stabilité, comme l'a souligné clairement le président de la République, ce que nous avons pu obtenir représente avant tout une ouverture pour l'avenir. Il nous revient maintenant de faire fructifier cet acquis et de rééquilibrer le modèle européen. Nous ne voulons d'une Europe qui se dilue dans la réalité mondiale et dont les mécanismes de décision ne soient pas adaptés au défi que va représenter l'élargissement.
De ce point de vue, je ne suis pas satisfait des résultats de la CIG. Il faut savoir que nous avons travaillé sur les instructions du précédent gouvernement. Le seul point sur lequel nous aurions pu jouer, c'était en acceptant la règle de la double majorité, qui aurait modifié les pondérations démographiques au profit d'un autre grand pays et aux dépens de notre propre représentation. Ni le président de la République ni moi-même ne l'avons voulu et nous sommes restés attachés à la règle précédente, ce qui a sans doute contribué à nourrir une certaine irritation. Il faudra reprendre ce dispositif de la CIG.
Je n'étais pas présent au Sommet de Denver. Je ne suis pas attaché à des rôles de représentation formelle...
Dominique Strauss-Kahn et le ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, ont, comme il convenait, accompagné le président de la République, que nous ne voulions pas laisser seul en cette circonstance pas très facile pour notre pays et pour l'Europe.
Je ne suis pas satisfait des résultats de Denver. Nous ressentons une tendance l'hégémonie qui dépasse le simple exercice des responsabilités mondiales d'une grande puissance, fut-elle amie. Mon gouvernement veillera à ce qu'aux prochains rendez-vous internationaux, les préoccupations de l'Europe et de la France soient mieux prises en compte. Je n'irai pas là où ma présence n'est pas formellement requise, mais j'irai là où la politique du gouvernement français devra être arrêtée et suivie d'effet.
(source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 juin 2001)