Déclaration de M. Dominique de Villepin, Premier ministre, sur l'importance attachée par la France à la stabilité et à l'unité du Tchad et le conflit du Darfour, à N'Djamena le 30 novembre 2006.

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Circonstance : Déplacement en Afrique du 30 novembre au 2 décembre 2006 : présidence de N'Djamena (Tchad) le 30 novembre 2006

Texte intégral

Vous me permettrez tout d'abord de remercier le président DEBY, le remercier pour son accueil chaleureux, remercier l'ensemble du Gouvernement tchadien. Je veux adresser, de la part du président de la République française, J. Chirac, l'amitié, son amitié personnelle, l'amitié de la France et son soutien dans l'épreuve difficile que traverse aujourd'hui le Tchad et le peuple tchadien. Nous avons eu avec le Président DEBY, un entretien constructif, un entretien qui nous permet aujourd'hui d'avancer ensemble avec pour seul souci, l'unité, l'intégrité du Tchad, et la stabilité de la sous-région. Le Président DEBY l'a dit, aujourd'hui, nous voyons en Centrafrique, nous voyons au Tchad, c'est bien l'ensemble de la stabilité régionale qui est menacé. Et quand on regarde la situation géographique qui est celle du Tchad, avec pour voisin la Libye, le Niger, le Nigeria, le Cameroun, le Soudan, on mesure à quel point la responsabilité de ce qui se joue ici est déterminante. La France est au rendez-vous de l'unité, de la stabilité, de la paix en Afrique. Et c'est bien cette responsabilité que nous voulons exercer et je veux remercier le Président DEBY de son engagement d'abord dans le domaine humanitaire parce que c'est vrai que la crise à laquelle nous faisons face au Darfour - plus de 300.000 morts, 2,5 millions de personnes déplacées, 300.000 réfugiés du côté tchadien, tout ceci est une véritable crise humanitaire de très grande dimension, à laquelle nous devons répondre avec l'ensemble de la communauté internationale. Et pour cela, il faut créer les conditions pour permettre à la communauté internationale d'intervenir efficacement.
Je me réjouis de l'appel solennel que le Président DEBY vient de lancer à l'adresse de l'ensemble des forces politiques tchadiennes qui aujourd'hui, veulent la paix. Il est essentiel en effet que par le dialogue, par l'unité, par le rassemblement de tous, l'autorité légitime au Tchad puisse apporter les réponses qui s'imposent à l'échelle du Tchad et de la sous-région. Je me réjouis de la même façon de l'engagement du président DEBY en faveur de la stabilité régionale et c'est vrai que la communauté internationale plaide en faveur d'une présence internationale des Nations Unies et de l'Union Africaine qui permettent, particulièrement dans cette région des trois frontières - Centrafrique, Tchad, Soudan - d'exercer un effet pacificateur, stabilisateur qui permette le règlement humanitaire et qui en même temps permette d'avancer dans la voie d'une solution pour l'ensemble de la région.
Donc c'est un pas que nous franchissons, c'est un engagement qui est pris aujourd'hui et ce que je souhaite, c'est que chacun ait à coeur, au Tchad et dans la région, d'y répondre. C'est la condition à laquelle nous pourrons alléger la souffrance, aujourd'hui, de millions de personnes. Nous connaissons l'enjeu, je serai tout à l'heure en Afrique du Sud et je sais l'engagement du président MBEKI, je connais l'engagement du président de l'Union Africaine, Denis Sassou N'GUESSO, avec lequel je me suis entretenu juste avant mon départ. Je sais que l'ensemble des chefs d'Etat de la sous-région attendent des actes forts. Je sais aussi que la France a une responsabilité spécifique vis-à-vis du Tchad et vis-à-vis de l'ensemble de la région. Et c'est bien dans cet esprit, qu'à la demande du président de la République, je suis venu honorer cet engagement, vis-à-vis d'un pays ami et des autorités légitimes du Tchad.
Source http://www.premier-ministre.gouv.fr, le 5 décembre 2006