Interview de M. Bernard van Craeynest, président de la CFE CGC à RMC le 24 novembre 2006, sur la situation des classes moyennes et des cadres, les cotisations sociales et le SMIC.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Média : Emission Forum RMC FR3 - RMC

Texte intégral


Jean-Jacques Borudin : " Savoir et comprendre ", le matin, sur RMC. Avec nous, Bernard Van CRAEYNEST, qui est le président de la CFE-CGC. Alors, vous nous dites : "les classes moyennes et les cadres moyens sont ceux qui souffrent le plus, enfin, le plus, du moins les classes moyennes et les cadres moyens souffrent et vous proposez une nouvelle fois l'idée d'un SMIC cadre". Expliquez-nous.
Bernard van Craeynest : Oui, parce que nous constatons que de plus en plus de cadres sont rémunérés en dessous du plafond de la Sécurité sociale et ça ne correspond pas du tout à leurs responsabilités, à leur investissement dans l'entreprise, car ces personnes sont des personnes qui ont des capacités d'innovation, de création, de gestion, de coordination, et quand on est rémunéré en dessous du SMIC, alors qu'on relève théoriquement, par exemple, pour sa retraite, des caisses complémentaire cadre, eh bien on ne cotise pratiquement pas du tout pour cette complémentaire cadre puisque l'on a que les 120 points de la garantie minimale de points, annuelle.
JJB : Oui, alors, vous proposez que ce SMIC cadre soit au moins égal au plafond de la Sécurité sociale, soit 2 589 euros brut par mois.
BVC : Oui, parce que dans ce pays, vous comprenez, cela fait des années que l'on s'intéresse à la tête et aux jambes, quand je parle de la tête c'est plutôt le sommet du crâne ou aux pieds, mais jamais à la colonne vertébrale. Et tous ces salariés qui sont les forces vives de notre économie et de nos entreprises, ne sont jamais considérés. Quand on parle d'allègement de charges sur les salaires, c'est systématiquement autour du SMIC ou de 1,2, 1,3 SMIC. Nous, ce que nous voulons à la CFE-CGC, c'est que l'on réfléchisse à une franchise de cotisations sur tous les salaires pour abaisser le coût du travail de tous les salaires et rendre tous les salariés compétitifs. Et de la même manière qu'on se préoccupe que d'une rémunération minimale pour tous les salariés, il nous semble logique que pour les personnes qui s'investissent dans l'entreprise, qui ont des compétences, qui sont des BAC +3, +5, +8, eh bien ils aient une garantie de salaire au moins minimale, au moins équivalente au plafond de la Sécurité sociale.
JJB : Bien. Franchise de cotisations sociales, c'est une autre idée que vous développez. Franchise de cotisations sociales de 300 euros sur tous les salaires, ce qui permettrait, dites-vous, d'alléger le coût du travail. Et vous avez appelé aussi à une remise à plat de l'ensemble du système des prélèvements obligatoires.
BVC : Oui, parce que nous voyons bien que loi de finances après loi de finances, d'années en années, il y a tout un tas de mesure qui sont prises qui sont de moins en moins lisibles, de plus en plus incohérentes, on crée un tas de niches fiscales, on crée un tas d'éléments qui ne sont plus cohérents et il nous semblerait utile de revoir l'ensemble de manière à ce que l'on puisse là aussi redonner du pouvoir d'achat aux Français en faisant en sorte que leur revenu net disponible progresse et que, surtout, les prélèvements obligatoires, que ça soit au travers de la fiscalité ou des cotisations sociales, soient évalués et demis à plat pour qu'ils soient plus efficaces.
JJB : Toutes ces questions, vous les aborderez lors de la Conférence sur l'emploi et les revenus, convoquée le 14 décembre prochain par le Premier ministre.
BVC : Exactement.
JJB : C'était la voix des Cadres qui était sur RMC ce matin. Source http://www.cfecgc.org, le 28 novembre 2006