Texte intégral
Q- Les perturbations continuent aujourd'hui à la SNCF. Pourquoi y a t il ce mauvais climat dans l'entreprise publique ?
R- C'est pas acceptable pour les usagers ce qui se passe, en ce moment, à la SNCF, pour une bonne raison, c'est que ces grèves qui sont plutôt dans quelques régions, c'est pas une grève sur l'ensemble du territoire, elles sont liées aux modifications des horaires de travail en fin d'année. C'est rituel, tous les ans, on change l'organisation du travail des équipes. Il y a d'autres méthodes pour discuter, pour éventuellement négocier de l'organisation du travail que d'aller à la grève directement. Comme ça, c'est fait.
Q- Vous le dites depuis des années ça mais ça ne change jamais ?
R- Ca commence à changer quand même parce que la grande majorité des cheminots ne fait pas grève. Et le mouvement national d'hier, n'a été suivi qu'à 5%.
Q- Donc, c'est acceptable ?
R- Mais ça n'est pas acceptable parce que l'information des usagers ne peut pas être faite dans de bonnes conditions par l'entreprise. Nous l'avons vu en Auvergne, nous l'avons vu sur le Lyon - Saint-Étienne, on l'a vu dans le Nord, à la fin de la semaine dernière parce que l'information n'arrive pas à passer. Cela ne va pas suffisamment vite. Donc, la Direction, les services localement, ne peuvent pas informer les usagers qui se trouvent piégés. Donc, ça n'est pas acceptable. Il faut changer la culture de l'entreprise. Il faut passer vraiment à une culture de négociations. Il y a déjà eu des progrès de faits. Il y a l'accord de 2004. Comme l'a rappelé Mme Idrac, hier, il faut effectivement mettre en oeuvre dans de bonnes conditions cet accord d'alerte sociale et de négociations préalables à tout dépôt de préavis, c'est indispensable, sinon les usagers vont se révolter.
Q- Mme Idrac, présidente de la SNCF, déclarait, il y a quelques semaines, je la cite : "J'ai l'impression que sur certains sujets sociaux à la SNCF, on en est resté à la Guerre froide, juste avant la chute du Mur de Berlin". Certains disent que des propos comme ça, maladroits, n'arrangent rien. Qu'est-ce que vous en pensez ?
R- Ce qui se passe depuis une semaine lui donne raison. Cela montre bien qu'il faut en venir enfin à ce qui doit être la culture sociale dans une entreprise moderne car la SNCF, par ailleurs, est une entreprise extraordinaire où les cheminots font un super travail. C'est le TGV, ce sont les TER, tout ça marche très bien. Mais il faut en arriver ... Quand il y a une difficulté, on essaie de négocier au plus près du terrain. Si ça ne va pas, on monte dans la hiérarchie, ensuite on rentre dans des négociations ; et c'est seulement si on n'arrive pas à se mettre d'accord qu'il faut en arriver au préavis de grève. Et même après le préavis, il faut négocier. C'est comme ça qu'on fera avancer les choses.
Q- Vous partagez le sentiment de Mme Idrac ? "A la SNCF, on en est avant la Guerre froide".
R- "Avant la Guerre froide", c'est une façon de parler ! En tout cas, il faut moderniser le dialogue social. C'est une évidence.
Q- On a entendu avec intérêt N. Sarkozy lors du Forum de l'UMP, samedi. Il a dit : "Si je suis élu président de la République, je m'engage à faire appliquer le Service minimum dans les Transports publics, dès le mois de juillet. Alors ?
R- C'est une exigence qui va à la rencontre de l'exaspération des usagers dont je parlais, il y a un instant.
Q- Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait avant ? Vous êtes là depuis 2002, et ce n'est toujours pas fait ?
R- Non, non, non, non... Ce qu'on a fait : on a mis en place, par convention, toute une série d'accords aussi bien à la SNCF que dans un certain nombre de grandes villes pour ce qui est des transports en commun.
Q- Mais il n'y a toujours pas de Service minimum, Dominique Perben ? On est d'accord ?
R- Il y a un Service minimum. Si, il y a un Service minimum.
Q- Pas appliqué, alors !
R- C'est 30% à la SNCF en région parisienne ; et c'est 50 % pour la RATP.
Q- Mais il n'y a pas de loi qui le dit ?
R- Il n'y a pas de loi qui le dit. Ce sont deux choses différentes, M. Aphatie, vous le dites vous même. Donc le Service minimum peut passer par la loi. Il peut passer par la convention. Vu ce qui se passe et les dérapages que nous vivons en ce moment, je comprends qu'on finisse par arriver à la loi.
Q- Quand le candidat N. Sarkozy dit : "Ce sera appliqué dès juillet", c'est réaliste d'après vous ?
R- Si le texte est voté avant, oui. Mais la loi à ce moment-là sera plutôt l'aboutissement du processus et en particulier du processus que j'ai engagé par des négociations entre les régions ; mais la plupart des régions socialistes ne veulent pas aller vers un système de conventions. C'est regrettable. Mais dans les grandes agglomérations, on a maintenant des chartes qui ont été signées aussi bien par les collectivités locales que par les entreprises qui gèrent ces transports que par une partie des organisations syndicales. Et la loi peut devenir à ce moment-là l'aboutissement d'un processus que j'ai été heureux d'engager depuis un an et demi mais qui, effectivement, n'arrive pas à couvrir l'ensemble du territoire.
Q- N. Sarkozy est candidat à l'élection présidentielle...
R- Ca ne m'a pas échappé, oui, qu'il était candidat !
Q- Moi non plus. Ce qui m'a échappé, c'est votre soutien. Vous le soutenez ?
R- Je considère que N. Sarkozy a la plus grande capacité de rassemblement dans notre camp ; et c'est la raison pour laquelle je pense que c'est à lui de porter nos couleurs.
Q- Donc, c'est votre candidat ? Ce matin, sur RTL, c'est le ralliement de D. Perben, le soutien de D. Perben à N. Sarkozy ?
R- Je ne pense pas que ce soit... Utilisez le mot ralliement, si vous voulez. Ce qui me paraît important c'est.... Bon il y a une accélération de la campagne présidentielle, c'est clair. Je suis sur le terrain toutes les fins de semaine, et je vois bien que les gens sont maintenant dans la campagne présidentielle, probablement du fait de ce qui s'est passé à gauche. La gauche a désigné sa candidate et cela a provoqué une accélération. A partir de là, je pense qu'il nous faut tenir compte de cette réalité, et il faut organiser le rassemblement. Il faut le faire autour du candidat qui a le plus la capacité à le faire. Je considère que c'est N. Sarkozy. Et donc, il faut faire ensuite... Il faut que moi, d'autres, on organise ce rassemblement de gens qui n'ont pas toujours été d'accord à 100% avec N. Sarkozy, qui ne sont pas nécessairement d'accord à 100% avec lui encore aujourd'hui et qui considèrent...
Q- Mais vous êtes d'accord à combien, avec lui ?
R- Ecoutez, peu importe le calcul. Mais vous le savez, lorsque j'étais
ministre de la Justice, j'ai exprimé parfois des nuances par rapport au
ministre de l'Intérieur qu'il était...
Q- Comme vous dites !
R- Mais je ne renie rien de tout cela. Je veux dire : justement, un bon candidat à l'élection présidentielle, c'est quelqu'un qui rassemble au delà des femmes et des hommes qui pensent systématiquement comme lui. Et c'est comme ça, c'est en faisant cette démarche que nous lui donnerons les conditions de gagner.
Q- Une curiosité, vous serez probablement candidat aux élections législatives dans le Rhône ?
R- Je suis candidat, oui.
Q- Vous êtes candidat à la circonscription, c'est un peu chahuté... Mais enfin...
R- Ah oui ! Mais enfin, ça la politique, ce n'est pas un long fleuve tranquille.
Q- Quatorze circonscriptions dans le Rhône. L'UMP présente quatorze hommes et zéro femme. Bravo !
R- Je le regrette.
Q- Nous aussi.
R- Oui, mais attendez, il faut voir aussi les conditions dans lesquelles les choses se passent. Il y avait neuf sortants. Et puis ensuite, il y a eu des choix faits par les militants dans les circonscriptions tenues par la gauche pour aller vers des candidats qui étaient perçus comme de bons candidats, voilà. C'est aussi le résultat du débat interne.
D. Perben, qui soutient presque à 100% N. Sarkozy, était l'invité de
RTL.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 décembre 2006
R- C'est pas acceptable pour les usagers ce qui se passe, en ce moment, à la SNCF, pour une bonne raison, c'est que ces grèves qui sont plutôt dans quelques régions, c'est pas une grève sur l'ensemble du territoire, elles sont liées aux modifications des horaires de travail en fin d'année. C'est rituel, tous les ans, on change l'organisation du travail des équipes. Il y a d'autres méthodes pour discuter, pour éventuellement négocier de l'organisation du travail que d'aller à la grève directement. Comme ça, c'est fait.
Q- Vous le dites depuis des années ça mais ça ne change jamais ?
R- Ca commence à changer quand même parce que la grande majorité des cheminots ne fait pas grève. Et le mouvement national d'hier, n'a été suivi qu'à 5%.
Q- Donc, c'est acceptable ?
R- Mais ça n'est pas acceptable parce que l'information des usagers ne peut pas être faite dans de bonnes conditions par l'entreprise. Nous l'avons vu en Auvergne, nous l'avons vu sur le Lyon - Saint-Étienne, on l'a vu dans le Nord, à la fin de la semaine dernière parce que l'information n'arrive pas à passer. Cela ne va pas suffisamment vite. Donc, la Direction, les services localement, ne peuvent pas informer les usagers qui se trouvent piégés. Donc, ça n'est pas acceptable. Il faut changer la culture de l'entreprise. Il faut passer vraiment à une culture de négociations. Il y a déjà eu des progrès de faits. Il y a l'accord de 2004. Comme l'a rappelé Mme Idrac, hier, il faut effectivement mettre en oeuvre dans de bonnes conditions cet accord d'alerte sociale et de négociations préalables à tout dépôt de préavis, c'est indispensable, sinon les usagers vont se révolter.
Q- Mme Idrac, présidente de la SNCF, déclarait, il y a quelques semaines, je la cite : "J'ai l'impression que sur certains sujets sociaux à la SNCF, on en est resté à la Guerre froide, juste avant la chute du Mur de Berlin". Certains disent que des propos comme ça, maladroits, n'arrangent rien. Qu'est-ce que vous en pensez ?
R- Ce qui se passe depuis une semaine lui donne raison. Cela montre bien qu'il faut en venir enfin à ce qui doit être la culture sociale dans une entreprise moderne car la SNCF, par ailleurs, est une entreprise extraordinaire où les cheminots font un super travail. C'est le TGV, ce sont les TER, tout ça marche très bien. Mais il faut en arriver ... Quand il y a une difficulté, on essaie de négocier au plus près du terrain. Si ça ne va pas, on monte dans la hiérarchie, ensuite on rentre dans des négociations ; et c'est seulement si on n'arrive pas à se mettre d'accord qu'il faut en arriver au préavis de grève. Et même après le préavis, il faut négocier. C'est comme ça qu'on fera avancer les choses.
Q- Vous partagez le sentiment de Mme Idrac ? "A la SNCF, on en est avant la Guerre froide".
R- "Avant la Guerre froide", c'est une façon de parler ! En tout cas, il faut moderniser le dialogue social. C'est une évidence.
Q- On a entendu avec intérêt N. Sarkozy lors du Forum de l'UMP, samedi. Il a dit : "Si je suis élu président de la République, je m'engage à faire appliquer le Service minimum dans les Transports publics, dès le mois de juillet. Alors ?
R- C'est une exigence qui va à la rencontre de l'exaspération des usagers dont je parlais, il y a un instant.
Q- Mais pourquoi vous ne l'avez pas fait avant ? Vous êtes là depuis 2002, et ce n'est toujours pas fait ?
R- Non, non, non, non... Ce qu'on a fait : on a mis en place, par convention, toute une série d'accords aussi bien à la SNCF que dans un certain nombre de grandes villes pour ce qui est des transports en commun.
Q- Mais il n'y a toujours pas de Service minimum, Dominique Perben ? On est d'accord ?
R- Il y a un Service minimum. Si, il y a un Service minimum.
Q- Pas appliqué, alors !
R- C'est 30% à la SNCF en région parisienne ; et c'est 50 % pour la RATP.
Q- Mais il n'y a pas de loi qui le dit ?
R- Il n'y a pas de loi qui le dit. Ce sont deux choses différentes, M. Aphatie, vous le dites vous même. Donc le Service minimum peut passer par la loi. Il peut passer par la convention. Vu ce qui se passe et les dérapages que nous vivons en ce moment, je comprends qu'on finisse par arriver à la loi.
Q- Quand le candidat N. Sarkozy dit : "Ce sera appliqué dès juillet", c'est réaliste d'après vous ?
R- Si le texte est voté avant, oui. Mais la loi à ce moment-là sera plutôt l'aboutissement du processus et en particulier du processus que j'ai engagé par des négociations entre les régions ; mais la plupart des régions socialistes ne veulent pas aller vers un système de conventions. C'est regrettable. Mais dans les grandes agglomérations, on a maintenant des chartes qui ont été signées aussi bien par les collectivités locales que par les entreprises qui gèrent ces transports que par une partie des organisations syndicales. Et la loi peut devenir à ce moment-là l'aboutissement d'un processus que j'ai été heureux d'engager depuis un an et demi mais qui, effectivement, n'arrive pas à couvrir l'ensemble du territoire.
Q- N. Sarkozy est candidat à l'élection présidentielle...
R- Ca ne m'a pas échappé, oui, qu'il était candidat !
Q- Moi non plus. Ce qui m'a échappé, c'est votre soutien. Vous le soutenez ?
R- Je considère que N. Sarkozy a la plus grande capacité de rassemblement dans notre camp ; et c'est la raison pour laquelle je pense que c'est à lui de porter nos couleurs.
Q- Donc, c'est votre candidat ? Ce matin, sur RTL, c'est le ralliement de D. Perben, le soutien de D. Perben à N. Sarkozy ?
R- Je ne pense pas que ce soit... Utilisez le mot ralliement, si vous voulez. Ce qui me paraît important c'est.... Bon il y a une accélération de la campagne présidentielle, c'est clair. Je suis sur le terrain toutes les fins de semaine, et je vois bien que les gens sont maintenant dans la campagne présidentielle, probablement du fait de ce qui s'est passé à gauche. La gauche a désigné sa candidate et cela a provoqué une accélération. A partir de là, je pense qu'il nous faut tenir compte de cette réalité, et il faut organiser le rassemblement. Il faut le faire autour du candidat qui a le plus la capacité à le faire. Je considère que c'est N. Sarkozy. Et donc, il faut faire ensuite... Il faut que moi, d'autres, on organise ce rassemblement de gens qui n'ont pas toujours été d'accord à 100% avec N. Sarkozy, qui ne sont pas nécessairement d'accord à 100% avec lui encore aujourd'hui et qui considèrent...
Q- Mais vous êtes d'accord à combien, avec lui ?
R- Ecoutez, peu importe le calcul. Mais vous le savez, lorsque j'étais
ministre de la Justice, j'ai exprimé parfois des nuances par rapport au
ministre de l'Intérieur qu'il était...
Q- Comme vous dites !
R- Mais je ne renie rien de tout cela. Je veux dire : justement, un bon candidat à l'élection présidentielle, c'est quelqu'un qui rassemble au delà des femmes et des hommes qui pensent systématiquement comme lui. Et c'est comme ça, c'est en faisant cette démarche que nous lui donnerons les conditions de gagner.
Q- Une curiosité, vous serez probablement candidat aux élections législatives dans le Rhône ?
R- Je suis candidat, oui.
Q- Vous êtes candidat à la circonscription, c'est un peu chahuté... Mais enfin...
R- Ah oui ! Mais enfin, ça la politique, ce n'est pas un long fleuve tranquille.
Q- Quatorze circonscriptions dans le Rhône. L'UMP présente quatorze hommes et zéro femme. Bravo !
R- Je le regrette.
Q- Nous aussi.
R- Oui, mais attendez, il faut voir aussi les conditions dans lesquelles les choses se passent. Il y avait neuf sortants. Et puis ensuite, il y a eu des choix faits par les militants dans les circonscriptions tenues par la gauche pour aller vers des candidats qui étaient perçus comme de bons candidats, voilà. C'est aussi le résultat du débat interne.
D. Perben, qui soutient presque à 100% N. Sarkozy, était l'invité de
RTL.
Source:premier-ministre, Service d'information du gouvernement, le 13 décembre 2006